Dans son dernier manifeste, Michelangelo Pistoletto expose une philosophie artistique et spirituelle qui subdivise le concept de Dieu en l'unicité de chaque personne : l'hominithéisme. Il plonge ainsi dans l'exploration d'une démocratie du partage et de l'action, forgeant ainsi la notion de démopraxie : une démocratie non plus fondée sur le pouvoir mais sur la pratique, le "faire ensemble". Le troisième paradis est conçu comme un manuel pour une transformation responsable de la société. Un guide visant à l'équilibre de la coexistence civile. Par son exercice, chacun pourra ainsi étendre la démopraxie de son quotidien aux grandes relations socio-politiques de la vie commune.
Le Troisième Paradis est l'expression politique d'un artiste engagé. En cela, cet ouvrage, nourri d'idéaux et de représentations artistiques, se situe au carrefour entre «essai» et «beau livre».
Artiste humaniste, Michelangelo Pistoletto développe une oeuvre en constante évolution, dont les Tableaux-miroirs constituent la base de la production artistique et de la réflexion théorique. Il s'est notamment rendu célèbre en participant, dans les années 1960 en Italie, à la fondation du mouvement Arte Povera. Fondé originellement sur une démarche artistique, son parcours l'a conduit à des problématiques sociétales et environnementales qu'il aborde d'une manière systémique. Pour ce faire, il mobilise les outils et concepts qu'il a forgés, en étendant son action au-delà des frontières conventionnelles du monde de l'art. Illustration de son engagement, la fondation qu'il a créée - Cittadellarte - est un véritable laboratoire formé d'experts et de chercheurs représentant tous les domaines de la société. Elle est destinée à replacer l'art au coeur de la «fabrique sociale» et à dessiner une géographie de la transformation opérative au niveau local.
C'est dans cet esprit qu'est née l'initiative de Troisième Paradis : conçue comme un symbole pour nous guider, elle se veut ouverte sur le futur d'une humanité nouvelle, réconciliant les pôles Nature et Artifice. Pour cela, l'auteur développe une vision organique de la croissance, porte un regard scientifique sur ses enjeux et compare l'organisation socioéconomique avec les systèmes observés dans la nature. Sa perspective reflète ainsi une autre optique de la liberté, de l'engagement et du partage : une dimension de la politique vue comme participative et une «transformation responsable de la société à travers la fonction génératrice de l'art». Son but est essentiellement d'offrir une dynamique de changement de ce «jardin planétaire» pour lequel, selon son propre jugement, chacun est invité à participer librement afin d'oeuvrer au vivre ensemble. «Le Troisième Paradis s'inscrit dans le cadre et les expériences mûries à Cittadellarte, et en devient la vision programmatique.» En ce sens, il constitue une base conceptuelle d'Evento 2011 (6-16 octobre), la biennale de création contemporaine de Bordeaux, ayant pour thème central la ville, dont Pistoletto assurera la direction artistique. Cette publication est un événement tant par la rareté des interventions de son auteur en France que par l'ampleur sociale de son engagement artistique. Au cours de l'été 2004, simultanément à la parution de L'Homme noir chez Actes Sud et l'exposition «Réflexions» dédiée à son oeuvre dans la chapelle Saint-Martin du Méjan, il avait participé avec une trentaine d'artistes et auteurs aux Rencontres littéraires méditerranéennes d'Arles sur le thème «Aimer les différences», organisées par l'association du Méjan en collaboration avec Cittadellarte.
Artiste humaniste engagé assimilant sensibilité spirituelle et objet d'art, Michelangelo Pistoletto invite à une rencontre avec soi-même et les autres, affranchie des monopoles religieux, pour habiter ensemble notre jardin planétaire. Parce que "l'heure est venue où nous devons essayer d'apprendre à être nous-mêmes." (.) au concept de monothéisme se substitue celui d'omnithéisme. Si ma fille ou mon petit-fils me demandait : "Dieu existe-t-il ?" je répondrais : "Oui, tu existes." Dans la continuité du Troisième Paradis, qui proposait une humanité nouvelle réconciliant les pôles Nature et Artifice, Michelangelo Pistoletto poursuit sa réflexion politique d'artiste engagé.
Son dernier manifeste expose "une philosophie artistique et spirituelle qui subdivise le concept de Dieu en l'unicité de chaque personne : l'Omnithéisme".
À travers la surface de ses Tableaux-miroirs, qui constituent la base de sa production artistique et de sa réflexion théorique, il plonge dans l'exploration d'une démocratie du partage.
Art et société, convergeant dans le miroir du monde, s'acheminent vers une vérité au présent, fidèle à chacun d'entre nous.
Assimilant sensibilité spirituelle et objet d'art, Michelangelo Pistoletto invite à une rencontre avec soi-même et les autres, affranchie des monopoles religieux, pour habiter ensemble notre jardin planétaire.
Artiste humaniste, Michelangelo Pistoletto s'est notamment rendu célèbre en participant, dans les années 1960 en Italie, à la fondation du mouvement Arte Povera. Originellement basé sur une démarche artistique, son parcours l'a conduit à des problématiques sociétales et environnementales qu'il aborde de façon systémique. Pour ce faire, il étend son action au-delà des frontières conventionnelles du monde de l'art.
Illustrant son engagement, il a créé la fondation Cittadellarte, sorte de laboratoire dédié à une "transformation responsable de la société à travers la fonction génératrice de l'art".
Dans la droite ligne des études qui y sont menées, il fonde ici son raisonnement sur une observation du printemps arabe, de la gouvernance et des puissances monothéistes, du développement durable, de la technologie et de l'éthique, etc.
Entre critique de tout absolutisme vertical et recherche d'une répartition horizontale des responsabilités, il dessine la perspective d'une renaissance de la société.
Face à cette mutation anthropologique où l'humanité doit passer à l'âge adulte, "l'heure est venue où nous devons essayer d'apprendre à être nous-mêmes."
Che cos'è il terzo paradiso? "È la fusione tra il primo ed il secondo paradiso. Il primo è il paradiso in cui la vita sulla terra è totalmente regolatadalla natura. Il secondo è il paradiso artificiale, sviluppato dall'intelligenza umana attraverso un processo che ha raggiunto oggi proporzioni globalizzanti. Il progetto del terzo paradiso consiste nel condurre l'artificio, cioè la scienza, la tecnologia, l'arte, la cultura e la politicaa restituire vita alla Terra. Il terzo paradiso è il nuovo mito che porta ognuno ad assumere una personale responsabilità in questo frangente epocale. Con il nuovo segno d'infinito si disegnano tre cerchi:quello centrale rappresenta il grembo generativo del terzo paradiso". (M. Pistoletto)
EDGAR MORIN ET MICHELANGELO PISTOLETTO s'emploient à penser le siècle tel qu'il pourrait être. Le vaisseau monde leur apparaît courant à sa perte. Le moment est venu d'ouvrir d'autres voies.
Figure clé de l'art contemporain, Michelangelo Pistoletto est aussi l'inventeur de cet extraordinaire laboratoire du monde de demain qu'est Cittadellarte, dont les initiatives ont pour objet la mise en oeuvre d'interventions artistiques dans toutes les sphères de la société civile. Presque vingt ans après sa fondation, il a souhaité confronter les idées qui sont les siennes - et auxquelles Cittadellarte donne quotidiennement une traduction dans la réalité - avec celles d'un des penseurs de notre époque les plus concernés par l'évolution actuelle du monde, Edgar Morin.
Ce dialogue se présente comme un manifeste incitant à s'impliquer activement dans les enjeux du siècle. Dans la période de transition historique que nous traversons, le temps n'est plus à l'indignation : il est nécessaire d'envisager une transformation d'envergure planétaire qui exige des changements profonds dans notre façon d'agir et de penser.
Impliquons-nous !.
Cet ouvrage d'entretiens prend la structure d'une interview biographique presque intime, où l'on découvre l'homme Michelangelo derrière le maître Pistoletto. Au gré des révélations de son enfance, son quotidien, sa relation à ses proches, ses modes d'expression et son univers, transparaît ce qui a forgé son regard, façonné le créateur, sa réflexion et son engagement. Une peinture de la cosmogonie de Michelangelo Pistoletto révélée par sa réalité très simplement humaine : une sorte de "biographie povera" au style direct, sans concession, aux réponses étonnantes de sincérité qui ne s'encombrent d'aucune pudeur ni de mise en scène.
Son parcours traverse l'histoire de l'Italie depuis la Seconde Guerre mondiale, l'histoire de l'art depuis l'après-guerre, fourmillant de références aux maîtres, d'anecdotes avec les acteurs de l'art moderne et contemporain et, bien entendu, des protagonistes et de l'aventure de l'Arte povera. On comprend entre autres sa relation à la religion, au territoire, au monde de l'art, à la société, de même que la nécessaire responsabilité de l'artiste.
Une nouvelle lumière est jetée sur sa trajectoire, son environnement et son oeuvre, s'exprimant à travers le miroir, le dépouillement, l'implication personnelle au service de valeurs laïques et universelles... jusqu'à la création de la fondation Cittadellarte. Une vie d'artiste faite laboratoire. Après Le Troisième Paradis (2011) et Omnithéisme et démocratie (2013), La Voix de Pistoletto est à ce monde atteint de surdité ce que le miroir est à l'obscurantisme.
Elle vient entièrement porter l'expression politique et philosophique d'un certain regard que Michelangelo Pistoletto a élaboré, raffiné par son sens de la responsabilité et son rôle d'artiste dans la transformation de la société bien au-delà du terrain de l'art.