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Gabrielle Wittkop
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Labyrinthe arachnéen, Hemlock évoque les destinées tragiques d'une Italienne de la post-Renaissance - Beatrice Cenci -, d'une Française du Grand Siècle - la marquise de Brinvilliers - et d'une Anglaise de l'époque edwardienne en Inde - Mrs Fulham -, entraînées dans le vortex du crime par l'enchaînement des circonstances, leur faiblesse et leur passion.
Au-delà des contingences chronologiques, des visions récurrentes, des lieux, des objets, des leitmotive les relient entre elles. Comme aussi à Hemlock, une femme de notre temps, étrangère à leurs crimes mais déchirée entre les espérances et les craintes d'une situation extrême dont la présence, véritable fil d'Ariane, domine tout le livre.
Dans ce texte tumultueux rigoureusement articulé autour des angoisses de Hemlock, rien n'est aléatoire et l'apparent arbitraire obéit à des lois aussi inéluctables qu'insolites. Quant aux trois meurtrières, le cheminement de leurs histoires illustre les mots de Shakespeare, que l'auteur place en exergue de son ouvrage : « Seigneur ! Nous savons ce que nous sommes, mais ne savons pas ce que nous pouvons être. »
Une fresque grandiose au charme vénéneux. -
Les héritages
Gabrielle Wittkop
- Christian Bourgois
- Litterature Francaise
- 15 Octobre 2020
- 9782267032093
« On hérite une fortune. Ou une entreprise. Ou une maison. Ou une maladie. Ou une ethnie avec sa charge historique et mentale. C'est ce qu'illustrent les habitants qui pendant un siècle se succèdent et se côtoient dans la villa Séléné, hantée par son premier propriétaire, le pendu. Ce sont, pour n'en citer que quelques-uns, Félix Méry-Chandeau, bibliophile et joueur de roulette russe ; Constance Azaïs, belle dévote torturée par le doute ; Claire Pons qui peint ses visions ; le sordide couple Vandelieu ; l'inspecteur Mausoléo et Andrée, sa femme qui selon le mot d'Oscar Wilde, tue ce qu'elle aime ; ce sont les émigrés juifs réfugiés dans les caves du sous-sol ; le fossoyeur Jérôme Labille et l'évocatrice des morts ; Hugo, le déserteur allemand et sa compagne Antoinette cachés dans les combles ; Mauricette la Martiniquaise ; les soeurs féministes et leur duel d'araignées ; Joseph, le pharmacien exhibitionniste ; l'égyptologue James Marshall Wilton ; Cédric le sidéen et son seul ami, le rat Astérix... Cent ans et deux guerres. Cent ans et quelques destinées dans la vie d'une maison. ».
G.W.
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Le nécrophile
Gabrielle Wittkop
- Verticales
- Litterature Francaise Verticales
- 17 Septembre 2001
- 9782843351105
Antiquaire à paris, lucien n.
Est amateur de netsuke japonais, ces statuettes burlesques mettant en scène de vigoureux ébats avec des morts. lui aussi aime posséder les cadavres arrachés à leur sépulture. dans un journal intime, ce collectionneur macabre distille l'histoire secrète de ses amours nécrophiles. jeunes ou vieux, hommes ou femmes, chaque trépassé est l'objet d'une minutieuse ferveur érotique. au fil des pages, l'inquiétant esthète remonte à l'origine de cette jouissance des corps au sexe glacé, à la chair bleue, au parfum de bombyx, oú s'épanche sa profonde solitude.
La langue de gabrielle wittkop, froidement sensuelle et débarrassée de toute tentation morale, offre le portrait d'un amoureux sans pareil.
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Litanies pour une amante funebre, gabrielle wittkop
Gabrielle Wittkop
- Vampire Actif
- 27 Mai 2017
- 9782917094198
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«En un périlleux acte d'équilibre, il m'a fallu trouver un moyen terme entre mon refus de n'être que le strass voulant frauduleusement imiter le diamant, et le désir de préserver "ce grain de faux qui est peut-être l'idéal d'une oeuvre".».
On pénètre ici comme par effraction dans la bibliothèque intime de Gabrielle Wittkop où l'esprit des Lumières et du libertinage voisine avec le romantisme européen, ainsi que d'autres grands classiques et modernes admirés. Ces vingt pastiches font ressurgir certains motifs propres à son esthétique de la cruauté, dont le dernier, qui délivre un supplément inédit à son célèbre Nécrophile.
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Le sommeil de la raison engendre des monstres.
C'est le titre d'une célèbre gravure de Goya, représentant un homme endormi, cerné de créatures cauchemardesques. Le peintre espagnol précisa que " la fantaisie, sans la raison, produit des monstruosités ; unies, elles enfantent les vrais artistes et créent des merveilles ". S'il est un écrivain contemporain digne de ce commentaire, c'est bien Gabrielle Wittkop. L'auteur du Nécrophile inscrit son oeuvre contre toute forme de censure, fustigeant l'obscurantisme des cléricaux qu'ils soient laïcs ou religieux, une rouvre souverainement à contre-courant des bimbeloteries dévotes d'aujourd'hui.
Le Sommeil de la raison regroupe six récits cruels et suprêmement raffinés, qui projettent le lecteur en des temps et des lieux surréels. La majestueuse beauté formelle de ce recueil, où l'écriture est à la fois soyeuse et traversée d'austères fulgurances, consacre - dans son isolement aristocratique - la singularité radicale d'un écrivain hors du commun.
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« Le dernier jour fut gris et rose, d'un gris d'ombre plate, d'un rose chancreux. L'année, minime fragment temporel, est maintenant éparpillée en un mouvement centrifuge d'étoile, en un motif qui ne peut être saisi que par la force de sa propre dispersion. [...] 1er janvier. Chaque jour est un arbre qui tombe. Comme si une voix m'avait éveillée par ces mots. Ma propre voix, celle de mes plus secrètes cellules, celles des oracles et des rêves, celle qui clame dans les ivresses et chuchote dans les agonies. Chaque jour est un arbre qui tombe. Et j'ai vu le déclin du jour et la chute de l'arbre... » Ce journal imaginaire tenu par une femme, Hippolyte, entremêle souvenirs d'enfance, d'amours, de voyages (en Inde, dans les îles de Krakatoa, Sumatra ou Java) et réflexions sur le Temps. Autoportrait d'une individualité exceptionnelle dont l'existence se déploie entre la naissance et la mort - ces deux bornes qui la limitent et lui ouvrent paradoxalement l'espace infini d'une vie superbe et éphémère. La cruauté froide et luxueuse qui anime l'écriture de Gabrielle Wittkop est dans Chaque jour est un arbre qui tombe à sa plus haute mesure.
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L'ex-lieutenant de l'East India Company et aventurier James Brooke annexe la région de Sarawak au nord de Bornéo en 1839. ´R la tete de cet éden menacé par les pirates malais et les intérets supérieurs de la Couronne, il fonde la dynastie des Rajahs blancs qui perdurera un siccle. Lui succéderont Charles Brooke, bâtisseur douteux, puis son neveu Vyner, hédoniste irresponsable, secondés par une galerie de femmes entraînées malgré elles dans d'obscurs jeux de pouvoir.
´R partir d'un épisode méconnu de la colonisation britannique, ce roman historique captivant recrée un tumultueux et exotique théâtre de l'humanité : une chasse ´r la chimcre ou se melent désir d'ailleurs et volonté de puissance.
Loin de la verve sadienne de ses précédents succcs, Gabrielle Wittkop pénctre les arcanes d'une utopie impériale insensée et offre avec Les rajahs blancs une saga en apparence moins dérangeante, mais d'une cruelle lucidité.
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« Mes carnets d'Asie ne sont rien que des notes personnelles, impressions griffonnées sur mes genoux, au bord d'une rizière ou dans un bus de fer-blanc, couvrant des pages et des pages barbouillées de sueur ou étoilées de pourpre par un moustique gorgé mais vaincu. » En revisitant ses souvenirs rapportés de Thaïlande et d'Insulinde, Gabrielle Wittkop a élaboré - avant sa disparition - ce parcours idéal où le temps s'incline devant une région à la richesse infinie. Carnets d'Asie oscille entre le journal de voyage et l'intime expérience extrême-orientale : chaque récit nous plonge avec une sensibilité exacerbée dans des cultures, des épopées mythiques, des instants de vie uniques.
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La Mort de C./Le Puritain passionné
Gabrielle Wittkop
- Gallimard
- L'imaginaire
- 10 Avril 2025
- 9782073088314
Ce récit (suivi d'un second texte, Le Puritain passionné) se situe en Inde où Gabrielle Wittkop a vécu. Il s'agit de plusieurs versions d'un même meurtre, de variations sur un seul thème, celui de la mort suspecte d'un homme pathétique, assassiné à Bombay. Que connaît-on de la mort ? Non pas la Mort symbolique, la Faucheuse au sourire de squelette qui balaie de son arme tranchante les terres fertiles de l'imaginaire. Non, que connaît-on de la mort de quelqu'un, d'un homme qui s'éteint dans une chambre du St. George Hospital, à Bombay ? Que sait-on de la mort de C., de cette mort matérielle et spirituelle qui «par hasard est la sienne» ? Que connaît-on de la mort ? De la mort physique et spirituelle d'un homme à qui était échu le rôle d'y tomber «comme Narcisse dans son image» ? Sombre invitation que le talent de Gabrielle Wittkop transcrit avec une langue précise, assurée, presque brutale dans sa netteté et qu'elle assume jusqu'à ses plus absolues limites, car «la vie et la mort sont unies à jamais», dans un baiser farouche que rien ne rompt. Sombre cheminement d'une destinée qui ne prit son sens que «par la mort, dans la mort», avant l'évanouissement vers d'autres rivages. Mais la question ou plutôt les questions demeurent sans solution. L'énigme reste intacte, l'énigme que C. aura été, qu'aura été elle-même la mort de C. avec tous ses décès accessoires.