Peu avant le 24 février 2022, Poutine a affirmé que les Ukrainiens, au lieu de détruire les statues de Lénine, devraient rendre hommage à celui qui serait « l'auteur et l'architecte » de l'Ukraine. Et dès le mois d'avril, des statues de Lénine ont été érigées dans les zones occupées par l'armée russe. L'édification de ces monuments ne relève pas de l'anecdote. Elle matérialise l'incorporation de ces territoires à l'espace politique russe. Elle montre la façon avec laquelle Poutine entend manipuler l'histoire pour imposer sa vision ethno-nationaliste.
« La révolution, c'est la lutte des classes la plus âpre, la plus furieuse, la plus désespérée. Et aussi la guerre civile. » Lénine, octobre 1917 « Nous épurerons la Russie pour longtemps. » Lénine, Lettre à Staline, 22 juillet 1922 Lénine n'était ni un aventurier avide de pouvoir ni un tyran capricieux. Un seul but motivait cet intellectuel fanatique et habile tacticien : le bonheur de l'humanité grâce à la révolution communiste étendue au monde entier. Elle nécessitait des sacrifices : la lutte des classes sans pitié et le nettoyage de la terre russe. La dictature s'imposa donc, par la guerre, par la terreur, par l'épuration.
Mais il est une autre arme dont Lénine s'empara pour instaurer la première dictature d'un parti-État : les mots. S'il a lu et annoté Clausewitz, Marx et Engels, il a écrit des milliers de pages théorisation, propagande, mots d'ordre qui constituent les archives fondamentales de la révolution russe. Elles sont au coeur de la biographie politique que livre Dominique Colas, restituant l'originalité radicale du bolchévisme.
Du coup d'État révolutionnaire d'octobre 1917 à la guerre civile, de la tentative d'invasion de la Pologne aux effets du léninisme en France, de l'électrification à la famine, l'auteur fait se répondre les discours et les actes, la réflexion et les combats et dresse un portrait original de celui qui fut l'acteur central de la dictature bolchévique.
Dominique Colas est professeur émérite de science politique à Sciences Po où il a dirigé les études doctorales sur la Russie et l'Europe de l'Est. Il est chercheur au CERI (FNSP-CNRS). Il a publié de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues, notamment Le Léninisme (PUF, 1998), Citoyenneté et nationalité, (Gallimard, 2004), Races et racismes de Platon à Derrida, Paris, (Plon, 2004), Le Glaive et le fléau. Généalogie du fanatisme et de la société civile (Grasset, 1992).
La démocratie française, fière de sa fondation par une «Déclaration des droits de l'homme et du citoyen», n'a eu de cesse, au long de son histoire - notamment coloniale -, de manquer à sa parole et de soigneusement distinguer les deux : l'homme, le citoyen. Au prétexte que la citoyenneté procurerait, ou exigerait, une élévation et une grandeur, dont seul les Français seraient les détenteurs.Or la citoyenneté ne peut être démocratique que si elle trouve son appui et sa régulation dans la croyance que l'identité des hommes réside dans la possession partagée de la raison et du langage et non dans leur appartenance à une partie spécifiée du genre humain.Dans cette ample réflexion, Dominique Colas montre les impasses historiques de la conception française de la citoyenneté, et par là il réfléchit aux limites effectives de la démocratie républicaine.
La Constitution de 1993, qui a engendré un régime se réclamant de la démocratie, rompt avec celles de la Russie soviétique et de l' URSS . L'auteur propose une réflexion sur la tradition constitutionnelle en Russie en s'appuyant sur les analyses de Max Weber. Le texte de la Constitution de 1993 est donné en entier.
" la sociologie politique étudie les relations de pouvoir qui se structurent dans des institutions dont l'etat-nation est la forme qui prédomine dans le monde moderne.
l'étude de cette forme suppose un examen différentiel avec d'autres formes de pouvoir : par exemple l'analyse du pouvoir hiérocratique dont les eglises sont l'institution typique ou la mise en lumière de la logique du pouvoir non centralisé dans les sociétés segmentaires. " la sociologie politique est conçue à l'intersection des différentes sciences sociales et humaines. elle permet de déchiffrer les logiques et les institutions de la " vie politique ", notamment les élections et l'organisation des partis, ou d'éclairer des transformations capitales du monde actuel, après la fin de l'urss et le développement des nationalismes.
un grand manuel, indispensable pour analyser pourquoi un phénomène est possible et comment on peut agir dessus et comprendre la politique dans les sociétés modernes.
Multitude de groupes dfendant leurs privilges ou grand corps de l'Etat jaloux de leurs prrogatives, la socit franaise semble tout entire segmente par des intrts particuliers et des crispations gostes.
Où, quand, comment un homme devient-il un fanatique ? dans quel type de raisonnement se forgent les certitudes qui autorisent un individu à devenir intolérant ? pour dominique colas, cette longue histoire commence avec saint augustin, se poursuit à travers le thomisme médiéval, s'épanouit avec les penseurs de la réforme et, bien sûr, triomphe avec les idéologies totalitaires du xxe siècle. cette histoire de l'intolérance intellectuelle - des origines à khomeyni - est ici analysée avec un grand sens de la pédagogie : exemples, analyses de textes, citations. précisons enfin qu'une large place est faite, ici, à l'étude du fanatisme dans l'islam : celui-ci est une partie d'un délire plus général dont la "rationalité" occidentale n'est pas exclue. mieux : ce livre veut démontrer que le fanatisme n'est pas un oubli de la raison mais, au contraire, qu'il est dû à un "excès de raison".
La collection "Premier cycle" propose des manuels spécialement conçus pour les étudiants de 1er cycle, dans toutes les disciplines universitaires.