Cet ouvrage est une thèse sur les notions de gouvernance et de régulation appliquées au domaine spécifique de l'Internet. L'auteur met ainsi en évidence comment nous sommes passés de la gouvernance à la régulation de l'Internet.
Le réseau Internet est présenté comme un nouveau territoire où naissent des liens juridiques spéciaux qui doivent donc faire l'objet dans un premier temps d'une gouvernance puis d'une régulation nouvelle. Ces relations ne se déroulant plus sur les territoires nationaux traditionnels, elles doivent être régies par de nouvelles normes et de nouveaux modes de production de celles-ci. Un droit nouveau défini par une gouvernance multi-parties prenantes et mondiale a ainsi vu le jour dans le domaine de l'Internet en permettant de mettre en oeuvre sa régulation. Cependant, l'auteur souligne également que ce mode de gouvernance n'est pas entièrement nouveau puisqu'il s'est appuyé sur ce qui avait déjà été fait au niveau environnemental.
Cet ouvrage revient sur les notions clés de la gouvernance et de la régulation, à travers l'illustration de celles de l'Internet. L'auteur, par la clarté de son propos et par sa réflexion à partir des fondements de l'Internet et l'apparition progressive du système normatif le régissant, rend accessible à tous un sujet pourtant technique par essence.
Le concept d'État digital est parfois évoqué aux États-Unis alors qu'il ne fait pas l'objet d'une reprise par le reste du monde, à la différence de la notion de gouvernement ouvert ou de données ouvertes. Il est pourtant, de manière presque universelle, la source implicite d'une nouvelle conception de l'action publique.
De manière empirique, un modèle d'État digital est en train de se constituer, qui s'applique de façon différenciée aux domaines d'intervention les plus caractéristiques de la réforme de l'action publique.
Les cas étudiés dans cet ouvrage portent volontairement sur des aspects très concrets de grands projets de réforme pilotés par les États : l'identité digitale, la cybersécurité, la modélisation de la décision administrative ou judiciaire, l'accompagnement programmé du changement culturel relatif aux outils, le statut de la donnée, l'évaluation des plans de réforme numérique, l'impact des algorithmes sur l'évolution des normes juridiques.