B. Stora évoque le destin des Juifs d'Algérie, exilés trois fois selon lui : en 1870, avec le décret Crémieux qui leur donnait la nationalité française à laquelle n'avait pas droit la population musulmane, de 1940 à 1943 avec le rejet de la communauté française suite à l'abrogation du décret Crémieux par le régime de Vichy, et en 1962 avec l'exode vers la France.
Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d'Algérie, la fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d'Algérie, Messali Hadj, Notre génération d'octobre, Les immigrés algériens en France et De Gaulle et la guerre d'Algérie. François Malye est grand reporter au Point où il est notamment chargé des dossiers historiques.1er novembre 1954, l'Algérie s'embrase. Ministre de l'intérieur, François Mitterrand se retrouve au coeur de la tourmente. Pas question pour lui, comme pour la majeure partie de la classe politique française d'envisager l'indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d'imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d'ordre, fidèle à la politique répressive qui s'installe. Quand il quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante militants algériens ont été condamnés à mort et guillotinés en seize mois. Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort a-t-il pu accepter ces exécutions capitales ? Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, il fera cet aveu : « J'ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là. » Nourri de documents et de témoignages inédits, fruit du travail conjoint d'un historien et d'un journaliste, ce livre montre que François Mitterrand n'a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne.
Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d'Algérie, la fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d'Algérie, Messali Hadj, Notre génération d'octobre, Les immigrés algériens en France et François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec François Malye).Comment et pourquoi De Gaulle a-t-il opté pour l'indépendance de l'Algérie ? Porté au pouvoir à la suite d'un coup de force des partisans de l'Algérie française, De Gaulle semble dans un premier temps abonder dans leur sens :
C'est du moins ainsi qu'est entendu le fameux « je vous ai compris... ». Mais le 16 septembre 1959, c'est la stupeur, le basculement décisif : Il lâche le mot d' « autodétermination » lors d'une allocution télévisée - et c'est donc la volonté de la population algérienne musulmane, très largement majoritaire, qui l'emportera.
S'agissait-il de l'aboutissement d'une décision longuement mûrie ou bien au contraire d'un brusque retournement décidé sous la pression des circonstances ? De Gaulle a-t-il bradé l'Algérie ou bien était-il le visionnaire d'un ordre mondial plus juste ? Ces questions ne cessent d'alimenter un vif débat entre témoins et historiens. En confrontant leurs points de vue, Benjamin Stora tente d'éclaircir le mystère et s'interroge sur la singulière éclipse de cette date décisive - le 16 septembre 1959 - dans notre mémoire collective.
Écrire l'histoire au présent n'est pas une mince affaire, particulièrement quand il s'agit de l'histoire des relations entre la France et l'Algérie, marquées par un siècle de colonisation, une guerre d'indépendance sans merci, des mémoires identitaires à vif, celle des pieds-noirs, des appelés, des harkis, des Algériens combattants, ou celle des immigrés. Depuis plus de trente ans, Benjamin Stora s'est consacré à ces allers-retours entre histoire et mémoires. Son livre est une réflexion sur la manière d'écrire cette l'histoire complexe ; mais pose aussi la question de la fonction de l'histoire et de l'historien dans les réconciliations nationales, en France et en Algérie, et aussi entre ces deux pays tellement liés l'un à l'autre.
Historien de la colonisation et des guerres coloniales, Benjamin Stora a publié de nombreux ouvrages dont, en « Pluriel », La guerre d'Algérie, La fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi) ; Les trois exils. Juifs d'Algérie ; Messali Hadj ; La dernière génération d'Octobre ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec François Malye) ; et De Gaulle et la guerre d'Algérie.
Messali Hadj fut le fondateur du nationalisme algérien. Dès 1926, avec l'Etoile nord-africaine et jusqu'au MNA (Mouvement national algérien) en 1954, il n'a cessé d'animer des organisations nationalistes afin d'obtenir l'indépendance de son pays. Après l'insurrection déclenchée par le tout nouveau FLN en novembre 1954, la lutte fratricide entre « messalistes » et « frontistes », au sein même du mouvement de libération, sera extrêmement sanglante, tant en Algérie qu'en métropole, dans l'immigration. Assigné à résidence en France, Messali Hadj perd peu à peu son influence, au point d'être totalement marginalisé et longtemps ignoré de l'histoire officielle algérienne. Pourtant, son rôle fut considérable. En le remettant en lumière, ce livre apporte aussi quelques éléments de réponses à plusieurs questions : comment Messali pensait-il le rapport entre lutte sociale et lutte nationale ? Quelle place accordait-il à l'islam dans la prise de conscience nationaliste ?
Avec cet ouvrage, Benjamin Stora exhume un pan longtemps oublié de l'histoire de la colonisation algérienne et de la guerre d'Algérie.
Benjamin Stora, dont la famille est originaire de Khenchela, ville de l'Est algérien, a retrouvé les jalons de son histoire familiale. Voyageant entre mémoire et histoire, quête personnelle et enquête historique, il reconstitue les trois exils qui ont marqué le destin des juifs d'Algérie. En moins d'un siècle en effet, ils sont sortis par trois fois de ce qui était jusque là leur univers familier. Ils se sont éloignés de leur vie en terre d'islam quand le décret Crémieux de 1870, faisant d'eux des citoyens français, les a mis sur la voie de l'assimilation. Ils ont été rejetés hors de la communauté française de 1940 à 1943 avec les loi de Vichy. Et ils ont quitté les rives algériennes avec l'exode de 1962. A travers cet essai historique sensible et rigoureux, enrichi de documents inédits, on décourve l'originalité de ce judaïsme algérien à la fois passionnément attaché à la république française et profondément pétri de traditions religieuses, mais aussi la complexité et les ambiguïtés des relations entre juifs et musulmans. Et l'on comprend mieux comment, dans les tensions actuelles, quand la crainte de l'islamisme et montée de l'antisémitisme se conjuguent, revient une " mémoire longue de l'inquiétude ".
L'immigration algérienne en France n'est pas récente.
Dans les années d'entre-deux-guerres, loin de leur pays natal, au temps du système colonial, c'est la liberté que venaient chercher en France les premiers immigrés algériens. C'est dans les cafés-hôtels de l'exil qu'ils allaient créer les premières organisations nationalistes des années trente. L'Algérie, ils la rêvaient indépendante. Après 1954, pour s'assurer le contrôle de la communauté immigrée, le FLN et le Mouvement national algérien de Messali Hadj se livrent à une lutte secrète et féroce.
L'indépendance acquise en 1962 permettra-t-elle à l'Algérie libre de nourrir tous ses fils et de mettre fin à leur exil ? En fait, au lieu de disparaître, l'immigration s'installe. Ils venaient d'Algérie, ils resteront en France. Les jeunes Maghrébins des années quatre-vingt s'interrogent : comment s'intégrer dans la société française sans renier leurs racines ? Ce livre, paru en première édition sous le titre Ils venaient d'Algérie, fait revivre l'histoire si mal connue de la communauté algérienne en France.
Véritable somme consacrée à la guerre d'Algérie, ce livre rassemble les contributions de plus de vingt historiens. Pour la première fois contribuent ainsi côte à côte des historiens français et algériens, qui reviennent sur les principaux acteurs du conflit, sans laisser dans l'ombre les sujets de controverses - conflit entre FLN et messalistes du MTLD, massacres de harkis. Cet ouvrage éclaire aussi des points moins connus de l'histoire de la guerre d'Algérie, comme le rôle des femmes ou encore les luttes d'influence à l'intérieur de l'armée française. Enfin, il accorde une place substantielle à l'étude des expressions culturelles suscitées par la guerre, à l'institution des mémoires, au chantier des archives. Une synthèse sur ce conflit.