La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et inté-rieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des ins-titutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une « Belle Époque » qu'avait préparée une riche « fin de siècle ». L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
«Les victoires démocratiques restent toujours imparfaites et provisoires, et c'est leur force que de rappeler combien l'histoire est incertaine, l'humanité fragile.»Vincent DuclertFace à tant d'impuissance pour agir et penser aujourd'hui face à l'antisémitisme, il n'est pas vain de rappeler à la France, à l'Europe, le meilleur de ce qu'elles ont été dans le passé, afin de demeurer capables encore d'édifier des sociétés démocratiques. Ces récits de combats héroïques réinsufflent à la raison démocratique un supplément d'âme. Il ne suffit pas d'invoquer la démocratie pour la défendre. On doit «croire» en elle et trouver, dans cette croyance de raison, le courage de se battre pour elle.En 1910, Charles Péguy écrit dans Notre jeunesse que l'affaire Dreyfus «ne finira jamais». Plus elle est finie, explique-t-il, «plus elle prouve».
Le 22 décembre 1894, un procès d'État condamne un capitaine juif, alsacien, innocent de toute charge, pour crime de « haute trahison » (en faveur de l'Allemagne). S'ouvre, deux ans plus tard, une crise majeure de la République. Le régime est menacé par l'effondrement de la justice, l'impunité de l'armée, la violence des nationalistes, la peur des républicains.
Mais l'engagement pour Dreyfus, la défense des droits de l'homme et du citoyen, la lutte contre l'antisémitisme et le nationalisme entraînent un sursaut civique de la société. Le 12 juillet 1906, un arrêt solennel de la Cour de cassation réhabilite l'officier. L'Affaire inaugure un âge démocratique porté par l'engagement des intellectuels, les expériences dreyfusistes, la reconnaissance de nouvelles libertés comme celles d'association et de conscience (au fondement de la laïcité), la solidarité pour les opprimés de par le monde.
Ces mutations si décisives pour la Belle Époque demeurent d'actualité, face à la raison d'État, au viol de la justice et à l'abandon des persécutés. Pour retrouver le sens des valeurs dans des sociétés traversées par le racisme, l'antisémitisme et les passions identitaires ?
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la République.
Après une première décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, celle-ci s'affirme comme une possibilité de démocratiser le pouvoir et la société. La dynamique politique qui s'instaure à partir de 1878 dans la jeune IIIe République ne se limite pas en effet à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage.
Des questions nouvelles sont posées aux Français qui s'en emparent et imaginent leur République. Les ambiguïtés des républicains n'en demeurent pas moins fortes comme le montre la tentation de répression des mouvements sociaux, des avant-gardes intellectuelles ou des luttes civiques. Les oppositions nationalistes et même antisémites, restent elles aussi toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et pendant l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société, un pays, des univers, et que restituent discours, articles et oeuvres d'art.
La République imaginée raconte et explique ce moment politique de la France qui, par sa richesse, sa profondeur et sa complexité, constitue un volet essentiel de la France contemporaine et de sa modernité sociale autant que culturelle. Bornée pourtant à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen déclenché en 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Epoque " qu'avait préparée une riche "fin de siècle".
L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice - l'expérience politique, les engagements démocratiques, les expériences sociales, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
L'étranger est notre voisin, notre enseignant ou notre collègue de travail. Nous avons des amis qui parlent une autre langue, des amours qui viennent d'ailleurs, des rencontres avec l'Autre qui ont marqué nos vies. Mais dans les périodes les plus sombres de l'Histoire, l'étranger cristallise les haines et les peurs. Exilés, indigènes, Juifs, réfugiés, rares sont les peuples qui n'ont pas été qualifiés d'« étrangers ». Quel statut, quel accueil, la France leur a-t-elle accordé ? Comment sont-ils perçus depuis les premiers mythes jusqu'à nos jours ?
D'Homère à Jacques Prévert, d'Aristote à Hannah Arendt, d'Émile Zola à Albert Camus, les textes (poèmes, discours politiques, extraits de romans, textes de lois...) de cette anthologie inédite, réunis et présentés par l'historien Vincent Duclert, retracent l'histoire de cette notion pour mieux en comprendre les enjeux au xxie siècle.
Des milliers de livres existent sur « l'Affaire » à laquelle Alfred Dreyfus a donné son nom, mais nul historien n'a jamais écrit sa biographie dans le siècle qui s'écoula, de sa solennelle réhabilitation en 1906 au centenaire de 2006. Quel rôle cette figure, longtemps tenue pour insignifiante voire indigne des valeurs dreyfusardes, a-t-elle joué dans le combat reconnu des droits de l'homme contre la raison d'État ?
Assumant l'énorme documentation produite par l'événement, accédant à des manuscrits et des archives inédits, cette biographie historique démontre comment un officier français, un républicain, un intellectuel, a rendu possible un tel combat et a façonné son héritage démocratique, participant de plain-pied à la bataille dreyfusarde et à la démocratisation de la République.
Un devoir d'histoire porte l'écriture l'ouvrage qui restitue l'engagement d'un homme contre les ténèbres de l'arbitraire politique et de la violence raciale, au nom des valeurs de vérité et de justice qui étaient la France selon lui. Dans un xxie siècle qui voit renaître un antisémitisme qu'on croyait disparu et s'affirmer d'implacables tyrannies politiques, l'histoire d'Alfred Dreyfus est plus que jamais décisive.
« Êtes-vous un intellectuel de gauche ?
- Je ne suis pas sûr d'être un intellectuel... Quant au reste, je suis pour la gauche, malgré moi et malgré elle. ».
(Entretien du 14 décembre 1959, Albert Camus avec François Meyer, université d'Aix en Provence.).
Albert Camus est mort dans un accident de voiture le 4 janvier 1960. Il y a tout juste 60 ans. Il a été de son vivant méprisé, haï même, pour avoir combattu tous les totalitarismes, pour avoir défendu une position réconciliatrice face à la guerre d'Algérie, pour avoir écrit L'Homme révolté. Il s'est tenu dans une position morale face à l'histoire tout en demeurant un homme de théâtre et un romancier exigeant.
Aujourd'hui il est reconnu, célébré souvent, toujours discuté pour sa solidarité en faveur de ses soeurs et frères algériens et sa critique permanente d'une gauche complaisante avec la violence d'État. Personnalité complexe et entière, Camus n'a pas transigé sur l'essentiel, le choix de la liberté et le devoir de vérité, lui imposant alors l'épreuve de la solitude et l'incompréhension de ses contemporains, ne comptant plus que sur le soutien de ses amis et celui des femmes qu'il aimait.
Pour mieux comprendre Camus, Vincent Duclert ouvre des archives familiales, notamment le récit de la toute dernière intervention publique de Camus (citée ici) qu'a menée son propre grand-oncle, François Meyer. Vincent Duclert revisite enfin les pays dont Camus a su donner une âme autant qu'un destin, celui de la liberté, de la vérité et du courage. Fondé sur la relecture de ses écrits notamment politiques, ce livre se veut hommage réfléchi à une pensée française autant qu'internationale, qui demeure de notre temps.
Jaurès est « contemporain » des rêves de liberté et des violences de l'histoire, en son temps comme au nôtre. Ce message résonne fortement aujourd'hui en politique, particulièrement chez les socialistes qui se reconnaissentencore dans l'héritage jaurésien.
Réfléchir sur Jaurès, c'est imaginer l'avenir et s'en donner les moyens de penser et d'action.
Ce livre rassemble les textes inédits d'historiens, chercheurs, spécialistes de la FondationJean-Jaurès et de la Ligue de l'Enseignement.
Le 7 avril 2021, la France a commémoré le 27e anniversaire du génocide des Tutsi. En cent jours, cet événement tragique, que la communauté internationale n'a pas su empêcher, faisait près d'un million de victimes.
Conformément à l'engagement du Président de la République en 2018, une Commission d'étude dirigée par Vincent Duclert a consulté l'ensemble des fonds d'archives françaises relatifs à la période pré-génocidaire et à celle du génocide lui-même et a rédigé un rapport en toute impartialité grâce à un accès à titre exceptionnel, personnel et confidentiel aux documents secret-défense.
Cette démarche souhaite ainsi réunir les conditions de l'expression d'une vérité historique et consacre la place du génocide des Tutsi dans la mémoire collective française
Un idéal intellectuel et social à reconquérir.
-Un débat indispensable dans un contexte d'élection présidentielle.
-Un appel au sursaut politique.
Telle qu'elle se dessine et malgré l'ardeur mise à séduire et à gagner les esprits à ce grand besoin identitaire qu'il serait si urgent de satisfaire par ce moyen si « pédagogique », la création prochaine d'une « Maison de l'Histoire de France » laisse craindre le pire pour l'histoire, et rien de bon pour la France et les Français...
Sous les oripeaux médiatiques et la facilité des fausses évidences se profile une machine à instrumentaliser le «désir d'histoire» des Français et à soumettre les historiens à une vision romantique, voire romancée et en tout cas non scientifique du parcours national.
Le projet, qui a surgi tout armé d'une belle opération d'évitement du travail d'enquête qui est le préalable nécessaire à tout engagement dans ces domaines infiniment sensibles, recèle en corollaire des risques certains pour le devenir des musées, de la muséographie et des Archives nationales.
Un groupe représentatif de professeurs, de chercheurs et de professionnels du monde de la culture s'est réuni pour procéder à l'évaluation critique du projet présidentiel, en pointer les dangers et faire une contreproposition.
Un Musée de l'histoire de France a certainement sa place aux Archives nationales. Mais un autre.
La Turquie constitue une grave question pour l'Europe qui révèle avec elle ses peurs, ses doutes, ses rejets. L'image de ce pays auprès des Européens se réduit généralement à celle d'une nation prisonnière de la violence d'État ou menacée par le risque islamiste. Et si la Turquie pouvait au contraire parler le langage politique auquel l'Europe aspire ?
Contre la tradition d'ignorance qui pèse sur ce pays, cet essai d'historien veut saisir le débat public d'une réalité méconnue et pourtant décisive. De nombreux intellectuels turcs mènent en effet d'importants combats démocratiques.
Dans les années 2000, cette mobilisation n'a cessé de grandir. Défendant des valeurs de liberté et une exigence de vérité, écrivains, artistes, juristes ou journalistes se dressent contre la tyrannie d'État aussi bien que contre l'intolérance religieuse.
Oui, l'Europe a besoin des intellectuels turcs, et pas seulement pour l'éclairer sur la Turquie. Ils rappellent aux Européens l'importance des engagements civiques, le besoin de politique dans les sociétés, le devoir de s'opposer au nationalisme par la raison critique et la souveraineté des citoyens. Ils rappellent à l'Europe son histoire, tout simplement. C'est-à-dire son avenir.
un récit de ';l'affaire'; à partir des témoignages et des réactions des contemporains, afin d'en saisir au mieux le climat et les enjeux.
Vincent Duclert reconstitue les événements qui ont eu lieu au jardin du Gezi, à Istanbul, en juin 2013. Initialement mené par des écologistes et des riverains qui s'opposaient à la destruction du parc, le mouvement a rapidement pris de l'ampleur. Des centaines de milliers de manifestants ont fait entendre leur voix, luttant pour la diversité, la fraternité et la tolérance.
En 1915, un événement l'extermination des Arméniens ottomans fait basculer le monde dans l'ère des tyrannies et des crimes de masse. Le traité de Lausanne signé avec la Turquie, huit ans plus tard, scelle la disparition de l'Arménie plurimillénaire, à l'exception de la Petite République des régions russes, soumise à la terreur stalinienne. Parmi les Alliés, la France porte une lourde responsabilité dans le premier génocide du XXe siècle et l'abandon des survivants.
Critiques d'une telle politique impériale, des savants, des écrivains, des intellectuels, des parlementaires et diplomates français, des hommes de foi, rejoints par leurs homologues belges et suisses, choisissent de défendre un devoir d'humanité. Dès la fin du XIXe siècle, ils s'engagent contre l'injustice des grands massacres qui se répètent dans l'Empire ottoman. À la suite de Séverine, Jaurès ou Anatole France, une majorité de dreyfusards se mobilisent. La solidarité devient une cause morale et politique majeure, débouchant sur la formation d'un large « parti arménophile ».
Dans cette étude passionnante, Vincent Duclert révèle l'histoire française de ce génocide tombé dans l'oubli. Il faudra attendre le 29 janvier 2001 pour que le Parlement, retrouvant la mémoire de ses engagements pour les Arméniens, adopte une loi de reconnaissance, tandis qu'intellectuels et historiens réinvestissent le champ de la connaissance du premier génocide.
Historien à l'École des hautes études en sciences sociales (CESPRA), Vincent Duclert est venu à l'étude du génocide des Arméniens par l'affaire Dreyfus, Jean Jaurès et la recherche sur les engagements démocratiques dont il est l'un des spécialistes.
Pourquoi faire de l'histoire ? Quelle est la place de cette discipline dans le monde contemporain ? Qu'apporte-t-elle de spécifique dans la réflexion sur les sociétés, la politique et la culture ? L'historien peut-il accepter que le politique légifère sur des terrains qu'il veut garder libres pour la recherche et où la vérité n'est jamais aussi simple et unvique quene l'imagine le politiquement correct du moment ? Solidement argumenté, illustré de nombreuses réféences à ces cas cocnrets, cet essai d'un des historiens les plus en vue de la génération montante défend avec brio la fonction critique de l'histoire et montrer quels sont les grands chantiers que doti aujourd'hui affronter la discipline.
Le 26 mars 2021, la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi remettait au président de la République, qui l'avait commandé, un rapport scientifique sur le rôle et l'engagement de la France au Rwanda durant la période pré-génocidaire et le génocide des Tutsi (1990-1994). Rendu public il brise le mur du déni sur l'implication des autorités françaises dans le génocide des Tutsi se brise devant les savoirs de la recherche.
Ce colloque international sans équivalent qui réunit l'essentiel des chercheurs de France et du Rwanda, d'Europe et d'Afrique, est essentiel pour la connaissance et la compréhension du génocide des Tutsi, près de trente ans après une catastrophe qui n'aurait jamais dû survenir.
« L'examen des faillites françaises au Rwanda rappelle qu'aucune nation, même la plus démocratique, n'est à l'abri de faillites politiques et morales béantes. ».
Vincent Duclert traite de l'histoire de la France au Rwanda sous l'angle d'un scandale d'État français.
Il n'aborde pas l'histoire du génocide à proprement parler mais il traite d'emblée de la question des responsabilités françaises : Comment la France s'est-elle comportée face au génocide ? Qui savait ? Quand a-t-on su ce qui se passait ? Pourquoi la France n'a-t-elle rien fait pour arrêter les massacres à temps ?
Cet ouvrage est issu d'une recherche complémentaire qui va au-delà du rapport : extension chronologique pour aller aux origines du problème (1962) et traiter jusqu'à aujourd'hui des questions de justice, mémoire et histoire (en lien d'ailleurs avec les sujets programmes d'HGGSP de Terminale).
Extraits : « Au Rwanda entre 1990 et 1994, la France massivement présente dans cette ancienne colonie belge dispose de toutes les capacités politiques, diplomatiques, militaires, financières pour arrêter le génocide qui s'y prépare ». « L'indifférence constante au risque génocidaire des autorités françaises au plus haut niveau de l'État et de la République conduit la France à devenir responsable du processus d'extermination programmée, accéléré pendant et avec son engagement militaire de 1990-1993. »
Les grandes figures de la pensée et de la politique en France, d'Edgard Quinet à Pierre Mendès France, sont aussi les auteurs de grands livres sur la République. Jaurès appartient à cette tradition mais on l'ignore car aucune « République » n'est signée de son nom. Il a pourtant écrit un tel livre, au fil des textes (articles, conférences, discours, récits) qui ont saisi à bras-le-corps la philosophie, l'histoire et la politique de la République. Ce ne sont pas seulement des réflexions, mais véritablement une pensée en acte puisque Jaurès a été, de son vivant et dans la postérité, l'un des acteurs d'une République soucieuse des libertés publiques et de la question sociale, confrontée à la démocratie nécessaire et au socialisme des possibles, ouverte sur les personnes, les cultures et le monde. Dès son entrée en politique au début des années 1880, Jaurès s'affirme comme un républicain exigeant, pour qui la justice sociale et l'égalité civique sont des principes fondateurs : ils sont la base de ses combats. Lorsqu'il rejoint le socialisme et le transforme en humanisme, Jaurès reste fidèle à la République qui lui permet d'être patriote sans être nationaliste. Son rejet des lois liberticides auxquelles consentent bien des républicains, son combat en faveur de la justice dans l'affaire Dreyfus, sa lutte contre la violence instituée dans la société, son appel à dominer la guerre qui vient dessinent une haute morale de la République qui n'a pas pourtant débouché sur l'écriture d'un traité pour les contemporains et la postérité. L'intensité des engagements de Jaurès ne lui a pas donné le temps nécessaire pour composer un tel livre qui existe pourtant.
Un jour à Istanbul. Nous sommes le 19 janvier 2007. Un journaliste est assassiné par un ultranationaliste. Il s'appelle Hrant Dink. Il est Turc d'origine arménienne. Il est aussi fondateur et directeur de publication de l'hebdomadaire Agos, journal bilingue. Hrant Dink se disait Arménien de Turquie. Il fut le premier à qualifier le massacre d'Arméniens de 1915 de génocide - ce qui lui valut l'hostilité de l'État turc. Il défendait, au nom de l'histoire, les valeurs de la démocratie, de la liberté d'expression, du " vivre ensemble ". La nuit même de son assassinat, plusieurs milliers de manifestants se rassemblent spontanément sur les lieux du meurtre et scandent : " Nous sommes tous Hrant Dink ", " État assassin ". Durant ces quinze dernières années, dix-huit autres journalistes ont été assassinés en Turquie, et douze sont actuellement emprisonnés. À partir de l'histoire de Hrant Dink, de son assassinat et de la mobilisation qui s'ensuivit, Vincent Duclert propose une réflexion sur ce qu'est la Turquie aujourd'hui. - La Turquie, un pays dont le rapprochement avec l'Europe apparaît difficile et sujet à polémiques ; - La Turquie, un pays qui ne peut faire l'économie d'une réflexion sur ce qu'est la démocratie dans sa recherche d'identité ; - La Turquie, un pays où penser l'histoire peut conduire à la mort (Hrant Dink) ou à l'exil (le Prix Nobel Orhan Pamuk), mais où les forces démocratiques existent et sont portées par les intellectuels ; - La Turquie, un État nation hérité d'Atatürk, qui a paradoxalement l'armée pour garant de cette " démocratie " laïque, et qui est aujourd'hui en confrontation avec un nationalisme ancré dans la société et un islamisme, certes modéré par rapport au monde arabe, mais dont il ne peut faire abstraction. Un essai stimulant, ancré dans l'actualité, réflexion sur ce qu'est l'engagement d'un citoyen dans un pays en quête d'identité, de démocratie et d'avenir. Nous ne sommes pas loin de Dreyfus au Panthéon. Voyage au coeur de la République. L'histoire comme liberté. Vincent Duclert, agrégé d'histoire, enseigne à l'école des hautes études en sciences sociales. Il a publié sur l'affaire Dreyfus de nombreux travaux, dont Alfred Dreyfus. L'honneur d'un patriote (Fayard, 2006) et Dreyfus au Panthéon. Voyage au coeur de la République (Galaade, 2007).
Le Bal du Moulin de la Galette, un des plus célèbres tableaux de Renoir, exposé au musée d'Orsay, n'a pas dévoilé tous ses mystères. Ni son énigme. Car l'image enchantée que cette toile donne de la jeunesse, de la vie et de Paris ne témoigne-t-elle pas aussi d'un temps révolu, après l'écrasement de la Commune en 1871 ?
À l'issue d'une enquête passionnante, l'auteur nous convie à une vision nouvelle où la peinture serait là également pour refermer les plaies de l'histoire, mettre fin aux combats fratricides entre Français et affirmer des valeurs communes, la liberté et la fraternité.