" Une partie des Égyptiens regardent les crocodiles comme des animaux sacrés ; mais d'autres leur font la guerre. Ceux qui habitent aux environs de Thèbes et du lac Moéris ont pour eux beaucoup de vénération.
Les uns et les autres en choisissent un qu'ils élèvent, et qu'ils instruisent à se laisser toucher avec la main. On lui met des pendants d'oreilles d'or ou de pierre factice, et on lui attache aux pieds de devant de petites chaînes ou bracelets. On le nourrit avec la chair des victimes, et on lui donne d'autres aliments prescrits. Tant qu'il vit, on en prend le plus grand soin ; quand il meurt, on l'embaume, et on le met dans une caisse sacrée. " Hérodote
Selon les propres dires d'Hérodote, l'expédition menée par le roi perse Xerxès contre les cités grecques d'Europe fut la plus grande jamais entreprise dans le monde grec. Le livre VII des Histoires raconte la première partie de cette expédition. Le récit d'Hérodote s'ouvre sur les délibérations de Xerxès et de ses conseillers sur l'opportunité pour les Perses de s'engager dans une telle guerre. Hérodote a dressé un portrait mémorable du roi Perse Xerxès, lui prêtant une humeur despotique et un orgueil immense. La guerre qu'il mène est à l'image de sa démesure, comme en témoigne la construction d'un pont sur le Bosphore afin de permettre aux Perses de faire passer leurs troupes en Grèce continentale. A cette figure représentant l'Orient tel que pouvait se le représenter un historien de culture grecque, Hérodote oppose l'image de la résistance valeureuse de Sparte et d'Athènes tentant de réveiller le courage de ceux des Grecs qu'effrayait la puissance du grand roi. La narration de l'historien culmine avec le récit de deux batailles : celle des Thermopyles où les Spartiates moururent héroïquement face aux barbares et celle de l'Artémision où la flotte athénienne s'opposa aux navires perses.
La Collection des Universités de France met à disposition du lecteur le texte grec dans l'édition de Ph.-E. Legrand accompagné d'une traduction. Le récit d'Hérodote est séparé en quatre parties chacune précédée d'une notice résumant son contenu et présentant les sources et les débats historiographiques du récit.
Comme il hésitait à entrer en conflit avec Cyrus, Crésus, roi de Lydie, consulte l'oracle qui l'assure de la fin d'un grand empire. Par la suite, pieds et poings liés sur le bûcher destiné au vaincu, Crésus comprend, un peu tard, que l'empire voué à la catastrophe était le sien. L'anecdote, extraite du livre I, est aussi célèbre que propice à la méditation. Elle illustre la toute aussi fameuse réflexion du préambule, « la prospérité humaine ne demeure jamais fixée au même endroit » : splendeurs et misères des régimes politiques, tel pourrait être le sous-titre de ce premier livre, dédiés successivement aux premiers conflits entre Grecs et Barbares, aux histoires de Crésus et à celles de Cyrus. Moins connu que le livre II, le livre I n'en est pas moins riche d'anecdotes édifiantes et délicieuses : les songes des rois et leurs interprétations farfelues, Gygès l'imposteur, le courage de Cleobis et Biton et la naissance de Cyrus, autant d' »histoires » que le lecteur trouvera dans ce premier livre, sous la plume malicieuse et clairvoyante d'Hérodote.
Notre édition présente en un volume à part le livre I des Histoires. Pour faciliter la lecture, le texte est divisé en trois parties, le prologue, les histoires lydiennes et l'ascension de Cyrus, chacune précédée d'une notice introductive. Celle-ci met en évidence la composition du récit et propose de judicieux parallèles avec des auteurs traitant du même sujet. La question des sources, et celle de la méthode historique sont analysées en détail. Des notes, fournissant toutes les informations nécessaires à la bonne intelligence du texte accompagnent la lecture.
Le livre IV des Histoires est par bien des aspects le livre des extrêmes, aussi bien géographiques que littéraires : à la frontière de l'histoire, Hérodote évoque autant les peuples mythiques telles les Amazones, que les menées de Darius, bien réelles, contre le pays des Scythes. Dans l'économie générale de l'oeuvre, le livre IV est aussi à la limite du sujet : dans le récit des conflits entre Grecs et Barbares, cette description des « Barbares des Barbares » a souvent été considérée comme une parenthèse. Cependant, cette digression est loin d'être superflue tant elle constitue l'un des plus beaux, et des plus surprenants, passages des Histoires. Le lecteur y découvre, sous l'oeil moqueur d'Hérodote, les coutumes étranges et extraordinaires des Callipides, des Alazons ou des habitants de Libye, tandis que sont évoquées, tantôt de manière sarcastique, tantôt avec stupéfaction, ces contrées terribles où l'hiver dure huit mois, où l'on boit dans les crânes de ses défunts les plus proches, et où les femmes ont les mêmes droits que les hommes.Notre édition présente en un volume le tome IV des Histoires. Le livre est divisé en deux mouvements correspondant aux récits libyens et à ceux centrés sur la Scythie. Chacune de ces deux parties est précédée d'une riche notice introductive. Celle-ci replace le passage dans la logique narrative et historique des Histoires et met en relief les passages les plus importants. Une abondante documentation est mise à la disposition du lecteur, tandis que les sources qu'aurait utilisées Hérodote, notamment la Périégèse d'Hécatée, sont analysées en détail. Des notes accompagnent la lecture.
Le premier livre des célèbres Histoires d'Hérodote d'Halicarnasse, consacré notamment au roi lydien Crésus.
Histoire d'Hérodote / traduction de Larcher ; revue et corrigée par Émile Pessonneaux,...
Date de l'édition originale : 1889 [Histoires (français). 1889] Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
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Le Livre III débute par l'histoire de l'intervention perse en Egypte : guerre de Cambyse contre Amasis, prise de Memphis, cérémonies du boeuf Apis, disparition de Cambyse. Puis il aborde l'histoire de la révolte des Samiens contre les Perses, menée par le tyran de Samos Polycrate. Après la mort de Cambyse, et la tentative de prise de pouvoir par les mages, Darius I accède à la tête de l'empire perse ; Hérodote rapporte la réorganisation administrative et financière opérée par le nouveau souverain. Suit un exposé des connaissances d'Hérodote sur les peuples de l'Inde et de l'Arabie, moeurs, coutumes, productions remarquables... Le livre s'achève sur la répression des Perses contre Samos ; puis le siège et la prise de Babylone soulevée par la reine Zopyre.
Pendant mon séjour à Memphis, j'appris encore d'autres choses dans les entretiens que j'eus avec les prêtres d'Héphaïstos...
Les prêtres disent que Khéops ferma d'abord tous les temples, et interdit les sacrifices aux Egyptiens ; il les fit après cela travailler tous pour lui. Les uns furent occupés à fouiller les carrières de la montagne d'Arabie, à traîner de là jusqu'au Nil les pierres qu'on en tirait, et à passer ces pierres sur des bateaux de l'autre côté du fleuve ; d'autres les recevaient, et les traînaient jusqu'à la montagne de Libye.
On employait tous les trois mois cent mille hommes à ce travail. Quant au temps pendant lequel le peuple fut ainsi tourmenté, on passa dix années à construire la chaussée par où on devait traîner les pierres. La pyramide même coûta vingt années de travail.
"Les Scythes leur parlèrent ainsi ; "Nous avons des parents, nous avons des biens ; menons une autre vie : réunissons-nous au reste des Scythes, et vivons avec eux. Nous n'aurons jamais d'autres femmes que vous." "Nous ne pourrions pas, répondirent les Amazones, demeurer avec les femmes de votre pays. Leurs coutumes ne ressemblent en rien aux nôtres : nous tirons de l'arc, nous lançons le javelot, nous montons à cheval. Vos femmes ne font rien de cela. Elles ne quittent pas leurs chariots, ne vont pas à la chasse, ni même nulle part ailleurs. Nous ne pourrions par conséquent jamais nous accorder. Mais si vous voulez nous avoir pour femmes, allez trouver vos pères, demandez-leur la partie de leurs biens qui vous appartient ; revenez après l'avoir reçue, et nous vivrons ensemble."
L'histoire de Cyrus, le fondateur de l'empire perse, est l'occasion pour Hérodote de rapporter ce qu'il a appris sur les différents peuples et pays qui ont fait l'objet de la conquête du Grand roi.
On y retrouve l'histoire des Assyriens (Ninive), des Mèdes (Cyaxare, Astyage) et des Perses (Cambyse, Cyrus). Celle des tyrans Thrasybule (à Milet), Périandre (à Corinthe) et Pisistrate (à Athènes) ; des législateurs Solon et Lycurgue ; de la Pythie de Delphes ; ou encore des souveraines de Babylone (Sémiramis, Nictoris) et du Caucase (Tomyris). La description des peuples (Lydiens, Babyloniens, Perses, Phocéens, Massagètes) est un véritable exposé de leurs moeurs, de leurs coutumes et croyances.
Et toujours le récit d'Hérodote est agrémenté d'anecdotes saisissantes : Arion le citharède, la chasse d'Atys, le tombeau d'Oreste, le fils muet de Crésus, le festin d'Harpage... Rompant avec les seules énumérations des victoires et des monuments à la gloire exclusive de tel ou tel puissant, Hérodote parle et raconte, en homme, la diversité du monde et de ses habitants, sa voix ouvre les chemins de l'histoire.
"La plus grande partie de l'Asie fut découverte par Darius. Ce prince, voulant savoir en quel endroit de la mer se jetait l'Indus, qui, après le Nil, est le seul fleuve dans lequel on trouve des crocodiles, envoya, sur des vaisseaux, des hommes sûrs et véridiquesn et entre autres Scylax de Caryande. Ils s'embarquèrent à Caspatyre, dans le Pactyice, descendirent le fleuve à l'est jusqu'à la mer : de là, naviguant vers l'occident, ils arrivèrent enfin, le trentième mois après leur départ, au même port où les Phéniciens s'étaient autrefois embarqués par l'ordre du roi d'Egypte pour faire le tour de la Libye. Ce périple achevé, Darius subjugua les Indiens, et se servit de cette mer. Quant à l'Europe, il ne paraît pas que personne jusqu'ici ait découvert si elle est environnée de la mer à l'est et au nord. Mais on sait qu'en sa longueur elle surpasse les deux autres parties de la terre.
"Les généraux et les simples soldats de la flotte de Xerxès, voyant les Grecs venir à eux avec un si petit nombre de vaisseaux, les regardèrent comme des insensés. Ils levèrent aussi l'ancre, dans l'espérance de s'en rendre maîtres sans peine. Ils s'en flattaient avec d'autant plus de vraisemblance, qu'ils avaient l'avantage du côté du nombre, et que leurs vaisseaux étaient meilleurs voiliers que ceux des Grecs. Cette supériorité les détermina à les envelopper de toutes parts.
Au premier signal, les Grecs rangèrent d'abord les proues de leurs vaisseaux en face des Barbares, et rassemblèrent les poupes au milieu, les unes contre les autres. Au second, ils les attaquèrent de front, quoique dans un espace étroit, et prirent trente vaisseaux aux Barbares, dont l'un était monté par Philaon, fils de Chersis, et frère de Gorgos, roi des Salaminiens, un des capitaines les plus estimés de cette flotte...