2011 MARQUE LE CENTENAIRE d'événements qui ont troublé la Champagne.
Yann Harlaut et Fabrice Perron ont repris les journaux et consulté les archives de l'époque pour analyser la situation des vignerons dans la Marne et dans l'Aube en 1911 et ainsi comprendre ce qui les mena à se révolter et à défier l'autorité de l'Etat.
En ce début de siècle, rien ne destinait à l'agitation les vignerons champenois, gens simples et travailleurs. Pourquoi ces hommes, rejoints par leurs femmes, ont-ils manifesté en masse et déchaîné leur colère sur de grandes maisons de champagne, entraînant le déploiement de plus de 15 000 soldats dans les zones viticoles ? Comment l'Etat a-t-il réagi sur le plan judiciaire et législatif ? C'est ce que tentent d'expliquer Yann Harlaut, historien marnais dont les racines plongent au coeur de la Montagne de Reims, et Fabrice Perron, historien aubois impliqué professionnellement dans le vignoble de la Côte des Bar.
Voici venir à vous, ici, des femmes illustres, vosgiennes, ou adoptées par les Vosges, qui ont marqué l'histoire de notre département. De sainte Jeanne d'Arc, notre héroïne nationale de Domrémy-la-Pucelle, que l'on ne présente plus, à Julie-Victoire Daubié, première femme à obtenir son baccalauréat en France, et féministe convaincue, comme Julia Bertrand, avocate de la libre-pensée et de l'objection de conscience... Comment laisser de côté des femmes de lettres comme Jeanne Cressanges, Brigitte Kernel, Antoinette Scheurer (aliasMarie Sils) ou Félicie Jeanpierre, qui se faisait appeler... Pierre Ficy ? Qu'elles soient actrices, comme Emmanuelle Riva ou Ève Lavallière, chanteuses, comme Chantal Goya, Damia ou Sidonie Baba, sportives comme Véronique Claudel, les soeurs Leduc, les skieuses, ou Aurore Mongel, la nageuse, ou encore Paulette Pierot, « la Vosgienne à la moto », ou cuisinière émérite, comme Reine Sammut, ces quarante « rugissantes », un peu plus même, chacune dans son domaine, nous ont interpellé. Il en va de même pour Odile Redon, spinalienne, spécialiste du Moyen Âge ou Marceline Loridan-Ivens, cinéaste et « jumelle contradictoire » durant la seconde guerre mondiale, de Simone Veil. De Clémentine Delait, et sa consoeur Marie Cugnin, femmes à barbe(s) qui ne manquaient pas de piquant, à Jutta Cuny, peintre et sculpteur. De Joëlle Bourgois, première femme ambassadrice, à Fanny Boussac, une voix, épouse d'un grand patron du textile vosgien. En passant par Germaine Bouloumié, qui présida la toute puissante Société des eaux de Vittel. De Jacqueline Apollinaire, la Jolie Rousse, à Dorothée Vançon, la joueuse d'épinette, nous vous invitons à les découvrir ou les redécouvrir. Au gré de vos désirs, vous retrouverez ici Françoise Maubertier, la fondatrice de la station thermale de Martigny-les-Bains, Marie Chauvière, à l'origine du sanatorium d'Isches... Nous suivrons la trace de Dominique Meyer, la chercheuse, ou de Ségolène Royal au long parcours politique. Sans oublier Hélène Ploix, administratrice du FMI ou Chantal Debry, qui a tant oeuvré pour Châtel-sur-Moselle. La religion nous incite aussi à mieux connaître sainte Libaire, Alix Le Clerc ou Élisabeth de Ranfaing. Les affres des guerres nous montrent aussi combien des femmes peuvent résister et faire preuve d'un courage hors du commun. C'est le cas de Noëlle Jacquot et Monique Bastien qui sont autant d'exemples de bravoure et de défi à l'adversité. Le destin de la grande-duchesse Wladimir, à Contrexéville, mérite une cure du souvenir salvatrice. La patriote Marie Antoinette Lix, Marie-Anne Valdenaire, cantinière de la Grande Armée, Laure de Saint-Ouen, et son chemin des écoliers, toutes ont un parcours hors du commun. Joli périple aussi que celui d'Alberte-Barbe d'Ernecourt ou de Gilberte Cournand, qui illumina le monde de la danse. On gardera enfin, pour la bonne bouche, la fidélité de Marie-Jeanne Vaudechamp, qui sera « l'Antigone » - et l'épouse - de « l'abbé Delille », grand poète et traducteur. (Bruno Théveny)
Clairvaux, ce nom au fort pouvoir d'évocation, résonne aujourd'hui encore dans toute l'Europe.
Si certains murs ont été élevés au XIIe siècle à l'initiative de Bernard de Clairvaux - à jamais associé à l'abbaye qu'il fonda en 1115 - d'autres leur ont succédé pour donner forme à des bâtiments toujours plus majestueux, jusqu'au grand cloître du XVIIIe siècle.
La Révolution mit un terme à sept siècles de présence cistercienne et l'Etat fit l'acquisition des lieux en 1808 pour y établir ce qui allait devenir la plus célèbre prison de France.
Sa fonction carcérale tendant à disparaître, il est désormais possible de dresser un « état des lieux » de ce patrimoine, où coexistent les vestiges de l'abbaye et les traces du passage des détenus.
Alors que sont en train de disparaître les derniers témoins directs de la Grande Guerre, il importe d'entretenir la mémoire de ce conflit, matrice du XXe siècle et véritable guerre civile européenne.
Le département de la Marne fut parmi les plus meurtris, tant, au nord de son territoire, par la guerre de tranchées et les boucheries inutiles des offensives d'Argonne et de Champagne, qu'à l'ouest par la guerre de mouvement des deux batailles de la Marne. Les monuments de Mondement, de la ferme de Navarin ou de Blanc-Mont, le mémorial de Dormans et les cimetières militaires dont le nombre et la taille témoignent de l'intensité des combats, sont les principaux jalons de cet " itinéraire " s'adressant à tous ceux qui cherchent à comprendre et à méditer les raisons de ces sacrifices, tandis que les monuments aux morts communaux constituent, en contrepoint, le témoignage des populations civiles et des anciens combattants.
L'inventaire recense, étudie et fait connaître le patrimoine historique et artistique de la France. Les Itinéraires du Patrimoine, conçus comme des outils de tourisme culturel, sont des guides sur les chemins de la découverte.
Docteur en archéologie, spécialiste des implantations des ordres du Temple et de l'Hôpital en Normandie et en Bourgogne, Michel Miguet s'intéresse ici à la maison de Bure, la plus ancienne et l'une des plus importantes commanderies bourguignonnes. Il consacre une étude historique et archéologique à l'ensemble de cette baillie - chef-lieu de commanderie et dépendances -, depuis sa fondation jusqu'aux dernières restaurations entreprises.
En se fondant sur la documentation disponible, l'auteur montre comment à partir de dons reçus, souvent sollicités, puis d'achats et d'échanges, les Templiers ont établi des domaines vastes et diversifiés dans le but ultime de fournir les fonds nécessaires à l'entretien de l'armée templière combattant en Orient.
Si les hommes n'ont bien souvent laissé d'autre trace que leur nom, quelques personnalités fascinantes se dessinent toutefois parmi les frères du Temple, à travers les témoignages recueillis lors du célèbre procès qui se déroula de 1307 à 1311.
À la suppression de l'Ordre (1312), ses biens furent dévolus aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui les ont conservés jusqu'à la Révolution. C'est grâce aux procès-verbaux dressés lors des visites prieurales hospitalières que l'évolution de la baillie de Bure et de ses terroirs a pu être partiellement reconstituée.
Fort heureusement, malgré l'action dévastatrice du temps - mais aussi celle des hommes -, de remarquables vestiges des constructions des deux ordres ont pu parvenir jusqu'à nous.
Pour le plaisir des yeux, nous vous proposons un nouveau voyage au début du XXe siècle avec les plus beaux clichés des meilleurs photographes haut-marnais.
Ils sont nombreux à nous avoir laissé de remarquables témoignages photographiques : de Lucien Merger à Hortes, auquel un important chapitre est consacré ici, à Abel Maugras de Bourbonne-les-Bains, en passant par les éditeurs Alexandre Gauthier à Saint-Dizier, Alphonse Pourtoy à Chaumont ou Paul Mongin à Langres. Beaucoup faisaient aussi de la photo par passion, comme Léon Fyot à Farincourt ou Léon Aubry à Aubepierre-sur-Aube.
Quant à Louis Guillemin, il assista à l'atterrissage du Zeppelin L49 en 1917. N'oublions pas la multitude de religieux qui saisissaient leurs fidèles sur papier photo : l'abbé Lassalle à Genevrières, l'abbé Chaumette à Malroy, ou encore l'abbé Haquin à Illoud qui immortalisa les célèbres Tantaloches. Avec près de 350 photographies, cartes postales et documents anciens inclus dans ce livre, nous vous invitons à redécouvrir la Haute-Marne à la Belle Epoque.
En Haute-Marne, comme à Paris, les grandes inondations de 1910 ont fait l'objet de nombreux clichés évocateurs de la catastrophe. L'accident de la digue de Charmes avait été annonciateur des événements. Tout le département fut ensuite touché par les inondations : Auberive, Langres, Arc-en-Barrois, Châteauvillain, Chaumont, Joinville, Saint-Dizier et ses environs. Entre des photographies inédites et un récit riche en anecdotes, l'auteur nous fait revivre ces crues exceptionnelles.
L'Ange au Sourire de la cathédrale de Reims est l'une des oeuvres les plus célèbres de la statuaire médiévale.
Cette image devenue intemporelle évoque certes la qualité de la création artistique du XIIIe siècle mais aussi le temps de la Grande Guerre qui fut pour Reims et la France du Nord une souffrance qu'on ne peut imaginer.
Au coeur de la ville pilonnée pendant quatre ans par les tirs d'artillerie, la cathédrale a brûlé, a été écharpée et cet ange a été défiguré. Il est alors devenu un symbole fort, par ses blessures et ses restaurations, symbole de douleur et de volonté de surmonter les épreuves...
Pendant l'Empire, plus de 13000 Haut-Marnais, conscrits ou volontaires, ont porté l'uniforme. Résignés, mais disciplinés, ils ont rejoint leurs régiments pour combattre de l'Espagne à la Russie, des îles du Danemark à l'actuelle Croatie. Nombre d'entre eux ont servi au sein du glorieux 14e de ligne, décimé à Eylau. D'autres ont alimenté les unités des gardes nationales mises sur pied par le département pour défendre les côtes de Belgique, les places de Neuf-Brisach ou de Langres.
Sous l'uniforme, ils ont vécu l'inimaginable : les affres de la détention sur le sinistre îlot de Cabrera, aux Baléares ; le retraite de la Grande-Armée, dans des conditions épouvantables, depuis Moscou ; la vision de leur camarade capturé par les guérilleros espagnols et supplicié. Mais ils ont aussi accompli des actions d'éclat, gagné au feu la croix de la Légion d'honneur, voire un galon d'officier ou un titre de noblesse d'Empire.
Beaucoup, parmi ceux qui sont devenus officiers, ont fait montre d'un grand mérite. C'est le colonel Deponthon, d'Eclaron, qui, faisant preuve d'une rare prémonition, n'a caché à l'empereur des Français aucun des risques d'une campagne en Russie... Les colonels Habert, de Nijon, et Isidore Martin, de Saint-Dizier, qui ont lancé leurs cuirassiers contre les carrés britanniques à la fin de la bataille de Waterloo... Chaudron-Rousseau, de Bourbonne-les-Bains, colonel à 19 ans - un record dans l'histoire de l'armée française ! - tombé comme général en Espagne... L'un des trois frères Jobert, de Pressigny, qui a franchi le Danube à la nage lors d'un coup de main audacieux... Ou encore le commandant Laloy, de Chaumont, qui a fait un rempart de son corps entre son général et des insurgés espagnols.
Plus de 3000 Grognards haut-marnais ne sont pas revenus de ces campagnes incessantes, davantage victimes des épidémies qui ravageaient alors les hôpitaux que du feu ennemi. Les autres ont retrouvé leurs terres, se sont mariés, ont passé le reste de leur existence à travailler, vivant, pour 3163 d'entre eux, assez longtemps pour recevoir, sous le règne de Napoléon III, la médaille de Saint-Hélène. Mais tous ont été marqués à jamais par leur existence de soldat.
Plus de 5500 mots et expressions répertoriés.
Flaves d'autrefois, historiettes, anecdotes et comptines du terroir.
Se passionnant pour le sujet depuis de nombreuses années, Lise Bésème-Pia nous dévoile le fruit de sa recherche autour des mots et expressions relatifs au parler ardennais. Celui-ci variait du nord au sud, d'est en ouest, de village en village, parfois même de maison en maison, de famille en famille ! A l'évocation de mots typiques du terroir, comme à travers la fraîcheur et le pittoresque des historiettes rapportées par l'auteur, gageons que le lecteur retrouvera et entendra, une fois encore, la voix de ses ancêtres ardennais dans ce livre.
Au nombre de vingt, les études réunies par le Centre d'Etudes et de Recherche en Histoire Culturelle de l'Université de Reims Champagne-Ardenne ne se limitent pas à l'histoire militaire. Elles abordent aussi la défense des minorités, des usages ou de l'identité nationale, particulièrement sensible entre le baptistère de Reims et le moulin de Valmy.
Le comté de Champagne, qui relève depuis le début du XIe siècle du patrimoine de la maison de Blois, s'érige en principauté indépendante en 1152 et devient pour plus d'un siècle l'un des fiefs les plus puissants du royaume de France. Carrefour économique à la rencontre des marchands flamands et italiens, la Champagne a su profiter de cette situation géographique privilégiée pour prendre une part active au commerce médiéval, tandis que la dynastie thibaudienne, influente dans les événements politiques et culturels de son temps, multiplie les alliances matrimoniales judicieuses et réalise son rêve royal en 1234 avec l'accession de Thibaud IV au trône de Navarre. Adopté par Hugues Ier dans les dernières années du XIe siècle, diffusé progressivement à l'entourage comtal, le sceau participe de la construction de cette principauté et de l'histoire de sa dynastie. Appendu à la charte qu'il valide, réceptacle privilégié des armoiries, il témoigne des stratégies de la représentation mises en place et porte l'image médiatique du prince en Occident et jusqu'à l'Orient des croisades. Plus qu'une simple signalétique, le répertoire héraldique, reproduit sur les sceaux de l'administration, manifeste la puissance comtale et fait naître, dans la conscience collective, le sentiment d'appartenance à la principauté. Un répertoire qui, après l'union de la comtesse Jeanne avec Philippe le Bel en 1284 et le rattachement programmé de son héritage à la France, s'agrégera bientôt à la symbolique capétienne. À travers un corpus de 273 sceaux, ce travail novateur, le premier consacré à l'étude emblématique d'une grande principauté féodale, redonne vie à la cour de Champagne des XIIe et XIIIe siècles dans une approche globale, tout à la fois sociale, culturelle, juridique et iconographique.
Alors que sont en train de disparaître les derniers témoins de la Grande Guerre, il importe d'entretenir la mémoire de ce conflit, matrice du XXe siècle et véritable guerre civile européenne.
Le département de la Marne fut parmi les plus meurtris, tant, au nord de son territoire, par la guerre des tranchées et les boucheries inutiles des offensives d'Argonne et de Champagne, qu'à l'ouest par la guerre de mouvement des deux batailles de la Marne. Les monuments de Mondement, de la ferme de Navarin ou de Blanc-Mont, le mémorial de Dormans et les cimetières militaires dont le nombre et la taille témoignent de l'intensité des combats, sont les principaux jalons de cet "itinéraire" s'adressant à tous ceux qui cherchent à comprendre et à méditer les raisons de ces sacrifices, tandis que les monuments aux morts communaux constituent, en contrepoint, le témoignage des populations civiles et des anciens combattants.
Au VIIe siècle, entre Meurthe et Donon, cinq abbayes bénédictines naissent dans la même période à quelques kilomètres de distance. Leur localisation trace ce que l'on appellera la Sainte Croix des Vosges. Seules trois d'entre elles, Senones, Moyenmoutier, étival, se maintiendront pendant plus de onze siècles, défendront farouchement leur indépendance avec des fortunes différentes, mais trouveront une destinée commune avec l'avènement de la Révolution. Leurs territoires voisins vivront successivement l'histoire du Saint-Empire romain germanique, de la Lorraine puis de la France, et Senones deviendra la capitale de la principauté de Salm. Dirigées par des abbés d'exception, elles atteignent leur apogée au " Siècle des Lumières ". Leur vocation spirituelle ne les empêche pas de devenir des centres reconnus du savoir et des pôles d'activités importants. églises, bâtiments abbatiaux, bibliothèques en témoignent et constituent aujourd'hui un patrimoine immense, finalement assez peu connu. Les pages de ce livre retracent les principales et captivantes péripéties de cette " épopée ", en élargissant autant que possible le cadre strictement local et temporel de leur déroulement.
Cet ouvrage vous invite à remonter le temps jusqu'au siècle dernier, à la mythique Belle époque et ses fameux cafés, ressuscités par la magie des cartes postales anciennes. Foyers d'intégration, lieux de convivialité, symboles de liberté, les cafés de campagne connaissent un formidable essor au début du XXe siècle : un phénomène auquel n'échappent pas les Vosges, qui ne comptent alors pas moins de 10000 établissements ! Une sélection de près de 240 cartes postales vient illustrer ici cet âge d'or des cafés vosgiens. Des témoignages photographiques uniques, fruits d'un patient travail de recherche de collectionneurs passionnés, qui nous font revivre avec délice le quotidien des années 1900. De bars en brasseries, de bistrots en estaminets, de zincs en comptoirs, laissez-vous convier à une joyeuse - mais si émouvante - tournée des cafés des Vosges à la Belle époque.
Bruno Théveny est journaliste, éditorialiste et écrivain. Il exerça notamment en tant que chef de service à la rédaction de La Liberté de l'Est (aujourd'hui Vosges Matin), de 1976 à 1996, à épinal. Passionné de cartophilie et de régionalisme, il est l'auteur de nombreux livres, dont certains ont été publiés aux éditions Dominique Guéniot : Bourbonne-les-Bains et son canton : histoire d'eau en 1997 ; La Belle époque des cafés de Haute-Marne en 2002 ; L'Âge d'or des boutiques de Haute-Marne en 2003 ; Chaumont à la Belle époque en 2008 ; Haute-Marne 1900 vue à travers ses photographes en 2010.
A travers la figure d'Augustave Moyse, maire de Chantecoq (dans le sud-est marnais), l'auteur évoque le combat des habitants du Der contre la construction du lac qui finit par engloutir en 1974 trois villages de Champagne, soit plus de quatre mille hectares. De ce récit émouvant émerge une vie paysanne en voie de disparition, avec ses conteurs et ses fêtes, ses guerres et ses deuils, sa religion et ses croyances. Un livre-mémoire pour toute une région.
4e de couverture : Commencé en 1717 par Claude Moët, le commerce du vin s'est développé constamment dans sa Maison jusqu'à donner naissance à LVMH. Avec leurs économies et leur esprit d'entreprise, ses héritiers achètent des vignes et des terrains, creusent des caves, construisent des bâtiments, font oeuvre industrielle. Ils reçoivent successivement Napoléon Ier et le tsar, Louis-Philippe et Napoléon III, Georges V et le Kronprinz... Ils font connaître le champagne au monde entier.
Mais ils n'oublient ni le personnel, ni les vignerons. Dès 1868, bien avant les lois correspondantes, ils créent une règlementation du travail, une caisse de retraite et de prévoyance. Ils défendent les producteurs de raisin face aux exigences des maisons de commerce. Ils gèrent Moët & Chandon, déjà leader du négoce champenois, à travers guerres, crises, phylloxéra, différends familiaux et accroissement des lourdeurs administratives.
De plus, ils maintiennent leur avance. Introduite en bourse en 1962, la Maison se développe en France et à l'étranger avec, outre la sienne, d'autres marques de champagne, de parfum, de cognac... La croissance est fulgurante. Au Palais Brongniart, Moët-Hennessy, après Moët & Chandon, reste un des "blue-chips" de la cote.
En 1987, des accords sont passés avec le brasseur britannique Guinness ; Moët-Hennessy est présent partout dans le monde. La fusion avec Louis Vuitton-Malletier modifie la raison sociale, qui devient LVMH. Elle permet à Bernard Arnault d'entrer dans le groupe, de le diriger et d'en prendre le contrôle. Bien diversifié, LVMH devient, à l'aube du XXIe siècle, le premier groupe mondial de produits de prestige.
Son histoire méritait d'être racontée, sa réussite analysée et ses hommes ressuscités. Outre trois cents heures d'entretiens avec les actionnaires et les membres du personnel, une riche bibliographie, le dépouillement des archives de la Maison, la consultation des actes notariés et d'état civil ont permis à l'auteur de vérifier ses sources, de rectifier les légendes verbales, d'authentifier les faits. La réalité est belle à dire, elle doit être transmise, elle peut servir de modèle.