Langues
Nan Aurousseau
-
Après des années de totale galère, Dan et Jon, deux vieux potes, ont décidé de s'associer. Depuis trois ans, leur camp installé en haute altitude dans les Rocheuses propose aux touristes un lieu exceptionnel et sauvage. Là, trek, randonnée, pêche, safari photos sont au programme.
Un client riche et inconscient a décidé, malgré une tempête de neige qui se prépare, de prendre des photos d'un énorme grizzly qui rôde dans le coin. À reculons, Dan part avec lui à la recherche de l'ours. Le client, malgré les injonctions de Dan, s'approche trop près de l'animal et se fait tuer.
La tempête se déchaîne et Dan se retrouve avec un cadavre sur les bras. Un mécanisme étrange s'enclenche dans son cerveau : il faut absolument se débarrasser du corps pour avoir la paix. Alors que le scénario qu'il échafaude est parfait, Dan, à la dernière minute, ne résiste pas à voler la montre du mort. Un objet de luxe qui le fascine. À partir de là, les emmerdes vont s'accumuler...
Nan Aurousseau a un sens certain du suspense. Ses personnages, complètement frappés, emmènent progressivement le lecteur dans leur délire. C'est noir, drôle et très efficace. Un plaisir de lecture.
-
Des coccinelles dans des noyaux de cerise
Nan Aurousseau
- Buchet chastel
- Litterature Francaise
- 3 Janvier 2017
- 9782283029633
« Un loup dans la jungle, voilà ce que je suis. Un inadapté, un solitaire avec la rage au ventre parce qu'on m'a toujours méprisé. Une gueule un peu en biais, c'est vrai, une carcasse d'oiseau de proie qu'a rien croûté depuis six mois, et alors ? Je suis né dans la mort pour résumer. » A Fresnes, où il fait un séjour pour vol avec ruse, François partage sa cellule avec Medhi, un cador du grand banditisme. Ce Medhi, c'est du lourd. D'ailleurs, il ignore superbement François qu'il considère comme de la pure gnognotte. François, de son côté, est tout miel, en rajoute et se fait le serviteur zélé et naïf de Medhi. Peu à peu, le lecteur découvre le plan machiavélique de François...
Des coccinelles dans des noyaux de cerise est un roman noir au rythme enlevé. Nan Aurousseau parle en connaisseur du milieu et brosse avec humour le portrait inquiétant d'un meurtrier hors du commun.
Un roman grand public.
-
« Ce livre qui, en quelque sorte, commence par la fin, vient à la suite de Quartier charogne. Je l'ai voulu joyeusement chaotique. Un peu comme si j'avais ouvert des malles dans mon grenier, j'ai tiré, au hasard, des lambeaux de mémoire encore bien conservés que j'ai disposés au fil du récit, entremêlant les années de prison (à la maison centrale de Loos-lez-Lille) et les années d'après la peine.
Par un cheminement assez particulier et grâce à certaines rencontres capitales, j'espère donner à voir comment passer de la rubrique des faits divers à la page culturelle d'un journal sans jamais retomber dans l'ornière de la criminalité. Les amours, les oranges et les orages, les difficultés à entretenir une relative oisiveté nécessaire à la création dans un monde où le travail qu'on ne trouve plus est devenu la valeur suprême, voilà la matière du livre.
Les squats, la vie au ras du trottoir, la démerde, les copains et les coquins, les artistes, les gens bien et les autres, ceux qui se la pétaient et qui sont morts, et ceux, toujours vivants, que je ne vois plus.
Après Bleu de chauffe, ma vie a pris un cours plus paisible. Moins croustillante mais plus reposante, elle ne me semble pas mériter que je m'y attarde, c'est pour ça que le récit s'arrête au jour où j'ai reçu le télégramme de Jean-Marc, dans ma petite maison de l'Allier, en plein centre de la France. » Nan Aurousseau.
Comme dans "Quartier charogne", la gravité et l'émotion côtoient le comique et le burlesque. Dans "La ballade du mauvais garçon", récit dont le fil rouge déroule six années de prison, on casse du plâtre pour récupérer une machine à écrire, on s'aime dans un fourgon J7, on croise François Truffaut, on dîne avec Claude et Anne-Marie Berri, on boit du Ricard avec Gainsbourg et on tourne avec Khaled et Dany Boon dans cette autre vie d'Aurousseau, moins connue que celles du taulard et de l'écrivain, celle du cinéaste qui attend son heure.
-
À la prison d'Étry, jour du printemps, c'est la mutinerie chez les jeunes détenus de l'unité 221. Au début, il s'agit juste de demander deux heures de promenade, en refusant de réintégrer les cellules. Mais les événements dégénèrent. Et ça fait mal. Policiers à l'hosto, surveillants enragés. La mutinerie est matée par les groupes d'intervention, et les meneurs envoyés au quartier disciplinaire des adultes. Se retrouvent alors en cellule isolée : un jeune braqueur déterminé, mais non dépourvu d'idéalisme ; une graine de mafia capable de tuer avec un stylo ; un étudiant apeuré, qui n'a rien à faire là ; un dangereux illuminé, échappé du quartier de haute sécurité. Face à eux : un sous-directeur un peu dépassé, obnubilé par une vengeance personnelle, un surveillant-chef proche de la retraite et des éducateurs sans moyens.
Là où règne la loi du plus fort, beaucoup tentent de sauver leur peau. Comme partout ailleurs.
Le ciel sur la tête est un roman noir, qui nous plonge avec violence et crudité dans l'univers carcéral. À travers une description saisissante de la prison, il pointe les échecs du pouvoir politique, le manque de moyens des éducateurs, le problème des jeunes en prison. Âpre, sans concessions, c'est un livre profondément humain.
-
« Est-ce que notre enfance est importante pour quelqu´un d´autre que nous-même ? C´est la question que je me suis posée avant d´écrire les premières lignes de Quartier charogne. Pourtant, une fois la première phrase jetée, le reste a suivi. Je ne voulais surtout pas faire un livre sur toute ma vie d´un coup, c´est pour ça que j´ai choisi la tranche de six à quinze ans, de notre arrivée rue des Maraîchers dans le XXe, le quartier Charonne, jusqu´à notre expulsion un matin de juin, quand ils nous ont jetés sur le trottoir, ma mère et nous, les cinq gosses, sans nulle part où aller. J´ai essayé d´être le plus franc possible, ça n´a pas été toujours facile, il y a des choses qu´on préférerait garder secrètes, d´autres qu´on aurait tendance à romancer, on est tenté de faire des petits arrangements avec sa mémoire. J´ai vraiment tout fait pour être au plus près de ce qui s´est passé pendant ces neuf années. » N. A.Et c´est bien comme ça qu´il l´a écrit, ce livre, Aurousseau. Le parler brut et sans fioritures de l´ancien taulard fait revivre le gamin en culottes courtes dans le Paris populaire des années 1950. Tout y est, les couleurs, les senteurs, les marchands de quatre saisons, les petits bals et l´accordéon, les fêtes foraines, les bars et les poivrots, les voyous et les bastons. Quartier charogne est le récit d´une enfance marquée par l´amour d´une mère courage, l´alcool et la violence d´un père raté mais pardonné, le basculement progressif dans la délinquance. Quand on referme le livre, on est un peu triste, on aurait voulu que ça dure encore. On a ri (le braquage de la libraire de la place de la Réunion est un morceau d´anthologie), on a pleuré, et, surtout, on s´est attaché. C´est qu´on n´est pas près de les oublier, le grand Serge, la grosse Josée, le copain Jo, Jacky le Bordelais, Marco, Schtoro, Jojo Lezard et les autres...
-
Cela ressemble à une histoire vraie. Ça tombe bien, c'est une histoire vraie. Enfin, à peu près, puisqu'il s'agit d'un roman, le premier roman de Nan Aurousseau, plombier, chauffagiste, maçon, ferronnier, scénariste et auteur de films. « Douze métiers, treize misères », disait le grand Céline. Après avoir raconté de vive voix à ses amis autour d'une table ses aventures dans le bâtiment, Nan Aurousseau a décidé, un beau jour de chômage, de les coucher sur le papier. Dans une langue qui est la sienne, drue et bouillante à la fois, notre OHQ (ouvrier hautement qualifié) n'épargne personne. Espérons que Dolto, son patron, ne se procure jamais les pages de ce livre, ni Dujardin, ni Louise, commis dans la même entreprise, ni tous les autres qui gravitent autour de lui, architectes, man½uvres, intérimaires. Un jour, Nan Aurousseau a peut-être eu de la chance quand il est allé réparer, par hasard, deux radiateurs chez Jean-Patrick Manchette. Ce matin-là, Manchette lui révèle un secret de fabrication : « Si d'aventure vous voulez écrire, inspirez-vous des vaches : il faut mâcher longuement pour faire du bon lait. » Nan Aurousseau a suivi à la lettre le conseil de l'écrivain, n'oubliant pas au passage d'adopter les règles du polar auquel son premier roman finit par s'apparenter. Écrit et porté par une énergie spectaculaire, Bleu de chauffe ne ressemble décidément à aucun roman du paysage littéraire français.
-
Après une vie de bâton de chaise et de nombreuses errances, Abdel Ramdankétif se retire dans le village de montagne où ses parents étaient venus vivre quand ils étaient arrivés en France. Tout a bien changé en quelques décennies : ses parents sont morts, et le village est quasi abandonné... Seuls, Jacky et Monette, un couple de voisins, survivent à la manière de vieux sages. Abdel s'est installé là, loin des hommes et de la modernité dont il se contrefout. A la fête annuelle du village, il a même rencontré Chris, une psychiatre de la ville la plus proche. Leur histoire d'amour a duré trois mois.
Peu après la rupture qui a mis notre homme k.o., un évènement surnaturel se produit qui va conduire Abdel Ramdankétif au bord de la folie et le mêler aux histoires gratinées d'une étrange famille.
Observateur attentif du genre humain, Nan Aurousseau, dans ce nouveau roman noir, explore, avec un regard non dénué d'humour, une certaine province française - avec ses pauvretés et ses amochés.
-
1941, en Dordogne, le jeune Georges Arnaud est retrouvé dans le château familial où gisent les corps de son père, sa tante et leur bonne... Il est accusé de les avoir assassinés. Incarcéré puis jugé en cours d'assises, il en sortira libre.
La Serpe rouge revient sur toute cette affaire, de l'assassinat à l'incarcération en passant par les frasques du jeune Girard alias Arnaud dans un Paris en pleine Occupation et grouillant de nazis acoquinés avec la pègre. Un personnage atypique qui, durant toute sa vie et après son retour d'Amérique du sud, portera comme un drapeau d'on ne sait quelle république, des chemises rouge sang. Sang de sa mère morte de pneumonie ? Sang des crimes commis au château d'Escoire ? La Serpe rouge tente de répondre à toutes ces questions.