La grève, l'affaire Olivier Duhamel, le Covid-19, les Gilets Jaunes, Emmanuel Macron... Une trentaine de chroniques, publiées chaque premier lundi du mois dans Le Figaro, sont rassemblées dans ce volume.
Les observations d'un grand intellectuel français sur le monde d'aujourd'hui.
Des banlieues aux zones rurales, des métropoles aux petites villes, dans quel état se trouvent les couches populaires après plusieurs décennies de mondialisation ? Dans Fractures françaises (2010), son premier livre, Christophe Guilluy propose une leçon inédite de géographie sociale. S' appuyant sur sa discipline, il révèle que la situation des couches populaires est très différente des représentations caricaturales habituelles. Surtout, il montre que, derrière le trompe-l'oeil d'une société apaisée, s'affirme une crise profonde du « vivre ensemble ».
Dix ans après sa première parution, il faut relire cet essai majeur : révélateur de fractures qui n'ont fait que s'amplifier depuis, il met au jour avec clairvoyance les menaces qui pèsent sur le modèle républicain.
Depuis le 11 septembre 2001, la géopolitique a aussi envahi l'imaginaire : les séries télévisées sont devenues des références culturelles et politiques, qui non seulement analysent la réalité, mais anticipent le futur. Elles perçoivent les hantises contemporaines grâce à l'imagination des scénaristes : peur du terrorisme, de la dictature, de l'arme nucléaire et de la disparition du monde
Depuis le 11 septembre 2001, deux grands récits opposés se sont disputé l'intelligence du monde : la guerre américaine contre la terreur et l'exaltation du martyre par les jihadistes.
En voulant nous sauver du mal - l'un pour parachuter la démocratie au moyen-orient, l'autre pour assurer l'apothéose de l'islamisme radical sur la planète -, ils ont enfanté la barbarie. en restent des images d'abjection et de violence qui peuplent les écrans de télévision et d'ordinateur. mais sur le terrain, ni les néo-conservateurs ni al qa'ida ne l'ont emporté, basculant au contraire dans la déchéance morale.
Et ils ont ouvert la voie à leur ennemi commun de téhéran - ravivant les conflits entre chiites et sunnites, entre persans et arabes, sur les rives pétrolifères d'un golfe désormais hanté par la menace nucléaire. avec les succès remportés par le hezbollah face à israël, la conquête de gaza par le hamas, le fiasco de l'occupation de l'irak, la paix américaine s'est avérée une chimère. comment rompre le cercle vicieux de la terreur et du martyre ? l'europe, pourtant marginalisée depuis le 11 septembre, cible d'attentats islamistes, prise en otage par l'affaire des caricatures du prophète, secouée par les émeutes des banlieues françaises, représente paradoxalement le vecteur de la rencontre concrète entre tous ceux qui partagent la même volonté de relever le défi, de civilisation face à cette barbarie.
En construisant un espace de prospérité qui s'étende jusqu'au golfe à travers la méditerranée, elle établira les contours d'une nouvelle région fournissant le seul cadre adéquat pour la paix - à condition qu'elle fasse preuve de courage politique.
L'opinion est comme la reine du monde.
Le fameux mot de pascal est plus que jamais d'actualité. car, comme l'explique jacques julliard, notre époque est marquée par l'intervention permanente de l'opinion publique dans le jeu de la démocratie représentative. référendums, sondages, influence des médias et d'internet, manifestations : le suffrage n'est plus la seule source d'expression de la volonté populaire ; les instances représentatives sont court-circuitées ; les pouvoirs législatif et judiciaire capitulent régulièrement devant la rue.
Dès lors, le diagnostic est sans appel : la france est en train de passer à l'ère de la démocratie d'opinion. faut-il en avoir peur ? non, répond jacques julliard qui, tranchant avec le discours des élites, incite au contraire les politiques à accepter le rôle de l'opinion pour mieux faire vivre la démocratie d'aujourd'hui. tout comme le xixe siècle a fait place au suffrage dans les affaires publiques, le xxie siècle doit reconnaître à l'opinion la place qui est, de fait, déjà la sienne.
La reine du monde a reçu le prix du livre politique 2008.
« Pour sauver l'emploi, il faut sauver l'industrie », « C'est à l'État de nous sortir du marasme et de préserver la croissance », « Les marchés, c'est la dictature du court terme », « La solution à la crise, c'est plus d'Europe ! » - voilà autant de clichés coriaces qui pourrissent le débat public en France, entretiennent la morosité et finissent par couler le pays.
Des évidences postiches et des mythes néfastes, qu'Augustin Landier et David Thesmar décryptent ici d'une plume acérée, dénonçant du même coup les lobbies qui les entretiennent et abordant au passage nombre de questions très concrètes. Pourquoi avons-nous peur de la robotisation ? À quoi doit servir un ingénieur à l'heure du numérique ? Pourquoi nos PME peinent-elles à trouver de l'argent ?...
Il est temps d'entrer dans l'ère postindustrielle, d'aller vers une société de services et une économie dématérialisée. Pour ce faire, finissons-en d'abord avec un capitalisme de subvention, empoisonné par la nostalgie des Trente Glorieuses. Telle est la cure de désintoxication à laquelle invite ce livre salutaire.
Édition augmentée 2014 Création Studio Flammarion © Flammarion, 2013, pour l'édition originale © Flammarion, 2014, pour la présente édition en coll. « Champs »
Le monde a changé. Pas nos politiques. La crise financière puis économique a définitivement montré à ceux qui en doutaient que l'origine des problèmes avait changé de camp. Ce n'est plus le Sud qu'il faut redresser, éduquer, assurer. C'est le Nord qui divague, qui ne voit pas qu'il souffre d'un excès d'endettement causé par la faiblesse des salaires et la montée des inégalités. Le tournant historique, ce n'est pas la montée en puissance des grands pays émergents. C'est la fin du soliloque occidental : le monde se désoccidentalise.
En France, on a essayé d'apporter une réponse à ce déclin en redorant le blason de l'« identité nationale ». Les Français, pourtant, savent que les immigrés s'intègrent - a fortiori ceux issus des milieux populaires et des classes moyennes qui vivent avec eux ! Quant à la « menace musulmane », si menace il y a, elle est fortement exagérée, et on a tort de négliger le dialogue avec la Turquie et l'Iran qui inventent tous deux une modernité nationale, complexe certes, mais respectable.
Une fois admis la désoccidentalisation de notre monde qui est un exercice de modestie pour les pays européens et les États-Unis, il est temps de comprendre que le vrai enjeu, c'est la Chine et plus généralement l'Asie du Sud-Est. Quelle est leur stratégie ? Quelle est notre stratégie ? Si nous sommes capables de poser les bonnes questions, nous saurons aussi y répondre. L'horizon de cette interrogation est ni plus ni moins l'avenir des classes moyennes occidentales.
De même que la France s'est constituée au XVIIIe et XIXe siècle par l'unification d'un grand marché intérieur, processus qui s'est poursuivi sous la IIIe République par la mise en place de protections sociales, économiques et douanières, l'Europe doit écouter la demande de protection de ses classes moyennes tout en reconstituant un intérêt général européen aujourd'hui disparu.
Il faut protéger l'Europe par une régulation commerciale assumée et une politique industrielle et de formation aboutie. C'est avec cette nouvelle identité que l'Europe sera capable d'exister à nouveau. C'est tout l'enjeu des élections de 2012 : la France saura-t-elle à nouveau donner un sens à l'Europe ?