Non point envisager la crise à partir d'une situation supposée normale, dont elle serait le dérèglement. Ce à quoi se sont attachés, peu ou prou, la plupart des économistes et autres sociologues. Mais, la penser dans une perspective anthropologique, à partir de l'homme lui-même, conçu comme « animal crisique » ; c'est-à-dire, comme un tissu de contradictions qui est la source, à la fois, de ses échecs, de ses réussites, de ses inventions et aussi de sa névrose fondamentale (qui est une réponse à une angoisse, une menace, un conflit). La crise n'est pas une faille, elle n'est pas davantage un symptôme, elle est un accroissement du désordre et de l'incertitude, qui peut se résoudre soit par le retour à une situation antérieure, soit ce qui est le plus courant, par la recherche de situations nouvelles, qui peuvent être tantôt imaginaires ou mythologiques, tantôt pratiques et créatrices. Un texte novateur qui a une portée à la fois philosophique et politique
" La composante extérieure est hyper-présente dans l'individualité animale. La praxis y comporte une part importante du comportement. La connaissance s'y développe comme une connaissance du monde extérieur. L'intelligence cérébrale est quasi exclusivement tournée vers la stratégie. L'affectivité intériorise les évènements et perturbations de l'extérieur. C'est à dire du même coup que le computo cérébral est toujours, de façon simultanée, en état de connaissance, de sensibilité, d'action. Faust avait tort de se demander ce qui était au commencement : L'esprit ou l'action.. Ils émergent en même temps, inséparablement, l' animalité. L'esprit n'existe que dans un agir. L'esprit qui anime l'action est animé par tout être "
edgar morin a participé à renouveler nos catégories intellectuelles, à rendre possible l'avènement d'une nouvelle vision du monde.
c'est le destin de l'identité humaine qui se joue dans la crise planétaire en cours. "plus que jamais, nous ne savons ce qui arrive et c'est cela qui arrive ", sa réflexion le conduit à revisiter la notion de prospective. " où va le monde ? ", envisage à nouveaux frais les rapports du passé, du présent et de l'avenir, se demandant où nous allons, ce que " crise " veut dire et ce que valent les vieilles idéologies politiques face aux enjeux du xxie siècle.
" chacun de nos organismes est une république de trente milliards de cellules. pourquoi une fédération de quelques centaines de nations et de 3 à 6 milliards d'homo sapiens, ne parviendrait-elle pas à s'auto-organiser ? il est non seulement raisonnable, il est vital de l'envisager... "