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Laurent Joly
-
La rafle du Vel d'Hiv. Paris, juillet 1942
Laurent Joly
- Flammarion
- Champs
- 4 Octobre 2023
- 9782080297440
Paris, juillet 1942, la catastrophe s'abat sur les juifs de la capitale. En moins de deux jours, 12884 femmes, hommes et enfants sont arrêtés par la police à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis. Cette opération emblématique et monstrueuse demeurait pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'avaient été que peu étudiés, et jamais dans le détail. D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale. Fruit de plusieurs années de recherches, nourri par des archives inédites de la Préfecture de police de Paris, de l'administration ou de la justice ainsi que par des témoignages de victimes, La Rafle du Vel d'Hiv jette une lumière nouvelle et saisissante sur l'un des événements les plus terribles de notre histoire contemporaine.
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La falsification de l'histoire : Eric Zemmour, l'extrême droite, Vichy et les juifs
Laurent Joly
- Flammarion
- Champs Histoire
- 22 Février 2023
- 9782080289247
Si Éric Zemmour veut récrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est qu'il cherche à rendre légitimes des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser un million d'étrangers... Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre que le polémiste n'hésite pas à manipuler et à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger. Par cet essai puissant et engagé, l'auteur met un point d'honneur à rétablir la vérité historique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
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« La rafle du Vel d'Hiv, qui fit près de 13 000 victimes, dont 4 000 enfants, les 16 et 17 juillet 1942, est l'un des épisodes les plus terribles de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. En 1967, à l'occasion de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, Cabu, jeune dessinateur de presse, met tout son talent pour illustrer cette tragédie. Ces dessins restituent de manière poignante cette page sombre de notre histoire. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l'islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle particulière, et pour tout dire vertigineuse. »
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L'Etat contre les juifs ; Vichy, les nazis et la persécution antisémite
Laurent Joly
- Flammarion
- Champs Histoire
- 21 Octobre 2020
- 9782081485464
Pourquoi, dès l'été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Dans quelle mesure l'administration a-t-elle collaboré au génocide perpétré par les nazis ? A-t-on «sacrifié» les juifs étrangers pour «sauver» les français ? Quelle a été la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'Hiv ?Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu'il reste encore beaucoup à découvrir. À travers une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l'histoire de la persécution des juifs sous l'Occupation et balaie bien des idées reçues.S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manoeuvre des fonctionnaires français - du dirigeant étatique jusqu'au simple gardien de la paix - ainsi que les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire puissante et incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins.
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« Je ne lui ai pas dit au revoir ». Ces simples mots restent comme une cicatrice indélébile pour Alice Mendelson, qui voit son père partir pour Drancy, le 17 septembre 1941. Elle a alors 16 ans.
À l'aube de ses 98 ans, accompagnée de son ami l'historien Laurent Joly, Alice nous confie le récit de sa vie durant la Seconde Guerre mondiale en France, ce pays qui l'a vu naître et qu'elle aime tant, sa « terre promise », où ses parents, d'origines polonaises, l'ont élevée.
Alice grandit dans le 18ème arrondissement de Paris. Dans le salon de coiffure de ses parents ou le soir à la maison, elle les écoute refaire le monde avec leurs amis. Ils sont communistes, cultivés, mélomanes.
Lorsque la guerre éclate, alors que la famille s'accroche à son quotidien, leur voisin coiffeur et concurrent les dénonce au commissariat général aux Questions juives.
Le père d'Alice est déporté. Le salon de coiffure leur est confisqué. Alice et sa mère échappent de peu à la rafle du Vel d'Hiv, aidées par des voisines. Commence alors un long chemin semé d'embûches et de périls, mais aussi d'espoirs : passée en zone sud, Alice s'engage dans la Résistance.
Après la Libération, sa mère, durement éprouvée par deux années de vie traquée, doit se battre pour obtenir justice et réparation.
Alice deviendra une merveilleuse enseignante, mais aussi une conteuse et une poétesse.
Aujourd'hui, portée par le désir impérieux de transmettre, avec son écriture gracieuse et libre, Alice Mendelson nous livre un témoignage essentiel sur la vie des Juifs sous l'Occupation. -
La France et la Shoah : Vichy, l'occupant, les victimes, l'opinion
Collectif
- Calmann-Lévy
- Memorial De La Shoah
- 22 Mars 2023
- 9782702185124
Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'État, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le « moindre mal », « sacrifier » les Juifs étrangers pour « sauver » les Juifs français, etc.
Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus.
D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la « solution finale » en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés.
Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'État contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir.
Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes. -
Omniprésente dans l'imaginaire lié à la France des années noires, la délation contre les juifs n'avait pourtant jamais fait l'objet d'une enquête approfondie. L'ouvrage de Laurent Joly vient combler cette lacune.
Croisant approche institutionnelle et études de cas individuels, il examine tour à tour le rôle de la dénonciation dans les pratiques du commissariat général aux Questions juives, de la Gestapo, de la préfecture de Police et du journal Au Pilori. À partir de correspondances privées inédites, il fait également revivre le destin de victimes, telle Annette Zelman, dénoncée à la Gestapo par les parents de son fiancé non juif et déportée en juin 1942.
Tout un pan de la vie et de la persécution des juifs à Paris est ainsi ressuscité?: des contextes sociaux conflictuels, des stratégies de sauvetage anéanties, des vengeances sordides se donnant libre cours jusqu'aux dernières heures de l'Occupation.
La délation contre les juifs n'est pas ce phénomène de masse que l'on imagine communément. Instrument de la politique génocidaire des nazis, elle n'en a pas moins provoqué la mort de plusieurs milliers de femmes, hommes et enfants.
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Le cas Darquier de Pellepoix : antisémitisme et fascisme français (1934-1944)
Laurent Joly
- Tallandier
- 2 Mars 2023
- 9791021051423
Louis Darquier de Pellepoix (1897-1980) est moins connu pour son action que pour ce qu'il symbolise : la haine du juif, le collaborationnisme, le négationnisme. Commissaire général aux Questions juives de 1942 à 1944, il est l'incarnation de l'antisémite et du collaborateur sans scrupules.
Partisan des ligues d'extrême droite en 1934, conseiller municipal de Paris proche de l'Action française, Darquier de Pellepoix se lance dans la carrière antisémite après la victoire du Front populaire en 1936. Agitateur opportuniste et violent, il crée le Rassemblement antijuif de France. Ministre de Vichy pendant l'Occupation, il pousse aux rafles et s'épanouit dans la propagande.
Démis de ses fonctions peu avant la Libération, dans une atmosphère de scandale et de corruption, puis exilé en Espagne, ce champion de l'antisémitisme français se fait oublier jusqu'en 1978, quand, dans un entretien accordé à L'Express, il déclare : « Je vais vous dire, moi, ce qui s'est passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux... » À travers le parcours de cet activiste d'extrême droite, ce sont tous les mécanismes de l'antisémitisme, du fascisme français et du négationnisme que Laurent Joly met en lumière. -
Les collabos ; 13 portraits d'après les archives des services secrets de Vichy, des RG et de l'épuration
Laurent Joly
- Tallandier
- Texto
- 5 Septembre 2019
- 9791021038493
13 affreux de la collaboration, les ultras, "nazis à 120%".
Si les principaux acteurs du collaborationnisme, les Doriot, Déat, Brasillach ou Darnand, incarnant ce courant de la politique française qui a prôné le ralliement total à l'Allemagne nazie sous l'Occupation, sontbien connus,on connaîtmoinsses secondscouteaux,ses hommeset ses femmesde l'ombre.
Cette série de portraits, fondés sur l'exploitation d'archives inédites produites par la police et l'institution judiciaire (dossiers des RG et des services secrets de Vichy, archives de l'épuration), plonge le lecteur dans le monde de la collaboration ultra, dévoilant ses ressorts intimes et ses logiquescachées.
Les documents - affiches, cartes d'adhésion, tracts et papillons dont raffolaient les contemporains - et les photographies qui accompagnent les textes révèlent, comme par confrontation, l'image flamboyante que nos personnages voulaient donner d'eux-mêmes lorsqu'ils discouraient en meeting, portaient beau l'uniforme du parti et même lorsqu'ils devaient rendre des comptes à la justice de la Libération.
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Gustave Courbet, le maître de la peinture réaliste, le peintre des emblématiques L'Atelier du peintre ou L'Origine du monde, est aussi un peintre de paysage. La nature n'est pas pour lui un décor, elle est bien un sujet à part entière, fondement et principe même de son engagement artistique. L'eau en tant qu'élément y tient une place essentielle. Il la représente toute sa vie, sous toutes ses formes. Lors de séjours sur la côte normande, à partir de 1865, avec ses amis Claude Monet, Eugène Boudin... Gustave Courbet peint ce qu'il dénomme des « paysages de mer ».Catalogue publié à l'occasion de l'exposition Gustave Courbet, de la source à l'océan organisée par la ville de Trouville-sur-Mer en partenariat avec l'Institut Gustave Courbet, d'Ornans, présentée au musée Villa Montebello, du 2 juillet au 31 décembre 2022. Commissaires : Karl Laurent, directeur du musée de la Villa Montebello, Carine Joly, conservateur de l'Institut Gustave Courbet.
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L'Action française est assurément, en France, le mouvement d'extrême droite le plus influent du xxe siècle. Née en 1899 sous l'égide intellectuelle de Maurice Barrès, elle tombe rapidement sous l'emprise du royaliste Charles Maurras. Laurent Joly nous livre ici la première étude consacrée à cette naissance, dans le contexte de l'affaire Dreyfus.
Fondateur de l'AF, Henri Vaugeois en appelle alors à une dictature militaire ennemie de « l'humanitarisme » judéo-protestant. Maurras, pour sa part, n'hésite pas à encenser l'action antisémite de Jules Guérin, escroc notoire. Quant à Barrès, compromis dans la tentative de coup d'État de Déroulède en février 1899, il reconsidère son nationalisme à la lueur du racisme crépusculaire de Jules Soury. Tous se retrouvent autour de l'Action française, qui s'institue « laboratoire de nationalisme » avant de se convertir à la « monarchie de salut public » (1901). Le petit groupe fait ainsi le lien entre l'extrême droite du xixe siècle, royaliste et cléricale, et celle du xxe siècle, ultra-nationaliste, xénophobe et volontiers athée.
À partir d'archives privées et de multiples sources inédites, Laurent Joly restitue, à l'échelle des individus, les conditions sociales et les logiques cachées d'une conversion politique. Battant en brèche le récit héroïque des débuts de l'« école » d'AF, l'enquête fourmille de révélations sur la personnalité et les aspirations du duo Barrès-Maurras à l'aube du xxe siècle. Elle apporte ainsi une contribution décisive à l'étude de la magistrature intellectuelle et du charisme en politique.
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Vallat, 1891-1972 ; du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'Etat
Laurent Joly
- Grasset
- Essais Documents Et Biographies
- 28 Mars 2001
- 9782246608318
Laurent Joly, professeur agrégé d'histoire. Allocataire au centre d'histoire sociale du XX° siècle de Paris 1, prépare une thèse de doctorat sur le Commissariat général aux questions juives sous la direction du professeur Pascal Ory.
Xavier Vallat est une figure emblématique de l'antisémitisme français et de la persécution des Juifs sous Vichy. Héraut des milieux anciens combattants de la droite catholique à la Chambre des députés pendant l'entre-deux-guerres, il fit scandale le 6 juin 1936 lorsque, s'adressant à Léon Blum du haut de la tribune parlementaire, il lança : « Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain va être dirigé par un Juif ».
Il devint dès lors le champion des milieux antisémites français, et, en juillet 1940, il se rallia avec enthousiasme au maréchal Pétain. En mars 1941, Xavier Vallat prit la direction du Commissariat Général aux Questions Juives. Pendant un an, il s'acquitta de ses fonctions avec une ferveur fanatique, donnant à la France une législation anti-juive complète et systématique, il ordonna un recensement des Juifs en zone libre et tenta de faire adopter un nouveau Statut des Juifs, encore plus sévère que la législation nazie. Après son départ du Commissariat, il resta jusqu'au bout fidèle au régime et remplaça, en juin 1944, Philippe Henriot (assassiné par la résistance), au micro de la radiodiffusion nationale.
En 1947, son procès en Haute Cour fit sensation : Xavier Vallat assuma pleinement son action sous l'Occupation, et alla même jusqu'à utiliser ses convictions antisémites comme stratégie de défense.
Ayant sauvé de justesse sa tête, il devint le compagnon de cellule de Charles Maurras. Après sa sortie de prison, il termina sa carrière comme éditorialiste vedette de l'organe nationaliste Aspect de la France, et s'illustra une dernière fois en novembre 1967 en reprenant à son compte - tout en les dévoyant - les propos du général de Gaulle sur les Juifs « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur ».
En suivant tout au long du siècle l'itinéraire politique et intellectuel de Xavier Vallat, c'est toute une tradition politique de la France, catholique et antisémite, que ce livre fait revivre et comprendre. -
Dénoncer les juifs sous l'Occupation ; Paris, 1940-1944
Laurent Joly
- Cnrs
- 6 Avril 2017
- 9782271094322
Omniprésente dans l'imaginaire lié à la France des années noires, la délation contre les juifs n'avait pourtant jamais fait l'objet d'une enquête approfondie. L'ouvrage de Laurent Joly vient combler cette lacune.
Croisant approche institutionnelle et études de cas individuels, il examine tour à tour le rôle de la dénonciation dans les pratiques du commissariat général aux Questions juives, de la Gestapo, de la préfecture de Police et du journal Au Pilori.
Ayant mis au jour les archives judiciaires concernant les quelque 240 Parisiens jugés, après la guerre, pour dénonciation de juifs sous l'Occupation, Laurent Joly interroge la figure du délateur, décrypte sa mentalité, ses mobiles, ses justifications. À partir de correspondances privées inédites, il fait également revivre le destin de victimes, telle Annette Zelman, dénoncée à la Gestapo par les parents de son fiancé non juif et déportée en juin 1942.
Tout un pan de la vie et de la persécution des juifs à Paris est ainsi ressuscité : des contextes sociaux conflictuels, des stratégies de sauvetage anéanties, des vengeances sordides se donnant libre cours jusqu'aux dernières heures de l'Occupation.
La délation contre les juifs n'est pas ce phénomène de masse que l'on imagine communément. Instrument de la politique génocidaire des nazis, elle n'en a pas moins provoqué la mort de plusieurs milliers de femmes, hommes et enfants.
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6 juin 1936. Léon Blum présente son gouvernement à la Chambre. Du haut de la tribune, Xavier Vallat, l'un des chefs de l'opposition, l'interpelle : « Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif. » Le propos suscite un tumulte incroyable. La gauche proteste tandis que la droite soutient bruyamment l'orateur. L'écho dans l'opinion est grand. Comme il s'en vante dans son discours, Vallat a osé « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas... » : les jours qui suivent, le député reçoit près de 250 lettres de félicitations, précieusement conservées dans ses archives personnelles.
Ces réactions saisies sur le vif offrent un témoignage unique et inédit sur l'antisémitisme français à la veille de la défaite et de l'occupation. Vallat deviendra d'ailleurs commissaire général aux Questions juives, et Blum un captif de Vichy puis des Allemands...
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Si, depuis une trentaine d'années, la persécution des juifs sous l'Occupation constitue un enjeu mémoriel important de la société française, il n'existe que très peu d'ouvrages analysant la politique antisémite du régime de Vichy.
Se fondant sur une exploitation minutieuse de toutes les archives publiques disponibles, ayant mis au jour une série de fonds jusqu'alors inédits (archives judiciaires de la Libération, dossiers du Conseil d'État ou de la préfecture de Police de Paris, dossiers personnels de carrière des agents du commissariat général aux Questions juives, etc.) et découvert plusieurs archives familiales (dont l'exceptionnel fonds Xavier Vallat), Laurent Joly renouvelle considérablement le sujet.
La création du CGQJ en mars 1941, à la demande des autorités occupantes, constitue un tournant décisif. Le vice-président du Conseil l'amiral Darlan et le premier commissaire général aux Questions juives Xavier Vallat interprètent à leur façon ce projet en affirmant ouvertement leur désir de « refouler » les juifs étrangers, polonais et autres, qui, selon les mots de Vallat, « sont venus en véritables légions sur notre pays, pour son plus grand malheur ».
Dorénavant, la politique antijuive de l'État français dépend intimement de la politique nazie, dans un complexe et ambigu jeu à trois - les orientations du gouvernement de Vichy, la stratégie des autorités occupantes et les ambitions propres au CGQJ -, qui est ici analysé.
Jusqu'en décembre 1941, le commissariat général aux Questions juives s'affirme comme un « véritable ministère » et obtient la promulgation d'un nombre impressionnant de lois et de décrets antisémites. À partir de l'hiver 1941-1942 puis définitivement après la rafle du Vel' d'Hiv, le CGQJ se voit marginalisé dans la conduite de la politique antijuive, désormais négociée au plus haut niveau. Son influence législative et politique est pratiquement réduite à néant.
L'histoire au quotidien du CGQJ n'avait jamais été faite. Combien cette administration exceptionnelle compta-t-elle d'employés ? Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ? Comment se représentaient-ils leur activité professionnelle ? Quels ont été les résultats et les conséquences humaines de leur politique ?
Ayant plus particulièrement étudié le parcours des 180 cadres du CGQJ, Laurent Joly analyse le profil sociologique, la mentalité et les méthodes de travail de tous ces bureaucrates et exécuteurs de la politique antijuive de Vichy. -
Préfécture de Police de Paris, 3e étage. Sous la férule d'André Tulard, chef du "service juif", une centaine de fonctionnaires est chargée d'appliquer la réglementation antisémite. Les cadres intermédiaires organisent le recensement des juifs. Les agents d'accueil du bureau 91 examinent les cas "douteux" et reçoivent les délcarations tardives. Des auxiliaires fabriquent le "fichier juif" ; d'autres s'occupent du classement des fiches puis de la préparation des rafles. Au même moment, les mille agents du commissariat général aux Questions juives, organisme politico-administratif créé à la demande des autorités allemandes, mettent en oeuvre les multiples mesures d'interdictions professionnelles et gèrent la spoliation des biens.
Qui sont ces fonctionnaires et ces agents d'Etat improvisés ? Comment se représentent-ils leur travail ? Quels effets ont, sur les victimes, ces logiques professionnelles, intérêts de service, stratégies de carrière ?
A partir de sources inédites - dossiers de personnel, archives de l'épuration, fonds privés et entretiens individuels avec d'anciens fonctionnaires de Vichy -, Laurent Joly signe la première étude comparée de ces deux institutions publiques qui ont joué, sous l'Occupation, un rôle majeur dans la politique de persécution antisémite.
Alternant portraits de bureaucrates et approches quantitatives, cette enquête éclaire d'une lumière originale le fonctionnement de l'Etat et de ses dérives en situation exceptionnelle. Dans le contexte d'occupation et de dictature pétainiste, la porosité entre administrations traditionnelles et organismes nouveaux de la Révolution nationale apparaît ainsi plus importante qu'on ne le pensait, favorisée qu'elle est par l'extrême politisation de l'activité bureaucratique. -
Le savoir des victimes : Comment on a écrit l'histoire de Vichy et du génocide des juifs de 1945 à nos jours
Laurent Joly
- Grasset
- Essais Grasset
- 22 Janvier 2025
- 9782246823995
Comment l'histoire du régime de Vichy et du génocide des juifs a-t-elle été écrite en France depuis 1945 ? Sous quelle forme, dans quel contexte et au terme de quels combats la vérité sur les crimes antisémites de Vichy s'est-elle imposée au plus grand nombre ?
C'est ce que cet essai d'histoire de l'histoire se propose d'interroger : une plongée dans l'histoire de France des années 1940 jusqu'à nos jours, à travers les livres, les polémiques de presse, les controverses intellectuelles, les films, les émissions de télévision, et aussi les politiques commémoratives et les affaires judiciaires. Laurent Joly, dans cette synthèse magistrale, raconte le récit mensonger, largement diffusé jusqu'à la fin des années 1960, fondée sur la stratégie judiciaire de Pétain et Laval, qui tentèrent de faire passer leur action criminelle pour une politique de « moindre mal » destinée à sauver les juifs français. Il révèle aussi un travail historique fondé sur les archives, élaboré par les chercheurs d'une institution unique au monde, le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), dès 1945 ; et une approche « pacifiante » - portée par journalistes ou universitaires soucieux de « réconciliation nationale », au prix de la vérité scientifique...
Cette histoire fut racontée aussi à travers des travaux et des destins - historiens, journalistes, militants de la mémoire et hommes politiques, témoins, sur plus de cinquante ans : Léon Poliakov, Joseph Billig, Serge Klarsfeld ; Henri Michel, Robert Paxton ou Henry Rousso ; Raymond Aron, Robert Aron ou Henri Amouroux ; Josée Laval, René de Chambrun, Me Isorni ou Alfred Fabre-Luce ; Charles de Gaulle ou François Mitterrand.
La vérité sur un crime d'Etat ne peut résider dans un « juste milieu » entre le point de vue des « bourreaux » et celui des « victimes ». Ce n'est que lorsque les intermédiaires culturels, ainsi que les autorités politiques et judiciaires, ordinairement portés vers la vision « pacifiante », prennent sérieusement en compte la souffrance des « victimes » et portent un regard véritablement critique sur les justifications des « bourreaux », s'approchant ainsi de la posture scientifique des chercheurs spécialisés, que l'apaisement civique et la réconciliation nationale sont possibles. -
Si les principaux acteurs du collaborationnisme, les Doriot, Déat, Brasillach ou Darnand - incarnant ce courant de la politique française qui a prôné le ralliement total à l'Allemagne nazie sous l'Occupation -, sont bien connus, on connaît moins ses seconds couteaux, ses hommes et ses femmes de l'ombre.
Cette série de portraits, fondés sur l'exploitation d'archives inédites produites par la police et l'institution judiciaire (dossiers des RG et des services secrets de Vichy, archives de l'épuration), plonge le lecteur dans le monde de la collaboration ultra, dévoilant ses ressorts intimes et ses logiques cachées.
Les documents - affiches, cartes d'adhésion, tracts et papillons dont raffolaient les contemporains - et les photographies qui accompagnent les textes révèlent, comme par confrontation, l'image flamboyante que nos personnages voulaient donner d'eux-mêmes lorsqu'ils discouraient en meeting, portaient beau l'uniforme du parti et même lorsqu'ils devaient rendre des comptes à la justice de la Libération.
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"La collection de référence des classes prépas scientifiques, conçue pour satisfaire les besoins des étudiants et conforme aux nouveaux programmes 2004 : des ouvrages toujours plus efficaces pour bien réussir son année. L'ensemble des savoirs et savoir-faire exigés aux concours d'entrée des Grandes Ecoles d'Ingénieur avec, dans chaque ouvrage :
· pour comprendre et assimiler : un cours clair, rigoureux, complet et illustré de nombreuses applications ;
· pour acquérir les bons réflexes : l'essentiel des méthodes de résolution à connaître, mises en oeuvre dans des cas concrets ;
· pour s'entraîner et progresser : de nombreux exercices, de difficulté croissante, ainsi que des problèmes de concours dont la solution est rédigée et commentée."
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La France anti-juive de 1936 ; l'agression de Léon Blum à la Chambre des deputes
Tal Bruttmann
- Des Equateurs
- 1 Juin 2006
- 9782849900451
6 juin 1936.
léon blum présente son gouvernement à la chambre des députés. du haut de la tribune, xavier vallat, l'un des chefs de l'opposition, interpelle le nouveau président du conseil : " pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif. " le propos suscite un tumulte incroyable sur tous les bancs. la gauche proteste tandis que la droite soutient bruyamment l'orateur. l'incident est abondamment commenté dans les milieux politiques et la presse du lendemain.
comme il s'en vante clans son discours, le député a osé " dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas " il est insupportable qu'un " juif " et un " socialiste " dirige le pays. les jours qui suivent, vallat reçoit près de 250 courriers de félicitations, précieusement conservés dans ses archives personnelles. ces réactions saisies sur le vif offrent un témoignage unique et inédit sur l'antisémitisme français des années 1930.
tous les griefs et les fantasmes antijuifs " populaires " sont ici reproduits et analysés pour la première fois. l'événement marque durablement les esprits. a partir de 1936, xavier vallat fait désormais figure de " héros " pour les antisémites du pays.
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Découvrez La délation dans la France des années noires, le livre de Laurent Joly. La délation dans la France de la Seconde Guerre mondiale est un sujet fascinant et douloureux. A peine l'historien l'évoque-t- il que les commentaires fleurissent sur le rôle néfaste des concierges, la noirceur de l'âme humaine, la félonie du deuxième sexe ou le tropisme des Français, qui seraient des champions en la matière. Il est vrai que les Français n'ont jamais autant dénoncé que durant les années noires. Mais plus que le caractère massif du phénomène, ce sont ses conséquences qui ont profondément marqué les esprits : entre 1940 et 1944, des milliers d'individus ont payé de leur vie les dénonciations portées à la connaissance des autorités vichystes ou nazies. Indéniablement, le choc de la défaite et les traumatismes de la guerre, l'occupation allemande et le régime de Vichy ont bouleversé et perverti les relations entre la société et le pouvoir. Cet ouvrage original et inédit explore les deux faces, politique et sociale, de la dénonciation sous l'Occupation, qu'elle ait visé les insultes au maréchal Pétain, l'activisme communiste, les juifs, les trafiquants du marché noir, les avorteurs ou les réfractaires au STO. Un pan capital et pourtant méconnu de l'histoire de France.
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Le livre en bref
Le premier livre de référence sur la déportation, une somme sans équivalent sur un phénomène qui n'en finit pas d'alimenter la " guerre des mémoires ".
Le livre
Réunissant les plus grands spécialistes de la question, Déportés et déportation s'impose comme une synthèse incontournable, tant par la rigueur de ses analyses que par ses conclusions pionnières, souvent dérangeantes.
Un prisonnier de droit commun envoyé dans un camp d'internement allemand est-il un déporté ? Non, selon les textes législatifs de 1948, qui excluent également les victimes du STO. Au regard de la loi française, seuls les juifs, les résistants et les " politiques " qui ont vécu la réalité concentrationnaire peuvent être désignés sous ce terme. De quoi dresser les groupes de victimes les uns contre les autres et faire de la déportation un motif de crispation mémorielle.
Comparant les politiques de déportation nazies à celles mises en ouvre par Staline, Mao ou Milosevic, les auteurs ouvrent des pistes jusqu'alors inexplorées sur les notions de crime de masse et de génocide. Autant de regards croisés qui font de cet ouvrage une mine d'informations autant qu'un modèle d'histoire comparée.
Les auteurs
Chargé de recherche au CNRS, Laurent Joly est notamment l'auteur de Vichy dans la " Solution finale " (Grasset, 2006).
Directrice de recherche au CNRS, Annette Wieviorka est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Shoah, dont Auschwitz expliqué à ma fille (Seuil, 1999).
Spécialiste de la collaboration, Tal Bruttmann a publié en 2003 La Logique des bourreaux, 1943-1944 (Hachette Littératures). -
Les enquêtes de Mirette : Vendetta à Venise
Fanny Joly, Laurent Audouin
- Sarbacane
- 1 Mai 2024
- 9791040805809
Mirette est invitée à parler de ses enquêtes devant la crème des détectives de la planète, réunis à Venise.
Jean-Pat, déprimé, visite avec elle le Palais des Doges, la Fenice, le Grand Canal... quand un gondolier dérobe la précieuse mallette de Mirette ! Aidés d'une pigeonne championne de voltige aérienne, la détectivette et son chassistant foncent. Au menu : course-poursuite en vaporetto et séquestration sur l'île de Murano ! -
Les enquêtes de Mirette : Micmac à New York
Fanny Joly, Laurent Audouin
- Sarbacane
- 1 Mai 2024
- 9791040805793
Après Paris, Londres et Barcelone, Mirette et Jean-Pat s'envolent pour New York !
Le pont de Brooklyn, les écrans géants de Times Square, Central Park, la 5e Avenue, les petits bars de Greenwich Village : Mirette et Jean-Pat découvrent émerveillés la magie de Big Apple. Et aussi la toute-puissance du roi dollar : la cousine de Mirette, qui les reçoit, est l'héritière de l'empereur américain du shampoing. Ce qui suscite bien des convoitises... À prévoir une folle enquête entre gratte-ciel et Chinatown !