Créé en novembre 1953, six mois après la guerre de Corée, Playboy va poser les bases d'un empire de « playmates bunnies » et atteindre un tirage mensuel d'un million d'exemplaires dès 1956. C'est aussi l'environnement de l' « homme moderne » que son fondateur Hugh Hefner entend promouvoir : en alternative des paisibles communautés suburbaines de l'après-guerre, mais aussi en complément des 33 clubs Playboy, d'abord dans les downtowns américains puis au sein du village global sillonné par le célèbre jet privé noir, le DC9 Big Bunny.
Du gazon " américain " ?! Une pelouse " en guerre " ?! De Pearl Harbor à la Crise des missiles cubains ?! Pour Beatriz Colomina, historienne de l'architecture à l'université de Princeton, le mythe patriotique du carré de pelouse (lawn) et le combat jardinier quotidien pour le maintien et l'embellissement de cette interface domestique de la famille et de la communauté reflètent une certaine conception du sol américain et de son paysage. Mais ils révèlent surtout une conception de la démocratie et de ses valeurs associées : libertés fondamentales, propriété privée et poursuite du bonheur, trilogie littéralement boostée durant la phase d'émergence de l'American Way of Life et de la Cold War. En menant une enquête visuelle et culturelle aussi serrée que passionnante, l'historienne répond à ces trois questions.
Deux ans après la mise en orbite du Spoutnik (1957), Nixon et Khrouchtchev inaugurent l'Exposition nationale américaine à Moscou. Auprès de la maison " Splitnik " exposant les articles et les valeurs de la société de consommation " à l'américaine ", les designers Charles et Ray Eames sont chargés d'offrir un aperçu flatteur des USA. En un blitz de 12 minutes projeté sur 7 rétroviseurs géants abrités sous un dôme géodésique doré de Buckminster Fuller, cette pacifique guerre-éclair consiste à " cerner par les images " des Soviétiques ébahis. Prologue au pop art américain, le succès est total et immédiat. Les USA lancent le premier satellite de télécommunications Telstar et la mondovision en 1962. L'architecture de l'après-Spoutnik vient de naître...
Experiments in architectural education in the post-World War II era that challenged and transformed architectural discourse and practice.
In the decades after World War II, new forms of learning transformed architectural education. These radical experiments sought to upend disciplinary foundations and conventional assumptions about the nature of architecture as much as they challenged modernist and colonial norms, decentered building, imagined new roles for the architect, and envisioned participatory forms of practice. Although many of the experimental programs were subsequently abandoned, terminated, or assimilated, they nevertheless helped shape and in some sense define architectural discourse and practice. This book explores and documents these radical pedagogies and efforts to defy architecture's status quo.
The experiments include the adaptation of Bauhaus pedagogy as a means of "unlearning" under the conditions of decolonization in Africa; a movement to design for "every body," including the disabled, by architecture students and faculty at the University of California, Berkeley; the founding of a support network for women interested in the built environment, regardless of their academic backgrounds; and a design studio in the USSR that offered an alternative to the widespread functionalist approach in Soviet design. Viewed through their dissolution and afterlife as well as through their founding stories, these projects from the last century raise provocative questions about architecture's role in the new century.
Dans cette étude, Beatriz Colomina explore l'impact des technologies médicales d'imagerie et de diagnostic sur la perception et la représentation de l'architecture contemporaine. Elle part du postulat que l'architecture du début du XXe siècle a été principalement déterminée par la lutte contre la tuberculose et par une invention majeure : la visualisation par rayons X. Le discours architectural assimilant généralement le bâtiment à un corps, l'autrice montre comment les regards portés sur le public et le privé ont ainsi changé dans l'architecture.
Une histoire des écrits et manifestes d'architectes modernes, notamment autour de la figure de Mies van der Rohe, qui constitue par là-même une étude des relations entre écriture et oeuvre construite.