"L'Edda, ou les deux recueils des anciens chants héroïques d'origine nordique (Goths et Vikings croyaient en un panthéon de dieux semblables), reflète le monde farouche où vécurent des peuples fiers, capables autant d'offrir l'or à pleines mains que d'ourdir les vengeances les plus sanglantes.
Peuples de conquêtes, de noblesse rude, mais aussi aptes à chanter les poésies les plus fines, ils ont intégré à notre Europe médiévale des histoires et des symboles.
La fable que vous allez lire est construite autour du rapprochement de deux légendes mythiques vraisemblablement d'origine gotique, mais de ton et d'époque différente.
Elles sont pourtant liées par le thème de l'homme-oiseau. C'est l'intérêt même de cet assemblage et un bel exercice pour un apprenti conteur de mon espèce...
Comme ces deux histoires sont fortement teintées d'éléments symboliques, leur fusion l'est d'autant plus. Il m'a donc paru nécessaire de compléter cette narration par une évocation en fin d'ouvrage, des sources et de mes réflexions sur l'étonnant rapport entre le Nord viking, l'Ouest celtique, le Sud gréco-romain, et même entre l'Orient, voire l'extrême Orient ; et l'Occident en matière de mythologie allégorique. Ainsi, les annexes s'adressent à ceux qui veulent en savoir plus. Souhaitons aux autres le plaisir de l'aspect poétique qui est le propos de ce conte à la manière d'Andersen ou de Grimm. "
". Dans toute l'Europe, l'affirmation de l'identité d'une ville ou d'une province s'affiche dans ses armoiries, et ce qu'il y a d'extraordinairement uni-taire dans cette représentation graphique, c'est que les règles de cet art - car c'est un art en même temps qu'une science auxiliaire de l'histoire - sont partout les mêmes, immuables depuis les origines et que, suprême connivence, le langage du blason est identique, à quelques nuances près, de Gibraltar à Moscou et d'Oslo à Bari." Ici de Broglie à Gisors et de Quillebeuf à Verneuil, notre beau département de l'Eure est raconté par l'héraldique, à travers l'image et le symbole des blasons municipaux.
L'Anjou est une belle région qui vit au rythme de ses traditions, de son folklore, de ses parlers.
Cet ouvrage a été réalisé pour rendre hommage à deux « monuments » de l'Anjou :
La boule de fort, qui est une de ses traditions culturelle, sociale et humaine ;
Émile Joulain, dit « L'Gâs Mile », qui est un vrai « gâs » de l'Anjou, plus précisément de Mazé. C'est un vrai paysan qui a fait pousser des carottes et des oignons, mais c'est aussi le « prince des poètes angevins » qui, avec son parler paysan angevin, a su transmettre l'amour de nos traditions.
Quand il'ont dormî ein somme ;
Par les bieaux dimanch's d'été ;
Ah ! faut vâr tous les bonhommes ;
S'am'ner à la « Société » !
Emile JOULAIN
Loin des bannières guerrières, l'emploi du blason se généralise dans l'Église à partir du XIIIe siècle, avec l'usage des sceaux permettant d'authentifier les écrits. Le clergé commence alors à se doter d'armoiries.
A la différence d'une présentation évêché après évêché, un armorial alphabétique permet de suivre les généalogies. En effet, la prélature participait largement à l'aura des Grandes Maisons, qui ont assis plusieurs de leurs membres sur des sièges épiscopaux. Les successions entre oncles, frères et neveux étaient fréquentes.
Il permet aussi d'utiles reports quand, par exemple, un évêque a « voyagé » dans plusieurs diocèses normands au cours de sa promotion sacerdotale.
On trouvera toutefois dans ces pages, une chronologie pour chaque diocèse, car l'histoire de la Normandie ecclésiastique est loin d'avoir été un long fleuve tranquille...
"Pourquoi dire « localités » et non pas « communes » ?
Parce que la Normandie a perdu plus de six cents de ces dernières, en quelques années ! Sous couvert d'improbables économies politiquement orchestrées, on assiste encore à des regroupements variés de communes, au profit de « villes nouvelles » tout autant improbables : il faut croire que les localités fusionnées n'ont plus besoin d'éclairage public ni de réfection des trottoirs...
Cet « armorial des localités normandes » a pour objectif de rendre à l'ensemble des bourgs et villages, anciens ou récents, leurs attaches locales profondes, leur âme et leur histoire ; leur rendre la géographie de leur terroir, en oubliant les découpages administratifs ; leur rendre la bannière qui personnalise leur environnement, c'est-à-dire leur « blason ». "
A la fin du XIVe siècle, sous le règne de Charles VI "le Fol" (1368-1422), un héraut d'armes, qui oeuvrait pour les comtes d'Evreux de la Maison de Navarre - en l'occurrence Charles III, fils de Charles dit "le Mauvais" -, rédigea un Armorial de plus de 1500 noms de seigneurs, dont un bon tiers de Normands. Parmi les armoriaux médiévaux, parvenus jusqu'à nous, on peut donc considérer ce manuscrit comme étant le plus complet concernant les blasons normands.
L'ouvrage de Denis Joulain et de Jean-Paul Fernon est le fruit de la consultation des commentaires qu'en ont fait quelques héraldistes des XIXe et XXe siècles, mais aussi d'un nouveau déchiffrement plus précis du manuscrit. Les auteurs ont recensé les armes des familles intéressant la Normandie dans l'ordre alphabétique, ce qui est une "première" et les ont présentées dans des planches en couleur, avec écus de forme ogivale, à la façon des grands armoriaux anciens, rendant ainsi un bel hommage à l'héraldique médiévale.