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Sciences humaines & sociales
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Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIX? siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au coeur des villes. Elles figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale. Ceux qui volent, on les emprisonne; ceux qui violent, on les emprisonne; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge? Plutôt une technologie nouvelle:la mise au point, du XVI? au XIX? siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois «dociles et utiles». Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers:la discipline. Penser les relations de pouvoir aujourd'hui ne peut se faire sans prendre en compte l'ouvrage de Michel Foucault (1926-1984), devenu aussi indispensable à notre époque que le Léviathan de Hobbes le fut à l'époque moderne.
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Les sciences humaines d'aujourd'hui sont plus que du domaine du savoir : déjà des pratiques, déjà des institutions. Michel Foucault analyse leur apparition, leurs liens réciproques et la philosophie qui les supporte. C'est tout récemment que l'«homme» a fait son apparition dans notre savoir. Erreur de croire qu'il était objet de curiosité depuis des millénaires : il est né d'une mutation de notre culture. Cette mutation, Michel Foucault l'étudie, à partir du XVII? siècle, dans les trois domaines où le langage classique - qui s'identifiait au Discours - avait le privilège de pouvoir représenter l'ordre des choses : grammaire générale, analyse des richesses, histoire naturelle. Au début du XIX? siècle, une philologie se constitue, une biologie également, une économie politique. Les choses y obéissent aux lois de leur propre devenir et non plus à celles de la représentation. Le règne du Discours s'achève et, à la place qu'il laisse vide, l'«homme» apparaît - un homme qui parle, vit, travaille, et devient ainsi objet d'un savoir possible.Il ne s'agit pas là d'une «histoire» des sciences humaines, mais d'une archéologie de ce qui nous est contemporain. Et d'une conscience critique : car le jour, prochain peut-être, où ces conditions changeront derechef, l'«homme» disparaîtra, libérant la possibilité d'une pensée nouvelle.
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« C'est, en principe, une histoire de la folie qu'on enferme, du Moyen Âge au XIXe siècle ; c'est, plus profondément, à travers l'étude de cette structure qu'est l'internement, une tentative pour établir un dialogue entre folie et déraison ; c'est enfin une esquisse de ce que pourrait être "une histoire des limites - de ces gestes obscurs, nécessairement oubliés dès qu'accomplis, par lesquels une culture rejette quelque chose qui sera pour elle l'Extérieur. » Maurice Blanchot.
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Histoire de la sexualité Tome 1 ; la volonté de savoir
Michel Foucault
- Gallimard
- Tel
- 3 Novembre 1994
- 9782070740703
Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l'Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L'usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L'archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le «sexe» et la sexualité. L'axe de cette entreprise n'est pas de s'ériger contre une «répression» de la sexualité afin de la «libérer», mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s'est systématisée en une «science de la sexualité», laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l'archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de «libération sexuelle», l'attitude de censure et celle d'affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l'ensemble de l'existence sociale.
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Nietzsche : Cours, conférences et travaux
Michel Foucault
- Seuil
- Hautes Etudes
- 31 Mai 2024
- 9782021452853
« Nietzsche et Heidegger, ça a été le choc philosophique ! Mais je n'ai jamais rien écrit sur Heidegger et je n'ai écrit sur Nietzsche qu'un tout petit article ; ce sont pourtant les deux auteurs que j'ai le plus lus », dira Michel Foucault à la fin de sa vie. Puis, il précise : « Je crois que c'est important d'avoir un petit nombre d'auteurs avec lesquels on pense, avec lesquels on travaille, mais sur lesquels on n'écrit pas. »
Les Cours, conférences et travaux sont des témoignages inédits du « travail » de Foucault avec Nietzsche. Ces textes datent des deux grandes périodes de sa vie intellectuelle : d'abord le début des années 1950, quand il s'intéresse à Hegel et à la phénoménologie, ainsi qu'au marxisme. Le jeune Foucault expérimente alors de nouvelles approches pour développer une philosophie fondée sur l'expérience et l'analyse du discours. Ensuite, après la publication des Mots et les Choses en 1966, lorsque Foucault revient avec élan à Nietzsche pour élaborer sa propre méthode généalogique, relançant ainsi son projet d'une histoire de la vérité et du dire vrai.
C'est à travers la confrontation avec Nietzsche que Foucault aura construit sa propre manière de philosopher. Ces Cours, conférences et travaux sont indispensables pour comprendre comment Foucault a lu Nietzsche, en particulier au moment décisif où il le découvre. Ils sont essentiels pour saisir le Nietzsche de Foucault. -
Histoire de la sexualité Tome 2 ; l'usage des plaisirs
Michel Foucault
- Gallimard
- Tel
- 23 Janvier 1997
- 9782070746736
Dans ce deuxième volume, Foucault poursuit son enquête historique sur les sources de notre sexualité occidentale. Il a dû infléchir son projet initial pour s'intéresser aux sources antiques, grecques et surtout romaines.La recherche se développe selon tous les aspects concernés par la sexualité et prend ainsi les dimensions d'une anthropologie générale du plaisir. Foucault ne néglige pas non plus l'économie de la sexualité et son inscription dans un cadre social et juridique, et il étudie le statut du mariage, ainsi que l'organisation des foyers. Enfin, l'ouvrage se conclut sur un traité d'érotique et une réflexion sur ce que serait l'amour véritable.
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Histoire de la sexualité Tome 3 ; le souci de soi
Michel Foucault
- Gallimard
- Tel
- 23 Janvier 1997
- 9782070746743
Le troisième et dernier volume de l'histoire de la sexualité est consacré à la formation de l'individu telle qu'elle a été développée à travers des textes souvent peu analysés - Artémidore, Galien, le Pseudo-Lucien -, mais déterminants dans la mise en place d'une finalité générale de la culture qui culmine dans l'émergence d'une personnalité singulière, capable de faire le meilleur usage de son corps et de son esprit harmonieusement éduqué pour le rendre à même d'assumer les fonctions politiques auxquelles il est d'emblée destiné. La formation du corps, la perspective du mariage, les relations avec la femme comme celles avec les autres garçons, les représentations du plaisir s'inscrivent toutes à l'horizon politique et culturel de la Cité, et toutes se confrontent à l'idéal de la vie bonne.
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La société punitive ; cours au collège de France 1972-1973
Michel Foucault
- Points
- Points Essais
- 20 Janvier 2023
- 9782757888179
Prononcées en 1973, ces leçons sur la « société punitive » examinent la façon dont se sont forgés les rapports de la justice et de la vérité qui président au droit pénal moderne, et questionnent ce qui les lie à l'émergence d'un nouveau régime punitif qui domine encore la société contemporaine.
Ce cours, supposé être préparatoire à Surveiller et Punir (1975), se déploie au-delà du système carcéral, englobant l'ensemble de la société à économie capitaliste, au sein de laquelle s'innove une gestion particulière de la multiplicité des illégalismes et de leur imbrication.
Cet essai brasse un matériel historique jusque-là inédit, concernant l'économie politique classique, les Quakers et « Dissenters » anglais, leur philanthropie - eux dont le discours introduit le pénitentiaire dans le pénal -, puis la moralisation du temps ouvrier. Michel Foucault livre par sa critique de Hobbes une analyse de la guerre civile, qui n'est pas la guerre de tous contre tous mais une « matrice générale » permettant de comprendre le fonctionnement de la stratégie pénale dont la cible est moins le criminel que l'ennemi intérieur.
Édition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, par Bernard E. Harcourt, revue par Arianna Sforzini pour la présente édition. -
Qu'est-ce que la philosophie et quel est son rôle aujourd'hui ? Entre juillet et octobre 1966, quelques mois après la parution des Mots et les Choses, Michel Foucault, dans un manuscrit très soigneusement rédigé mais qu'il ne publiera pas, apporte sa réponse à cette question tant débattue.
À la différence de ceux qui, à l'époque, s'attachent à dévoiler l'essence de la philosophie ou à en prononcer la mort, Foucault l'appréhende, dans sa matérialité, comme un discours dont il convient de dégager l'économie eu égard aux autres discours (scientifique, fictif, ordinaire, religieux) qui circulent dans un contexte donné.
Le Discours philosophique propose ainsi une nouvelle manière de faire l'histoire de la philosophie, qui la décentre du commentaire des grands philosophes. Nietzsche y occupe toutefois une place particulière car il inaugure une conjoncture où la philosophie devient une entreprise de diagnostic du présent. Il revient en effet désormais à la philosophie de dire, à partir de l'« archive intégrale » d'une culture, ce qui en fait l'actualité.
Si L'Archéologie du savoir, consacré aux enjeux méthodologiques d'un tel projet, s'y annonce, nulle part autant que dans Le Discours philosophique Michel Foucault n'aura explicité les ambitions de son programme intellectuel. -
Le pouvoir psychiatrique : cours au collège de France (1973-1974)
Michel Foucault
- Points
- Points Essais
- 17 Mars 2023
- 9782757888186
L'Histoire de la folie à l'âge classique (1972) faisait l'archéologie du partage par lequel, dans nos sociétés, s'opère la séparation du fou et du non-fou. Le récit s'achève sur la médicalisation de la folie au XIXe siècle.
Le cours que Michel Foucault consacre en 1973-1974 au « pouvoir psychiatrique » poursuit cette histoire en dressant la généalogie de la psychiatrie. Il montre qu'on ne peut rendre compte du discours psychiatrique sur la folie qu'à partir des techniques de pouvoir qui organisent le traitement des fous dans la période qui va de Pinel à Charcot. La psychiatrie ne naît pas comme conséquence d'un progrès de la connaissance sur la folie, mais des dispositifs disciplinaires selon lesquels s'organise le régime imposé à la folie.
Le « pouvoir psychiatrique » s'inscrit ainsi dans le cadre de l'émergence du pouvoir disciplinaire. -
Archéologie : mot dangereux puisqu'il semble évoquer des traces tombées hors du temps et figées maintenant dans leur mutisme. En fait, il s'agit pour Michel Foucault de décrire des discours. Non point des livres (dans leur rapport à leur auteur), non point des théories (avec leurs structures et leur cohérence), mais ces ensembles à la fois familiers et énigmatiques qui, à travers le temps, se donnent comme la médecine, ou l'économie politique, ou la biologie. Ces unités forment autant de domaines autonomes, bien qu'ils ne soient pas indépendants, réglés, bien qu'ils soient en perpétuelle transformation, anonymes et sans sujet, bien qu'ils traversent tant d'oeuvres individuelles.
Et là où l'histoire des idées cherchait à déceler, en déchiffrant les textes, les mouvements secrets de la pensée, apparaît alors, dans sa spécificité, le niveau des «choses dites» : leur condition d'apparition, les formes de leur cumul et de leur enchaînement, les règles de leur transformation, les discontinuités qui les scandent. Le domaine des choses dites, c'est ce qu'on appelle l'archive ; l'archéologie est destinée à en faire l'analyse.
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«Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire, je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant.» Michel Foucault, 1978. Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres, la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984), constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XX? siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements de sa pensée, son perpétuel renouvellement.
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«Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire, je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant.» Michel Foucault, 1978. Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres, la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984), constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XX? siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements de sa pensée, son perpétuel renouvellement.
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Leçons sur la volonté de savoir ; cours au Collège de France, 1970-1971 ; le savoir d'OEdipe
Michel Foucault
- Points
- Points Essais
- 8 Avril 2021
- 9782757873106
Dans le premier cours qu'il a professé au Collège de France, en 1970-1971, Michel Foucault inaugure le projet d'une histoire de la vérité qu'il déploiera treize années durant. Il commence ici avec la Grèce ancienne, articulant figures de la vérité et institutions qui les autorisent, depuis l'invention de la monnaie jusqu'à la naissance des pratiques judiciaires de l'enquête. Convoquant les figures de Solon, oedipe, Aristote, il construit une véritable généalogie du discours philosophique et de la figure du sage, qui ne peuvent prétendre à la contemplation du vrai objective, universelle, éternelle qu'en occultant les luttes politiques et les partages économiques qui ont permis leur émergence. Au-delà de l'irénisme d'Aristote qui enracinait la volonté de vérité dans un pur désir de connaissance, Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, dans un dialogue souterrain avec des sources plus contemporaines : Gilles Deleuze, Martin Heidegger, Marcel Detienne.
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Peu après la publication de Surveiller et punir, Michel Foucault est amené à répondre à la question suivante : « Y a-t-il des "alternatives" à la prison ? » Foucault doute que l'imposition croissante de conditions restrictives en dehors de l'enceinte de la prison témoigne d'une rupture avec l'emprisonnement ; le progressisme pénal et le développement de techniques de surveillance sembleraient aller de pair.
Ainsi ne s'agit-il pas tellement d'inventer des « alternatives », mais plutôt de savoir si l'on souhaite diffuser ou faire décroître le contrôle social. La lecture rétrospective d'« Alternatives » à la prison, loin de tarir les questionnements sur l'actualité criminologique, suscite de nombreuses interrogations quant à l'extension d'une société policée. Des textes de Sylvain Lafleur, Toni Ferri et Anthony Amicelle viennent actualiser cette analyse.
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Théories et institutions pénales ; cours au Collège de France, 1971-1972
Michel Foucault
- Points
- Points Essais
- 8 Avril 2021
- 9782757874714
À travers la relation minutieuse de la répression par Richelieu de la révolte des Nu-pieds (1639-1640), Foucault montre comment le dispositif de pouvoir élaboré à cette occasion par la monarchie rompt avec l'économie des institutions juridiques et judiciaires du Moyen Âge et ouvre sur un « appareil judiciaire d'État », un « système répressif » dont la fonction va se centrer sur l'enfermement de ceux qui défient son ordre.
Foucault étend ensuite son analyse à l'économie des institutions juridiques et judiciaires depuis le droit germanique jusqu'au seuil de la modernité. Ce cours développe sa théorie de la justice et du droit pénal.
Édition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, par Bernard E. Harcourt, Elisabetta Basso et Claude-Olivier Doron, et revue par Elisabetta Basso pour la présente édition.
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« La recherche ici entreprise implique donc le projet délibéré d'être à la fois historique et critique, dans la mesure où il s'agit, hors de toute intention prescriptive, de déterminer les conditions de possibilité de l'expérience médicale telle que l'époque moderne l'a connue. Une fois pour toutes, ce livre n'est pas écrit pour une médecine contre une autre, ou contre la médecine pour une absence de médecine. Ici comme ailleurs, il s'agit d'une étude qui essaie de dégager dans l'épaisseur du discours les conditions de son histoire. » (Michel Foucault) Naissance de la clinique constitue aussi, à travers une analyse historique et critique de la constitution du sujet, le malade, tel qu'il peut devenir objet de connaissance, la naissance d'une oeuvre philosophique qui va marquer durablement la pensée contemporaine internationale.
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Histoire de la sexualité Tome 4 ; les aveux de la chair
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliotheque Des Histoires
- 8 Février 2018
- 9782072700347
Les aveux de la chair, qui paraît aujourd'hui comme le quatrième et dernier volume de L'histoire de la sexualité, est en réalité le premier auquel Michel Foucault s'était consacré après La volonté de savoir (1976) qui constituait l'introduction générale de l'entreprise. Il s'attachait aux règles et doctrines du christianisme élaborées du Ile au IVe siècles par les Pères de l'Église.
Au cours de son travail, Michel Foucault s'était persuadé que l'essentiel de ces règles et doctrines était un héritage remanié des disciplines de soi élaborées par les philosophes grecs et latins de l'Antiquité classique et tardive. Cest à leur analyse qu'il s'est courageusement appliqué, pour aboutir en 1984 à la publication simultanée de L'usage des plaisirs et du Souci de soi.
L'ouvrage est donc un premier jet auquel Foucault comptait se remettre au moment de sa mort. La réunion des quatre volumes de Dits et Écrits (1954-1988) publiés en 1994, puis celle des treize volumes des Cours au Collège de France en ont retardé l'édition et la mise au point dont s'est chargé Frédéric Gros, l'éditeur des oeuvres de Michel Foucault dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Tel quel, cet ouvrage constitue un état très élaboré de la pensée de l'auteur et peut-être le coeur même de l'entreprise, la partie à laquelle il attachait assez d'importance pour se lancer dans l'aventure.
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Le corps utopique, les hétérotopies
Michel Foucault
- Nouvelles Lignes
- 20 Septembre 2019
- 9782355261954
Réédition du volume épuisé paru en 2009. Un autre ton de Foucault.
Un autre Foucault. Plus près de l'aveu de soi. Plus près de la littérature.
Deux conférences de 1966 : totalement inédite pour l'une (Le Corps Utopique) ; inédite sous cette forme pour l'autre (Les Hétérotopies).
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Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère... un cas de parricide au XIX siècle
Michel Foucault
- Folio
- Folio Histoire
- 25 Janvier 1994
- 9782070328284
Michel Foucault voulait avec son séminaire du Collège de France étudier les rapports entre psychiatrie et justice pénale au XIX? siècle. Chemin faisant, il a rencontré l'affaire Rivière : dans un village de Normandie, en 1835, un adolescent massacre froidement sa mère enceinte, son frère et sa soeur. De quoi s'agit-il ? Aux rapports des psychiatres, à toutes les pièces judiciaires, s'ajoute ici un stupéfiant et admirable Mémoire rédigé par le jeune accusé qui prétendait savoir à peine lire et écrire. Parricide apparemment banal, mais ensemble unique de textes qui, à eux tous, «forment une lutte singulière, un affrontement, un rapport de pouvoir, une bataille de discours» dont déchiffre ici la signification, pour nous, l'auteur de l'Histoire de la folie.
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La question anthropologique : cours, 1954-1955
Michel Foucault
- Seuil
- Hautes Etudes
- 10 Juin 2022
- 9782021452730
Qu'est-ce que l'homme ? Michel Foucault, au mitan des années 1950, consacre une partie de son enseignement, dispensé à l'université de Lille et à l'École normale supérieure, à comprendre comment cette interrogation a traversé et transformé la philosophie. Ces leçons sont rassemblées dans un manuscrit, dont nous proposons ici l'édition complète.
Foucault déroule son parcours en une dramaturgie impeccable. Premier acte : montrer pourquoi la philosophie classique (Descartes, Malebranche, Leibniz) demeurait sourde à cette question. Son idée infinie de « nature » empêchait que l'homme puisse nouer un rapport immédiat à sa propre vérité. Deuxième acte : exposer comment, après le renversement kantien, le point de gravitation de la philosophie moderne, de Feuerbach à Dilthey en passant par Hegel et Marx, devient cet homme vrai qui déploie un monde de significations et de pratiques révélant son essence. Troisième acte : décrire l'éclatement du dispositif anthropologique chez Nietzsche - à travers cette pensée dionysiaque qui, avec la mort de Dieu, proclame l'effacement de l'homme et promet des expériences tragiques de vérité. Pour la première et dernière fois, on trouve sous la plume foucaldienne une présentation longue, précise et percutante de la philosophie de Nietzsche.
Dans ce cours, Foucault lance en même temps des flèches vers son oeuvre à venir. On y discerne déjà l'entreprise critique qui s'épanouit en 1966 dans Les Mots et les Choses : thèse d'une configuration anthropologique de la modernité, annonce d'une mort de l'homme après son invention toute récente, programme d'une archéologie des sciences humaines. Juste avant son départ pour la Suède, Foucault surgit à la verticale de son propre destin philosophique. -
Il est aujourd'hui deux manières de mesurer l'oeuvre de Michel Foucault : soit cerner par des colloques l'actualité de la pensée de Foucault ; soit en souligner l'inactualité. C'est-à-dire son appartenance désormais à la grande tradition philosophique occidentale.L'ambition de ce volume est à la fois simple et immense : inscrire l'oeuvre de Michel Foucault dans le corpus philosophique au même titre et sur un pied d'égale importance que ses voisins de catalogue - Rousseau ou Platon, Montesquieu ou Hobbes, Aristote ou Kierkegaard, Marx ou Nietzsche, Leibniz ou Kant.Trois grandes parties organisent cette anthologie : anthropologie et langage, régimes de pouvoir er régimes de vérité ; gouvernement de soi et des autres. Restituant, par la problématique philosophique, les étapes d'un parcours singulier, elles en soulignent l'originalité foncière à partir de l'écart qu'il creuse d'avec la tradition.
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Généalogies de la sexualité
Michel Foucault
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 27 Septembre 2024
- 9782711631926
La sexualité, est-elle réprimée? Devrions-nous par conséquent nous efforcer de la libérer? Et si elle l'est, pourquoi sommes-nous sans cesse appelés à en parler - à dire vrai à propos de nos désirs sexuels et à reconnaître dans notre sexualité la clé de notre identité?
Ces questions sont au coeur du projet foucaldien d'une histoire de la sexualité. Ce volume réunit une série de textes inédits qui relèvent de deux moments fondamentaux dans l'élaboration d'un tel projet. D'une part, le moment 1975-1976 : les conférences prononcées aux États-Unis sur la notion de répression, le cours à l'Université de São Paulo sur la généalogie du savoir moderne sur la sexualité, ainsi que la première version du début de La volonté de savoir sont tous centrés sur l'époque moderne et nous offrent une perspective précieuse sur la façon dont Foucault conçoit initialement son Histoire de la sexualité. D'autre part, le séminaire que Foucault anime, en 1980, au New York Institute for the Humanities sur le thème « Sexualité et solitude » témoigne du recentrement de l'étude du dispositif de sexualité en direction de l'analyse de l'émergence historique de la chair chrétienne dans le christianisme primitif.
Les textes ici recueillis permettent ainsi de suivre l'évolution complexe du projet foucaldien d'une histoire de la sexualité et de prendre la mesure de son ambition, de sa richesse et de son actualité. -
La naissance de la biopolitique. cours au college de france (1978-1979)
Michel Foucault
- Seuil
- 1 Octobre 2004
- 9782020324014
Les deux cours de Michel Foucault, que nous publions simultanément, Sécurité, territoire, population (1978) et Naissance de la biopolitique (1979), forment un diptyque dont l'unité réside dans la problématique du biopouvoir, introduite pour la première fois en 1976. C'est par le rappel de ce concept que s'ouvre le premier cours ; c'est lui également qui signale, dès le titre, le programme du second. En ce sens, les deux cours retracent la genèse de ce « pouvoir sur la vie » dans l'émergence duquel, au XVIIIe siècle, Foucault voyait une « mutation capitale, l'une des plus importantes sans doute, dans l'histoire des sociétés humaines ».
La mise en oeuvre de ce projet conduit toutefois à des détours : l'étude annoncée des mécanismes par lesquels l'espèce humaine est rentrée, au XVIIIe siècle, dans une stratégie générale de pouvoir présentée comme l'esquisse d'une « histoire des technologies de sécurité » cède la place dans le premier cours au projet d'une histoire de la « gouvernementalité » depuis les premiers siècles de l'ère chrétienne. De même, l'analyse des conditions de formation de la biopolitique, dans le second cours, s'efface-t-elle au profit de celle de la gouvernementalité libérale. Ainsi le centre de gravité des cours se déplace-t-il de la question du biopouvoir vers celle du gouvernement, annonçant un tournant qui mènera Foucault, quelques années plus tard à la
problématique du « gouvernement de soi et des autres ».