Il s'en passe de belles, à Belfast, cet hiver-là. Deux mains gauches sont découvertes dans les entrailles d'un sanglier abattu à la chasse. Vingt ans plus tôt, c'étaient des chiens sauvages échappés du zoo qui déchiquetaient les corps. Et il ne fait pas bon s'attarder dans les bars : une femme mystérieuse - pute ou pas pute ? - attire plusieurs hommes de la ville dans ses filets , puis s'offre à leurs dépens des séances de torture raffinées avant de les achever. Le soin de démêler les fils sanglants de cette série macabre échoit à Karl Kane, détective privé cabossé par la vie et hanté par un drame digne d'un fantasme de James Ellroy. Et ce n'est pas la police qui va l'aider. L'humour noir, très noir, mais cultivé, de Sam Millar est de nouveau présent dans ce premier volet d'une trilogie policière pas comme les autres.
Karl Kane, l'irréductible privé de Belfast, est confronté à Walter Arnold, l'homme qui a brutalement assassiné sa mère sous ses yeux, quand il était enfant, avant de le laisser pour mort à côté du cadavre. Quand une très jeune fille disparaît après l'incendie suspect de la maison familiale, Kane le soupçonne aussitôt. De fait, Arnold, inexplicablement libéré après de nombreuses années en prison, séquestre l'adolescente ainsi que Tara, une proie moins innocente qu'il y paraît : elle s'est échappée de Blackmore, une institution pour jeunes personnes « à problèmes », après avoir trucidé l'aumônier, un vrai porc, avec des aiguilles à tricoter (viser les yeux !). Walter Arnold travaille à la terreur, au scalpel et à la violence démente. L'ultime combat entre les deux hommes se révélera sauvage et impitoyable.
Sans concession mais éclairé par un humour grinçant, Au scalpel est le plus noir et le meilleur roman de la série.