«Premier roman de moi publié, Tanguy fut-il aussi le premier que j'aie conçu comme un texte littéraire ? [...] Cette réimpression intervient peu de temps après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire les aspects cachés, ce que de nombreux lecteurs n'ont pas manqué de relever. Les deux livres se répondent en effet l'un l'autre. [...] De Tanguy à Xavier, il y a plus que l'épaisseur d'une vie, il y a toute l'amertume d'un désenchantement, qui doit moins à l'âge qu'à la progressive découverte de l'horreur. Si je gardais, à vingt ans, quelques illusions, le sexagénaire qui a écrit Rue des Archives n'en conserve, lui, plus aucune. En ce sens, la boucle est bien bouclée.L'aveu étouffé de Tanguy fait la musique désenchantée de Rue des archives. [...]De l'un à l'autre, un seul lien, la littérature. Elle constitue, on l'a compris, ma seule biographie et mon unique vérité.»Michel del Castillo.
Al-Andalus, Carmen, don Quichotte, Goya, l'Inquisition, Vélasquez, la Tauromachie, mais aussi Franco, Burgos, Almodovar, Picasso, Lorca et Unamuno : voilà quelques-unes des entrées de ce Dictionnaire amoureux, qui parle aussi bien de l'Espagne d'hier que de celle d'aujourd'hui. Ombres et lumières. Autant de prétextes qui en tableaux flamboyants permettent de faire retentir le chant profond de l'Espagne, de suivre le fil qui du plus lointain passé court jusqu'à nos jours. Il fallait toute la culture, la sensibilité et la distance d'un grand romancier pour brosser cette fresque emportée d'un pays qui aura produit l'une des plus hautes civilisations de l'Europe.
Qui était Francisco Franco Bahamonde, dernier survivant parmi les grands dictateurs du xxe siècle, né en 1892 et mort en 1975 ? " Un militaire chimiquement pur ", répondait un prêtre qui le connaissait depuis l'enfance. À l'âge des radars et des fusées, des missiles atomiques et des bombes à laser, pouvons-nous comprendre un militaire du temps de la baïonnette ? Michel del Castillo s'y est essayé, commentant les grandes étapes de la vie de Franco : enfance, études, guerre coloniale au Maroc, direction de l'académie de Saragosse... Il évoque la guerre à travers différents thèmes - soulèvement des gauches, mort de la République, la Phalange, l'Église, la répression -, mais aussi le décollage économique, l'instauration de la monarchie avec Juan Carlos et l'épilogue interminable de la mort du Caudillo... Le Temps de Franco ne se contente pas d'analyser, non sans ironie, le mythe de Franco : il nous raconte un demi-siècle de l'histoire d'Espagne.
Enfant du peuple né dans un petit village d'Aragon devenu peintre officiel du roi d'Espagne... Francisco Goya, de ses origines modestes à sa consécration, semble avoir vécu de multiples existences. Dans cette biographie minutieusement documentée, Michel del Castillo brosse le portrait d'un artiste complexe, à la fois audacieux et tourmenté, assoiffé de gloire mais à jamais fidèle à ses racines.
«Depuis des années, j'enterrais ma mère. J'imaginais chaque détail de son agonie. Je tentais d'apprivoiser sa mort comme, dans mon enfance, j'apprivoisais son personnage.En tuant Candida, c'est ma honte que j'aurais voulu supprimer. Non pas la honte de : la honte tout court. J'ai toujours eu la honte comme d'autres ont la gale.Quand la mort a frappé, j'ai aussitôt ressenti cette démangeaison. Rien pourtant ne s'est passé de la manière dont je l'avais prévu.Je m'étais longtemps raconté des histoires pour échapper à la nôtre. Naturellement, la vérité du récit a fini par me rattraper.En me rendant rue des Archives, je savais ce qui m'attendait. Une dernière fois, j'ai convoqué les témoins, interrogé les fantômes, suivi les pistes les plus improbables pour constater que l'énigme subsistait. Entière.Je n'ai pas cédé, en rédigeant ces pages, à un sentiment d'urgence, j'ai seulement désiré mettre un point final au texte qui, depuis ma naissance, s'écrit en moi.»Michel del Castillo.
«Je ne rédige pas un essai, ni un ouvrage de critique. J'écris de coeur, dans une intimité trouble qui fut la nôtre, depuis le jour de notre rencontre. C'est à toi que je m'adresse, Fédor. Que pourrais-je donc t'apprendre sur toi-même ? Ceci, peut-être, qu'un écrivain ne s'appartient pas : tu vis mêlé à mon sang, tes questions sont inscrites dans mes neurones. Tu n'as jamais été un modèle au sens où un artisan dérive de ses maîtres ; tu es mieux que cela : tu es un souffle que j'aspire. Je n'aime pas tous tes livres, je ne suis pas un dévot. Tu demeures cependant étroitement lié à ma vie, si bien qu'à l'instant d'écrire, je dois chaque fois me situer par rapport à toi, établir la bonne distance. Je suis, Fédor, l'une de tes créatures. J'ai commencé par être un de ces enfants stupéfaits qui hantent tes livres. Je t'ai rencontré vers treize-quatorze ans, à Barcelone, mais je t'ai reconnu au premier regard parce que je vivais en toi depuis ma naissance. Ton nom, Fédia, est imprimé sur la page de garde de Tanguy, mon premier roman. Qui mieux que toi pourrait me comprendre ?» Michel del Castillo.
Colette incarnait et incarne toujours une certaine France : la célébration de la nature et la passion du théâtre, la règle et l'ordre de la province, la frivolité et le désordre de la vie parisienne. Peu d'auteurs auront travaillé avec autant de persévérance à l'élaboration de leur mythe. Durant toute sa vie, Colette n'aura cessé d'entretenir une véritable vocation au bonheur.En reprenant le cours de la vie et de l'oeuvre de Colette, et en rétablissant au passage certaines vérités, égratignant donc la fameuse légende, Michel del Castillo confirme qu'entre les faits et les sentiments il y a toujours l'écart de la littérature.Après une oeuvre abondante qu'il qualifie lui-même de sombre, il nous offre un livre lumineux et solaire, comme s'il avait voulu écrire pour la première fois l'amour de son pays d'adoption.
«Avant de savoir parler, avant de me sentir capable de lier entre elles les sensations qui m'écorchaient, je suçais le poison de l'Espagne. La langue qui m'avait engendré cachait le maléfice des hérétiques pourchassés, des poètes assassinés.Plus que Tanguy, mémoire de fiction, Le sortilège espagnol, parce qu'il élabore et comprime les souvenirs, renferme non pas ma vérité, mais la lente conquête d'une authenticité littéraire. Il montre le passage d'une existence invivable à une langue habitable. C'est un livre de transition, qui traverse toute ma vie.Ce texte trahit l'Espagne par le détachement français, mais c'est pour mieux réintroduire la passion espagnole. Il marche de biais, en crabe, et il finit par tourner en rond, dessinant ce cercle au centre duquel les gitans situent leurs sortilèges.»Michel del Castillo.
Dans certains villages de catalogne, le nom du commissaire avelino pared éveille encore une terreur sourde.
Responsable de la répression à l'époque de la guerre civile, ce fonctionnaire secret officie maintenant dans une petite ville du nord de l'espagne : huesca, oú l'inspecteur laredo, nouvellement nommé, entrera bientôt en fonction. pour préparer leur rencontre, le jeune policier mène l'enquête, interroge d'anciens témoins, et pénètre peu à peu dans le silence glacé de l'époque franquiste. le voyage serait sans danger si l'histoire d'avelino pared, avec ses craquelures infimes, ses places sombres et enneigées, son enfance perdue, ne renfermait une énigme.
«J'ai rendez-vous avec mon assassin. C'est mon père et il s'appelle Michel. J'aurai mis près de quarante ans à le retrouver. Une fois encore, je reprends la route. Je ne vais pas bien loin, de Chevaleret à Étoile. Une vingtaine de stations. Je connais la partition : la mort du père, une figure de rhétorique, avec ses morceaux d'émotion rude. Mais quelle mort du père entonner, quand le père n'a jamais existé ? Le plus simple serait de m'en tenir à la règle d'or de l'écriture : la sincérité. La difficulté provient du fait que la sincérité ne se situe nulle part. Des sentiments contradictoires m'agitent : la colère, la rage, la honte, le mépris. Un sentiment plus trouble également : la pitié. Toute ma vie, j'ai traîné l'illusion que les hommes ne peuvent pas être si bas, qu'ils finiront par ôter leur masque et découvrir leur véritable figure. L'ennui est qu'ils ne tombent pas le masque et qu'ils savent parfaitement ce qu'ils font.» Michel del Castillo.
Carlos Sanchez, un jeune étudiant atteint de folie mystique, devient l'enjeu, l'appât et la victime de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir politique et religieux et de leurs intrigues...
Une allègre fureur anime de bout en bout l'étonnante et cruelle mascarade à laquelle nous fait assister Michel del Castillo. Le Manège espagnol s'affirme comme une satire de la bourgeoisie issue de la guerre civile mais aussi, grâce au personnage de Carlos Sanchez, comme une méditation douloureuse sur l'Espagne éternelle.
Dans l'Espagne du Siècle d'or, l'avenir d'Ana de Jésus s'annonce doux et radieux. Héritière légitime de la couronne d'Espagne, elle menace le trône de Philippe II, qui lui intime d'entrer dans les ordres. Au couvent de Madrigal, elle brave l'autorité de l'Église pour rencontrer Gabriel, le roi disparu du Portugal dont elle s'éprend éperdument...
«Je me demandais pourquoi l'inquisiteur Manrique m'obsédait à ce point. Je tentais d'éclaircir nos rapports, cherchais à me rappeler à quel moment il était entré dans ma vie. J'avais la sensation qu'il vivait en moi depuis l'enfance et, que de roman en récit, sa silhouette traversait tous mes livres.L'aurais-je poursuivi à l'autre bout de l'Europe s'il n'était qu'un caractère singulier ?Je devinais son histoire que je ne connaîtrais toutefois qu'après l'avoir écrite. Je ne savais de lui que des bribes : son enfance à Soria, ses études, son amour - un amour unique et vertigineux -, sa chute à Grenade.À quoi rime, me disais-je, de passer tant d'années en compagnie d'un inquisiteur disparu depuis plus de trois siècles ? Je devais pressentir que cet ennemi des Juifs finirait par me livrer son secret et le secret de sa honte. N'ai-je pas révélé les miens ? Ne m'a-t-il pas choisi pour ça ?»Michel del Castillo.
" j'ai toujours écrit pour éviter de vivre.
J'ai toujours fui mon angoisse dans les livres, lesquels contiennent ma vie la plus profonde. aujourd'hui je n'écris pas une biographie, je ne rassemble pas des souvenirs. s'agit-il d'un roman ? d'une enquête ?
Je tente plus simplement de reconstituer un récit qui se déroule à mon insu. ma démarche relève autant de l'imagination que du témoignage. j'ignore même ce que je cherche. je suis et poursuis les mots et, si je m'écarte de la partition, la musique sonne faux.
Ainsi ai-je accepté de retourner en espagne, à huesca oú j'ai vécu à la fin de mon adolescence une histoire tissée d'énigmes et jamais achevée.
J'aurais dû me méfier, pressentir que j'allais régler un dernier compte, mon propre compte évidemment. ".
«Entre deux sommeils, dans la pâleur de l'aube, Clara entendait le bruit de la clé dans la serrure, les pas dans le couloir, la porte de la chambre ; elle apercevait une nuque, des épaules, un dos d'homme, et ce creux des reins qui la bouleversait ; elle respirait une odeur de sueur et une autre odeur, plus violente. Ce qu'elle aimait par-dessus tout dans cette attente indécise et langoureuse, c'était l'indétermination. Auquel des deux frères ce dos à peine entrevu appartenait-il ?»Michel del Castillo dresse le portrait de trois femmes, de trois générations différentes. Un trio dominé par la surprenante Clara del Monte, dont on n'élucidera jamais les crimes.
1609-1610 : Philippe III d'Espagne et le duc de Lerma décident d'expulser les morisques de la Péninsule ibérique. Ces cinq cent mille hommes et femmes, nés en Andalousie, sont les descendants des populations musulmanes converties au christianisme plus d'un siècle auparavant, et, pour la plupart, travaillent sur les terres des Grands d'Espagne comme cultivateurs, jardiniers, artisans. Embarqués de force dans des navires loués aux Vénitiens, aux Génois et aux Français, les morisques sont envoyés malgré eux en Afrique du Nord, soupçonnés d'apostasie et de trahison. Cette trame historique est la toile de fond du nouveau roman de Michel del Castillo, où se côtoient les figures emblématiques de cet épisode tragique de l'histoire d'Espagne : celles du roi et de son favori, des représentants de l'armée, des Grands, de l'Eglise, mais aussi celles, plus juvéniles et plus humbles, de leurs victimes ou de leurs ennemis.
Michel del Castillo livre un roman troublant dont les racines plongent dans cette Espagne qui lui est si chère et nous rappelle un épisode oublié qui fait écho à la sourde angoisse planant aujourd'hui sur l'Europe.
E comme Escurial.
S comme Suárez.
P comme Picasso.
A comme Almodóvar.
G comme Goya.
N comme Navarre.
E comme Escurial.
L'Espagne, entre ombres et lumières, présentée sous ses mille et une facettes par l'un de ses amoureux transis. Le pays d'hier et celui d'aujourd'hui, autant de tableaux flamboyants qui permettent de faire retentir le chant profond de Carmen et de ressentir le panache de don Quichotte.
Déplacements entre le Vermont, New York et le studio de Boston, il rencontre Sarah Lowsky, riche, juive et pro-palestinienne, et Tim, jeune preneur de son et fervent admirateur. Chacun le renvoie à son douloureux passé : Marc, son compagnon mort du sida ; Mamita, sa mère dénaturée, son enfance ravagée.
Par cercles concentriques de plus en plus étroits, il s'enfonce jusqu'au trou noir de la mémoire - le désamour et la trahison de son énigmatique Mamita. Mamita est un roman douloureux, mélancolique et pourtant lumineux. Celui d'un écrivain en harmonie. Tous les livres de Michel del Castillo sont la sonate de sa vie. Louons cet interprète hors pair car sa sensibilité est déchirante.
De sa naissance en 1746, en Aragon, jusqu'à sa mort en 1828, à Bordeaux, ce livre raconte les quatre-vingt-deux années de la vie d'un des plus grands peintres de notre temps.
Faisant dès l'enfance connaissance avec Zapater qui deviendra son ami de coeur, Goya fait le voyage à Madrid espérant remporter un des concours. Il échoue deux fois, mais, habile stratège, va s'incruster dans la famille de son maître, un certain Bayeu, se fiançant avec sa soeur. Il part alors pour Rome, fait mousser son « succès » à l'Académie de Parme et présente sa candidature pour peindre l'un des choeurs de la basilique du Pilar. Sa carrière débute avec cette fresque.
Une seconde période s'ouvre par son mariage et se poursuit à la Chartreuse de l'Aula Dei, puis dans d'autres églises aragonaises qu'il décore ; mais Bayeu l'appelle définitivement à Madrid qui devient sa seconde patrie. Il peint une trentaine de tableaux pour la Fabrique des Tapisseries. C'est le début de sa troisième carrière. Approchant de la quarantaine il réalise des chefs-d'oeuvre : L'Aveugle à la guitare ou La Vue de Madrid. Traversant une période de dépression, le peintre part rejoindre Don Luis, frère du roi. Cette fois, c'est, pour Goya, la révélation.
Commence la quatrième période de sa vie : il révèle son génie du portrait. Mais, foudroyé par une attaque qui le laisse sourd et diminué, il passe des mois au lit en proie à des visions sataniques. Vient la dernière période, celle de sa liberté intérieure, avec la publication des Caprices. Nommé peintre de la chambre du roi, cet homme malade va connaître son triomphe.
Cette biographie, doublée d'un essai littéraire, est aussi une véritable plongée dans l'Espagne du XVIIIe siècle. Michel del Castillo y fait revivre Goya dans son intimité d'artiste et cette Espagne qui coule dans ses veines.
Sandro a des origines siciliennes.
Il se connaît un demi-frère, mais bien des mystères planent sur la vie de sa mère, et c'est par hasard, après la lecture d'un auteur publié chez le même éditeur que lui, que sandro apprend qu'il a un frère: aldo. de correspondances en coïncidences, sandro va bientôt découvrir un second frère, brunetto, et bien d'autres secrets qu'il lui reste à percer. il lui faudra remonter le temps de son enfance sicilienne, redessiner inlassablement la figure d'une mère qu'aucun superlatif ne réussirait à définir vraiment.
Car comment expliquer dina et la comprendre ? sa beauté, ses amours, ses vies multipliées, toujours recommencées, ses engagements politiques, et puis, bien sûr, ses fils perdus.