«Qu'il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J'essaie de tirer les leçons d'une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu'elles soient utiles à chacun, non seulement pour s'interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie.»E.M.À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.Leçons d'un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
Afin de penser l'Europe, Edgar Morin nous invite à abandonner les discours rhétoriques et les idées fragmentaires qui produisent des Europe imaginaires, idéales ou mutilées. Son essai, qui est en même temps un voyage interrogatif dans l'histoire et la culture européennes, conçoit l'Europe comme une unité multiple et complexe, unissant les contraires de façon inséparable. Pour la première fois dans les Temps modernes, l'Europe vit un destin commun. Il nous faut en prendre conscience si nous voulons élaborer un dessein commun.
« La gauche politique fut le plus souvent divisée, mais ce qui unissait le peuple de gauche, c'était la foi commune en Liberté, Égalité, Fraternité. Nous sommes dans une période de régression ; nous ne savons si elle durera ; nous craignons de savoir où elle nous entraînera. Espérons qu'un jour, on ne sait quand, la devise trinitaire sera régénérée et que le soleil de 1789 éclairera une gauche elle-même régénérée. » Du haut de ses 96 printemps, Edgar Morin prend la plume pour dire ce qu'est la gauche, son histoire, ses combats, ses erreurs, ses évolutions. Dans ce texte lapidaire, brillant et sage, il dresse le portrait sans concession d'une gauche qui cherche son souffle et nous rappelle les valeurs que sont celles du peuple de gauche et qu'il serait, peut-être, temps de retrouver.
À défaut de donner un sens à la pandémie, sachons en tirer les leçons pour l'avenir.
Un minuscule virus dans une très lointaine ville de Chine a déclenché le bouleversement du monde. L'électrochoc sera-t-il suffisant pour faire enfin prendre conscience à tous les humains d'une communauté de destin? Pour ralentir notre course effrénée au développement technique et économique ?
Nous voici entrés dans l'ère des grandes incertitudes. L'avenir imprévisible est en gestation aujourd'hui. Faisons en sorte que ce soit pour une régénération de la politique, pour une protection de la planète et pour une humanisation de la société : il est temps de changer de Voie.
Comment envisager le monde nouveau qui nous emporte ? sur quels concepts essentiels devons-nous fonder notre compréhension du futur ? sur quelles bases théoriques pouvons-nous nous appuyer pour considérer et surmonter les immenses ruptures qui s'accroissent ? a la demande - et avec l'aide - de l'unesco, edgar morin propose ici le viatique minimal pour nous aider à regarder l'avenir en face.
Ce petit texte lumineux, synthèse de toute une oeuvre et de toute une vie, a d'ores et déjà été diffusé dans plusieurs pays du monde. il a aidé d'innombrables hommes et femmes à mieux affronter leur destin et à mieux comprendre notre planète.
Une rumeur étrange (la disparition de jeunes filles dans les salons d'essayage de commerçants juifs) s'est répandue, sans qu'il y ait la moindre disparition, dans la ville dont le nom symbolise la mesure et l'équilibre : Orléans. Edgar Morin et une équipe de chercheurs ont mené l'enquête sur place. Pourquoi Orléans ? Pourquoi des Juifs ? Pourquoi et comment se propage une rumeur ? Cette rumeur véhicule-t-elle un mythe ? Quel est ce mythe et que nous dit-il sur notre culture et sur nous-mêmes ?Des questions se posent : un antisémitisme jusqu'alors latent s'est-il à nouveau éveillé ? N'y a-t-il pas, dans nos cités modernes, un nouveau Moyen Age qui ne demande qu'à surgir à tout moment ?
« Qui augmente sa connaissance augmente son ignorance » disait Friedrich Schlegel.
« Je vis de plus en plus avec la conscience et le sentiment de la présence de l'inconnu dans le connu, de l'énigme dans le banal, du mystère en toute chose et, notamment, des avancées d'une nouvelle ignorance dans chaque avancée de la connaissance » nous dit Edgar Morin.
Ainsi a-t-il entrepris dans ce livre de patrouiller dans les territoires nouveaux de la connaissance, où se révèle un trio inséparable : connaissance ignorance mystère.
A ses yeux, le mystère ne dévalue nullement la connaissance qui y conduit. Il nous rend conscient des puissances occultes qui nous commandent et nous possèdent, tels des Daimon intérieurs et extérieurs à nous. Mais, surtout, il stimule et fortifie le sentiment poétique de l'existence.
La « révolution biologique ouverte par la découverte de lADN nest pas encore devenue la révolution conceptuelle qui, éclairant ses propres découvertes, permette délucider lautonomie et la dépendance de lorganisation vivante par rapport à son environnement, lautonomie et la dépendance mutuelle entre lindividu et lespèce, et, pour un très grand nombre danimaux, la société.
Doù un problème capital de la MÉTHODE. Il est dautant plus nécessaire de penser la vie que la biologie concerne non seulement la connaissance de nous-mêmes, mais aussi, de plus en plus, le destin de nos vies. Elle a ouvert lère des manipulations génétiques et cérébrales, lère de la biologisation et de lindustrialisation de la vie. Faut-il que, là encore, nous soyons incapables de contrôler elle-même et que contrôlent désormais les moins contrôlés des contrôleurs, les puissances économiques vouées au profit ?
E. M.
Si les erreurs et les illusions ont pu simposer comme vérités au cours de lhistoire humaine, si notre connaissance porte en elle le risque permanent derreur et dillusion, alors elle doit chercher se connaître.
Or, la connaissance est lobjet le plus incertain de la connaissance philosophique et lobjet le moins connu de la connaissance scientifique. Bien que quelques-unes des « sciences cognitives » commencent à se regrouper, les savoirs portant sur la connaissance demeurent dispersés et disjoints dans de multiples compartiments des sciences physiques, biologiques et humaines. Les connaissances portant sur le cerveau et celles portant sur lesprit ne peuvent communiquer alors quelles portent sur une même réalité.
Ce livre de la Connaissance de la Connaissance examine les conditions, possibilités et limites de la connaissance humaine, conçue dans sa nature à la fois cérébrale, spirituelle et culturelle.
Il aborde les paradoxes clés : quest-ce quun cerveau qui peut produire un esprit qui le conçoit ? Quest-ce quun esprit qui peut concevoir un cerveau qui le produit ? Quest-ce quune connaissance qui, bien quétant construction et traduction, aspire à refléter la nature des choses ?
Qui sommes-nous ? Plus nous connaissons l'humain, moins nous le comprenons : les dissociations entre disciplines le fragmentent, le vident de vie, de chair, de complexité, et certaines sciences réputées humaines vidangent même la notion d'homme.
Ce travail rompt avec le morcellement de l'humain. Il rompt avec les conceptions réductrices (homo sapiens, homo faber et homo economicus) qui privent l'être humain à la fois d'identité biologique, d'identité subjective et d'identité sociale.
Plutôt que de juxtaposer les connaissances dispersées dans les sciences et les humanités, ce livre se donne pour vocation de les relier, les articuler, les réfléchir afin de penser la complexité humaine. Il complexifie le sens du mot homme en y réintégrant le féminin occulté sous la connotation masculine, et en lui donnant le sens trinitaire qui le situe à la fois dans et hors la nature : individu Vecteur société Vecteur espèce ; il propose de concevoir ces termes dans leurs complémentarités ainsi que dans leurs antagonismes réciproques.
Il essaie de penser une humanité enrichie de toutes ses contradictions (l'humain et l'inhumain, le repli sur soi et l'ouverture aux autres, la rationalité et l'affectivité, la raison et le mythe, l'archaïque et l'historique, le déterminisme et la liberté). Cette humanité court sans cesse le risque de dégénérer, risque dans lequel pourtant elle peut se régénérer.
Enfin ce livre considère le destin de l'identité humaine qui se joue dans la crise planétaire en cours. Il est vital désormais d'enseigner l'humanité à l'humanité.
L'Identité humaine est la synthèse d'une vie : tous les thèmes des uvres précédentes de l'auteur se trouvent réunis en une configuration et une orchestration nouvelles.
Ce premier volume de L'Humanité de l'humanité sera suivi par une Ethique qui conclura La Méthode.
Leur habitat, leur vie, leurs murs, leur organisation.
Les idées sont-elles soumises totalement aux déterminismes culturels, sociaux et historiques ? Peuvent-elles sen affranchir ? Les esprits sont-ils totalement soumis aux idées établies ? Comment alors peut apparaître et se propager une idée nouvelle ? Comment une culture permet-elle le développement dune idée qui la ruiner ?
Les idées ont-elles une vie propre ? Quelle vie ? Comment se nourrissent-elles, se reproduisent-elles, saccouplent-elles ? Comment se défendent-elles et attaquent-elles ? Quelle est leur organisation qui nécessite langage et logique ? Quels sont les principes secrets qui commandent et contrôlent cette organisation ? Quest-ce quune idée rationnelle quand on sait que la Raison peut devenir un mythe ?
Comme toute parole, je (lindividu), on (la collectivité), ça (la machine sociale) parlent en même temps à travers les idées. Quelles sont nos relations avec les idées ? Ne sommes nous pas possédés par les idées que nous possédons ? Ne sommes-nous pas capables de vivre, tuer ou mourir pour une idée ?
Nous ne devons pas nous laisser asservir par les idées, mais nous ne pouvons résister aux idées quavec des idées. Une part de notre vie est dans la vie des idées. Une part de notre humanité est faite didées. Mais nous sommes encore dans lère barbare des idées, et nous devrions pouvoir établir des relations civilisées avec elles. Doù vient lidée de complexité.
Ce quatrième tome de La Méthode est la suite de La Connaissance de la Connaissance qui avait examiné lidée du point de vue de lesprit/cerveau humain (anthropologie de la connaissance). Il considère lidée dabord du point de vue culturel et social (écologie des idées) puis du point de vue de lautonomie/dépendance du monde des idées (noosphère) et de lorganisation des idées (noologie).
Edgar Morin
Edgar Morin s'interroge sur ces trois évidences - l'amour, la poésie, la sagesse - qui illuminent nos vies tout en cachant leur énigme et leur complexité.
L'amour ne vit, soutient-il, que dans l'état d'un " innamoramento " se régénérant de lui-même. La poésie, en deça et au-delà de son mode d'expression littéraire, est cet " état second " qui nous envahit dans la ferveur, l'émerveillement, la communion, l'exaltation, et bien sûr l'amour ; elle nous fait habiter, non seulement prosaïquement, mais aussi poétiquement la terre. Quant à la sagesse, elle était dans le monde antique synonyme de philosophie.
La question posée ici est : peut-il y avoir une sagesse moderne ? Et l'on verra de quelle façon amour, poésie et sagesse ont partie liée.
Edgar Morin livre quelques leçons sur des philosophes qui l'ont marqué. Penseurs de la complexité, de la contradiction, de l'ambivalence, comme Héraclite, Montaigne, Pascal, Hegel. Penseurs universalistes et humanistes incarnant l'esprit " judéo-gentil " (la synthèse conflictuelle et féconde de la singularité juive et de l'universalisme des Lumières), tels Spinoza. Penseurs messianiques, tels le jeune Marx. Penseurs de la technique comme Heidegger. Penseurs ayant su exprimer magnifiquement la dialectique de la souffrance et de la joie, tels... Beethoven (en qui Edgar Morin voit un philosophe). Ces leçons sont complétées de quelques réflexions sur la nature même de la philosophie, sur sa place dans l'enseignement, sur son rôle dans la " réforme de pensée " prônée par Edgar Morin.
Edgar Morin est philosophe et directeur de recherche émérite au CNRS. Ses recherches sur le cinéma, la culture de masse, les rumeurs, l'écologie, la cybernétique, les sciences de l'information l'ont conduit à élaborer une " pensée complexe ", apte à saisir les multi-dimensionnalités, ambivalences, contradictions de notre civilisation. Dans La Méthode (6 volumes, Seuil), il expose les principes de cette pensée.
Non point envisager la crise à partir d'une situation supposée normale, dont elle serait le dérèglement. Ce à quoi se sont attachés, peu ou prou, la plupart des économistes et autres sociologues. Mais, la penser dans une perspective anthropologique, à partir de l'homme lui-même, conçu comme « animal crisique » ; c'est-à-dire, comme un tissu de contradictions qui est la source, à la fois, de ses échecs, de ses réussites, de ses inventions et aussi de sa névrose fondamentale (qui est une réponse à une angoisse, une menace, un conflit). La crise n'est pas une faille, elle n'est pas davantage un symptôme, elle est un accroissement du désordre et de l'incertitude, qui peut se résoudre soit par le retour à une situation antérieure, soit ce qui est le plus courant, par la recherche de situations nouvelles, qui peuvent être tantôt imaginaires ou mythologiques, tantôt pratiques et créatrices. Un texte novateur qui a une portée à la fois philosophique et politique
Ce livre est d'abord celui d'un amoureux de Berlin, imprégné depuis son enfance par le cinéma berlinois des années 1920.
Edgar Morin, dès la fin de la guerre, se passionne pour cette ville aux transformations successives - le Berlin dévasté, le Berlin reconstruit, les Berlin séparés, puis réunis. Avec son talent d'observateur unique, mais aussi d'éternel baroudeur, curieux et malin, il nous emmène dans ses pérégrinations hardies, du bureau d'Hitler ravagé, qu'il pénétra non sans malice en 1945, au Berlin-Est communiste de la guerre froide, où il se rendit pour un séjour cocasse avec des amis, dans la Celtaquatre Renault prêtée par Marguerite Duras.
Ce livre est enfin l'expression de soixante-dix ans de mémoire d'un grand sociologue et penseur, mémoire d'une ville où se sont joués, à diverses reprises, le sort de l'Europe et celui du monde.
C'est à la sociologie qu'edgar morin consacre ici la réflexion entreprise dans science avec conscience sur la possibilité d'une connaissance qui ne soit ni mutilée ni arbitraire. la sociologie doit-elle prendre pour modèle les sciences de la natureoe comment peut-elle fonder scientifiquement les notions d'acteur, de sujet, d'autonomie, de liberté, d'inventionoe comment concevoir la société sur le modèle de l'auto-éco-organisation et y intégrer la part de mythe qui est dans sa nature même?
Edgar morin pousse la réflexion de la sociologie sur elle-même jusqu'à une sociologie de la sociologie. le sociologue, en effet, ne passe pas impunément de l'individu au groupe, de la classe à l'etat-nation. autant de points de vue qui le contraignent à intégrer la dimension historique, à interroger l'événement imprévu. tel est le propre des diagnostics sociologiques du temps présent auxquels se livre edgar morin à propos de l'automobile, du cinéma, de la mode, de l'écologie ou de la crise étudiante. avec toujours l'aller et retour du micro-social au macro-planétaire qui brise les isolements réducteurs et restitue l'unité complexe.
Minutieuse anthologie des démarches plurielles de la sociologie, ce livre est la somme sociologique d'edgar morin.
Edgar morin a déjà publié aux editions fayard: commune en france, la métamorphose de plodemet, science avec conscience et de la nature de l'urss.
Victime au plan théorique d'héritiers qui ont transformé une méthode critique et un regard prophétique en systèmes totalisants et souvent dogmatiques, Marx a vu son sort lié au " communisme réellement existant " et à sa faillite.
À travers une série de textes limpides où l'essai côtoie l'aphorisme, Edgar Morin explore les mécanismes à l'oeuvre dans tout système clos, dogmatique et réducteur (stalinisme hier, fondamentalisme de Marché aujourd'hui) et explique la fascination qu'exercent de tels systèmes sur les intellectuels, le Pouvoir et ses opposants. Il donne à voir la fécondité de la méthode de Marx - traquer les contradictions sociales et penser leur dépassement - pour l'appliquer à Marx lui-même, y reconnaître les limites et les impensés, et ouvrir la voie à un nouvel avenir.
Alors que le " libéralisme réellement existant " se déploie sur le monde et le plonge dans l'abîme écologique, politique, financier et éthique, Edgar Morin nous invite à retrouver Marx sous les décombres des marxismes, non pour en tirer des solutions miracles, mais pour penser le monde qui vient.
L'esthétique, avant d'être le caractère propre de l'art, est une donnée fondamentale de la sensibilité humaine. Le sentiment esthétique est un sentiment de plaisir, qui peut s'intensifier en émerveillement et bonheur. Il peut être suscité par un spectacle naturel, une oeuvre d'art, mais aussi par des objets ou des oeuvres que nous esthétisons.
D'où vient la créativité artistique ? Qu'appelle-t-on inspiration ou génie ? De la transe du chaman à celle du poète, de la mimesis de l'écrivain à celle du comédien, quelle est l'expérience in vivo de l'artiste ?
De Lascaux à Beethoven, de Dostoïevski à Orson Welles, Edgar Morin convoque les oeuvres et les artistes qui l'ont marqué et accompagné pour démontrer la profondeur de l'expérience esthétique. Les grandes oeuvres ne sont pas que « divertissements » : elles nous donnent compréhension de la condition humaine, dans ses comédies et ses tragédies.
Journal de californie invité fin 1969 au salk institute for biological studies à san diego, e.
Morin plonge dans la californie, " terre en transes ", " tête chercheuse du vaisseau spatial terre ". l'originalité de ce journal est dans le tourbillon qui active et fait communiquer, à un pôle la californie et les etats-unis à un moment crucial de leur histoire, à un autre pôle le destin singulier de l'auteur, à un troisième pôle les problèmes fondamentaux de la connaissance de l'homme et de la vie.
C'est ce mouvement même qui constitue le journal de californie.
Publié pour la première fois en 1959, réédité en 1970 puis en 1991 (" Points "), Autocritique reparaît aujourd'hui avec une nouvelle préface.
Entré simultanément, à vingt ans, en résistance et en communisme au moment de la bataille de Stalingrad, Edgar Morin a connu le doute à l'égard du second dès la Libération puis, de déchirements en désillusions, le rejet réciproque en 1951, au moment des procès et des purges de la " deuxième glaciation " stalinienne. Son appartenance au Parti avait duré dix ans, au cours desquels il avait vu comment l'Appareil pouvait faire du même être un brave ou un lâche, un héros ou un monstre, un martyr ou un bourreau. Ce livre est le récit sincère d'une déprise spirituelle.
Dans ce détournement de l'exercice tristement célèbre de confession publique que le pouvoir soviétique exigeait de ceux qu'il voulait museler par tous les moyens, Edgar Morin ne se contente toutefois pas de dénoncer le dévoiement ou l'impasse du marxisme. En élucidant le cheminement personnel qui l'avait conduit à se convertir à la grande religion terrestre du XXe siècle, il restitue le communisme dans sa dimension humaine en montrant comment celui-ci a pu tout à la fois porter et trahir les idéaux et les aspirations de tant de militants.
Ce témoignage, qui est celui d'une génération, est aussi une leçon toujours actuelle de discernement moral et politique.
Des écrivains, des historiens, des économistes et des philosophes dressent un portrait actualisé de K. Marx et de son oeuvre.
Si l'on veut comprendre pourquoi edgar morin fait figure de franc-tireur, pourquoi il fut pionnier, pourquoi l'on revient désormais autant vers lui pour penser notre présent et nous offrir un avenir - alors il faut lire, ou relire l'esprit - du temps.
Paru pour la première fois en 1962, ce livre a été immédiatement mis à l'index. sa fauteoe s'être interrogé sur l'" universalité potentielle " des oeuvres issues de la culture de masse. une " vulgate pathétique " selon les tenants de la sociologie dominante de l'époque qui considéraient que les goûts et les dégoûts esthétiques dépendent de la classe ou de la catégorie sociales. depuis, le mépris global de la culture "cultivée" pour les oeuvres médiatiques s'est quelque peu atténué.
Il est donc grand temps de relire cet ouvrage pionnier pour décrypter l'esprit de notre temps où les frontières culturelles ont volé en éclats.