Cet ouvrage a pour but de présenter une description concrète et détaillée de la méditation bouddhiste, plus particulièrement celle enseignée dans l'école zen : les processus psychologiques à l'ouvre, les différentes techniques, les différences avec les autres formes de méditation, bouddhistes ou non bouddhistes, la relation entre l'enseignant et le méditant, le savoir-faire de l'enseignant - et tout simplement : comment fait-on concrètement ? Car si la simplicité de la formule du grand Dogen, « S'asseoir, tout simplement », ne peut remplacer de telles explications, même des maîtres contemporains comme Trungpa ou Suzuki ne les donnent que rapidement.
La méditation bouddhiste suscite un réel engouement, notamment par le développement d'une forme laïcisée à visée thérapeutique, « la pleine conscience ». Mais pour les bouddhistes, l'apaisement n'est que la condition première de cette pratique. Les méditants s'engagent en effet dans un chemin d'exploration, souvent difficile, de leurs confusions, de leurs frustrations et de leurs illusions, qui requiert une assurance et une tranquillité minimales.
C'est pourquoi ce livre est un livre indispensable sur la voie d'une méditation authentique.
La pratique du bouddhisme n'est pas un jeu de l'esprit consacré à un but personnel : elle ne conduit pas à la question du comment vivre mais du comment agir, sans éviter aucun champ de bataille. Et cela même si les formes sociales où elle a évolué des siècles durant l'en ont éloigné. Le projet du Bouddha fut de transformer notre monde en une terre rayonnant de beauté. Orienté par ce projet, et par la vérité selon laquelle nous sommes tous interdépendants, l'agir bouddhique est nécessairement engagé dans l'apaisement de la souffrance. Parce que les sociétés traditionnelles où il a évolué ignoraient la dimension citoyenne de l'individu, cette action est restée " humanitaire ". Mais depuis plus d'un siècle a émergé un bouddhisme qui se pense socialement engagé : la bienveillance et le secours à l'autre sont une pratique qui a une dimension sociale ou politique. Aujourd'hui incarné par des personnalités comme le Dalaï-Lama ou Thich Nhât Hânh, ce mouvement, à la fois nouveau et relié à ce que le bouddhisme a de plus fondamental, réunit, en Occident et en Asie, des penseurs de tous horizons. Éric Rommeluère en retrace l'histoire et en présente les grandes figures et orientations.
ÿþLa radicalité de l'enseignement du Bouddha et son hétérogénéité à notre pensée sont recouvertes en même temps qu'elles se diffusent en Occident. Les maîtres bouddhistes n'offrent aucune promesse, aucune doctrine, ils " transmettent ", montrent un chemin de vie, difficile et périlleux, qui nous fait entrer dans un inconnu.Car le dharma est une voie mystique, une expérience insondable, impensable et indicible, une épreuve de la " fine pointe du réel ", pour reprendre la belle expression du Bouddha. Mais il est aussi un refus de toute métaphysique car, dans son esprit, la pensée doit être une expression vivante et une source de vie. La vérité est tout entière donnée dans les manifestations - il n'y a pas d'essence ni d'arrière-monde. Enfin, le dharma est une immense métaphore. Non qu'il serait une figure de style mais parce qu'une description complète de la réalité est impossible, qu'elle manquera toujours quelque chose. La métaphore crée alors une brèche vers un nouvel espace ouvert, libre. Une brèche qui provoque une réorientation de nos perceptions, de nos attitudes et de nos actes. Car il y a bien un projet dans le bouddhisme : celui de devenir libre.D'emblée, ce livre invite le lecteur à quitter le sole des idées reçues et à entreprendre une montée initiatique à la découverte du Dharma.