On entend rarement celles à qui ce livre donne la parole. Collégiennes, lycéennes ou jeunes actives, issues de milieux populaires, elles ont grandi et vivent dans la frange rurale de l'Hexagone. Celles qui travaillent ont le plus souvent un emploi au bas de l'échelle.
Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de cette jeunesse a priori « sans problème » et pourtant largement concernée par les grandes évolutions économiques, sociales et politiques du pays. Les « filles du coin » lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, leurs amours, les amitiés qui se font et se défont. Elles lui ont décrit leur parcours scolaire, leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l'adolescence : partir ou rester ?
« Je suis en colère car on a été abandonnés par les profs, abandonnés par l'État » déclare Louisa, 21 ans, étudiante en IUT carrières sociales. Elle se fait l'écho des inégalités sociales que la crise sanitaire a exacerbé chez les jeunes adultes Cet ouvrage rend compte, en s'appuyant sur plusieurs enquêtes des effets de la pandémie sur les trajectoires des jeunes et en replace cette crise dans le temps long. En effet, depuis les années 1970, avec l'extension de la durée de scolarisation et de transition vers l'emploi, la jeunesse s'allonge. Elle devient centrale dans la construction des identités et l'acquisition des statuts. Portrait aux multiples facettes de la jeunesse.
" Entrées dans la sexualité : expériences, espaces, représentations " est le premier dossier thématique de la revue Agora débats/jeunesses consacré aux questions de sexualité.
À travers six articles reposant sur des matériaux originaux, ce numéro s'intéresse aux expériences juvéniles des premiers temps de la vie sexuelle et rend compte de leur diversité. En décrivant les contextes objectifs et subjectifs des manières d'entrer dans la sexualité, il s'agit aussi de rendre compte des contraintes normatives qui pèsent sur les jeunes filles et garçons.