" grand-père détenait les éléments peu nombreux, très simples, de l'énigme.
Il me plaît de croire qu'il a songé à m'en parler, qu'il attendait que passe l'instant immobile, l'éternel présent du premier âge pour me les livrer. il est mort l'année de mes sept ans. les quelques mots dont j'avais besoin l'ont suivi dans la tombe. " dans ce texte initial et initiatique, pierre bergounioux ne raconte pas toute sa vie, mais l'essentiel : son enfance et son adolescence. il faut goûter ce bref roman d'éducation comme s'il était en marge de ses autres oeuvres.
C'est la lente approche d'un écrivain vers " le premier mot ". tous ses livres seront soutenus et ravivés par cette autobiographie.
De tout ce temps, les jambes avaient poursuivi leur basse besogne, repoussé alternativement le capiton, la douceur de l'abandon, la tentation de devenir un autre, quel qu'il fût, un peu avant l'heure fixée. J'ai laissé en plan mon bas de casse, mes petits travaux de prote lorsque le pli s'est précisé de part et d'autre, à égale distance, et qu'il fut évident que j'étais resté dans l'axe de la chaussée durant l'intermède où, en l'absence de repères, j'avais confié la direction de l'affaire aux extrémités dont j'avais perdu, avec le froid, la sensation, à rien, en quelque sorte.
De son premier livre en 1984 (le publiant, encouragé par Jacques Réda et Pascal Quignard) révélant une écriture exigeante à ses plus récents essais dotés d'une poétique conviction, Pierre Bergounioux, jamais loin de la Haute-Corrèze où il grandit, est devenu une des figures essentielles du paysage littéraire français. La gorge s'inscrit dans son oeuvre comme un texte singulier et capital :
Il rejoint ses écrits d'inspiration autobiographique où le sujet est soumis au chaos du temps. Son passage y est une déchirure métamorphosant l'être, les territoires de l'enfance et la société toute entière des toits aux racines. Quittant les reliefs qui l'entourent depuis toujours, un homme embarque à bord d'un train pour mener, au long des rails, une ultime bataille contre l'avenir et le passé. Le verbe de Bergounioux y est à son apogée et entretient une méditation lancée à toute allure dans les méandres de l'esprit. Le voyage dévoile une poésie infernale où la réflexion embrasse chaque détail de l'âme du narrateur et chaque bribe du paysage. Le personnage, miroir du lecteur, ne peut s'en sortir sans vertige.
«On devrait s'arranger pour ne rien laisser traîner. On a un certain temps et un certain nombre de choses à faire. Quand le terme est échu, il faut laisser la place nette, comme neuve. Si on a été pris de court, ça ne coûte guère de laisser quelques instructions à ceux qui suivent. Ils sauront clairement ce qui demeure pendant, les arriérés qu'il reste à régler en plus de ce qu'ils auront à effectuer pour leur propre compte.J'aurais aimé qu'il en aille ainsi, trouver la place libre, l'endroit tranquille ou, à défaut, qu'on me dise. Au lieu de quoi on nous a entraînés dans la brume, conduits devant des dalles de ciment moussu et fissuré. C'est là-dessous qu'ils étaient, nous a-t-on dit. C'était même écrit dessus. Ce qui fait qu'il ne nous est pas venu à l'esprit de chercher du côté où ils sont vraiment, où leur vie continue, obstinée, véhémente à proportion de ce qu'elle fut amère, amoindrie, écourtée.»
Abandonné par sa femme Catherine, après dix ans de mariage, le narrateur se réfugie dans une petite maison qu'il vient d'hériter en Corrèze, toute proche du bourg où il est nommé professeur de français. C'est là qu'il va vivre le cauchemar de l'arrachement, la solitude, la tentation du suicide, ainsi que l'hostilité de ses voisins braconniers qui dévastent clandestinement son verger. Mais il va miser également sur l'espoir, celui de reconquérir Catherine. Car il lui envoie une lettre d'amour dément:consentira-t-elle à reprendre la vie commune? En attendant la réponse à son ultimatum passionné, il se replonge dans la lecture de Flaubert comme dans un bain de vie seconde, à la fois organique et intellectuelle, qui lui permettra de survivre, jusqu'à l'extrême limite de ses forces, conscientes ou rêvées. Que sera le message de cette Catherine aussi lointaine que toute-puissante? Ce roman, d'une violence dramatique patiente et concentrée, nous laisse jusqu'au bout dans l'anxiété. Mais pourquoi l'amour et l'intelligence ne triompheraient-ils pas, après le doute et le chagrin, des forces mises en jeu par le destin?
Entamés au seuil de la trentaine, les Carnets couvrent quarante années d'une sorte de vie.
Avec le cinquième, on se retrouve, on ne sait trop comment, septuagénaire, à peu près quitte des soins qui ont rempli l'intervalle, excepté celui, cher à Montaigne, d'apprendre à mourir.
Comme il l'avait fait avec La mue, Pierre Bergounioux revient sur ses déméles avec le temps et son inlassable travail sur l'existence. A toutes les échelles de l'histoire, il en flaire et détoure les empreintes. Tout n'est que résurgence dans ces Métamorphoses où chacun des actes présent semble procéder d'une cause à venir, et inversement.
A partir de textes appartenant aux mémoires historiques ou à la littérature (ceux de Napoléon Ier, de Cavalié-Mercer, de Custine, Saint-Simon, Montesquieu, Pouchkine) ; à partir de l'oeuvre de Marx qui, nous rappelle-t-il, a séjourné en France ; à la suite de Boris Souvarine établissant des parallèles entre le régime policier russe du tsar Nicolas Ier et le régime communiste de l'URSS de Staline, Pierre Bergounioux définit ce que, considérant ce qu'en ont écrit parmi d'autres Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, l'on a appelé l' "âme russe" - quand Custine regarde précisément les Russes comme "? des machines incommodées d'une âme ? ".
S'interrogeant sur les raisons de la disparition du "socialisme réel" , dont l'hypothèse la plus courante incrimine, avec Karl Wittfogel, le despotisme oriental, Bergounioux convoque les analyses d'Eric Hobsbawm : les Bolchéviks "ont cru possible de passer du féodalisme au socialisme en escamotant le stade capitaliste" , et de John Kenneth Galbraith : "L'égalité du partage a guidé le législateur soviétique mais la faiblesse de l'appareil productif est telle qu'il n'y a rien ou presque à partager" .
Cependant, selon Bergounioux, "rien n'éclaire l'histoire d'un peuple comme sa littérature" . Si bien que c'est vers elle qu'il faut se tourner pour comprendre la Russie, la terreur qui la gouverne. Et quand il s'agit de distinguer les écrivains français et les écrivains russes, un trait revient, implacable : "C'est le péril que [ces derniers] encourent à simplement dire ce qui est". Aussi "c'est le stalinisme qui a tué Essenine, Maïakovski, Marina Tsvetaïeva, envoyé Soljenitsyne et Chalamov au goulag, étouffé, au nom du "? réalisme socialiste ? ", l'expression approchée, authentique de l'expérience à quoi tend, d'âge en âge, la littérature si elle est bien révélation, délivrance".
Pierre Bergounioux relie ainsi les interventions de l'artiste Piotr Pavlenski à l'héritage de ses compatriotes : "Un artiste russe, parce que russe et non pas français, doit payer d'exemple, de sa personne. La chose qu'il dévoile est redoutable. C'est l'Etat, cet organe qui, selon Max Weber, "? monopolise l'usage de la violence physique légitime ? ". Et c'est bien contre Poutine et les oligarques qui ruinent à leur tour le peuple russe que Pavlenski s'élève car, envers et contre tout, "l'aspiration millénaire à la justice, à l'égalité, à la liberté, si elle a disparu de la surface du sol, n'en continue pas moins de cheminer sous terre".
Pierre Bergounioux ne cesse d'interroger l'épaisseur : l'empreinte est celle du limousin paternel dont il s'applique à retrouver contours, couleurs et contrastes. Sans cesse mêlés le temps long de la terre et celui, bref, des hommes se chevauchent et se répondent. Indisponible depuis près de dix ans, cette nouvelle édition creuse, avec Métamorphoses, les interrogations de Pierre Bergounioux sur le temps.
S'il fallait définir, d'un trait, la littérature de Homère jusqu'à Faulkner, on pourrait dire que c'est le monde vu par des écrivains. Les faits, qui ont été vécus par des guerriers, de rudes marins, des chevaliers hallucinés, ne furent jamais livrés comme ils s'étaient produits, dans l'instant, pour les intéressés mais tels que les imaginèrent des lettrés assis à l'écart, plus ou moins longtemps après.
«Le passage de l'initiative aux mains de la classe ouvrière», les années trente, sont un pivot capital des visions historiques de Pierre Bergounioux. William Faulkner en est l'incarnation, il marque la rupture : désormais l'écrivain sera immergé dans le monde. D'une prose sans graisse, Pierre Bergounioux articule autour de cette idée un monde cohérent aux perspectives surprenantes sur l'acte d'écriture. On peut ne pas adhérer à ces partis pris, l'essentiel est ailleurs : il s'agit pour lui, à propos de Faulkner qu'il revendique comme une figure tutélaire, de montrer comment la parole s'enlève sur un fond de silence millénaire.
Ce livre n'était plus disponible depuis près de dix ans.
" Il était cinq heures lorsque le téléphone a sonné.
Je suis souvent levé à cette heure où la nuit règne encore mais, ce matin-là, je dormais et c'est en rêve que j'ai su que mon père était mort. J'attendais ce moment depuis le moment où j'ai appris que nous mourrons, tous, et qu'il nous faut attendre. Il avait visité la place vingt-huit ans auparavant, au début du mois de juillet de ma treizième année. Je campais, sous la tente, à cinq cents kilomètres de la maison mais je vois l'étroit vestibule, la pomme du premier balustre en chêne verni, les deux portes latérales et l'amorce de l'escalier avec une telle netteté qu'aujourd'hui encore, je m'y laisserais prendre.
La scène ne comporte aucune incongruité. Les portes sont à la bonne hauteur. Le bois de la rampe a la couleur du chêne. Je discerne mal les traits de ceux qui m'entourent mais cela se produit également de ce côté-ci quand on se trouve aux prises avec une douleur extrême. En revanche, je vois mon père étendu au pied du balustre. On a repêché son corps dans la Vézère. "
« On attendait d'énergiques initiatives, des changements effectifs, de vrais événements. Ils ne se sont pas produits. Cinq décennies ont passé en vain, à vide, apparemment. Et puis ce qui aurait dû être et demeurait latent, absent fait irruption dans la durée.» Pierre Bergounioux entreprend ici de saisir les origines et la signification du soulèvement social que la France a vécu ces derniers mois. Il enracine sa réflexion dans l'histoire des nations et des idées occidentales, en vertu de l'axiome selon lequel tout le passé est présent dans les structures objectives et la subjectivité des individus qui font l'histoire. Ainsi se poursuit, jusque dans les formes les plus contemporaines de la contestation, en pleine crise du capitalisme et de la représentation politique, le rêve égalitaire qui nous est propre.
Je ne me rappelle plus exactement l'âge auquel j'atteins lorsque j'entre, sans le publier, en dissidence, six ans, trois, huit mois ? Une chose est sûre. Je cesse de tenir compte de ce qui se dit ou ne l'est pas et devrait l'être autour de moi pour conformer mes vues, mes jugements à ce qui me semble effectivement exister et que, pour une raison mystérieuse, on s'ingénie à ignorer. Ce restera jusqu'au bout une préoccupation de tous les instants que de concilier ce qui se passe et ce qu'on ne peut pas ne pas en penser.
Ni les adultes ni moi n'avions l'esprit de travers. Ils étaient d'avant, plus ou moins, moi de maintenant.
Ce détour par les souvenirs d'enfance de Pierre Bergounioux nous fait revenir à ses premières passions ; l'entomologie et la géologie. L'occasion aussi pour l'auteur de poser son regard sur le monde qui l'entoure.
« Chez grand-père, j'ai attrapé quantité de doryphores, de hannetons, de Piérides, la Mégère, divers Argus, satiné et à bandes brunes, mais les grands voiliers, le Machaon, le Flambé, beaucoup plus rares, m'ont toujours échappé, ainsi que le sphinx-moineau, bien trop rapides, trop luxueux, pour moi. Le vol de ce dernier, en ligne brisée, alternant épisodes stationnaires et dérobades fulgurantes, a puissamment contribué à structurer ma conception du réel. Le monde est une entité terne, à dominante bise, peuplé de gens lents, qui empruntent à la grisaille ambiante. Ce qu'ils font est dépourvu d'intérêt, d'attrait, leurs propos à l'avenant et je ne me vois pas, le moment venu, quand j'aurai vieilli, grandi, les imiter. Mais j'ai le temps. J'aviserai lorsqu'il sera venu, s'il vient jamais. »
L'acte de naissance du sujet de la connaissance a été dressé par un français.
C'est le discours de la méthode. mais c'est en allemagne que descartes l'a conçu, en rêve, et aux pays-bas qu'il l'a rédigé. si le monde se ramène depuis lors, à deux substances, l'étendue et la pensée, leurs rapports ne vont pas sans complications ni sautes. la vie même de descartes en est l'illustration.
" le temps qu'on dit passé s'attardait encore, au milieu de ce siècle, dans les petites villes enfouies au coeur du pays.
Sa lumière morte, son air éteint, ses drames anachroniques, sa misère, ses tenaces noirceurs encombraient la vie de chaque jour. l'heure qui montait au cadran de l'histoire hésitait, au loin. quinze années durant, peut-être, la nuit mérovingienne, le regard d'une dame du roi françois, les catins et les roués de la régence, le spectre d'un maréchal d'empire assassiné hantèrent le paysage immobile. une clarté soudaine, insolite et verte, les éclipsa un beau soir, sans retour, et l'instant qui nous était destiné, le présent, a fait son entrée ".
François est le prénom d'un frère imaginaire. Un frère aîné, dont la présence tutélaire aurait permis à Pierre Bergounioux de recoudre les lambeaux épars d'une insondable origine. François est celui qui aurait su. Qui aurait été le témoin des derniers feux d'une histoire familiale déchiquetée par les deux guerres qui se sont succédées dans la première moitié du vingtième siècle.
Si les accidents géologiques, et géographiques, disposent sans ménagements de l'âme des êtres auxquels ils ont échu, ces opérations ne s'accomplissent que dans le temps, celui de l'histoire collective. Pour comprendre l'absence au monde d'un père, prendre la mesure de sa mélancolie, il a manqué à Pierre Bergounioux les quelques repères qui lui auraient permis de retisser les liens, de saisir le double enfermement où il a, dès l'abord, résidé : celui d'une province enclavée, sans réel contact avec les confins radieux des plateaux calcaires et ensoleillés du Quercy, entraperçus au sud du Limousin, d'une part, celui du mutisme radical d'un paternel que la présence d'un fils n'a jamais pu ranimer, d'autre part. C'est donc dans les limbes que ce livre profond et émouvant se faufile, à travers les linéaments d'une ascendance tenue comme au secret et qu'il lui a fallu reconstituer à partir de quelques fragments minuscules pour continuer à vivre, à penser, à s'émouvoir, à la suite d'un homme qui y avait renoncé.
Pour obtenir un surcroît de précision, il faut ralentir parce qu'on suit un fourgon, sur le périphérique ou une quelconque rocade urbaine, et qu'on a le loisir de détailler les deux portes arrière, avec la plaque d'immatriculation, le carénage de la roue de secours et, par le vitrage de la partie haute, les deux occupants, penchés l'un vers l'autre, qui parlent et qui feraient mieux d'avancer.
Les rectangles couchés, au-dessus, c'est la signalisation mais il n'y a rien d'écrit dessus parce qu'on sait où l'on est, quelle direction prendre et on ne s'en soucie pas.
« Un grave penseur a suggéré que l'âge adulte ne sert à rien qu'à exaucer les désirs irréalisés de l'enfance. La nôtre a coïncidé avec le grand aggiornamento du début de la deuxième moitié du siècle dernier, le printemps du monde auquel a succédé, très vite, l'automne qui pèse toujours sur la terre. Nous semblions voués, comme nos devanciers, à ne rien entendre à ce qui se passait et nous concernait. Que nous ayons été les contemporains d'une conjoncture d'exception, c'est, rétrospectivement, l'évidence. Encore fallait-il un détonateur pour libérer les énergies soudain assemblées, fendre la muraille, briser les barreaux de l'isolement, de l'ignorance, du silence.
Le sort, les puissances occultes ont désigné Jean-Paul, qui s'est mis aussitôt en chemin. Il n'était plus que de le suivre. Mais l'aventure était à ce point déconcertante et neuve que ses échos roulent toujours plus d'un demi-siècle plus tard, ce qui explique ce besoin d'y revenir, cette correspondance. » Pierre Bergounioux.
« Pour des raisons qui touchent à mes origines, à ma destinée, j'ai ressenti le besoin d'y voir clair dans cette vie. La littérature m'est apparue comme le mode d'investigation et d'expression le moins inapproprié. Elle est porteuse, comme l'histoire, comme la philosophie, comme les sciences humaines, d'une visée explicative, donc libératrice. Elle peut descendre à des détails que les discours rigoureux ne sauraient prendre en compte parce qu'il n'est de science que du général.
Les notes quotidiennes ne diffèrent pas, dans le principe, de ce que j'ai pu écrire ailleurs. Les autres livres se rapportent aux lieux, aux jours du passé, le Carnet à l'heure qu'il est, au présent. » P. B.
Ce journal, qui couvre les années 2011 à 2015, constitue le quatrième volume des Carnets de notes de Pierre Bergounioux.
nulle désillusion ne se compare à celle que la génération d'après-guerre a connue.
au printemps des années soixante a succédé l'hiver, qui dure encore, des années quatre-vingt. les grandes espérances ont pâli, la vie perdu la saveur qu'on lui trouvait. le changement d'horizon, la fin d'une époque, c'est à l'échelle des heures, dans le détail de l'expérience personnelle qu'on en prend la mesure. ces notes, prises au jour le jour, depuis vingt-cinq ans, accusent avec les progrès de l'âge, l'érosion du bonheur qui avait été donné, pour commencer.
Enfant de l'après-guerre, Pierre Bergounioux dut très tôt, pour comprendre le monde, mieux l'éprouver peut-être, emprunter la route qui, l'éloignant de la cité natale, Brive, lui permettrait de côtoyer les centres du savoir comme de l'expression littéraire. Distance prise, la plus grande partie d'un temps souvent ingrat consacrée à l'étude, la même route devait pourtant le reconduire avec obstination au lieu de l'origine, l'éloignement, au fil des jours, forgeant la clé susceptible d'ouvrir enfin la porte des années décisives. Auteur de nombreux récits, de carnets et d'essais d'une rare acuité, Pierre Bergounioux, faut-il le rappeler, est l'un des écrivains majeurs de notre époque.