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Brun va mourir. Il laissera bientôt ses terres à son fils Mo. Mais avant de disparaître, pour éviter la faillite et gommer son image de pollueur, il décide de couvrir ses champs de gigantesques éoliennes. Mo, lui, aime la lenteur des jours, la quiétude des herbages, les horizons préservés. Quand le chantier démarre, un déluge de ferraille et de béton s'abat sur sa ferme. Mo ne supporte pas cette invasion qui défigure les paysages et bouleverse les équilibres entre les hommes, les bêtes et la nature. Dans un Jura rude et majestueux se noue le destin d'une longue lignée de paysans. Aux illusions de la modernité, Mo oppose sa quête d'enracinement. Et l'espoir d'un avenir à visage humain.Avec Mohican, Éric Fottorino mobilise toute la puissance du roman pour brosser le tableau d'un monde qui ne veut pas mourir.
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«chaque 10 janvier de sa vie depuis soixante ans maman reste couchée elle te remet au monde c'est de ça que je veux parler de ça et de rien d'autre» Dans Dix-sept ans, Éric Fottorino évoquait le fantôme qui hantait le début de son roman familial : une petite fille née trois ans après lui et aussitôt arrachée à sa mère, Lina, puis adoptée dans la clandestinité d'une institution religieuse bordelaise. Mon enfant, ma soeur est d'abord la quête de cette inconnue. Ce monologue sensible, long poème en prose, se transforme peu à peu en une sidérante enquête qui conduira le narrateur sur la trace de sa soeur disparue. Éric Fottorino continue sa bouleversante recherche d'identité entamée en 1991 avec Rochelle, et poursuivie depuis avec Korsakov et L'homme qui m'aimait tout bas.
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À l'approche de Noël 2018, le docteur Paul Gachet emmène sa femme et sa fille à la découverte de Florence. Alors qu'il brûle de leur faire découvrir les Botticelli, les charmes de la vieille ville et du fleuve Arno, leur séjour est perturbé par l'apparition d'une performeuse serbe, Marina Abramovic, à travers les rues de la cité jusqu'aux salles du Palazzo Strozzi. Qui est cette femme soudain omniprésente qui bouleverse tous les repères de Paul Gachet et des siens, malmenant son propre corps pour parler à une humanité sourde et défaillante ?
Chirurgien-orthopédiste, Paul Gachet répugne aux mutilations de l'artiste. Mais il est malgré lui envoûté par son univers qui, s'éloignant peu à peu d'une violence gratuite en apparence, exprime une recherche d'harmonie avec l'autre, en particulier avec son compagnon Ulay qu'elle enlace à l'étouffer avant de nouer sa chevelure à la sienne ou d'exposer son coeur à la flèche de son arc.
Deux ans après cette apparition florentine, Paul Gachet tombe par hasard sur une photo ancienne de Marina A et d'Ulay intitulée L'impossible rapprochement. Prise en 1983 à Bangkok, elle montre deux êtres qui voudraient se toucher mais en sont mystérieusement empêchés et doivent rester à distance l'un de l'autre. Alors qu'éclate la pandémie planétaire, Paul Gachet comprend que les manifestations de cet art étaient une forme d'alerte dont il saisit enfin toute l'importance. Une incitation à protéger l'autre, à refonder nos sociétés sur ces deux petits mots : « après vous ».
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Un dimanche de décembre, une femme livre à ses trois fils le secret qui l'étouffe. En révélant une souffrance insoupçonnée, cette mère niée par les siens depuis l'adolescence se révèle dans toute son humanité et son obstination à vivre libre, bien qu'à jamais blessée.
Trente ans après Rochelle, Éric Fottorino apporte la pièce manquante à sa quête d'identité.
A travers le portrait solaire et douloureux d'une mère inconnue, l'auteur de Korsakov et de L'Homme qui m'aimait tout bas donne ici le plus personnel de ses romans.
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« Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait "à l'ancienne", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. "Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui. » Éric Fottorino.
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Qui est vraiment Norman Jail ? Quand Clara pousse la porte de sa maison du bord de mer, au printemps de l'an 2000, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous?, paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Étudiante en littérature, la jeune femme découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur de nombreux manuscrits inédits sous les noms d'Alkin Shapirov, de José Manuel Ortega ou de Jean-François Purcell. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme fascinant est à rechercher dans les plis de la fiction. Trois jours avec Norman Jail est un roman brillant, jubilatoire, en même temps qu'une réflexion passionnante sur la force et la magie de l'écriture.
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"Toutes les femmes attendent le grand amour. Ta mère cherchait son assassin."
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«Longtemps je me suis interdit d'aimer deux pères à la fois. Michel, celui qui m'adopta à l'âge de dix ans, me donna son nom de Méditerranée, son temps infini, une affection aussi discrète que démesurée. En aimer un autre eût été à mes yeux une trahison. Pourtant j'avais bien sûr un père naturel, un père biologique : Maurice Maman, médecin accoucheur, Juif du Maroc, dont j'ai cru pouvoir nier l'existence après l'avoir vu à ma demande, l'année de mes dix-sept ans. Michel et Maurice se sont rencontrés une fois, le jour de mon mariage. Puis Michel s'est donné la mort le 11 mars 2008, comme je l'ai raconté dans L'homme qui m'aimait tout bas. Le moment était venu de me retourner vers mon vrai père, Maurice Maman, d'autant qu'une maladie orpheline menaçait de l'emporter à tout instant. Au fil de nos conversations, je suis remonté à l'oasis du Tafilalet, au sud du Maroc, source de nos origines. J'ai découvert le visage de ses parents disparus, Mardochée et Fréha. Et aussi la dignité dont il fit preuve comme Juif tout au long de sa vie, au Maroc et en France. Pour étrange que cela paraisse, c'est parfois le rôle d'un fils de reconnaître son père. Comme on peut aimer deux enfants, on peut aimer deux pères, m'a écrit Maurice. À présent je le sais.» Éric Fottorino.
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« Je ne sais rien de mes origines. Je suis né à Paris de mère inconnue et mon père photographiait les héroïnes. Peu avant sa mort, il me confia que je devais mon existence à un baiser de cinéma. »
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«Moi, François Signorelli, docteur à Palerme, je me souviens de tout. Du vrai et du faux. De plus de gens et d'histoires que je n'en ai connu. Mille ans d'incertitude, tel est mon âge : ma mémoire prolifère et s'invente à mesure qu'elle se détruit, c'est un trouble neurologique désigné comme le syndrome de Korsakov. Je le sais, j'en suis un des spécialistes. Korsakov est mon mal intime, je le tutoie. Il me ronge et me délivre en même temps. D'abord, d'un passé noir comme l'abandon. D'une enfance triste à Bordeaux dans les années soixante, de l'absence d'un père de sang. De la folie de toute une famille où ma mère n'a pu tenir debout que par l'amour de Marcel Signorelli. Lui nous a donné son nom, celui de son propre père, Fosco, le cavalier magnifique du désert tunisien, dont les récits m'ont fait voler dans la lumière. Un coup de soleil pour la vie, que souhaiter de mieux quand celle-ci se dérobe ? Me voici enfant et ancêtre, par la grâce de Korsakov.»
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Été 1976 sur l'Atlantique.
Deux enfants rêvent de pays lointains.
Marin a treize ans et Lisa dix.
Marin raconte le sable qui brûle et autre chose qu'il ne saurait dire quand il regarde Lisa et la mère de Lisa, une ancienne Miss Pontaillac.
Heureusement oncle Abel est là qui veille en douce et monsieur Archibouleau avec ses gros muscles. Et monsieur Maxence qui écoute la météo marine. Et les parties de pêche, les complets poisson, l'odeur des citronniers, heureusement.
Les parents sont si décevants.
Les coeurs s'écorchent. L'enfance se consume.
Un jour Lisa saura nager le dos crawlé.
« Tout à l'heure la voiture aux poneys a déposé Lisa en prévenant avec son klaxon. Quand je suis descendu au jardin madame Contini était déjà repartie. J'aurais aimé qu'elle m'embrasse avec ses lèvres luisantes. Lisa avait eu le droit de se maquiller. Elle avait du rouge sur les joues et sur sa bouche qui ressemblait à une cerise. Le tour de ses yeux était noir. C'était Lisa mais c'était plus vraiment elle. Plus je la regardais et plus je la cherchais. Elle m'a demandé si je voulais sa photo alors j'ai pas insisté. C'est à ce moment que je lui ai mis le concertina entre les mains et elle est redevenue vivante. Maintenant on joue à se poursuivre autour du bananier. Le vent courbe les palmes. On saute dans les taches de lumière en attendant le moment d'aller à l'eau. »
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Le jour où Colin a fait ses premiers pas au milieu du salon, entre la table basse et le canapé, Marie est partie. Elle a laissé son enfant avec Félix. C'était entendu comme ça. Ensemble, le père et le fils se sont inventé une famille en convoquant dans l'appartement désert des ombres chinoises, des personnages de dessins animés. Colin a grandi et Félix avec lui. Lorsque Colin a réclamé sa maman, Félix a dû trouver des réponses, tout seul. Jamais il n'aurait imaginé regarder son petit garçon avec les yeux d'une mère. Jusqu'où un père peut-il se travestir, face aux exigences d'un enfant qui dit : « Je veux maman » ?
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Vingt-cinq ans de ma vie je me suis levé tôt pour faire et refaire Le Monde, tâche de petit dieu stylo à la main et joie au coeur. Quel plus beau métier que de courir le monde pour un journal du même nom frappé en lettres gothiques ? Modeste rubricard de la bourse et de l'agriculture, grand reporter, chroniqueur, rédacteur en chef, directeur de la rédaction, du journal, patron d'un groupe de presse. tout s'est enchaîné si vite et si fort que j'ai longtemps pris ma vie pour Le Monde.
Dans la jungle épaisse de ces pages vous verrez l'Afrique, quelques morceaux d'Asie et d'Amérique du Sud, la Russie quand elle était encore l'URSS et quand elle ne le fut plus. Vous verrez des Éthiopiens affamés sous la férule marxiste et le regard lumineux mais fragile de Mandela, l'arrogance de Bongo au Gabon, la sale trogne de Noriega au Panama. Vous sentirez à Madagascar, où régnait un dictateur désenchanté, des effluves entêtants de vanille. Vous traverserez le Mali jusqu'à Tombouctou sur la route du « Dakar » et rencontrerez Cheickh Hamidou Kane en peul philosophe, auteur jadis du plus beau livre sur l'homme noir confronté à la blancheur. Vous comprendrez à Carthagène, la ville de Garcia Marquez, pourquoi j'ai désespéré de voir le tiers-monde se développer. Vous verrez Mexico après le tremblement de terre, le Vietnam après le communisme, vous verrez du pays, des hommes et des femmes, des songes et des idées, des artistes, des savants, des puissants et des vaincus, des golden boys de 1987 et des ruinés de tous les jours, vous saurez des milliers d'histoires car le journalisme n'est que cela ; rencontrer puis raconter. Et recommencer.
Puisque le temps passe et s'accélère, vous accéderez alors au saint des saints du Monde vu de l'intérieur, à ses montées d'adrénaline, à ses bouclages matinaux et périlleux, le chronomètre au ventre, le trac et la passion toujours au rendez-vous. L'aventure avait commencé avec un stylo et un carnet, une machine à écrire, et voici qu'à la lenteur enfiévrée succéda l'ordinateur froid que réchauffa jusqu'à l'explosion l'étincelle numérique. Vous suivrez l'incroyable révolution technologique de la presse écrite, l'irruption du multimédia et des journaux gratuits, les tremblements du papier menacé par la désaffection des lecteurs, l'effondrement des recettes publicitaires, des réseaux de distribution, du modèle industriel des imprimeries, la fin d'un monde. Vous apprendrez comment, élu par mes pairs à la tête de ce gros navire à la dérive, je me suis battu dos au mur, sans grands moyens, de crise en crise, pour tenter de sauver le plus grand journal français, dans un environnement de pressions politiques et financières incessantes. Vous verrez Le Monde comme enjeu de pouvoir et d'influence, les manoeuvres harcelantes du chef de l'État et de ses amis zélés, le cynisme de quelque conseiller ou grand banquier. Vous découvrirez mes précieux alliés dans la bataille. Vous comprendrez aussi que le plus beau journal du monde est traversé de contradictions, entaché parfois de médiocrités collectives qui tranchent avec le talent individuel. Que les apparatchiks d'une rédaction peuvent succomber sans broncher aux brutalités du grand capital.
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Suite à un accident grave de voyageur
Eric Fottorino
- Gallimard
- Blanche
- 28 Février 2013
- 9782070140640
«En septembre 2012, à quelques jours de distance, trois personnes se sont jetées sur les voies du RER, derrière chez moi, dans les Yvelines. Un vieillard, une mère de famille, un homme qui n'a pu être identifié. À la violence de leur mort a répondu le silence. Il ne s'est rien passé. Nul n'a désigné la souffrance par son nom. Une voix neutre a seulement résonné dans les haut-parleurs de la gare : Suite à un accident grave de voyageur... Nos vies ont pris un peu de retard. À cause de trois détresses qui n'ont jamais existé.»
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Le temps suspendu
Eric Fottorino, Nicolas Vial
- Gallimard
- Albums Beaux Livres
- 8 Octobre 2020
- 9782072917493
"J'essaie de tourner mes chroniques vers le "dehors". Ce n'est pas un "moi" qui s'exprime, c'est un "moi" dans ce monde où nous rebondissons tous désormais, de jour en jour, comme des boules de flipper. Où je n'entends plus crier les enfants de l'école voisine, mais piailler les oiseaux. [... ] Mon but était d'y partager des choses à la fois intimes et universelles" . Dans cet entretien donné au Nouvel Observateur, Eric Fottorino présente son journal du Covid-19, publié quotidiennement sur le site de l'hebdomadaire Le 1 pendant toute la durée du confinement.
Durant ces 70 jours de chroniques, il aborde tous les sujets qui ont été au coeur de l'actualité française et mondiale : débats sanitaires, questionnements sur la liberté individuelle ou encore impact de la "distanciation sociale" sur les individus. Avec sa plume enlevée, Eric Fottorino livre une analyse pleine de finesse et de légèreté sur cette période irréelle, illustrée par l'humour noir des dessins de Nicolas Vial créés chaque jour autour des thématiques traitées.
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La belle echappée
Eric Fottorino, Benoît Heimermann
- Gallimard-Loisirs
- Hors Serie Nouveaux Loisirs
- 4 Juin 2014
- 9782742438112
Photographies de Mickael Bougouin
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Marée basse
Eric Fottorino, Eric Guillemot
- Gallimard-Loisirs
- Hors Serie Nouveaux Loisirs
- 28 Septembre 2006
- 9782742416554
« Lorsque la mer se retire, la vase a carte blanche, ou plutôt brune, pour se modeler au gré de qui l'effleure : les carènes de bateaux qui dessinent comme les empreintes de feuilles tombées d'arbres imaginaires et pour le moins géants, le vent qui plisse la surface meuble et découverte, les rivières et les bras de mer momentanément asséchés qui évoquent les artères d'un grand corps immobile. [...] À marée basse, la mer découvre aussi un autre monde, souterrain, sous-marin, pareil à autant de blessures, tout au moins de cicatrices, que la vase conserve comme une mémoire. Le bleu s'efface au profit de l'ocre et de la couleur rouille. Surgissent les traces du labeur, les tables des ostréiculteurs. Les mouillages deviennent moulages. Le paysage se fait lunaire, et il faut toute la force de l'imagination pour croire que, dans quelques heures, ce désor sera submergé et effacé comme sur une ardoise magique. »
Éric Fottorino.
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Le tiers sauvage
Eric Fottorino, Aldooare S
- Gallimard-Loisirs
- Hors Serie Nouveaux Loisirs
- 26 Mai 2005
- 9782742416288
le conservatoire du littoral fête ses trente ans en 2005.
créé pour assurer la protection définitive des espaces littoraux les plus remarquables et les plus menacés, et fort du soutien de l'etat, des élus et de la population, il est aujourd'hui propriétaire de plus de 70 000 ha ainsi soustraits à l'urbanisation, de la pointe du raz au cap corse, en passant par la guyane et mayotte. l'objectif de la mission du conservatoire du littoral tient en l'expression " tiers sauvage " il s'agit, à terme, de préserver définitivement un tiers de nos rivages.
le conservatoire souhaite, dans cet ouvrage anniversaire, rendre hommage à tous ceux qui, depuis l'origine, ont oeuvre pour cette construction commune. il a fait appel aux talents conjugués de deux amoureux du littoral : aldo soares, photographe qui restitue vastes panoramiques la beauté des paysages du bord de mer et eric fottorino, écrivain dont la plume raconte avec passion les hommes, les lieux et les moments-clés de l'histoire du conservatoire du littoral.