En ces temps tumultueux, il est utile de lire - ou de relire - ce petit livre de Benjamin Stora. Dans un dialogue limpide avec le journaliste Thierry Leclère, Benjamin Stora nous interroge : comment se vivre comme descendant d'esclaves, ou encore comme fils et fille de colonisés ? Ce choc des mémoires est-il une rumination vaine du passé ou, au contraire, une relecture « thérapeutique » de l'histoire ? Qu'est-ce qu'être français, aujourd'hui ? Des sujets au coeur de notre actualité, suivis d'un récit âpre et mélancolique, Algérie 1954, qui relate les dernières heures, cruciales, de - l'Algérie française. Une réflexion toujours aussi - percutante.
L'histoire des Juifs d'Algérie est riche de plusieurs millénaires, mais s'autonomise à partir de 1830, date de la conquête française. Puis, du décret Crémieux en 1870 qui leur donne la nationalité française à l'indépendance de l'Algérie en 1962, elle est scandée de ruptures, de déchirements, d'exils, malgré l'attachement profond à une terre avec laquelle chaque famille restera liée.Entre le récit historique et le document privé, la mémoire collective et individuelle, ce livre dessine le parcours et les grandes étapes de la communauté juive d'Algérie.Plus de 150 photographies présentées et commentées avec précision et finesse nous emmènent à Alger, Constantine, Oran et dans le Sud algérien. Elles disent les rapports à la tradition culinaire, musicale, vestimentaire, à la France et à la République, mais aussi entre les différentes communautés. Elles racontent les lieux marquants, les odeurs, les fêtes, un quotidien et un mode de vie, un univers inoubliable tramé de relations familiales et amicales fortes.
Une description de l'ensemble des livres écrits sur la Guerre d'Algérie et une réflexion sur leur influence sur l'écriture de l'Histoire.
A qui s'adresse-t-il oe
Amateurs de livre d'Histoire intéressés par la Guerre d'Algérie, universitaires, étudiants.
Quelles sont les raisons de l'acheter ? de le mettre en avant oe
L'unique livre sur le sujet, texte vivant, un éclairage et des commentaires originaux.
Benjamin Stora, dont la famille est originaire de Khenchela, ville de l'Est algérien, a retrouvé les jalons de son histoire familiale. Voyageant entre mémoire et histoire, quête personnelle et enquête historique, il reconstitue les trois exils qui ont marqué le destin des juifs d'Algérie. En moins d'un siècle en effet, ils sont sortis par trois fois de ce qui était jusque là leur univers familier. Ils se sont éloignés de leur vie en terre d'islam quand le décret Crémieux de 1870, faisant d'eux des citoyens français, les a mis sur la voie de l'assimilation. Ils ont été rejetés hors de la communauté française de 1940 à 1943 avec les loi de Vichy. Et ils ont quitté les rives algériennes avec l'exode de 1962. A travers cet essai historique sensible et rigoureux, enrichi de documents inédits, on décourve l'originalité de ce judaïsme algérien à la fois passionnément attaché à la république française et profondément pétri de traditions religieuses, mais aussi la complexité et les ambiguïtés des relations entre juifs et musulmans. Et l'on comprend mieux comment, dans les tensions actuelles, quand la crainte de l'islamisme et montée de l'antisémitisme se conjuguent, revient une " mémoire longue de l'inquiétude ".
L'affaire de l'exposition consacrée à Camus à Aix-en-Provence, pour le centième anniversaire de sa naissance, a fait scandale à l'été 2012. Sollicité pour la concevoir, ce qu'il fit avec Jean-Baptiste Péretié, Benjamin Stora fut ensuite brutalement évincé et remplacé par Michel Onfray, qui accepta sans hésiter, puis finit par renoncer.
Au-delà de la polémique, cette affaire est symptomatique et révèle combien les questions soulevées par l'auteur de L'étranger restent extrêmement sensibles et provoquent des tensions toujours vives. C'est évidemment le cas de la question coloniale et de l'ombre portée de la Guerre d'Algérie dans la société française d'aujourd'hui. Mais cela est vrai aussi du rapport entre communisme et socialisme, du pouvoir intellectuel dans l'espace éditorial, ou encore du rôle du journaliste dans le traitement de l'actualité. Nombreux sont ceux qui voudraient annexer Camus, le lire de façon univoque, l'enrôler dans leur combat politique, notamment à l'extrême droite. Peine perdue, la complexité de cet étranger familier, homme entre deux rives, attentif à l'altérité, ne saurait être réduite à une cause ou une identité.
Benjamin Stora et Jean-Baptiste Péretié montrent comment et pourquoi, entre un consensus apparent et des tentatives de captation multiples, Camus est toujours brûlant.
L'Aube rassemble pour la première fois deux textes de l'historien Benjamin Stora, récemment nommé président du Musée de l'Histoire de l'immigration.
Le premier, La guerre des mémoires, est un dialogue avec le journaliste Thierry Leclère dans lequel Stora nous interroge : comment se vivre comme descendant d'esclaves ou comme fils et fille de colonisés ? Ce choc des mémoires est-il une rumination vaine du passé ou, au contraire, une relecture "thérapeutique" de l'histoire? Qu'est-ce qu'être Français, aujourd'hui ?
Le second, Algérie 1954, nous propose de vivre les dernières heures cruciales de l'Algérie française en un récit âcre et mélancolique.
Benjamin Stora proposera un avant-propos inédit pour faire la passerelle entre ces textes, à la lumière de l'actualité la plus récente.