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Christophe Granger
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La saison des apparences ; naissance des corps d'été
Christophe Granger
- Anamosa
- Chaki
- 7 Décembre 2023
- 9782381910703
La version poche d'un des ouvrages novateurs de l'historien et sociologue Christophe Granger, lauréat du Prix Femina Essai en 2020 pour Joseph Kabris.
Ce livre recompose une palpitante histoire : celle qui a vu les Français apprendre à vivre l'été avec leur corps pour personnage principal.
C'est l'histoire de l'été et des corps qui vont avec, allongés, dénudés, offerts au soleil. En France, elle se noue entre 1920 et 1970. Alors s'imposent à la fois une saison des apparences et l'exigence d'une apparence de saison. Les édits changeants de la silhouette, le bronzage, l'horizontalité publique et le périmètre capricieux des dévoilements inventent ainsi, à échelle d'hommes et de femmes, de nouveaux savoir-faire et de nouvelles exclusions. Dans la levée des habitudes, la morale des corps d'été a des allures de civilisation suspendue. Elle sacralise le retour à la simplicité et la variation des manières d'être. Derrière le mythe du corps libéré et de l'oubli des différences sociales, elles portent toutefois des jeux sociaux considérables dont témoignent, oubliées depuis, les bagarres et les liesses punitives qui ont eu lieu sur les plages, au sujet de la longueur du maillot de bain, des postures interdites, de la pratique des seins nus ou, plus récemment, de la question du burkini. -
Joseph Kabris ou les possibilités d'une vie, 1780-1822
Christophe Granger
- Flammarion
- Champs
- 2 Mars 2022
- 9782080253620
Joseph Kabris a eu une vie extraordinaire. Né à Bordeaux vers 1780, il s'échappe d'un baleinier pour s'installer sur une île du Pacifique. Là, dans ce monde qui lui est inconnu, il devient un guerrier redouté, se tatoue de la tête aux pieds et fait siennes les pratiques insulaires, jusqu'à la venue, en 1804, d'un navire russe qui l'arrache à sa terre d'accueil. Après avoir vécu quinze ans en Russie, Kabris regagne la France, où il apprend à raconter sa vie, lui donnant les traits d'une épopée.Comprendre comment on devient Joseph Kabris, voici l'ambition de Christophe Granger, qui examine comment cet individu s'intègre tout au long de sa vie à des mondes si contradictoires et comment, recyclant les passés qu'il a incorporés, il continue à vivre.En entrant en profondeur dans les moments de rupture et de reconversion qui déterminent sa carrière d'homme extraordinaire, cette enquête fascinante propose une biographie sociologique qui, à travers celle de Kabris, parle de toutes nos vies.
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Quinze minutes sur le ring : sur les traces d'une action passée, 24 septembre 1922
Christophe Granger
- Anamosa
- 25 Janvier 2024
- 9782381910802
Après sa remarquable étude consacrée à la vie d'un seul homme pour tenter de percer ce qui fait que celui-ci était devenu ce qu'il est devenu (
Joseph Kabris, Prix Femina Essai 2020), Christophe Granger s'intéresse ici à un "détail", une action et une seule (15 minutes d'un moment passé), afin de repenser ce qui nous fait agir quand nous le faisons.
" D'où viennent nos actions, et comment se fait-il qu'on agit comme on agit ? " C'est à cette question, vertigineuse, qu'est consacrée cette enquête neuve et audacieuse. Pour en relever le défi, l'auteur a choisi de scruter une action, et une seule : un combat de boxe.
Le 24 septembre 1922, dans le stade Buffalo à Montrouge, Georges Carpentier, gloire de l'époque, affronte Battling Siki. La scène, qui dure en tout quinze minutes, a été filmée ; il est ainsi possible de l'observer de bout en bout. Que font les boxeurs, d'où viennent leurs gestes, comment savent-ils agir et s'ajuster au jeu de l'adversaire qui contrarie le leur ? Mêlant sciences sociales, histoire, philosophie et sciences cognitives, le livre chemine par plans successifs, de plus en plus serrés, chacun d'eux saisissant la même action depuis un cadrage différent. Le dernier plan, sans un mot, est tout entier composé des photogrammes issus du film.
Plongée dans le monde de la boxe à cette période cruciale où elle est encore tiraillée entre le sport, la race et le spectacle des corps, ce livre qui se lit comme un film est une contribution majeure à l'étude des actions humaines. -
De ce côté-ci du monde, c'est l'Union européenne qui a imposé toute cette « économie du savoir ». En France, la loi Pécresse de 2007 a placé les établissements dans la nécessité non seulement de se trouver les capitaux nécessaires à leur fonctionnement, mais aussi de développer, par souci d'économie budgétaire, une gestion managériale de leur main-d'oeuvre. Sous l'insistance d'un patronat qui se mêle d'en définir les contenus, les enseignements sont pensés et professés en fonction de leurs débouchés professionnels.
Quant à la recherche scientifique, elle a cessé d'appartenir d'abord à l'univers de la science. Financée par un système « d'appels à projets », elle suit les priorités qu'on lui donne, et ces priorités obéissent d'abord à la nécessité de soutenir l'activité économique. Recherche publique et débouchés privés ne font plus qu'un.
La dernière partie décrit l'explosion des précaires au sein des universités. Par dizaines de milliers, les enseignantschercheurs de l'université sont à présent contractuels, post-doctorants, autoentrepreneurs, vacataires, chômeurs et parfois même travailleurs au noir. Cette précarité organisée n'est pas la conséquence des réformes libérales de l'université, elle en est la condition. Parce que les universités sont à présent maîtresses de leurs budgets, et parce que les nouveaux financements nationaux de la recherche ne permettent que des contrats courts, ce qui s'est organisé, c'est un véritable système d'exploitation salariale sous couvert de flexibilité. Ce délabrement détruit le métier d'universitaire tout entier et menace la qualité des enseignements et des recherches.
Les luttes, parmi les étudiants et les précaires, se sont multipliées ces dernières années contre la destruction de l'université. Ensemble, elles disent le refus d'en habiter les ruines. Elles disent la nécessité de reconstruire une université.
Non pas celle d'hier, mais une autre, conçue comme une forme de vie collective, capable, depuis l'ordre des savoirs, de faire naître une distance critique à l'endroit du monde actuel et le désir de s'organiser contre lui.L'université française est aujourd'hui la proie d'une destruction sans précédent. Les politiques de « réforme », entreprises au temps de Sarkozy et poursuivies depuis, ont soumis l'ensemble des choses universitaires - recherche, enseignement, études, diplômes - aux intérêts de l'économie de marché. L'université est sommée d'être utile et rentable.
Les établissements, soumis à une compétition généralisée pour les capitaux, sont pensés et administrés désormais comme des entreprises privées. Les présidents d'université sont placés sous la coupe de conseils d'administration où doivent figurer des patrons et des cadres de grandes entreprises.
Les enseignements sont devenus des « offres de formation » dont la valeur tient à leur ajustement aux « besoins du marché du travail ». Quant aux activités de recherche, elles relèvent, non plus des universitaires, mais des débouchés économiques privés. Enfin, sans que les étudiants (ou leurs parents) ne le soupçonnent, près de la moitié des universitaires qui officient aujourd'hui dans les amphithéâtres et les laboratoires du pays sont des précaires.
Ce processus de destruction n'a rien d'un effet de la crise.
Il n'est pas le fruit d'un ajustement nécessaire aux réalités du monde. Il est le produit d'une politique voulue, concertée et appliquée. C'est elle qui est au coeur de ce livre.
La première partie est historique. Elle réinscrit l'actuelle décomposition de l'université dans le temps long des choses universitaires. C'est entre 1870 et 1914 qu'a pris forme l'université moderne. Jusque-là, au moins depuis Napoléon, les universitaires étaient entièrement soumis au pouvoir. La IIIe République, si éprise de science, a donné leur indépendance aux universitaires. Recrutements, cours et avancements relevaient à présent de décisions prises entre pairs. Et l'université devenait un monde unifié, où toutes les positions, des plus grandes aux plus petites, étaient reliées entre elles.
On pouvait dessiner l'organigramme des universités. C'est ce système que les politiques de réforme des années 2000 ont anéanti.
La seconde partie décrit cette destruction. C'est au sein de la Banque mondiale puis de l'OCDE qu'elle a pris racine.
Vers 2000, au gré de rapports et de symposiums internationaux, ces institutions ont imposé une vision néolibérale de l'université et de ses missions. L'enseignement supérieur est désormais là pour adapter les étudiants du monde entier aux compétences que les entreprises attendent d'une maind'oeuvre qualifiée. Quant à la recherche universitaire, elle
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Les corps d'été, XX siècle ; naissance d'une variation saisonnière
Christophe Granger
- Autrement
- Memoires/culture
- 1 Juin 2009
- 9782746712713
Le corps, l'été : allongé, dénudé, bronzé et alangui. Retrace l'histoire de cette image, cette attitude qui apparaît en France entre 1920 et 1960.
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L'histoire du corps est à la mode. Ce livre fait le pari d'en renverser la perspective. Il étudie non pas les corps, mais ce qui se jouait jadis à travers eux. Comment les hommes savaient faire usage de leur corps, le déchiffrer, le faire parler, se manifester à travers lui. On saisit mieux ainsi combien les sociétés passées ont puisé dans les corps le mode privilégié de leur organisation. En six chapitres qui se lisent comme autant de plongées dans les XIXe et XXe siècles, ce livre propose une autre façon de faire de l'histoire.
On l'appellera histoire par corps.
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Le vase de Soissons n'existe pas
Christophe Granger
- Autrement
- Lecons De Choses
- 23 Octobre 2013
- 9782746735552
Le vase de Soissons, le sou de Varenne, le masque de fer, le bouclier de Vercingétorix : qui n'en a pas entendu parler ?
Ces objets semblent à eux seuls incarner l'histoire de France. Et pourtant... aussi légendaires soient-ils, la plupart n'existent pas
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Introduction à l'histoire des sensibilités
Christophe Granger, Sarah Rey
- La Decouverte
- Reperes Decouverte
- 22 Août 2024
- 9782348082559
L'histoire des sensibilités est aujourd'hui un champ de recherche florissant. Reliée à l'affirmation du sensible dans nos sociétés, elle étudie les sens, les émotions et les sentiments dans leur formation et leur transformation. Elle ne se borne pas à prouver qu'il y a une histoire de l'amour, de la haine, du goût ou de l'odorat à travers les âges : elle montre que les façons de sentir et d'éprouver, loin de procéder de fonctions naturelles ou de facultés individuelles, sont mêlées à l'histoire des sociétés humaines, qu'elles s'accordent aux enjeux sociaux, moraux et politiques qui les traversent.
Face à la pluralité des démarches de savoir qu'adoptent historiennes et historiens à ce sujet, ce livre vise à clarifier aussi concrètement que possible comment se fait l'histoire des sensibilités et ce qu'on peut attendre d'elle. Outre qu'il questionne les méthodes à l'oeuvre, l'usage des sources, les manières d'écrire ou de prouver, il prend le parti de puiser ses exemples dans toutes les périodes canoniques de l'histoire, de l'Antiquité à nos jours. -
Monde(s) n.24 : Race et corps dans l'ordinaire colonial
Clément Fabre, Christophe Granger, Isabelle Surun, Collectif
- PU de Rennes
- Monde(s)
- 7 Décembre 2023
- 9782753594777
L'ambition de ce dossier est d'effectuer un pas de côté par rapport à une histoire de la race, souvent saisie au niveau des représentations scientifiques, littéraires et photographiques, pour s'intéresser à la manière dont la différence des corps est construite, interprétée, administrée et négociée en contexte colonial dans le cadre des interactions et des pratiques ordinaires.
Après un état des lieux sur la riche historiographie consacrée à la « colonisation des corps » et à l'incorporation de la domination coloniale, ce numéro propose une nouvelle lecture ancrée dans les pratiques et le quotidien, à partir d'études de cas situées en Afrique ou en Asie, qui décrivent la manière dont les catégorisations et hiérarchisations sociales et raciales sont mises en jeu de manière très concrète dans les sociétés impériales et coloniales à travers le corps des acteurs. Le débat sur le livre d'Ann Laura Stoler (Carnal Knowledge and Imperial Power, 2002) est l'occasion de revenir sur la réception en France des thématiques postcoloniales. -
Grand air, plage, baignade ; plaisirs de l'eau au début du XXe siècle
Blandine Chavanne, Claire Lebossé, Agathe Aoustin, Christophe Granger
- Fage
- Catalogue D'exposition
- 28 Mars 2013
- 9782849752944
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L'ennui ; histoire d'un état d'âme (XIXe-XXe siècle)
Pascale Goetschel, Christophe Granger, Nathalie Richard, Sylvain Venayre
- Editions De La Sorbonne
- Homme Et Societe
- 7 Décembre 2012
- 9782859447182
Depuis très longtemps, des philosophes, des pédagogues, des médecins, des anthropologues ont disserté sur l'ennui, tentant d'en apprécier la forme. De siècle en siècle, la question de l'ennui leur paraissait d'autant plus importante à résoudre qu'elle semblait se perpétuer à l'identique. L'ennui, lit-on, serait l'un des aspects de l'humaine condition. Et pourtant, n'y aurait-il pas une histoire de la forme ennui ? Sans doute des similitudes existent-elles, qui invitent à penser que Sénèque, dès lors qu'il parle de son ennui, est notre contemporain. Mais ne peut-on pas identifier, dans les manières de dire son ennui, dans les savoirs qui prennent en charge l'ennui, dans les lieux qui expriment l'ennui, une historicité qui serait, aussi, celle-là même de l'ennui ? Tel est le pari de ce livre : tenter d'approcher, en historien, le phénomène de l'ennui. Les mutations de l'époque contemporaine, en l'occurrence, constituent un observatoire approprié : les codes esthétiques du romantisme, la définition de la psychologie, l'identification de classes et de lieux emblématiques de l'ennui (de l'adolescence à la salle d'attente) permettent en effet de saisir la dimension historique du phénomène. Entre la fin du XVIIIe siècle à nos jours, les changements sont tels qu'il n'est plus possible de le nier : l'ennui aussi a une histoire.
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à quoi pensent les historiens ? faire de l'histoire au XXIe siècle
Christophe Granger, Collectif
- Autrement
- L'atelier D'histoire
- 9 Mars 2013
- 9782746732988
Que font les historiens aujourd'hui ? Comment traitent-ils des archives ou des images, des classes sociales ou de l'environnement ? Et où puisent-ils le pouvoir de produire de la vérité sur le passé ?
L'histoire, fille du présent, n'a cessé depuis quinze ans de reformuler ses savoirs et ses questionnements. Dans le même temps, la fonction civique de l'histoire a changé de nature. Exigences mémorielles, intervention de l'État pour en réglementer le contenu officiel, retours du « grand récit national » ont imposé aux historiens de repenser leur métier. En décrivant leurs méthodes et le renouvellement des champs qui s'offrent à eux, une nouvelle génération d'historiens dessine ici le portrait vivant et accessible de l'histoire telle qu'elle se pratique au XXIe siècle.
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La malediction de zener t.1 ; sibylle
Philippe Adamov, Jean-Christophe Granger
- Drugstore
- 1 Octobre 2004
- 9782226152688
Sybille Thiberge est étudiante en psychologie, mais sa véritable passion c'est François Bruner, un de ses professeurs.
Pour le côtoyer, elle s'inscrit aux tests de parapsychologie qu'il organise. Et entre autres, les célèbres cartes de Zener qu'on présente cachées et dont il faut reconnaître les symboles .
Mais plus les tests sont difficiles, plus Sybille ressent des troubles physiques, et des agressions mentales. Elle devient sujette à des hallucinations terrifiantes...
Et, en enquêtant sur « le protocole Zener », elle découvre qu'il est exclusivement subi par des animaux...
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Droit administratif. licence & master
Marc-Antoine Granger, Christophe Ssinnassamy
- Breal
- Lexifac ; Droit
- 16 Juin 2020
- 9782749539720
Des fiches pédagogiques et à jour des dernières actualités jurisprudentielles pour fournir une synthèse accessible des règles de droit public applicables à l'administration.
Sont abordées les questions relatives à l'organisation administrative, à l'action administrative et à ses limites ainsi qu'à la justice administrative.
Les fiches sont accompagnées d'illustrations concrètes.
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Voter au village ; les formes locales de la vie politique, XXe-XXIe siècles
Christophe Granger, Laurent Le Gall, Sébastien Vignon
- Pu Du Septentrion
- Paradoxa
- 4 Février 2021
- 9782757432624
En prenant pour objet «le vote au village» au XXe et au XXIe siècle, ce livre s'attache à construire une sociologie et une histoire «au ras du sol» des pratiques politiques locales.À rebours des grands paradigmes interprétatifs qui voient des idéologies partout, et qui déduisent ce que font les acteurs d'une simple adhésion à des idées politiques, les contributeurs - historiens, sociologues et politistes - s'inspirent d'une approche écologique du vote soucieuse de saisir l'électeur en contexte.Si le principe de l'élection est loin de résumer l'ensemble des rapports au politique et des occasions au gré desquelles ces rapports se nouent, il constitue en la matière un observatoire particulièrement fertile pour analyser les pratiques, la manière changeante dont elles s'organisent, les répertoires d'appréciation que mobilisent les acteurs et les circonstances dans lesquelles ils les mobilisent dès lors qu'ils votent.
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On allait au bord de la mer
Gladieu Stéphan, Slimani Leïla, Granger Christophe
- Actes Sud
- 4 Juin 2025
- 9782330201944
Onze mille kilomètres, cinquante-cinq stations balnéaires visitées : entre les étés 2022 et 2023, Stéphan Gladieu sillonne les côtes françaises, de la frontière belge au Pays basque, des Pyrénées-Orientales à la Côte d'Azur. Cette galerie de portraits réalisée dans le cadre de la grande commande photographique du ministère de la Culture et de la BnF, pour laquelle le photographe a reçu une bourse, lui a permis d'aller à la rencontre des Français en vacances, au bord de la mer. Seules, en couple, en famille ou avec des proches, les personnes rencontrées sont invitées à poser librement, avec en arrière plan le décor environnant. Aucune mise en scène, aucun artifice, chacun joue son propre rôle. Pour ces portraits en pied, la pose est frontale, la lumière constante et la distance entre le sujet et l'objectif presque toujours égale. Cette série est un tableau grandeur nature de la société française, dans toute sa diversité, sa singularité, sa fierté et son naturel.