La politique algérienne du général de Gaulle a été l'un des enjeux majeurs de sa présidence, et a cristallisé bien des passions et des haines. Porté au pouvoir par les partisans de l'intégration, en mai 1958, alors que l'Algérie est à feu et à sang depuis quatre ans, le Général adopte face au conflit une attitude de plus en plus ambiguë. Aussi, le 16 septembre 1959, son discours télévisé crée la stupeur et marque un basculement décisif : il lâche soudain le mot tabou d'«autodétermination» et offre aux Algériens le choix entre l'intégration et la sécession. Les partisans de l'Algérie française crient aussitôt à la trahison et c'est le début de l'affrontement. Avec un grand talent d'historien, Benjamin Stora tente de cerner les motivations de cette mystérieuse décision.
Il faut, dit-on, deux générations à la mémoire collective pour digérer un passé douloureux.
Cinquante ans après le déclenchement de l'insurrection algérienne, le 1er novembre 1954, le moment paraît enfin venu de mettre un terme à une amnésie qui a trop longtemps duré. tel est le défi qu'ont relevé mohammed harbi et benjamin stora en rassemblant certains des meilleurs spécialistes de la question pour une mise à plat dépassionnée, objective, de ce qui reste notre dernier grand drame national.
Vingt-cinq historiens, toutes générations, toutes nationalités, toutes origines confondues, font donc ici le point sur la connaissance historique de la guerre d'algérie. privilégiant une approche thématique plutôt que chronologique, centrée sur les acteurs et le travail de mémoire, ils brossent un panorama aussi complet que possible du conflit algérien. sans sacrifier au relativisme, la politique doit aujourd'hui céder le pas à la critique historique : c'est en ce sens que cet ouvrage est appelé à faire date, en permettant de regarder le passé en face, de cesser de le mythifier ou de s'en détourner, pour simplement le comprendre.