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Robert Margerit
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Le grand critique hubert juin aimait gourmander, provocant et pourtant sincère, les lecteurs qui n'avaient pas encore lu l'île des perroquets : " vous devriez avoir honte, c'est le seul roman marin qui tienne vraiment la mer depuis stevenson et conrad - et sans doute le plus grand de notre littérature.
" fidèle à son enthousiasme, il avait salué en 1984 dans les colonnes du monde la réédition de cet introuvable : " on ne résume pas l'île des perroquets : c'est un livre porté par la turbulence même. une merveilleuse réponse à l'ennui, c'est-à-dire à la mort. " bref, une manière de roman de piraterie idéal (la caraïbe à la grande époque de la flibuste, l'amour, l'argent, le goût du pouvoir et leur cortège attendu d'actes d'héroïsme et de crimes), par quoi un maure du récit nous entraîne bien au-delà de ce que promet d'ordinaire l'aventure.
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« ... Quand Mme de R*** posait ainsi pour de rapides croquis au pastel, cette exhibition était insolemment, délicieusement provocante ; et même à l'époque où, retrouvant les croquis, j'ai entrepris cette toile, elle méritait le qualificatif d'érotique. À présent, l'universelle imbécillité, qui mêle tout, a confondu avec la grossière sexualité ce qui était un art essentiellement d'élégance, de raffinement, de sublimation. Bien entendu, il procédait de l'instinct sexuel, mais il le transcendait en mettant son objet hors de portée de l'action. L'érotisme est un transfert du matérialisme à la spiritualité, du réel au surréel ; une transformation du facile, du banal, en impossible.» Robert Margerit, Singulier-Pluriel.
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Dans l'atmosphère démodée d'une avant-guerre qui s'égare parmi les plaisirs pour oublier l'odeur de la mort dont s'imprègnent le présent et le proche lendemain, un homme surnommé Rico, et une femme au caractère sans mesure, Cléone, sont tout ensemble amants, complices et adversaires. Ils entrainent un jeune couple à jouer sous leurs yeux dans l'impitoyable comédie de l'amour : la blonde et très belle Junie et son amant de seize ans... Avec ce roman paru en 1957, l'auteur donne une version moderne des Liaisons dangereuses de Laclos.
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C'est julien gracq, au début des années cinquante, dans un texte désormais célèbre, qui a le premier attiré l'attention des lecteurs sur l'oeuvre de robert margerit - dont les livres n'ont vraiment été redécouverts par le large public que ces dernières années.
La terre aux loups (1958), chronique d'une famille de hobereaux dans le limousin du siècle passé, est généralement considéré, parmi les romans de l'auteur, comme le plus ambitieux - le plus dérangeant surtout. un homme rentre au bercail après les guerres de l'empire et espère enfin trouver la paix. mais trop d'années passées à se battre lui ont donné le goût obscur de tuer. et ses enfants après lui recourront au meurtre pour assouvir leurs désirs, leurs haines, leurs rancunes.
Un récit baudelairien, d'une sensualité noire, qui occupe une place sans doute unique dans notre littérature.
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Limoges et la Révolution ; regards croisés
Philippe Grandcoing
- Les Ardents Editeurs
- Petits Itineraires Pour Grands Curieux
- 19 Septembre 2016
- 9782917032732
Que reste-t-il du Limoges de la Révolution ? Très souvent des absences comme la célèbre abbaye Saint-Martial disparue dans la tourmente révolutionnaire. Le paysage urbain a été profondément remanié contribuant à rendre quasiment invisible le cadre de vie de la fin du XVIIIe siècle. Quelques sites-repères suffisent cependant à l'historien Philippe Grandcoing pour restituer au lecteur ce Limoges presque oublié, des beaux hôtels particuliers de l'aristocratie jusqu'aux quartiers populaires de la boutique et de l'artisanat. Mais le Limoges de l'époque dispose aussi d'un monument littéraire : le grand roman de Robert Margerit, La Révolution, prix de l'Académie française en 1963. Comme l'analyse François Gilardi, spécialiste de cette oeuvre, Margerit, au sommet de l'art du romancier, distille son puissant pouvoir d'évocation et fait du lecteur l'intime de personnages historiques ou imaginés et lui transmet la fièvre révolutionnaire. En croisant les approches de l'Histoire et du roman, ce livre met le savoir et l'imagination au service d'un patrimoine devenu en grande partie immatériel.
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Reprise en collection « Libretto » des quatre volumes de La Révolution de Robert Margerit : les deux premiers volumes ont paru au mois de février, le troisième en mars.
Au rebours des méthodes du roman dit historique, la volonté de ne faire vivre à trois personnages de fiction que la stricte vérité de l'histoire. Le résultat, paradoxal, est un récit à la fois austère et si violemment vivant que le lecteur le plus rétif est incapable de s'en déprendre.
Couronné en 1963 par le Grand Prix du Roman de l'Académie française, La Révolution, réédité en 1989, avait été l'un des best-sellers de l'année du Bicentenaire. Georges-Emmanuel Clancier cette année-là avait tenu, dans une préface rédigée pour l'occasion, à rappeler sa fidélité à ce « roman » qu'il considère comme le plus grand livre de Margerit :
« Plus je lis et relis cette oeuvre unique en notre littérature, et dont on s'explique mal qu'elle ait été à ce point oubliée en vingt-cinq ans à peine, plus s'impose à mes yeux cette évidence, cette certitude : si de tous les ouvrages que notre siècle a consacrés à la Grande Révolution, celle de 1789, il me fallait n'en garder qu'un, ce serait celui-ci. »
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deuxième épisode de ce roman vrai de la révolution française que margerit a conçu au rebours des habitudes du roman historique : en obligeant ses personnages de fiction à ne vivre que selon la stricte exactitude de l'histoire.
le résultat, paradoxal, est un récit à la fois austère et si violemment vivant que le lecteur le plus rétif est incapable de sen déprendre. le jeune avocat claude mounier. après avoir participé aux etats généraux de 89. s'en retourne à limoges où il retrouve lise, sa jeune épouse, fidèle et pourtant toujours attachée à bernard, l'amour de sa jeunesse. les trois jeunes gens, non sans peine, tentent d'accorder les exigences de leurs idées et celles de leur coeur.
mais l'histoire à nouveau brouille les cartes... l'ambition rappelle claude à paris. quant à bernard, son refus de toute aventure l'entraîne paradoxalement sur les chemins de la gloire militaire... autour d'eux, les événements qui se succèdent dans les coulisses du pouvoir déçoivent peu à peu les espérances des uns et des autres... tandis qu'à la liberté et à la fraternité promises font place la défiance et bientôt la peur...
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Le livre Troisième épisode de ce roman vrai de la Révolution française que Margerit a conçu au rebours des habitudes du roman historique : en obligeant ses personnages de fiction à ne vivre que selon la stricte exactitude de l'Histoire... Cet ouvrage, unique en notre littérature, avait été couronné à sa sortie en 1963 par le Grand Prix du roman de l'Académie française.
À l'issue des deux premiers tomes de cette vaste fresque, le lecteur avait laissé son monde dans le désarroi. Claude Mounier, député à la Convection, constate avec effroi que ses scrupules ne sont plus de saison : ses amis Montagnards dénoncent le langage de la modération, désormais tenu pour suspect. Bernard Delmay, lui, devenu chef d'état-major de Jourdan, s'expose à Fleurus au nom d'un idéal qui se trouve dramatiquement contredit dans les faits. Seule Lise, au coeur de la tourmente, parvient à concilier les vues de la sagesse et les élans du coeur...
À la Convention cependant, les amis d'hier s'entre-déchirent. Danton a beau défier le "vent d'acier" qui fait voler les têtes, il se retrouve à son tour sur l'échafaud... et ses juges l'y suivront, comme il l'avait prédit...
L'auteur Né le 25 janvier 1910 à Brive-la-Gaillarde, Robert Margerit a été journaliste à Limoges de 1931 à 1941. Il assumera de 1948 à 1952 les fonctions de rédacteur en chef du Populaire du Centre, auquel il restera par la suite attaché en tant que chroniqueur. L´Île des Perroquets, paru en 1942, de facture impeccable, lui permet d´envisager une carrière d´écrivain qu´il poursuivra avec bonheur en publiant Mont-Dragon en 1944, Le Vin des vendangeurs en 1946 et Le Dieu nu qui obtint le prix Renaudot en 1951. Cette production très riche sera complétée en 1958 par La Terre aux Loups puis, en 1963, par une fresque historique ambitieuse, La Révolution (quatre volumes) qui reçoit le Grand Prix du roman de l´Académie française. Robert Margerit, enraciné au Limousin dans ses romans comme dans la vie, s´est éteint à Limoges le 27 juin 1988.
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Reprise en collection « Libretto » des quatre volumes de La Révolution de Robert Margerit : les deux premiers volumes ce mois de février le troisième en mars, le dernier en avril.
Au rebours des méthodes du roman dit historique, la volonté de ne faire vivre à trois personnages de fiction que la stricte vérité de l'histoire. Le résultat, paradoxal, est un récit à la fois austère et si violemment vivant que le lecteur le plus rétif est incapable de s'en déprendre.
Couronné en 1963 par le Grand Prix du Roman de l'Académie française, La Révolution, réédité en 1989, avait été l'un des best-sellers de l'année du Bicentenaire. Georges-Emmanuel Clancier cette année-là avait tenu, dans une préface rédigée pour l'occasion, à rappeler sa fidélité à ce « roman » qu'il considérait comme le plus grand livre de Margerit :
« Plus je lis et relis cette oeuvre unique en notre littérature, et dont on s'explique mal qu'elle ait été à ce point oubliée en vingt-cinq ans à peine, plus s'impose à mes yeux cette évidence, cette certitude : si de tous les ouvrages que notre siècle a consacrés à la Grande Révolution, celle de 1789, il me fallait n'en garder qu'un, ce serait celui-ci. »