Un événement : quarante ans après l'Affaire Ajar, le dernier témoin et protagoniste de cette légendaire invention littéraire, celui qu'on appelait Émile Ajar, prend la parole. Paul Pavlowitch, cousin de Romain Gary, se souvient de ceux qui ont partagé sa vie, les deux icônes Romain Gary et Jean Seberg. Il raconte le destin magnifique et terrible de ces deux personnalités extraordinaires. En toile de fond de cette vie intime, est dépeinte avec une grande précision documentaire, la seconde moitié du Vingtième siècle depuis la jeunesse de Gary et celle de Seberg, de la Lituanie aux États-Unis, période emplie de conflits armés, de répression puritaine et politique, de racisme mais aussi de liberté.
L'auteur fait revivre ces personnes tant aimées, parcourt sa mémoire et ses carnets de notes de toujours, rassemble les pièces de leurs existences et donne des clefs pour comprendre comment ces deux êtres d'exception ont tant brillé avant de disparaître tragiquement.
Un texte puissant littérairement qui célèbre le souvenir d'une « tribu » telle que la nommait Gary, une extraordinaire famille qui a bousculé l'histoire de la littérature française.
"Six mois se sont écoulés depuis la mort de Romain Gary. En accord avec sa volonté, je me dois de faire la déclaration suivante : à la fin de l'année 1972, Romain Gary me dit qu'il avait l'intention d'écrire « toute autre chose sous un tout autre nom », parce que, insista-t-il, « je n'ai plus la liberté nécessaire ».Au mois de mars 1973, il finissait le premier jet de Gros-Câlin et l'achevait définitivement au mois de décembre de la même année. Il choisissait alors comme pseudonyme Émile Ajar. Il demanda à un ami de faire parvenir ce texte aux Éditions Gallimard. Pour des raisons d'organisation, le manuscrit fut publié au Mercure de France, au printemps 1974.Au printemps 1975, Romain Gary écrivait de nouveau sous ce même pseudonyme un livre qui sortirait sous le titre de La Vie devant soi. Il me demanda de signer le contrat de publication de ce livre, toujours sous ce même pseudonyme d'Émile Ajar. Le livre fut publié au mois de septembre 1975. A ce moment-là, ni son éditeur, Claude Gallimard, ni celui d'Émile Ajar, Simone Gallimard, ne savait qui écrivait sous ce nom. Ils l'ignoreront jusqu'à sa mort. Pour ce qui me concernait, nul ne connaissait mon identité civile personnelle. Je donnai une interview pour asseoir le personnage. Puis, reconnu, je dus en donner d'autres.Après le prix Goncourt décerné à La Vie devant soi, le romancier écrivit sous ce même pseudonyme deux autres livres : Pseudo, publié en 1976, et l'Angoisse du Roi Salomon, publié en 1979.Le 3 décembre 1980, pour les raisons qu'il a données dans son dernier message, Romain Gary se suicida.Nul n'a su jusqu'à sa mort qu'il était l'auteur dissimulé sous ce pseudonyme. Dès son premier livre signé Ajar, Romain Gary fut déterminé à ne jamais révéler de son vivant qu'il en était l'auteur."Paul Pavlowitch
Ce livre est le roman d'une femme. Il débute alors qu'elle a à peine 20 ans et traverse le siècle pour la quitter au bord de sa centième année. Discrète et belle, solide et courageuse, cette femme d'exception s'appelle Céline Sette.
Céline ou avoir 20 ans en 1914. 20 ans alors que partout la Première Guerre mondiale tue. L'un après l'autre tous les garçons de son village disparaissent et, avec eux, l'espérance. Mais Céline est de la race de celles qui ne se résignent pas, le malheur chez elle devient colère et force vive. Alors elle part, quitte son pays ravagé, son père et même Aristide, son tendre frère, son ami, son aimé. Un déchirement. Un exil. Désormais elle sera partout étrangère. Mais la jeune femme n'a pas le choix : ici, à la campagne, il n'y a plus d'avenir et elle veut vivre, quoi qu'il lui en coûte. Aux côtés de Victor, l'homme qu'elle s'est choisie, elle va découvrir une nouvelle forme de violence : celle qui attend les petites gens dans le Paris de l'entre-deux-guerres.
Aristide la rejoint. Comme toujours, comme lorsqu'ils étaient enfants, Aristide la soutient. Il l'aide à élever sa fille, à faire face, à avancer. Entre les interminables journées de labeur, les dimanches en bord de Marne et les amies avec qui elle peut rire, la vie s'installe au coeur du XVe arrondissement, loin, très loin de chez elle.
1936 : Céline a 40 ans, elle se jette à corps perdu dans la cause ouvrière et chavire dans les bras de Jean-Pierre. Paris est magnifique. Mais bientôt les ouvriers retournent à leurs chaînes et son bel amour s'engage dans les brigades internationales.
Deux ans plus tard, un soir d'été, sa vie bascule : son frère meurt dans ses bras, l'horreur est de retour alors que le monde se prépare à nouveau à la guerre.
1996 : Céline a 100 ans. Femme d'exception, elle est allée au bout de son destin, a traversé bien d'autres souffrances et quelques joies. Auprès de Victor, son vieux compagnon, elle a élevé ses petites-filles et, encore et toujours, résisté au malheur. Céline a 100 ans et en elle, intact et précieux comme le souvenir, son secret, sa force : un autre monde.
Se nourrissant de l'histoire de notre pays, en particulier celle du grand exode rural qui a dépeuplé les campagnes, Un autre monde retrace le destin et l'intimité d'une femme, traverse le siècle et nous conte l'amour éternel d'un frère et d'une soeur.
Alex Nikouline n'est pas un modèle de moralité. Un peu trafiquant, plutôt menteur, il navigue dans les eaux troubles du commerce de l'art. L'assassinat d'un avocat avec lequel il était en affaires le plonge dans l'angoisse. Pendant trois jours, il voit sa liberté menacée, ses amours détruites et une grande amitié sur le point de sombrer. L'histoire est à Paris, dans le midi de la France, à Genève et à Milan. Voilà pour le décor.
Reste l'essentiel, c'est-à-dire l'imaginaire. Car tout se passe, on l'a compris, dans l'âme tourmentée d'Alex Nikouline. Grâce à une malle bourrée de vieux papiers, il s'offre des voyages fabuleux. Comme Sindbad le marin, il rencontre des marchands, des princes et des voleurs, affronte des tempêtes. En arrivant au port, il découvre que la vie est un songe et qu'à trop l'aimer il n'a étreint que des chimères.
Dans ce traité de savoir-vivre à l'usage des rêveurs, on trouvera un certain nombre de conseils indispensables - comment faire l'amour dans une salle de bains, l'art de voler un tableau sans se faire remarquer, plusieurs façons d'accommoder la truite - ainsi que des exemples tirés des hommes illustres, tel Bernard Berenson, ce voyageur passionné qui plaça la beauté au-dessus de tout.
Le dernier mot appartient, bien sûr, à une femme. C'est son parfum subtil qui imprègne ces pages, comme une présence fraîche, un déjeuner de soleil pour les amants affamés.
Paul Pavlowitch - L'homme qu'on croyait Ajar - vit dans le sud de la France. Marié, deux enfants. La peau de l'ours est son premier roman.
L'histoire de Victor commence avec le siècle.
Jeune paysan, la patrie va lui apprendre rapidement - comme à toute cette jeunesse de la campagne française - le prix de la vie, en le précipitant dans l'immense tuerie de la Grande Guerre. Le printemps rouge du siècle.
Blessé, renvoyé au front, Victor réchappe au carnage. Il survivra.
Grâce à la vigueur, au caractère de ce pays qui l'a vu naître et grandir : le causse du Quercy, peuple nourri du seul labeur de la terre, Victor va traverser le siècle. Il reconstruit sa vie en ville, se pose à Paris, mais dans son mouvement permanent, ne se fixant dans aucune situation, jusqu'aux jours de la retraite et du retour définitif au pays.
Grâce à l'itinéraire de cet homme et de ses proches, reconstitué de main de romancier au terme d'une enquête rigoureuse, on trouvera exposé ici tout le XXe siècle et ses bouleversements : agricoles, sociologiques, économiques. La peinture est minutieuse, exhaustive et objective, à l'instar de celle d'un historien : n'y manquent ni les méthodes de semailles, ni la teneur des dots, ni les menus quotidiens, ni le prix des denrées, etc.
Bonheurs, désastres, voici la mémoire de tous, en danger d'oubli. Mémoire vivante d'un peuple discret, fait de mille figures, solidaire et chaleureux, qui se défend comme il peut.
A travers Victor, c'est l'autobiographie d'une génération, d'une classe sociale, d'une région et finalement d'un pays qui s'écrit ici avec une authenticité et une force saisissantes.
Paul Pavlowitch est marié, père de deux filles. Il vit dans le Sud de la France.
Argumentaire livre :
Paul Pavlowitch qui vit dans le sud de la France nous donne à lire ici la suite de Victor ou plutôt sa version féminine : Céline.
Ce volume est le roman d'une petite fille, Céline, née en 1895 et, devenue jeune femme, l'épouse de Victor. Mais les femmes présentées dans cette fresque ne sont plus seulement les compagnes, les épouses et les veuves. Elles fondent les "maisons", c'est-à-dire la lignée, dirigent la vie de famille, avec leurs bonheurs, leurs soucis, leurs rêves et leurs amours.
Un troisième volume suivra la destinée de Céline à Paris. Ce livre qui dépasse largement le cadre de la ruralité tout en l'intégrant avec une grande précision narrative nous entraîne dans une fresque quasi romanesque.