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Cathédrale philosophique, la Critique de la raison pure demeure dans la réflexion contemporaine un sommet inégalé. Kant y développe la première déconstruction systématique de la métaphysique spéculative. Pourtant, parce que son oeuvre majeure fonde aussi la perspective d'un usage légitime de la raison après sa critique, les exigences intrinsèques de la rationalité y conservent un sens pour une humanité reconduite à l'épreuve de sa condition. Ainsi la démarche kantienne se démarque-t-elle des critiques antirationalistes du discours rationnel. La Critique de la raison pure ouvre la voie, non à une destruction périlleuse de la raison, mais à sa transformation postmétaphysique. En ce sens, elle continue d'offrir à la modernité philosophique un autre destin que celui qui la conduisait vers l'affrontement stérile de la spéculation et de sa simple dénégation.
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Fondements de la métaphysique des moeurs
Emmanuel Kant
- Le Livre de Poche
- Classiques De La Philosophie
- 22 Septembre 1993
- 9782253065142
La partie technique de la morale kantienne est dans l'interprétation que Kant a donnée de ce caractère sacré du devoir qui s'oppose dans la conscience humaine, comme une sorte d'absolu, à tous les conseils de l'habileté et de la prudence, comme une chose immuable dans tous les changements de circonstances et d'intérêts. Rousseau l'explique par un « instinct divin » ; mais, pour Kant, universalité signifie rationalité ; si le devoir commande universellement, c'est qu'il est, en son fond, rationnel : dans ce passage est le point délicat de la Métaphysique des moeurs [...].
Emile Bréhier.
Publiés en 1785, les Fondements de la métaphysique des moeurs jettent les bases des philosophies de la liberté qui se développèrent au xixe siècle. Kant y affirme, notamment, la nécessité d'une philosophie morale pure, débarrassée de toutes les scories portées par l'empirisme, et entreprend de rechercher et de déterminer le principe suprême de la morale. Ce seront alors les célèbres « impératifs catégoriques » : « Agis selon une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle » ; « Agis de telle sorte que tu uses de l'humanité, en ta personne et dans celle d'autrui, toujours comme fin, et jamais simplement comme moyen » ; « Agis de telle sorte que ta volonté puisse se considérer elle-même, dans ses maximes, comme législatrice universelle. »
Introduction de Monique Castillo.
Traduction, notes et postface de Victor Delbos. -
Vers la paix perpétuelle ; que signifie s'orienter dans la pensée ? qu'est-ce que les Lumières ?
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 18 Août 2006
- 9782080713032
Ce recueil comprend des textes politiques du début (1783-1786) et de la fin (1795-1798) de la philosophie critique de Kant. Aux textes célèbres, nouvellement traduits, nous joignons des textes inédits en français (sur le droit naturel, sur l'illégitimité de la contrefaçon des livres, sur la fabrication des livres...).
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Critique de la faculté de juger
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 2 Septembre 2015
- 9782081366664
Longtemps sous-évaluée dans la tradition exégétique, la Critique de la faculté de juger (1790) réapparaît aujourd'hui, au fil du libre dialogue entretenu avec elle par une série de philosophes contemporains, pour ce qu'elle est vraiment : le couronnement du criticisme en même temps que l'un des plus profonds ouvrages auxquels la réflexion philosophique a donné naissance. En organisant sa réflexion autour de trois axes (la finalité de la nature, l'expérience esthétique, les individualités biologiques), Kant affrontait le problème de l'irrationnel qui, à travers le défi lancé aux Lumières par Jacobi, faisait vaciller la toute-puissance de la raison. Cette traduction, qui invite à relire la Critique de la faculté de juger à partir de sa première introduction, laissée inédite par Kant, montre que consolider la rationalité, c'était aussi sauver l'unité de la philosophie par la mise en évidence de l'articulation entre raison théorique et raison pratique. Véritable lieu de la politique kantienne selon Hannah Arendt, émergence d'une pensée de la communication selon Jürgen Habermas ou Karl Otto Apel, la dernière des trois Critiques constituait ainsi, surtout, la réponse la plus subtile de la modernité à l'antirationalisme naissant.
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Qu'est-ce que les Lumières ?
Emmanuel Kant
- Larousse
- Petits Classiques Larousse
- 6 Novembre 2013
- 9782035893086
Dans un célèbre article de 1784 où Kant répondait à la question : « Qu'est-ce que "les Lumières" ? », il se pencha sur ce que fut en Allemagne le « siècle des Lumières ». Ce mouvement manifestait, selon lui, la volonté de l'homme de quitter son « enfance intellectuelle » pour conquérir la liberté dans l'usage de la raison - ce qu'il résuma par la formule empruntée au poète latin Horace Sapere aude, « Ose penser par toi-même ».
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« La loi morale est sainte (inviolable). L'homme est sans doute très éloigné de la sainteté, mais il faut que l'humanité dans sa personne soit sainte pour lui. Dans la création tout entière, tout ce que l'on veut, et ce sur quoi on a quelque pouvoir, peut aussi être employé simplement comme moyen ; l'homme seul, et avec lui toute créature raisonnable, est fin en soi-même. Il est, en effet, grâce à l'autonomie de sa liberté, le sujet de la loi morale, laquelle est sainte. C'est précisément en raison de cette liberté que toute volonté, même la volonté propre à chaque personne et dirigée sur elle-même, est bornée par la condition de l'accord avec l'autonomie de l'être raisonnable, à savoir de ne le soumettre à aucune intention qui ne serait pas possible suivant une loi pouvant trouver sa source dans le sujet même qui pâtit, et donc de ne l'utiliser jamais simplement comme moyen, mais en même temps en lui-même comme une fin. Cette condition, à bon droit, s'impose, pour nous, même à la volonté divine relativement aux êtres raisonnables dans le monde, en tant qu'il s'agit de ses créatures, parce qu'elle repose sur la personnalité de ceux-ci, par laquelle seule ils sont des fins en soi.» Kant
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Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique
Emmanuel Kant
- Folio
- Folioplus Philosophie
- 2 Juillet 2009
- 9782070389940
Dossier et notes réalisés par Heidi Barré. Lecture d'image par Christine Cadot
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Avertissement -- Préface de la seconde édition de la Critique (1787) I -- La critique de la connaissance II -- Les sources de la connaissance III -- La constitution de la connaissance IV -- Le domaine de la connaissance V -- Au delà de la connaissance Appendices : Plan de la Critique de la raison pure -- Vocabulaire -- Index
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Critique de la raison pure ; introduction
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 5 Avril 2017
- 9782081397477
La Critique de la raison pure a révolutionné notre rapport à la connaissance. L'Introduction de 1787 reproduite dans la présente édition est la voie royale pour entrer dans cette oeuvre cathédrale. Le texte propose une définition puissante de l'objectif d'ensemble de la Critique : tracer les frontières du savoir humain. Mais l'enjeu est plus grand encore. Il s'agit de déterminer le destin de la métaphysique, que ce soit pour la replacer sur la voie sûre de la science, ou pour faire résonner le requiem de la «reine des sciences» désormais déchue.L'Introduction ne présuppose aucune lecture préalable d'une oeuvre kantienne pour être comprise. Entamer la lecture de Kant par un tel point de départ est la promesse d'un regard nouveau. En procédant pas à pas et en définissant chaque concept clé, ce texte méthodique déploie sous nos yeux ce que l'on pourrait appeler l'ordre kantien des raisons.Dossier : 1. Le problème critique2. La solution du problème critique3. Héritiers et détracteurs de la Critique de la raison pure
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Métaphysique des moeurs Tome 1 : fondation, introduction
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 29 Août 2018
- 9782081445093
De la formation de l'éthique à l'éthique appliquée : ainsi pourrait-on caractériser le projet de la Métaphysique des moeurs. La Fondation (1785) part de l'expérience morale telle qu'elle est vécue par la conscience commune jusqu'à ce qui, permettant d'en rendre compte, apparaît comme «le principe ultime de la moralité», c'est-à-dire l'autonomie de la volonté. Formalisme et rigorisme d'une morale qui, comme le voudrait une légende tenace, serait incapable de se confronter à la contingence des situations? Rien n'est moins sûr. On trouvera ici, en guise de démenti, l'Introduction à la Métaphysique des moeurs, prélude par lequel Kant entame, en 1797, une vaste recherche sur l'application de l'exigence morale (Doctrine du droit et Doctrine de la vertu) qui compose le tome II de cette édition.
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Critique de la faculté de juger ; idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique ; réponse à la question : qu'est-ce que les lumières ?
Emmanuel Kant
- Folio
- Folio Essais
- 18 Octobre 1989
- 9782070325382
«Ainsi, c'était l'entendement en propre, qui a son domaine propre et assurément dans la faculté de connaître, dans la mesure où il contient des principes de connaissance constitutifs a priori, qui devait, par la critique nommée généralement critique de la raison pure, être mis en place, contre tous les autres prétendants, dans une possession sûre mais unique. De même fut indiquée, dans la Critique de la raison pratique, la possession de la raison, qui ne contient nulle part des principes constitutifs a priori, sauf eu égard à la faculté de désirer.Savoir maintenant si la faculté de juger, qui, dans l'ordre de nos facultés de connaître, constitue un intermédiaire entre l'entendement et la raison, a aussi, en elle-même, des principes a priori ; savoir si ceux-ci sont constitutifs ou simplement régulateurs (en n'indiquant pas ainsi de domaine propre) et si elle donne a priori une règle au sentiment de plaisir et de peine, en tant qu'intermédiaire entre la faculté de connaître et la faculté de désirer (tout comme l'entendement prescrit a priori des lois à la première, mais la raison à la seconde) : ce sont là les questions dont se préoccupe la présente critique de la faculté de juger.»Kant.
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Sur l'échec de tout essai philosophique en matière de théodicée ; sur un prétendu droit de mentir par humanité
Emmanuel Kant
- Puf
- 17 Janvier 2024
- 9782130842767
Si le mal est ce qui doit ne pas être, il place la métaphysique devant une alternative : prétendre saisir la rationalité du réel malgré le mal, ou prendre au sérieux l'exigence de penser le monde depuis le mal. La première attitude, caractéristique de ce que la tradition nomme la « théodicée », est selon Kant une illusion, dont la déconstruction ne laisse ouvert que le second chemin. Le suivre, c'est notamment s'intéresser au mensonge, que Kant présente comme un mal en toutes circonstances.
Cet ouvrage donne à lire les deux textes que Kant a consacrés à cette question, un choix de textes sur le problème moral du mensonge bienveillant, ainsi qu'une présentation de ce qui constitue une authentique métaphysique de la sincérité.
On y voit Kant produire l'une des rares légitimations philosophiques de la plainte, en même temps que s'efforcer à déterminer précisément ce que mentir veut dire. On y apprend également que la célèbre controverse entre Kant et Constant est largement le résultat d'un coup monté. -
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Tout en dégageant les conditions d'émergence de la liberté, les écrits de Kant sur l'histoire ont aussi un aspect plus classique, puisqu'il s'agit là de découvrir les fins de la nature et de l'aider à les accomplir.
Cette référence à la finalité naturelle permet à Kant d'établir une continuité entre la raison commune et la réflexion critique, en explicitant les conditions auxquelles les exigences de la raison peuvent être réalisées dans le monde sensible : en ce sens, l'histoire idéale que décrit Kant est le corrélat réaliste de sa philosophie morale.
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Métaphysique des moeurs Tome 2 : doctrine du droit, doctrine de la vertu
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 29 Août 2018
- 9782081445109
Publiées en 1797, la Doctrine du droit et la Doctrine de la vertu traitent des exigences de la morale considérées respectivement dans les institutions et dans le sujet agissant. Après la Fondation de l'éthique (qui constitue le tome I de cette édition), Kant s'attelle à son application et n'hésite pas à laisser irrésolues quelques «questions casuistiques» posées par l'établissement des devoirs moraux. On propose ici de relire tous les moments de cette entreprise contre une tradition férue de lectures partielles. Où l'on verra que se joue un tournant de la philosophie pratique moderne.
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La religion comprise dans les limites de la seule raison
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 13 Novembre 2019
- 9782081274105
Dès sa parution en 1793, La Religion comprise dans les limites de la seule raison se heurte à la censure : Kant y critique les religions établies, auxquelles il reproche de verser dans la superstition au détriment de la morale. Il leur oppose la religion vraie, que cet ouvrage définit. Nous n'avons pas de devoirs envers Dieu, seulement à l'égard de nous-mêmes et des autres hommes, et les textes sacrés ne valent que parce qu'ils nous rendent attentifs à notre devoir.Le catéchisme moral doit subordonner entièrement la religion à la raison pratique pure. Constatant que le mal est radical, Kant envisage la religion comme ce qui permet à l'humanité de progresser en la dotant d'une représentation sensible du bien. Cette dernière rend possible l'espérance de la vertu, qui soutient l'individu et l'encourage à s'accomplir en tant qu'être libre.La présente traduction donne à lire avec nuance et exactitude cette pierre angulaire de la réflexion kantienne, où le philosophe, après avoir examiné ce que l'on peut savoir dans la Critique de la raison pure et ce que l'on doit faire dans la Critique de la raison pratique, s'attache à une troisième question : «Que sommes-nous autorisés à espérer ?»
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Des objets ». Qualifié d?ouvrage le plus génial et le plus contradictoire de toute la littérature philosophique, ce livre a apporté « une définition nouvelle de la vérité. Les choses ne se soumettent à nos idées que parce que l?esprit leur impose ses cadres » (C.
Serrus in Préface).
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Oeuvres philosophiques Tome 1 ; des premiers écrits à la critique de la raison pure
Emmanuel Kant
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 25 Novembre 1980
- 9782070109722
«Kant (1724-1804) est un professeur : c'est à travers son enseignement et ses lectures que sa pensée acquiert sa forme propre. Il marque la fin de la métaphysique sous son aspect dogmatique : s'interrogeant sur le pouvoir de connaître, il montre qu'il n'est pas à la mesure de sa prétention à saisir l'inconditionné. Mais il a pris au sérieux l'ambition métaphysique, qu'il attribue à la raison elle-même. L'inconditionné,
refusé au savoir, mais manifesté dans l'autonomie de la raison pratique et anticipé dans l'espérance, est le vrai fil conducteur de sa pensée
qui le découvre non plus dans l'objet mais dans l'acte, la spontanéité et la liberté.» Alexandre J.-L. Delamarre. -
Oeuvres philosophiques Tome 2 ; des prolégomènes aux écrits de 1791
Emmanuel Kant
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Janvier 1985
- 9782070110728
«Kant (1724-1804) est un professeur : c'est à travers son enseignement et ses lectures que sa pensée acquiert sa forme propre. Il marque la fin de la métaphysique sous son aspect dogmatique : s'interrogeant sur le pouvoir de connaître, il montre qu'il n'est pas à la mesure de sa prétention à saisir l'inconditionné. Mais il a pris au sérieux l'ambition métaphysique, qu'il attribue à la raison elle-même. L'inconditionné,
refusé au savoir, mais manifesté dans l'autonomie de la raison pratique et anticipé dans l'espérance, est le vrai fil conducteur de sa pensée
qui le découvre non plus dans l'objet mais dans l'acte, la spontanéité et la liberté.» Alexandre J.-L. Delamarre. -
Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611515
« Mon intention est de convaincre tous ceux qui jugent bon de s'occuper de métaphysique qu'il est absolument nécessaire qu'ils interrompent provisoirement leur travail, qu'ils considèrent tout ce qui s'est fait à ce jour comme non avenu et qu'avant tout ils commencent par soulever la question de savoir "si décidément une chose telle que la métaphysique est seulement possible".
Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable, comme les autres sciences? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science? Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain. » -
Oeuvres philosophiques Tome 3 ; les derniers écrits
Emmanuel Kant
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Octobre 1986
- 9782070111060
Thomas de Quincey - pour marquer la prépondérance de Kant dans la philosophie occidentale - osait affirmer que si un lecteur prétendait être indifférent à sa philosophie, il faudrait supposer qu'il soit «parfaitement inintellectuel» ou, encore, « feindre, par politesse, de supposer le contraire». Avec ce tome III s'achève, dans la Pléiade, la publication des oeuvres du philosophe. Le lecteur, saisissant - ne serait-ce qu'intuitivement - les modifications apportées aux structures de la pensée par la construction de Kant, pourra ainsi avoir un libre et facile accès à l'-uvre d'un des philosophes qu'on ne peut «éviter». On sait trop que c'est à Kant d'abord qu'Heidegger dut s'affronter. L'éditeur a voulu restituer les oe uvres dans la simplicité de leur évolution chronologique. Si on peut penser que ce dernier volume n'apporte plus de découvertes majeures (il ne faudrait néanmoins pas oublier de quel poids la Métaphysique des moeurs pèse sur nos sociétés et ne pas nier que nous relevons encore du fantasme d'un Projet de paix perpétuelle), on pourra cependant mesurer de quel incessant travail de reprise et d'affinement la pensée de Kant est capable. Ferdinand Alquié - le maître d'oeuvre de cette publication - déclarait qu'«une édition de Kant n'est pas une thèse sur Kant». C'est donc à un humble travail de balisage que se sont
attachés ses divers collaborateurs pour guider l'homme curieux - donc susceptible de philosopher - dans cette oeuvre gigantesque qui, incontestablement et peut-être à notre insu -, nous a tous «fondés». -
Analytique du beau ; critique de la faculté de juger
Emmanuel Kant
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 22 Septembre 2008
- 9782081211544
Pourquoi disons-nous de cette rose qu'elle est belle, et non qu'elle nous est agréable, qu'elle est parfaite, ou qu'elle est vraie ? Et pourquoi, parlant d'une «belle rose», entendons-nous précisément dire autre chose que lorsque nous évoquons une «rose agréable», une «rose parfaite», ou encore une «vraie rose» ? La récurrence du terme «beauté» dans nos discours se double d'une résistance envers toute substitution par un synonyme. Poser que ce fait têtu n'est pas infondé, c'est tenter de rendre justice à la spécificité de la beauté. Autonome beauté, que Kant entend précisément circonscrire, dans l'Analytique du beau, première partie de la Critique de la faculté de juger (1790).
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C'est dans cette tentative de changer la méthode suivie jusqu'ici en Métaphysique et d'opérer en elle une révolution totale, suivant l'exemple des héomètres et des physiciens, que consiste l'oeuvre de cette Critique de la raison pure spéculative. Elle est un traité de la méthode et non un système de la science elle-même/ Mais elle en décrit tout de même la circonscription totale, tant par rapport à ses limites que par rapport à sa structure interne ; c'est que la raison pure spéculative a ceci de particulier en elle-même, qu'elle peut et doit mesurer exactement son propre pouvoir suivant les diverses manières dont elle choisit les objets (Objecte) de sa pensée et faire aussi un dénombrement complet de toutes les façons différentes de se poser les problèmes, en même temps que se tracer, de cette manière, tout le plan d'un système de métaphysique.
Emmanuel Kant.
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Réflexions sur l'éducation
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 8 Novembre 1990
- 9782711611386
« L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation. Il n'est que ce que l'éducation fait de lui. Il faut bien remarquer que l'homme n'est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ont également été éduqués. [...] Ordinairement, les parents élèvent leurs enfants seulement en vue de les adapter au monde actuel, si corrompu soit-il. Ils devraient bien plutôt leur donner une éducation meilleure, afin qu'un meilleur état pût en sortir dans l'avenir. Toutefois deux obstacles se présentent ici : 1) Ordinairement les parents ne se soucient que d'une chose : que leurs enfants réussissent bien dans le monde, et 2) les princes ne considèrent leurs sujets que comme les instruments de leurs desseins. [...] Mais de qui faut-il attendre un meilleur état du monde? Est-ce des princes ou des sujets? ».