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Eric Fottorino
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Dictionnaire amoureux du vélo
Eric Fottorino
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 7 Novembre 2024
- 9782259310246
Eric Fottorino conjugue ici ses deux grandes passions : le vélo et l'écriture. Le vélo est un art de vivre qui fédère de très nombreux amoureux tant à la ville qu'à la campagne !
Nostalgie de l'enfance, Tour de France, Panthéon des grands cyclistes : un voyage amoureux, intime, poétique et généreux.
Le vélo est une machine à remonter le temps qui nous ramène vers les berges de l'enfance sitôt enfourché. Suivre une étape du Tour procure la même sensation. On est à la fois maintenant et hier, voire avant-hier. Un coureur d'aujourd'hui, par son allure, sa façon de pédaler, de rouler ou de se mettre en danseuse, nous rappelle d'autres champions du passé. Contador est un précipité de Bahamontes, Quintana nous ramène à Lucho Herrera. Il y a du Thévenet chez Pinot, du Hinault chez Alaphilippe, toutes proportions gardées...
Le vélo est aussi une machine à raccourcir le temps. Faire qu'une heure dure moins d'une heure, et une minute moins de soixante secondes. Le premier à nous avoir enseigné l'art de l'ellipse sur une bécane s'appelait Jacques Anquetil. L'écrivain cycliste Paul Fournel a résumé l'affaire à merveille avec cette fulgurante formule - ou formule 1 : " Anquetil pédalait blond. " -
Brun va mourir. Il laissera bientôt ses terres à son fils Mo. Mais avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, il décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes. Mo, lui, aime la lenteur des jours, la quiétude des herbages, les horizons préservés. Quand le chantier démarre, un déluge de ferraille et de béton s'abat sur sa ferme. Mo ne supporte pas cette invasion qui défigure les paysages et bouleverse les équilibres entre les hommes, les bêtes et la nature. Dans un Jura rude et majestueux se noue le destin d'une longue lignée de paysans. Aux illusions de la modernité, Mo oppose sa quête d'enracinement. Et l'espoir d'un avenir à visage humain.Avec Mohican, Éric Fottorino mobilise toute la puissance du roman pour brosser le tableau d'un monde qui ne veut pas mourir.
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Le nouveau numéro de Légende est consacré à Frida Kahlo, artiste au destin singulier, broyée mais jamais brisée, qui sut faire des drames de sa vie la source d'une oeuvre multiple, ou` se mêlent modernité picturale et tradition mexicaine, engagement marxiste et exploration intime de son corps et de son esprit. Rarement le mot « légende », ce qu'il signifie de fiction mêlée au réel, n'aura si bien défini un personnage. Elle qui absorba le masculin dans le féminin et vice versa ; elle qui changea sa date de naissance pour naître au monde l'année de la révolution mexicaine (1910, au lieu de 1907, se rajeunissant de trois ans). Et bien sûr, malgré sa disparition prématurée, reste ce legs universel qui éclate dans ses oeuvres d'artiste majeure du XXe siècle, de ses autoportraits rêvés en scènes oniriques peuplées d'anges et de démons.
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«chaque 10 janvier de sa vie depuis soixante ans maman reste couchée elle te remet au monde c'est de ça que je veux parler de ça et de rien d'autre» Dans Dix-sept ans, Éric Fottorino évoquait le fantôme qui hantait le début de son roman familial : une petite fille née trois ans après lui et aussitôt arrachée à sa mère, Lina, puis adoptée dans la clandestinité d'une institution religieuse bordelaise. Mon enfant, ma soeur est d'abord la quête de cette inconnue. Ce monologue sensible, long poème en prose, se transforme peu à peu en une sidérante enquête qui conduira le narrateur sur la trace de sa soeur disparue. Éric Fottorino continue sa bouleversante recherche d'identité entamée en 1991 avec Rochelle, et poursuivie depuis avec Korsakov et L'homme qui m'aimait tout bas.
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On a tous en nous quelque chose des « quatre garçons dans le vent ». En neuf ans, les Beatles ont marqué les coeurs et leur art comme aucun groupe avant eux ni après. Au point, ironisait Lennon, de devenir plus célèbres que Jésus... Des générations entières - jusqu'aux plus jeunes - peuvent les reconnaitre par trois accords de guitare ou quelques intonations de Paul McCartney et de John Lennon. Avec des textes et des entretiens d'Antoine de Caunes, du chanteur M, de Mathilde Serrell, de Fabrice Drouelle, de Blandine Rinkel, de Michka Assayas, de Marc Lambron...
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A la veille des élections européennes, les lecteurs découvriront dans ce numéro hors-série exceptionnel proposé par ARTE et Zadig une matière vivante pour débattre et penser les enjeux politiques de l'espace culturel européen grâce à de grandes plumes du continent, explorer son histoire avec Patrick Boucheron et Xavier Mauduit, découvrir la généalogie de ses mythes fondateurs avec François Busnel, ou encore appréhender sensiblement l'Europe grâce à des reportages littéraires uniques. Des illustrations, infographies et portfolios viennent enrichir ce voyage unique, offrant aux lecteurs une plongée visuelle et poétique dans la diversité et la richesse du continent.
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À l'approche de Noël 2018, le docteur Paul Gachet emmène sa femme et sa fille à la découverte de Florence. Alors qu'il brûle de leur faire découvrir les Botticelli, les charmes de la vieille ville et du fleuve Arno, leur séjour est perturbé par l'apparition d'une performeuse serbe, Marina Abramovic, à travers les rues de la cité jusqu'aux salles du Palazzo Strozzi. Qui est cette femme soudain omniprésente qui bouleverse tous les repères de Paul Gachet et des siens, malmenant son propre corps pour parler à une humanité sourde et défaillante ?
Chirurgien-orthopédiste, Paul Gachet répugne aux mutilations de l'artiste. Mais il est malgré lui envoûté par son univers qui, s'éloignant peu à peu d'une violence gratuite en apparence, exprime une recherche d'harmonie avec l'autre, en particulier avec son compagnon Ulay qu'elle enlace à l'étouffer avant de nouer sa chevelure à la sienne ou d'exposer son coeur à la flèche de son arc.
Deux ans après cette apparition florentine, Paul Gachet tombe par hasard sur une photo ancienne de Marina A et d'Ulay intitulée L'impossible rapprochement. Prise en 1983 à Bangkok, elle montre deux êtres qui voudraient se toucher mais en sont mystérieusement empêchés et doivent rester à distance l'un de l'autre. Alors qu'éclate la pandémie planétaire, Paul Gachet comprend que les manifestations de cet art étaient une forme d'alerte dont il saisit enfin toute l'importance. Une incitation à protéger l'autre, à refonder nos sociétés sur ces deux petits mots : « après vous ».
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Un dimanche de décembre, une femme livre à ses trois fils le secret qui l'étouffe. En révélant une souffrance insoupçonnée, cette mère niée par les siens depuis l'adolescence se révèle dans toute son humanité et son obstination à vivre libre, bien qu'à jamais blessée.
Trente ans après Rochelle, Éric Fottorino apporte la pièce manquante à sa quête d'identité.
A travers le portrait solaire et douloureux d'une mère inconnue, l'auteur de Korsakov et de L'Homme qui m'aimait tout bas donne ici le plus personnel de ses romans.
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Zadig est une revue trimestrielle française consacrée à la France d'aujourd'hui.
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Légende consacre son nouveau numéro à Lady Di, cette figure énigmatique dont la vie mouvementée contient tous les ingrédients d'un grand roman anglais. De ses engagements et ses frasques qui lui ont conféré un pouvoir d'attraction médiatique inégalé, aux théories du complot entourant sa fin tragique, retour sur une icône qui continue de soulever les passions, vingt-six ans après sa disparition.
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« Aujourd'hui encore, quand me guettent des pages d'écriture, mes ordres de grandeur sont convertis en intensité physique. Cela peut sembler incongru ou trivial de comparer le noble effort des lettres et celui du rémouleur de bitume. Pour moi, ils sont égaux et, pour tout dire, la fibre cycliste, parce qu'elle m'a souvent remué la chair, m'est apparue comme une préparation sans pareille pour affronter le vertige des mots, l'épaisseur du langage au milieu duquel le chemin est étroit pour trouver le ton juste, le bon rythme, l'image, la couleur, la musique, l'émotion, la grâce. »
Éric Fottorino.
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Zadig poursuit son voyage dans les passions françaises avec un numéro festif sur le vin et ses révolutions, boisson totem de notre pays ! Tour de France de sa production, sa dégustation, mais aussi son exportation comme l'un des meilleurs ambassadeurs de notre savoir-faire. Avec les contributions de François-Régis Gaudry et Carole Bouquet, un grand récit sur l'histoire tourmentée du vin français par l'écrivaine et journaliste Alicia Dorey, vingt pages d'entretien avec le comédien Pierre Richard, une grande enquête sur la Vendée, territoire zéro chômage.
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« Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait "à l'ancienne", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. "Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui. » Éric Fottorino.
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Qui est vraiment Norman Jail ? Quand Clara pousse la porte de sa maison du bord de mer, au printemps de l'an 2000, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous?, paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Étudiante en littérature, la jeune femme découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur de nombreux manuscrits inédits sous les noms d'Alkin Shapirov, de José Manuel Ortega ou de Jean-François Purcell. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme fascinant est à rechercher dans les plis de la fiction. Trois jours avec Norman Jail est un roman brillant, jubilatoire, en même temps qu'une réflexion passionnante sur la force et la magie de l'écriture.
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« Il est né en février 1936 dans le Mellah de Fès. Il vit aujourd'hui près de Barcelone, quand il n'est pas dans sa maison de Muret, près de Toulouse. La maladie lui interdit de prendre un avion, le prive de ses jambes, mais pas de ses souvenirs. Le marcheur de Fès, ce devait être lui. Je serais passé le prendre en auto. Une vertèbre proche de la moelle épinière, vermoulue comme une vieille charpente, en a décidé autrement. À quoi bon risquer la paralysie ? Il m'assure qu'il a toute son enfance « sculptée » dans sa tête. Le marcheur de Fès, c'est moi. Il me guide à distance. C'est étrange d'aller seul dans la ville où il a appris à marcher, au moment où il ne le peut plus. Je marche pour lui, par procuration. Je traverse le vieux Mellah ou Moshe-Moïse le fassi est devenu Maurice le français. Comme tous les siens. Je suis l'itinéraire de cette envie de France. Moins de deux kilomètres séparent le Mellah de la ville nouvelle. Deux petits kilomètres pour une vie rêvée puis réinventée entre deux mondes qui s'éloignent l'un de l'autre. Je sens la présence de son père Mardochée, de son grand-père Yahia le berbère, qui épousa jadis la nièce du grand Rabbin. Plus un seul juif dans le Mellah, seulement des cicatrices à l'embrasure des portes, là où étaient jadis fixées les mezouzah en signe de prière et de paix. Je traverse les souks, j'approche de la Karaouine, je monte aux Mérinides. Je découvre le cloaque de l'oued à l'eau glacée où enfant il se rêva champion du Maroc de natation. Voici la rue où son père vendait du charbon. Il attendait que trois étoiles s'allument dans le ciel pour s'autoriser une cigarette. Ici le balcon de leur premier appartement dans la ville européenne. Et là le cinéma l'Empire où Maurice resquillait aux entractes. Je m'arrête devant l'Urbaine, immeuble avec ascenseur et terrasse. De ce sommet un jour Maurice jeta son talet, son écharpe de prière, pour dire non à la religion. Rébellion d'un adolescent révolté devant la mort de sa grande soeur Ninette à 17 ans. Où est passé le vélo blanc de la jeune fille, que nul n'avait le droit d'emprunter ? J'interroge le silence de nos vies. Fès me parle de lui. Et aussi André, son vieil ami d'enfance revenu vivre dans leur ville natale à soixante-dix ans passés. Et encore les rues désormais musulmanes du Mellah, l'ancienne place Lyautey, l'avenue Hassan II qui fut leur Sunset boulevard sous le nom d'avenue de France. C'est l'histoire d'un juif du Maroc qui dans l'exil n'a cessé ni d'être juif, ni d'être marocain. »
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"Toutes les femmes attendent le grand amour. Ta mère cherchait son assassin."
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«Longtemps je me suis interdit d'aimer deux pères à la fois. Michel, celui qui m'adopta à l'âge de dix ans, me donna son nom de Méditerranée, son temps infini, une affection aussi discrète que démesurée. En aimer un autre eût été à mes yeux une trahison. Pourtant j'avais bien sûr un père naturel, un père biologique : Maurice Maman, médecin accoucheur, Juif du Maroc, dont j'ai cru pouvoir nier l'existence après l'avoir vu à ma demande, l'année de mes dix-sept ans. Michel et Maurice se sont rencontrés une fois, le jour de mon mariage. Puis Michel s'est donné la mort le 11 mars 2008, comme je l'ai raconté dans L'homme qui m'aimait tout bas. Le moment était venu de me retourner vers mon vrai père, Maurice Maman, d'autant qu'une maladie orpheline menaçait de l'emporter à tout instant. Au fil de nos conversations, je suis remonté à l'oasis du Tafilalet, au sud du Maroc, source de nos origines. J'ai découvert le visage de ses parents disparus, Mardochée et Fréha. Et aussi la dignité dont il fit preuve comme Juif tout au long de sa vie, au Maroc et en France. Pour étrange que cela paraisse, c'est parfois le rôle d'un fils de reconnaître son père. Comme on peut aimer deux enfants, on peut aimer deux pères, m'a écrit Maurice. À présent je le sais.» Éric Fottorino.
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« Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma. »
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«Moi, François Signorelli, docteur à Palerme, je me souviens de tout. Du vrai et du faux. De plus de gens et d'histoires que je n'en ai connu. Mille ans d'incertitude, tel est mon âge : ma mémoire prolifère et s'invente à mesure qu'elle se détruit, c'est un trouble neurologique désigné comme le syndrome de Korsakov. Je le sais, j'en suis un des spécialistes. Korsakov est mon mal intime, je le tutoie. Il me ronge et me délivre en même temps. D'abord, d'un passé noir comme l'abandon. D'une enfance triste à Bordeaux dans les années soixante, de l'absence d'un père de sang. De la folie de toute une famille où ma mère n'a pu tenir debout que par l'amour de Marcel Signorelli. Lui nous a donné son nom, celui de son propre père, Fosco, le cavalier magnifique du désert tunisien, dont les récits m'ont fait voler dans la lumière. Un coup de soleil pour la vie, que souhaiter de mieux quand celle-ci se dérobe ? Me voici enfant et ancêtre, par la grâce de Korsakov.»
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Que veut vraiment Poutine ?
Eric Fottorino
- Philippe Rey
- Les 1ndispensables
- 23 Février 2023
- 9782848769721
" QUI EST MONSIEUR POUTINE ? " Lancée par une journaliste au Forum économique mondial de Davos en 2000, la question flotte quelques secondes au-dessus de l'assemblée. Elle ne trouve de réponse ni à Davos ni après, et ne finit pas de nous interroger. Projeté au pouvoir à l'aube d'un nouveau millénaire, Poutine va s'évertuer à refermer une décennie chaotique en Russie, chamboulée par l'ouverture au marché consécutive à l'effondrement de l'URSS. Mais le début de sa présidence est aussi marqué par la boucherie sans nom de la guerre de Tchétchénie, où toute une partie de la population civile est massacrée. Vingt-trois ans plus tard, comment ne pas faire le parallèle avec la situation en Ukraine ?
Cet ouvrage apporte les clés pour comprendre la volonté impérialiste d'un régime qui, il y a un an, a violé toutes les règles du droit international en envahissant un État souverain, l'Ukraine. Un régime qui est devenu indissociable de l'autocrate à sa tête. -
Été 1976 sur l'Atlantique.
Deux enfants rêvent de pays lointains.
Marin a treize ans et Lisa dix.
Marin raconte le sable qui brûle et autre chose qu'il ne saurait dire quand il regarde Lisa et la mère de Lisa, une ancienne Miss Pontaillac.
Heureusement oncle Abel est là qui veille en douce et monsieur Archibouleau avec ses gros muscles. Et monsieur Maxence qui écoute la météo marine. Et les parties de pêche, les complets poisson, l'odeur des citronniers, heureusement.
Les parents sont si décevants.
Les coeurs s'écorchent. L'enfance se consume.
Un jour Lisa saura nager le dos crawlé.
« Tout à l'heure la voiture aux poneys a déposé Lisa en prévenant avec son klaxon. Quand je suis descendu au jardin madame Contini était déjà repartie. J'aurais aimé qu'elle m'embrasse avec ses lèvres luisantes. Lisa avait eu le droit de se maquiller. Elle avait du rouge sur les joues et sur sa bouche qui ressemblait à une cerise. Le tour de ses yeux était noir. C'était Lisa mais c'était plus vraiment elle. Plus je la regardais et plus je la cherchais. Elle m'a demandé si je voulais sa photo alors j'ai pas insisté. C'est à ce moment que je lui ai mis le concertina entre les mains et elle est redevenue vivante. Maintenant on joue à se poursuivre autour du bananier. Le vent courbe les palmes. On saute dans les taches de lumière en attendant le moment d'aller à l'eau. »
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Rochelle 1958. Sur le lit de Lina qui vient de mettre au monde un petit Paul, une ombre s'allonge et disparaît. Vingt ans se sont écoulés. Paul Dupaty, cycliste du dimanche et juriste herbeux, part à la recherche de cette ombre qui obscurcit parfois les photos de famille.
Ce n'est pas la silhouette d'Etienne, le marchand de cannes à pêche, de leurres et d'amour filial, le mari de Lina depuis dix ans. Pourquoi Simon Moncif, le Juif beau parleur, a-t-il quitté la jeune Lina, enfant de Marie? Est-ce à cause de Rochelle la huguenote, réputée pour son obstination à dire non?
La ville est transfigurée. Elle élève des statues à son bourreau Richelieu, célèbre les mariages mixtes et désarme les navires. Une ville fardée, une belle menteuse qui met la mer en fuite et renie son passé à mesure que Paul veut retrouver le sien.
Collectionneur de regards, le jeune homme souffre d'un assèchement des yeux qui s'aggrave avec le retrait troublant de l'océan. Il aimerait comprendre. La ville, croit-il, possède cachée la clé de son identité. S'il ne pédale pas la nuit, il parcourt Rochelle en compagnie d'une mystérieuse Hélène, domiciliée dans un bateau-livre, qui change souvent de nom et protège l'enfance des briseurs de rêves. Rochelle sans mer n'a plus d'image, comme un jeune homme privé de père. Qui de la ville ou de Paul donnera le plus à l'autre?
Eric Fottorino a trente ans. Il est journaliste au Monde depuis 1986. Rochelle est son premier roman.