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Dernière sélection du prix Lucioles !
Retrouvez les sept romans en lice pour le prix Lucioles 2024
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Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d'aller prendre l'air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d'amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s'ils se surprenaient ?
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À l'époque des shôguns Tokugawa, dans le comté d'Awa, riche de son monopole sur la production d'indigo. Le maître teinturier Yamatoya Moémon, qui en détient le secret, vient de sauver la vie d'un tanuki. Aussi, lorsque l'infâme intendant du gouverneur le menace d'enlever sa fille Omiyo, le redevable tanuki accourt pour lui porter secours - et se transforme en son jeune employé, sous le nom de Chôkichi. Omiyo tombe raide amoureuse de Chôkichi, qui partage sa flamme. Mais le « jeune homme » bien sous tous rapports garde ses distances ; et pour cause : un tanuki ne peut s'unir avec une humaine, sous peine de causer sa mort. Une seule issue pour Chôkichi : s'inscrire à l'université Tanuki pour y décrocher le grade le plus élevé de son espèce, qui l'autorisera à se transformer en humain. Entre joute de mystifications, concours de mégapatalouffes et match de pelball contre les renards, bien des épreuves l'attendent...
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Étreintes
Anne Michaels
Coup de coeur- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Fiction
- 22 Août 2024
- 9782364687554
Cambrai 1917. Sur un champ de bataille, John, un soldat, gît à terre à la suite d'une explosion, incapable de bouger ou de sentir ses membres. Il voit ses souvenirs défiler avant de s'évanouir dans une tempête de neige.
Nord du Yorkshire 1920. John revient de la guerre vivant mais amputé d'une jambe. Il retrouve sa femme Helena, une artiste. Il reprend son activité de photographe et s'efforce de continuer à vivre. Mais le passé fait irruption avec insistance dans le présent, alors que des fantômes apparaissent sur des clichés, des visages qu'il ne se souvient pas avoir photographiés.
Ainsi commence un récit sur quatre générations, une série d'histoires interconnectées sur près d'un siècle, tissant un texte pareil à un morceau de musique dont chaque mouvement répéterait un certain nombre de motifs, et ses variations : les liens qui unissent les êtres, dans la vie comme dans la mort ; la fugacité de l'existence ; la différence entre savoir et comprendre ; l'art comme une forme d'amour. -
La Morelle noire
Teresa Moure
Coup de coeur- La Contre Allee
- La Sentinelle
- 16 Août 2024
- 9782376651512
Les apparences d'un roman historique...
Habilement cousu d'histoires intimes, de remèdes, de croyances, de sororités, de coutumes et de soins, La Morelle noire est un sémillant roman, formellement inventif, au propos vif et mâtiné d'humour, dont le héros n'est pas celui que l'on croit... Dans La Morelle noire les protagonistes s'emparent de leur liberté et, pour cette fois, les « sorcières » gagnent, et vont à l'encontre de la pensée chère à Descartes selon laquelle il faudrait se « rendre maître et possesseur de la nature ».
... écoféministe & écocritique...
Avec Christine de Suède, qui refusera de prêter son corps pour donner un héritier au trône, Hélène Jans, l'herboriste qui défie l'ordre établi, et Inés Andrade, l'étudiante irrévérencieuse, La Morelle noire met en avant des protagonistes qui se soustraient au discours patriarcal, livrant une autre lecture de la sphère domestique, ce lieu déconsidéré par l'histoire vue et racontée par les hommes, où les femmes se sont le plus souvent retrouvées réduites et assignées. Ce que l'on va lire et apprécier au fil des pages nous rappelle combien cet espace est aussi et surtout source d'apprentissage, de transmission et de savoirs tout aussi mal considérés.
... poétique, politique et incisif : un patchwork stylistique particulièrement dynamique
La Morelle noire est fait d'humour et d'ironie, d'amour et de sagesse, y apparaissent des lettres d'il y a trois cents ans, des courriels du xxie siècle, des recettes de sortilèges pour attirer les amants réservés, des brouillons de poèmes, des fragments d'essais et de réflexions scientifiques, des histoires et légendes anciennes, un herbier... autant de formes qui témoignent de la richesse de la diversité des voix, des façons de dire et de faire, contre la pensée unique et le discours historique patriarcal. -
Après des décennies en mer, le capitaine Mitsos Avgustìs est sommé de mettre
pied à terre et de rentrer au bercail, donc auprès de sa femme Flora, ses deux filles, son
fils, une petite-fille qu'il n'a jamais rencontrée, et de Litsa, sa maîtresse (dont Flora ignore
l'existence), Pénélope qui, pour faire face au manque passionnel, écrit des lettres à son
Ulysse depuis des années.
Si Avgustìs sait affronter les tempêtes de sa vie en mer, celles qu'il a engendrées sur terre
sont d'un autre acabit. L'Athos III, n'est-il pas d'ailleurs plein de ses démons et secrets ?
Certes il dirige son équipage sans coup férir, mais il est quasi aveugle. Et comment vivre
avec Litsa s'il doit revenir auprès de Flora ?
Avgustìs va comprendre qu'on apprend jusqu'au bout de sa vie, peu importe le prix à
payer.
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«Tout le monde a souligné que le livre est très amusant, parce qu'il est en effet comique, les pensées de la petite fille sont vraiment drôles. Mais une phrase importante a été dite par le poète français Henri Michaux lorsqu'il l'a lu: «C'est un petit livre féroce»... C'est un livre féroce. Car dans l'innocence de cette enfant qui pense, qui parle, qui questionne, il y a toute la férocité d'une accusation qui n'est pas dite parce qu'elle n'est pas expliquée. C'est au lecteur de conclure ce qui s'est passé.» - Lorenza Mazzetti
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« Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout.
C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. »
Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération : on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer.
Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s'imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.