Myriam Szejer est depuis plus de 20 ans engagée aux côtés des enfants. Un de ses premiers combats fut d'imposer la présence d'une psychanalyste dans une maternité, un autre la levée de l'anonymat dans le cadre des accouchements sous X, ou contre la légalisation des mères porteuses aujourd'hui, ou pour l'encadrement de certaines techniques d'aide à la procréation.
Dans ce livre de réflexion et de témoignage, elle nous parle de son travail avec des tout-petits qui ne parlent pas encore, et avec les femmes enceintes, y compris celles qui ont décidé d'abandonner leurs bébés à la naissance. Elle se fonde sur l'éthologie et des démarches psychiatriques américaines pour dénoncer les erreurs que nous commettons dans l'accueil et l'accompagnement de nos enfants.
Ce livre est un cri d'alarme pour le respect de l'enfant face à un discours de plus en plus répressif et normatif. Accueillir, accompagner, écouter les mères et les bébés n'est pas une affaire de compassion, mais de prévention.
Les pathologies qui explosent à l'adolescence, anorexie, obésité, addictions, la violence contre les autres ou contre soi-même, l'échec scolaire ou la dépression, sont en lien avec la façon dont ces jeunes ou ces adultes ont été accueilli au départ de leur vie.
" Tu es grand, tu vas aller à l'école ". Qui n'a pas entendu ces mots, prononcés à la veille de la rentrée par des parents souvent aussi inquiets que leur enfant ? Quel parent ne s'est-il pas senti perdu face aux pleurs de son enfant ou de ses régressions soudaines, en matière de propreté notamment. Histoires tellement banales qu'elles semblent inévitables. Et pourtant, ne pourrait-on pas faire autrement et anticiper l'entrée à la maternelle pour qu'elle ne soit pas violente pour nos enfants ? Myriam Szejer ne propose pas ici le énième livre pratique sur l'école maternelle mais une réfexion nourrie de son travail de psychanalyste avec les enfants et leurs parents. Demandons-nous déjà ce qui se joue lors de cette rentrée, pour les enfants certes, mais aussi pour leurs parents qui les accompagnent avec leur propre histoire scolaire. Tentons de cerner ce que cette rupture signife pour l'enfant afin de la rendre la plus douce possible. Interrogeons-nous sur le sens de cette rentrée, sans chercher à fantasmer une école idéale mais en réalisant toute l'importance de ces premiers pas en société.