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Montréal, décembre 1989. Un matin comme les autres à Polytechnique. Soudain, en plein cours, un jeune homme fait irruption dans une salle, et tout bascule. Il sort de son sac un fusil, abat toutes les filles de la classe, et va poursuivre son carnage dans les couloirs de l'école. Il ne vise que les femmes. Au total, il en tuera quatorze, avant de retourner l'arme contre lui.
Pourquoi cette folie meurtrière, chez un garçon apparemment sans histoires ? Par haine des féministes. Elles lui ont - écrivait-il avant de se tuer - gâché la vie...
A partir d'un fait divers qui traumatisa le Québec, Elise Fontenaille dresse le portrait d'un enfant brûlé. Et ausculte une société qui en moins d'une génération est passée cu catholicisme tout-puissant à un féminisme triomphant, non sans heurts. -
Pour ses sept ans, Lili découvre qu'elle a un don incroyable et magnifique : parler le langage des animaux. Avec Neige, le chien avec lequel elle a grandi, elles partagent tout, et dorment ensemble dans une petite cabane, à côté de la bergerie. Mais un jour, l'ourse Caramelle leur apprend qu'une louve rôde dans la vallée... Comment réagir face à cette inconnue qui inspire la peur ?
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« Pourquoi sortir l'affaire des disparues de Vancouver au moment des Jeux Olympiques ? parce qu'elle en est le négatif absolu ... D'un côté, les cimes, la blancheur, la glace, l'exploit, la vitesse, les corps vainqueurs, sublimés, venus du monde entier, ce que Vancouver veut montrer au monde, une image rêvée...De l'autre, la noirceur, un gouffre au coeur de la ville - le downtown eastside - les corps vaincus, prostitués, détruits, drogués, les Indiennes - ce sont en effet les trois-quarts des filles de Skid Row - l'échec, la mort, tout ce que l'on voudrait cacher. Le monde entier va parler de Vancouver, en février 2010 : Les Disparues de Vancouver, c'est une autre façon de parler de cette ville, à travers ce fait-divers terrifiant, qui est avant tout un fait de société, glaçant, révélateur du sort que l'Amérique du Nord réserve à ses Indiens... On peut parler d'un génocide, Les Disparues de Vancouver sont une métaphore de ce massacre, sur lequel l'Amérique s'est bâtie, du nord au sud. Affaire qui continue d'ailleurs, puisque d'autres filles ont disparu du downtown eastside, neuf à ce jour, depuis l'arrestation de Pickton le boucher ». E.F.
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Malina est cuisinière. Ses inventions culinaires hésitent entre le fondant de sauge, la cendre mouillée, la tête ocellée du paon, les animelles baveuses. On l'aura compris : c'est une extravagante aux fourneaux. D'elle-même, elle dit : "Mon palais est une chambre d'écho. La moindre saveur résonne. " Malina habite le Palais de la Femme, un ancien couvent reconverti à la Révolution en "bordel pour jacobins" que surveille le dernier eunuque de la Cité interdite. Mais voilà, quand on ne sait que cuisiner, et que l'on revient du Japon où Malina fut éminceuse de fugu, que faire à Paris...
Malina s'associe donc avec le bel Aldébarran, au visage ocre de Pharaon, à la coiffure de Gorgone, à la peau chamoisée, au ventre si plat que les femmes se disputeront le privilège de manger par-dessus "La cuisine est un art difficile, proche de l'assassinat".
Dans cette comédie des sens, Elise Fontenaille affole le goût du lecteur en mots brefs et fruités.
Elise Fontenaille, née à Nancy en 1960, est l'auteur d'un premier roman, La Gommeuse (Grasset, 1997). -
Comme une guirlande autour d'une figure centrale, solaire et obscure à la fois - la soeur perdue de la narratrice -, la structure de ce livre est pareille à une ronde. Blanche, la narratrice, a vu sa soeur devenue schizophrène passer de l'autre côté du miroir. Elle se reproche alors d'avoir toujours négligé sa soeur, de l'avoir oubliée. Blanche se cherche aux quatre coins du monde, de Vancouver à Nancy, de la place Pigalle à la place du Capitole, du Wepler à un café anonyme. Blanche voudrait tout simplement mieux savoir qui elle est. Elle confesse ses amis, ses confidentes, ses presque amoureuses. A Vancouver, Jane l'emmène se promener le long de l'océan. A Nancy, elle échappe à l'obscure maison familiale par la vision des Naïades de Nancy Thermal. Le seul homme présent dans cette ronde des filles (Line, Maria, Eva, Isabelle, Jane, Brigitte, Anaïs, Nejma, Juliette, Gaëlle, Mado... et les autres), c'est Antonio qui aime Blanche mais se joue d'elle, figure d'un père moqueur, sensuel, trompeur. Demain les filles on va tuer papa est un récit d'introspection qui se nourrit des autres, un drame traité avec légèreté, une autobiographie éclatée.
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« Je connaissais les fumeries de Vienne et de Paris, bouges de pacotille pour mondains avides de se souiller. J'y venais surtout pour me rassasier de femmes du monde, livides et masquées, vautrées sur des sofas, dont on pouvait jouir vite et sans honte ; dans la brume poisseuse du matin, elles feindraient d'avoir tout oublié. Dans ce galetas de Vancouver, c'est la misère qui gisait, de corps en corps, la misère et l'effroi, et l'ombre de la mort. Je n'étais plus sûr de rien. » A la fin du siècle dernier, Isidore, un jeune médecin, quitte la France pour Vancouver et les Iles de la Reine Charlotte, au large de la Colombie Britannique : avec lui, treize orphelins, treize « enfants-vaccine » qui porteront sur leur corps le remède à la mort rouge, la terrible variole. Venue d'Europe avec les chercheurs d'or, elle décime les peuplades indiennes du Nord de l'Amérique. Lorsqu'Isidore parvient aux Iles, il est trop tard. Meurtri par le sentiment de sa propre impuissance, sauvé du désespoir par la jeune Indienne Lâlâ, aussi volubile qu'il est muet, il échoue dans une fumerie d'opium : c'est là, dans ce lieu où ne pénètre pas la lumière du jour, qu'il rencontre Frantz, un anthropologue viennois. Abandonnant la vie réelle pour l'ivresse du souvenir, il se confie à lui, entre deux rêves, entre deux bouffées d'opium.
Ce roman, entre réalisme et fantastique, nous emmène successivement dans les campagnes françaises du dix-neuvième siècle aux croyances obscures, et dans la Rain Forest, ces forêts d'arbres immenses, forêts vivantes où demeurent, éternelles, la sagesse et la magie du monde indien, où grimacent encore les masques et les totems d'une civilisation disparue.