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Simon Boudvin
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« Huizi dit à Zhuangzi : J'ai un grand arbre qu'on appelle ailante. Sa grande partie basale est si gonflée et bosselée, qu'elle ne tombe pas sous la mesure du cordeau ni de l'encre, ses petites branches sont si torsadées et tordues qu'elles ne tombent pas sous la mesure du compas ni de l'équerre. Il a beau se dresser au bord du chemin, aucun charpentier ne se retourne pour le regarder. » Voici comment le philosophe chinois Zhuangzi, maître tao contemporain d'Aristote, décrivait l'ailante, un spécimen d'arbre qui se développe en plein coeur des villes et peuple désormais nos paysages quotidiens.
Pendant une dizaine d'années, Simon Boudvin a suivi l'évolution d'une population de plus de 500 ailantes et observé la mutation des quartiers dans lesquels ils se sont implantés. Sous la forme d'un inventaire photographique, il a documenté entre 2010 et 2020 les conditions de développement de ces espèces entre les communes de Bagnolet et de Montreuil.
À travers un texte et une série de photographies, Simon Boudvin interroge la place de ces arbres au sein des espaces urbains et, à travers cela, le rapport entre l'homme, la ville, et les espèces libres qui s'y développent de manière spontanée. Comment cette espèce s'est elle adaptée au tissus urbain artificiel et à une politique d'aménagement hostile ? Comment a-telle été intégrée au champ de la botanique et aux cultures locales ? Et quelle est désormais la place que nous offrons à ces espèces « exotiques et envahissantes » qui apparaissent dans nos villes ?
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"Du Jura bernois aux montagnes neuchâteloises, Simon Boudvin traverse ici un territoire témoin des luttes que nous raconte l'historienne Marianne Enckell, bibliothécaire et archiviste bénévole au Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA, Lausanne).
Si ce livre reste difficile à classer, il présente néanmoins une idée simple: croiser une spéculation logique qui dénombre toutes les formes primaires de tabourets et une enquête de terrain qui inventorie les modèles existants et les histoires qu'ils portent."
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À l' est de la ville de Thouars, proche de la tour du prince de Galles, le sénéchal Louis Tyndo construit le premier corps de son hôtel particulier. Chaque siècle, s'ajoute à la grande maison de la Renaissance une aile nouvelle pour accueillir un nouvel usage : habitation, caserne, prison, école, centre socioculturel. L'ensemble est aujourd'hui rénové pour loger le Conservatoire de musiques et de danses.
Le temps de cette reconversion est une occasion pour inventorier ce qui va disparaître : les traces laissées par les écolières, les ouvriers, les prisonniers, les soldats, les passants. Des bribes de phrases, des notes de chantier, des noms, des initiales, des signes inintelligibles, des figures muettes ; voilà ce que consigne ce livre.
Ces traces, Simon Boudvin les photographie et les retranscrit selon les conventions épigraphiques pour composer une poésie concrète, un récit chaotique, synthèse des écrits de l'édifice. Le texte assemble ce que les usagers ont voulu laisser dans le dur. Les marques de leur passage expriment leurs humeurs, leur malaise et leur nécessité, mais aussi une part de liberté. Ils fabriquent l'esprit des lieux.
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Le travail de Simon Boudvin a consisté à insérer des briques récupérées sur les chantiers de démolition de plusieurs petits patrimoines à Mouscron. Les briques insérées dans la façade contribuent à l'histoire de la préservation de la tradition et de l'architecture mineure menacée. La publication qui documente et prolonge le projet contient un texte de l'artiste, dans lequel il décrit en détail le musée, sans le montrer.
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Cahiers de résidence 2011 ; fondation d'entreprise Hermès
Elisabeth s. Clark, Benoît Piéron, Olivier Sévère, Elisabeth Vedrenne, Clément Dirié
- Actes Sud
- 13 Octobre 2012
- 9782330002060
Les résidences d'artistes de la Fondation d'entreprise Hermès ont lieu dans les manufactures Hermès. Ce programme, initié en 2010, permet chaque année à quatre jeunes artistes de développer un projet personnel avec des savoir-faire et des matières d'exception (cristal, certains cuirs, soie.). Il établit un lien entre deux grands axes qui guident le mécénat de la Fondation : la valorisation des savoir-faire artisanaux et l'aide à la création. Ces quatre premiers volumes d'une trentaine de pages illustrées de nombreuses photographies, retracent chacune de ces résidences ; ils forment le début d'une collection qui s'enrichira au fil des années.
Les jeunes artistes plasticiens en résidence, qui sont proposés à la Fondation par des artistes confirmés choisis pour leurs qualités pédagogiques, leur expérience du travail de la matière et leur excellence artistique, ont carte blanche pour produire une oeuvre en s'appuyant sur des savoir-faire exceptionnels et en utilisant des matériaux peu accessibles. Les manufactures et leurs équipes sont parties prenantes de ce programme, et c'est l'opportunité pour leurs artisans d'aiguiser leur habileté en se mettant au service de projets inhabituels.
Simon Boudvin, parrainé par l'artiste Giuseppe Penone, est diplômé de l'Ensba et de l'Ensa Paris. Il a développé un travail en deux temps à la Maroquinerie des Ardennes (Champagne-Ardenne). Il s'est intéressé aux vides et aux pleins générés par la coupe du cuir pour faire gainer un bureau dont les chutes du gainage ont servi à faire des moules en plâtre de formes abstraites. En parallèle, il a constitué un relevé historique, topographique et sociologique des ardoisières de Rimogne, proches de la manufacture. L'ensemble crée une installation riche de sens et d'interconnexions.
Parrainée par Susanna Fritscher, Élisabeth Clark - jeune artiste britannique diplômée de la Slade School of Fine Art en 2008 - s'est installée à la Maroquinerie de Sayat (Auvergne). L'oeuvre réalisée est un cercle de 4,07 mètres de diamètre entièrement gainé de cuir blanc. Il est l'aboutissement de son observation dans la manufacture, en particulier sur les techniques et les gestes des artisans.
À côté de Lyon, ville de la soie, la Holding Textile Hermès a reçu Benoît Piéron, parrainé par Richard Deacon. Ce jeune artiste a obtenu son diplôme de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris avec les félicitations du jury. Après son «immersion en mer de soie», il a choisi de réaliser une installation nomade, univers en soi(e) prenant la forme d'un lit, support de rêve et espace d'accomplissement du «drame du mariage».
Enfin, parrainé par Emmanuel Saulnier, Olivier Sévère - diplômé de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris depuis 2002 - est allé à la rencontre des artisans verriers des Cristalleries de Saint-Louis (Lorraine) pour réaliser neuf ensembles de «pierres de cristal». En utilisant de nombreuses techniques de la manufacture, il reconstitue ainsi un cycle perpétuel de la matière : la roche se délitant en pierres puis en sable, lui-même utilisé dans la composition du cristal qui reprend l'apparence de pierres.