En mai 1958, Chris Marker participe à un voyage organisé par le parti communiste français en République populaire de Corée, cinq ans après la fin de la guerre. Il rassemble en peu de temps un matériau documentaire impressionnant (photographies et notes), dont il tire un essai photographique en sept chapitres, Coréennes, publié aux éditions du Seuil (où il dirige la collection « Petite planète »).
Marker écrit en quatrième de couverture : « Coréennes doit s'entendre ici au sens de Gnossiennes ou Provinciales, c'est-à-dire «pièces d'inspiration coréenne». On y retrouvera, outre les dames de Corée (qui à elles seules vaudraient plus d'un long métrage), des tortues qui rient, des géants qui pleurent, [...] et sur ce décor un pays anéanti hier par la guerre, qui repousse «à la vitesse d'une plante au cinéma» entre Marx et les fées ».
La citation ne dénie ni l'attraction de l'auteur pour les visages féminins, pour les regards qu'elles lui rendent (cet arrêt du temps par la rencontre dans le regard est l'un des traits auxquels on reconnaît Marker), ni le réflexe, en quelque sorte naturel, du franchissement des limites entre littérature (contes et légendes inclus), musique, cinéma, photographie, BD, histoire, etc. ; elle est fidèle aux « commentaires » de Marker, dont on ne doit pas oublier à quel point ils rompent, par leur parti pris littéraire et par l'assomption du « je » de l'écrivain, avec le didactisme, et la conception illustrative de l'image des « docucus » de l'époque. Il en va ainsi des « notes » de Coréennes, qui témoignent d'une hallucinante présence d'esprit (mais aussi de corps :
être là) aux moindres détails qui font le prix du matériau documentaire quand il est, comme ici, repris dans le mouvement général d'une pensée profondément politique ;
Pensée politique qui ne dit pas son nom lorsqu'elle restitue à un peuple massacré par les guerres et les idéologies un peu de son histoire et une image de grâce et de force fidèle à sa culture. (La « beauté » des images de Coréennes est - il ne faudrait pas le dire - à elle seule une raison de l'avoir sous les yeux).
Écrire, mais pour accompagner des images de films... Dans ce domaine singulier, le cinéaste Chris Marker (1921-2012), aussi discret et secret qu'influent, aura excellé comme personne. Il a inventé une façon unique de faire entrer en résonance les textes, qu'il ne cessait d'écrire, avec les images qu'il recueillait à travers le monde, une façon unique de construire ses films à partir de l'image et d'un commentaire. Ce volume réunit pour la première fois l'ensemble des commentaires de films écrits par Chris Marker (1953-2004). Il comprend aussi la réédition à l'identique de «Commentaires» 1 et «Commentaires» 2 (Seuil, 1961 et 1967), depuis longtemps épuisés. Lire Marker, c'est arpenter le monde à son côté et traverser l'histoire politique du XXe siècle.
«Tabloids love to catch people unaware,» writes the legendary film auteur Chris Marker (born 1921) in his introduction to this beautiful volume of new photographs. «My aim... is exactly-small wonder-the opposite of tabloids. I try to give them their best moment, often imperceptible in the stream of time, sometimes 1/50 of a second that makes them truer to their inner selves.» Passengers accordingly portrays the private reveries and absent-minded gestures that can be seen every day on the Paris Métro (and by implication any other subway): mothers cradling their children, couples whispering intimately, women wistfully staring out the window or into the middle distance, engrossed in thought. Made between 2008 and 2010, this series of 200 photographs-Marker's first in color-marvelously captures the dislocated mental spaces we occupy on the subway, and the ways in which we devise strategies for escapism, sending out invisible boundaries to endure the constant tiny encroachments of modern urban life. Marker enhances his photographs to draw out both the blotchy pixilation of the lo-fi digital technology used and to add painterly coloration, endowing them with otherworldly presence. A separate color poster by Marker titled «A Subway Quartet» is inserted beneath the printed glassine wrappers of each copy.
Les 14 films des Groupes Medvedkine (1967-1974) réunis dans un coffret 3 DVD, accompagné d'un livret de170 pages + le film "Le train en marche" dans lequel Alexandre Medevkine raconte l'histoire du ciné-train à Chris Marker (inédit en DVD): A bientôt, j'espère (Chris Marker et Mario Marret,1967-1968) - La charnière (son seul, 1968) - Classe de lutte (1968) - Rhodia 4/8 (1969) - Nouvelle Société 5. « Kelton » (1969) - Nouvelle Société 6. « Biscuiterie Buller » (1969) - Nouvelle Société 7. « Augé découpage » (1970) - Lettre à mon ami Pol Cèbe (Michel Desrois, 1971) - Le traîneau-échelle (Jean-Pierre Thiébaud, 1971) - Sochaux, 11 juin 1968 (1970) - Les trois-quarts de la vie (1971) - Week-end à Sochaux (1971-1972) - Avec le sang des autres (Bruno Muel, 1974) - Septembre chilien (Bruno Muel et Théo Robichet,1973) - Le train en marche (Chris Marker, 1973)
Quand il réalise les treize épisodes de L'Héritage de la chouette, Chris Marker dialogue avec des hellénistes, philosophes, artistes, hommes politiques, etc., autour de l'influence de la Grèce antique sur le monde moderne - à partir de mots hérités des Grecs : de « symposium » à « olympisme », de « démocratie » à « amnésie », en passant par « mathématique », « mysoginie » ou « tragédie »... Ce livre propose dix de ces entretiens, publiés pour la premiere fois in extenso : Cornelius Castoriadis, Dimitri Delis, Patrick Deschamps, Angélique Ionatos, Michel Jobert, Renate Schleisser, Michel Serres, Giulia Sissa, George Steiner, Iannis Xenakis et, bien sûr, Chris Marker, nous embarquent pour un voyage qu'Homère n'aurait pas renié...
À l'issue de la Troisième Guerre mondiale, qui a rendu la planète radioactive, une poignée de survivants tente de subsister, retranchée dans les sous-sols d'un Paris dévasté. « X », un homme tourmenté par le souvenir d'avoir assisté à la mort d'un homme sur la jetée d'Orly, et obsédé par le visage d'une femme, est désigné pour effectuer un voyage dans le temps.
Les statues meurent aussi est un documentaire-court métrage français réalisé par Chris Marker et Alain Resnais sorti en 1953.
Il fut commandité par la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l'art nègre se trouve-t-il au musée de l'Homme alors que l'art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les deux réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l'art africain dans un contexte de colonisation. Le film est censuré en France pendant huit ans en raison de son point de vue anti-colonialiste.
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l'histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l'art. Cette botanique de la mort, c'est ce que nous appelons la culture. » C'est ainsi que commence ce documentaire controversé qui pose la question de la différence entre l'art nègre et l'art royal mais surtout celle de la relation qu'entretient l'Occident avec cet art qu'elle vise à détruire sans même s'en rendre compte. Ce n'est pas encore la vague indépendante, mais quelques prémices se font sentir dans ce film. Un saut dans le passé, une photographie du point de vue occidental.
Le film a fait l'objet d'une interdiction en France durant huit ans.