C'est l'épopée d'un genre qui a révolutionné l'esthétique hollywoodienne que raconte ici Jean-Pierre Esquenazi. Faire l'histoire du film noir, c'est examiner la vie d'une communauté d'intellectuels venus d'Europe ou de New York à Hollywood dans les années 1930. Le genre naît comme une sorte d'accident industriel à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sous le signe du défi à la censure des studios, obtenant de grands succès avant de subir de plein fouet le maccarthysme. D'une lucidité amère, le film noir transforme les durs à cuire hollywoodiens en ratés effrayés et fascinés par des femmes fatales rebelles, et métamorphose les grandes métropoles en de gigantesques labyrinthes semblables aux châteaux hantés du gothique.
Voici l'histoire et la sociologie d'un genre à la fois populaire et profondément critique, commercial et pourtant avant-gardiste.
Deleuze s'est aventuré à l'intérieur du monde des oeuvres cinématographiques, en dressant une cartographie conceptuelle suscitée par les films eux-mêmes. Mais il n'a pas cherché à en extraire une méthode de l'analyse de film.
C'est la tâche à laquelle s'attaque ce livre. L'intuition fondamentale de Cinéma 1 : l'image mouvement - le cinéma est fait de mouvements, chaque film est composé par des mouvements spécifiques, des « mouvements de film » - est amplifiée, complétée et retravaillée à l'aide de concepts venus de l'ensemble de l'oeuvre deleuzienne : la territorialisation, le plissement, la bifurcation, l'idée de film, etc.
Ce sont eux qui sont mis à l'épreuve dans des séquences choisies de films, de Barry Lindon à Margin Call. Chaque film apparaît comme le déploiement d'une question obsédante, dont la figuration se noue en mouvements spécifiques, panoramiques plissés, zooms coagulants, etc. Les problèmes classiques de l'espace et du temps, du sujet, du montage sont revisités et trouvent des solutions originales.
« Jean-Pierre Esquenazi, écrit Pierre Montebello dans sa préface, nous fait renouer avec le plaisir pris à voir, voir ce qu'on ne voyait plus, voir le mouvement même des images, une gestualité des images, un cinéma en actes. »
Dans cet ouvrage, Jean-Pierre Esquenazi s'empare d'un classique du cinéma mondial, Le Dictateur de Charlie Chaplin, dont la préparation débute en 1938 et qui est présenté au public pour la première fois le 15 octobre 1940. Mais c'est sous un angle particulier, celui du film politique, qu'il en analyse le contenu. Car cette oeuvre, dénonçant une situation au moment même où elle se déroule, appelant à la lutte contre l'inhumanité de ses instigateurs, est unique dans l'histoire du cinéma. Et cette volonté se traduit dans la manière de filmer de Chaplin. Car, alors que Le Dictateur s'ouvre comme une suite de Charlot soldat (1918) et de son esthétique, un monde sépare les deux films, qui résulte sans doute de la volonté chaplinienne de rendre compte de la dépression des années 1930 et de l'arrivée au pouvoir du fascisme et du nazisme. C'est donc à la question « Comment fait-on un film politique, notamment dans un contexte brûlant ? » que répond cet ouvrage passionnant, doté d'une magnifique iconographie directement issue des archives Chaplin.
Film culte, célébré par les cinéphiles et les cinéastes du monde entier, Vertigo (Sueurs froides), tiré d'un roman de Boileau et Narcejac, a été réalisé en 1938. Qui ne se souvient de la scène dans la tour Coit, et des deux acteurs, Kim Novak et James Stewart ? Un film étrange et inquiétant, personnel et paradoxal, dont Jean-Pierre Esquenazi souligne le génie anticipatoire, l'audace, la modernité. Que nous apprend Vertigo sur les sources de l'imaginaire hitchcockien ? Comment joue-t-il avec l'univers hollywoodien, ses exigences économiques et industrielles ? Modifie-t-il discrètement les genres à l'honneur dans le cinéma américain ? En quoi la " blonde " de Vertigo se distingue-t-elle de ses consoeurs ? Voici les questions, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répond cet essai de grand style. Jean Pierre Esquenazi montre en particulier comment, dans une troublante mise en abîme, les deux héros interprètent des personnages tout en incarnant des modèles de star. L'analyse pionnière d'un film majeur.
À travers de très nombreux exemples, de Star Trek à Six Feet Under, de Mission : Impossible à Cold Case, de Lost à Homeland..., il analyse et commente ces nouvelles formes narratives et esthétiques qui mettent en scène des mondes complexes et s'attachent à révéler des personnalités en prise directe avec notre temps.
Nous sommes exposés aux messages d'information et d'actualité à jets continus. Que l'on soit téléspectateur auditeur ou lecteur de la presse, le flux d'information ne tarit pas. En tant que récepteur de ce flot de message, comment pouvons-nous, avec un oeil critique, réussir à décrypter le sens ?
Ce livre aborde la question de la compréhension du sens. Comment aborder ce qui paraît simple à première vue :
Le contenu des journaux et des émissions d'information ? En s'appuyant à la fois sur la sociologie des médias et sur l'étude du discours (sociolinguistique) ?
Prenant appui sur des événements importants d'actualité traités par les médias, l'auteur nous montre comment les analyser, avec l'objectif d'aller au-delà du sens commun, de décrypter, de comprendre, afin d'accéder au sens.
Au fond, il s'agit de comprendre les ressorts de l'écriture journalistique, ces ressorts dont les journalistes euxmêmes n'ont pas forcément conscience, mais qui produisent du sens.
Que fait le film au spectateur ? D'abord il l'entraîne dans son mouvement, il le conduit vers ses espaces et ses personnages.
Le spectateur s'y inscrit, y prend corps. Et il devient le dépositaire du film, sa mémoire : si le film peut évoquer son propre passé, s'il peut jouer avec ses propres formes, les renouveler, c'est bien parce que le spectateur est là qui se souvient de ce passé et de ces formes. Ainsi le film se construit en construisant son spectateur. S'il élabore des espaces et des temps, ce n'est pas pour édifier des positions et des postures pour que le spectateur puisse, au propre, s'y retrouver : nous nommons configurations d'espaces-temps un tel ensemble d'espaces, de temps, de positions et de postures.
Mais un film ne s'y réduit pas : il en est, bien plutôt l'histoire. Et le spectacle auquel il nous fait assister, c'est bien celui de la construction d'une temporalité, d'une certaine façon de vivre le temps.
Les oeuvres d'art ne sont reconnues comme telles qu'en fonction d'un processus complexe, incertain et marqué par la variation des statuts et des interprétations. Emancipées de leur contexte d'apparition, La Ronde de nuit ou Psychose, La Flûte enchantée ou Lucy in a sky with diamonds offrent chacune une succession de profils parfois peu conciliables les uns avec les autres. Inutile donc d'affronter les questions redoutables (" qu'est-ce qu'une oeuvre ? ", " la nature de l'oeuvre est-elle fondamentalement sociale ou non ? ") si l'on ne se livre pas, au préalable, à une identification sociologique des différentes phases de la vie des oeuvres et à une réflexion d'ensemble sur ce parcours où l'identité artistique " ne s'affirme qu'à travers une suite de transformations. C'est à cette tâche aussi nécessaire qu'originale que se consacre le présent ouvrage. Il analyse le fonctionnement d'institutions productrices qui conçoivent les oeuvres, les exécutent selon des modèles appropriés et décident de leur présentation aux publics. Il examine le rôle crucial joué par ces derniers qui attribuent aux oeuvres sens et significations, se les approprient, communiquent à travers elles et parfois changent avec elles. L'auteur mobilise la sociologie de l'art et de la culture, l'histoire de l'art, de la littérature, du cinéma, mais aussi les Cultural et Genders Studies. La présentation et la discussion des définitions esthétiques et des apports sociologiques récents servent de socle à la mise en avant d'une approche compréhensive inédite de la production et de la fabrication des oeuvres.
"Les textes rassemblés explorent notamment deux questions. La première concerne la série comme « tout », comme objet singulier : comment parler de l'unité d'un objet aussi morcelé, comment le saisir comme une oeuvre achevée ? La seconde touche à une éventuelle spécificité des séries : peuvent-elles se prévaloir d'une qualité narrative et esthétique distincte d'autres objets narratifs, romans, films, bandes dessinées ? De nombreux exemples sont proposés : Six Feet Under, Breaking Bad, 24 heures chrono, Battlestar Galactia, Law and Order, et bien d'autres sont examinées."
Il arrive fréquemment que l'on dise d'un roman ou d'un film qu'il « est vrai » ou qu'il nous « apprend des choses ». Qu'un théorème soit vrai ou qu'un article de journal nous fasse comprendre une évolution, nous le comprenons. Mais comment un récit par définition imaginaire pourrait-il nous apprendre quelque chose de notre réalité ? Prendre cette déclaration paradoxale au sérieux constitue le pari de La vérité de la fiction. Cet ouvrage étudie la meilleure façon de donner une signification précise et spécifique à ce paradoxe. En analysant les meilleures études du fonctionnement du discours de fiction, l'auteur développe une argumentation destinée à montrer comment la fiction est capable d'offrir une sorte de miroir déformant particulièrement expressif de la vie des lecteurs. Chacune des étapes du raisonnement s'appuie sur des études classiques en sociologie de la réception qui rendent concrète chaque proposition.
Il arrive fréquemment que l'on dise d'un roman ou d'un film qu'il « est vrai » ou qu'il nous « apprend des choses ». Qu'un théorème soit vrai ou qu'un article de journal nous fasse comprendre une évolution, nous le comprenons. Mais comment un récit par définition imaginaire pourrait-il nous apprendre quelque chose de notre réalité ? Prendre cette déclaration paradoxale au sérieux constitue le pari de La vérité de la fiction. L'ouvrage La vérité de la fiction, étudie la meilleure façon de donner une signification précise et spécifique à ce paradoxe. En analysant les meilleures études du fonctionnement du discours de fiction, l'auteur développe une argumentation destinée à montrer comment la fiction est capable d'offrir une sorte de miroir déformant particulièrement expressif de la vie des lecteurs.Chacune des étapes du raisonnement s'appuie sur des études classiques en sociologie de la réception qui rendent concrète chaque proposition.
Public d'une pièce de théâtre, d'une série télévisée, d'une exposition, d'un concert de rock, d'un livre...
Pour les sociologues, les publics sont particulièrement difficiles à étudier : où trouver celui de Bienvenue chez les Ch'tis ou celui de Bruno Latour ? Ce livre fait le point sur les diverses façons d'envisager cette notion indispensable et fuyante. Les sociologues ont suivi des chemins variés, en privilégiant par exemple l'objet plutôt que le public, la taille de ce dernier et son origine sociale ou culturelle.
D'autres ont examiné diverses formes d'identité, la rencontre entre objets et publics ou encore les interactions entre les publics. Les formes de l'enquête, statistique, ethnologique, etc., ont évolué également. Après avoir énuméré ces différents points de vue sur une même question, l'auteur conclut sur des perspectives qui convergent vers ce que l'on pourrait appeler une sociologie de l'interprétation : comprendre comment les publics appréhendent et s'approprient les objets culturels.
Attaché à la fois au savoir-faire hollywoodien et à l'écriture des polars des années 1930, héritier latéral de l'expressionnisme allemand et indirect des romans de Ann Radcliffe et de Matthew G. Lewis, le film noir reste attaché aux noms de Billy Wilder, Fritz Lang, Otto Preminger, John Huston, Nicholas Ray, Jules Dassin, etc. Un genre qui a révolutionné l'esthétique hollywoodienne, une épopée que raconte ici Jean-Pierre Esquenazi dans un livre admirablement documenté.
Faire l'histoire du film noir, c'est examiner la vie d'une communauté d'intellectuels venus d'Europe ou de New York à Hollywood dans les années 1930, pas toujours à l'aise à l'intérieur du système hiérarchisé des Majors. Le genre naît comme une sorte d'accident industriel à la fin de la Seconde Guerre, sous le signe du défi à la censure des studios, obtenant un grand succès avant de subir de plein fouet le maccarthysme et son système de blacklistage. D'une lucidité amère, le film noir transforme les durs à cuire hollywoodiens en ratés effrayés et fascinés par des femmes fatales rebelles, et métamorphose les grandes métropoles en de gigantesques labyrinthes semblables aux châteaux hantés du gothique.
Jean-Pierre Esquenazi retrace l'histoire et la sociologie d'un genre à la fois populaire et profondément critique, commercial et pourtant avant-gardiste, si souvent imité que ses thèmes apparaissent aujourd'hui convenus.
L'auteur revient sur le succès mondial des séries TV et détaille, au travers d'une analyse sociologique précise, illustrée d'exemples français et étrangers, cette mythologie du xxie siècle.
Phénomène de société autant que médiatique, les séries ont littéralement explosé sur nos écrans depuis une dizaine d'années.
De secondaires, elles sont devenues bien souvent le principal " programme d'appel " de la télévision. Suivies avec passion par toutes les classes et tous les âges de la population, les séries télévisées font désormais partie intégrante de nos sociétés. Cet ouvrage, premier en son genre, cherche à comprendre ce phénomène culturel et artistique exceptionnel en en présentant les racines économiques et culturelles mais aussi en révélant les mutations qu'il a entraînées dans le système de production et les modes d'écriture.
À travers de très nombreux exemples, de Star Trek à six Feet Under, de Mission : Impossible à Sex in the City..., sont ici analysées et commentées ces nouvelles formes narratives et esthétiques qui mettent en scène des mondes complexes et s'attachent à révéler des personnalités en prise directe avec notre temps.
Pour les sociologues, les publics sont particulièrement difficile à étudier : oú trouver celui du film le grand bleu ou celui du dernier livre de bruno latour ? ce livre, qui pourrait également s'intituler sociologie de la réception, fait le point sur les différentes façons d'envisager cette notion à la fois indispensable et fuyante : un " public " est un ensemble hétéroclite, parfois imprévisible, composé de membres aux motivations diverses et aux interprétations contradictoires.
Les sociologues se sont d'abord contenté de saisir le public à travers les caractéristiques des objets qui attirent le public. puis ils ont cherché à compter ses membres et à définir leurs traits caractéristiques. certains ont aussi voulu le comprendre comme l'effet de logiques essentiellement économiques, ou comme la conséquence de la stratification sociale. d'autres ont privilégié les différentes identités des publics pour expliquer leurs réactions, ou examiné les conditions sociales dans lesquelles les objets entrent en relation avec les publics.
Enfin la sociologie a considéré comme décisifs les contextes symboliques à l'intérieur desquels les acteurs deviennent des publics.
Comment se manifeste la subjectivité à l'intérieur du film ? De quelles façons l'auteur y est-il présent ? Une interrogation sur les manières dont le film porte trace du "je" qui le prend en charge selon trois approches : 1) des perspectives d'ensemble de modèles pour saisir le fait subjectif ; 2) une analyse des différents types de rapport à soi-même (confession, autoportrait...) ; 3) des études de cas où Kiarostami, Kurosawa et Duras sont mis à contribution.
Présentation : Jean-Pierre ESQUENAZI - Roger ODINDossier : CINEMA ET RECEPTIONLe film, un fait social - Jean-Pierre ESQUENAZILa question du public, approche sémio-pragmatique - Roger ODINRegards en creux. Le cinéma des premiers temps et la construction des faits spectatoriels - Franck KESSLERDouble speak. De l'ambiguïté tendancielle du cinéma hollywoodien - Noël BURCHCinéphiles, à vos claviers ! Réception, public et cinéma - Laurence ALLARDVariaAnalyse des relations stratégiques entre laboratoires universitaires et entreprises - Michel CALLONLa communauté virtuelle : l'internet et la déterritorialisation de l'islam - Olivier ROYCheikh Shaarawi, star de l' islam électronique - Yves GONZALES-QUIJANONotes de lecture Vient de paraître Résumés/Abstracts
Quand en 1932 le jeune André Kertész reçoit une commande du magazine Sourire pour des photographies de nu, il a l'occasion de réaliser un projet médité depuis longtemps : celui de photographier les images que renvoie un miroir déformant d'un corps de femme.
Il réalise ainsi un ensemble remarquable de photographies connues sous le nom de Distorsions. Ces images font immédiatement scandale. Interdites, censurées, elles sont rarement vues avant les années soixante-dix : le corps féminin y subit des transformations tellement surprenantes que le regard commun s'en trouve chaviré. Ce livre rassemble deux études à propos des Distorsions. Dans la première, Frédéric Lambert retrace le cheminement de leur invention, l'histoire des réactions qu'elles ont suscitées et en propose une interprétation informée par la psychanalyse.
Dans la seconde, Jean-Pierre Esquenazi fait de l'oeuvre de Kertész un modèle pour une esthétique de la photographie qui ne serait plus dépendante de la représentation, qui privilégierait la métamorphose et le jeu sur le temps et qui produirait des êtres fantomatiques mais porteurs de pensées intimes.
Le cinéma de Jean-Luc Godard se pose sans cesse le problème de son inscription dans la société. Que dire de ce que nous vivons ? A qui s'adresser ? Et surtout quels sont les meilleurs moyens pour exprimer notre existence ? Ces questions racontent une oeuvre, dont l'auteur affirme avec force sa place dans l'espace commun. Il est celui dont le métier est l'art, celui, donc, qui doit témoigner.