Alain Marez établit une anthologie des inscriptions runiques, qui sont le meilleur témoin que nous possédions de la civilisation scandinave ancienne et, notamment, l'une des rares émanations directes des célèbres vikings. Les runes sont l'écriture des anciens Germains, devenue très rapidement une spécialité scandinave, dans leurs deux « alphabets » successifs, ou fupark, l'un valable de 200 à 800, le second acquérant droit de cité vers 800, les raisons de ce changement ayant été élucidées précisément par Alain Marez. L'ouvrage que voici sera pour une brève partie un exposé de la phonologie destiné à établir qu'il s'agit bien d'un véritable instrument de communication porteur d'une culture authentique puisque chaque signe (dont nous retraçons assez bien les origines nord-italiques) renvoie à un son connu du vieux norois. Mais surtout, le présent livre veut être une véritable anthologie couvrant tous les domaines de la culture et de la civilisation des vikings : non seulement leurs activités commerciales ou prédatrices, mais aussi les assises de la société, de la législation, de l'éthique et de la religion qui auront sous-tendu l'un des phénomènes les plus prestigieux et les plus entachés de légende de notre Histoire européenne. On démythifiera, chemin faisant, force erreurs plus ou moins tenaces, notamment la prétendue valeur « magique » des runes et on proposera une image recevable de cette histoire du Nord et de cette société, l'une et l'autre si mal connues chez nous. Il s'agit d'une véritable première en France, qui bénéficie des progrès considérables obtenus en la matière depuis un demi-siècle, ce livre se situant en outre dans le sillage de l'ouvrage standard jusqu'ici - mais en partie périmé - du regretté Lucien Musset.
Le présent ouvrage a pour objectif de faire connaître à un public de langue française quelques joyaux narratifs des lettres médiévales islandaises des treizième et quatorzième siècles.
Tout en élargissant encore l'éventail des textes proposés par Régis Boyer dans les Sagas miniatures, Alain Marez précise dans une brève introduction quelques traits caractéristiques de ce qu'il faut bien appeler un genre littéraire original.
L'accent y est mis sur la dramatisation du texte, due à la fréquence des dialogues et au dosage subtil de la prose et des strophes ainsi que sur la fonction que pouvait avoir de tels récits auprès du public : le divertir ou l'édifier, voire l'instruire ? Sans doute les deux à la fois à part sensiblement égale, tant il est vrai que le fait divers anecdotique voisine avec la parabole édifiante de la littérature cléricale.
Si les sagas classiques retracent la « grande » histoire comme celle d'une dynastie, d'une famille ou d'une région, les « dits », puisqu'à défaut d'un autre terme il faut bien les appeler ainsi, mettent en scène des « histoires brèves » susceptibles de fournir matière à la « grande » !