Dans la grande tradition de la littérature animalière, suivant Jules Renard et Maurice Genevoix, Pierre Présumey approche intimement et tendrement les bêtes des territoires ruraux. « Le cerf, écrit-il, est une personne, comme sans doute au moins tous les mammifères, dès lors qu'on a croisé vraiment leur regard. »Ces rencontres animales, ces face-à-face, Pierre Présumey les a bien souvent éprouvés, grandeur nature, au coeur des espaces sauvages de Haute-Loire, d'Ardèche et de Lozère qui lui sont familiers comme pêcheur, cueilleur, marcheur et observateur.Mais pour le professeur de lettres classiques qu'il est aussi, les rencontres s'opèrent également dans la littérature.Avec cerfs, sangliers, écureuils, loutres, rouges-gorges, merles ou couleuvres, sont convoqués les mots qui les ont célébrés. Ceux de La Fontaine, Homère, Virgile, Gustave Roud, Philippe Jaccottet, Julien Gracq, René Char...Le cartographe et carnettiste Bernard Deubelbeiss a éclaboussé le papier de couleurs aquarellées. Elles esquissent les portraits de ces animaux sauvages qu'il nous est donné quelquefois de rencontrer, en personnes.
Le pays de plateaux et de hautes vallées qui chevauche la ligne de partage des eaux et qui s'étend, dans ce livre, de Saint-Agrève à Saint-Laurent-les-Bains, en passant par le Mézenc et le Gerbier, se présente comme la combinaison de deux éléments fondamentaux : la terre et l'eau, sous forme de montagnes et de rivières. Rien de plus simple en apparence, pour un observateur détaché, que de suivre sur la carte cette ligne cheminant entre les unes et les autres ; mais quand on a un penchant prononcé pour les deux pentes, quand on est attaché aux deux côtés, réfléchir à cet assemblage d'éléments est loin d'être élémentaire.
Cependant, en se prêtant si bien à la photographie de François Lacour, ce pays démontre une fois encore que, tout en tirant à hue et à dia, il n'en constitue pas moins une réserve inépuisable de paysages cohérents, inspirants et paradoxalement raffinés.
À la fin de l'été de 1878, un Écossais de presque vingt-huit ans, le jeune écrivain Robert Louis Stevenson, arrive au Monastier-sur-Gazeille, gros bourg de Haute-Loire. Que vient-il y faire ? Il y demeure un mois, avant de s'en aller accomplir, en douze jours, ce qui deviendra son Voyage avec un âne à travers les Cévennes.
Avec lui s'invente le tourisme moderne du voyageur qui passe, mais autour de lui, pendant quatre semaines, des femmes et des hommes du pays s'interrogent et parlent. Eux restent et ne partent pas. Et si leur vie enracinée se mettait elle aussi à bouger ?
Ce qui conduit Jean-Paul Rogues depuis tant d'années au bord des rivières de Haute-Loire ressemble à une vieille rumination, comme celle qui nous fait remâcher ces airs tendres et tristes à la fois qu'on garde à l'intérieur de soi tout au long d'un après-midi. La grande affaire de l'auteur à la pêche n'est pas entre lui et le poisson, mais entre lui et les rivières.
Ce livre pourrait donc être vu comme une suite d'aventures vécues auprès de rivières aimées. Mais il ne s'agit jamais, entre Jean-Paul Rogues et la rivière, d'une possession, mais d'une compagnie très passagère, même si elle est renouvelée chaque année et plusieurs fois dans la saison. Trop souvent peut-être déplore le pêcheur : « Tout ce temps passé au bord des rivières, alors qu'il m'aurait fallu travailler, ce n'était pas sérieux?! Mais j'étais littéralement versé dans les vallées. Ma passion de la pêche commence par un long récitatif : la Loire, l'Allier, la Gazeille, le Malaval, l'Orcival, la Dorette, le Groumessomme et le ruisseau de la Mine et celui du Saut de la jument borgne...
Rien de médiocre n'y fut jamais offert, et ce monde est encore là, et nous avons la chance de le voir, de ne pas être des intrus. »
Les voyageurs de la fin du XIXe n'hésitaient pas à comparer le site du Puy avec la Corne d'Or ou la baie de Rio et George Sand écrivait : « Rien ne peut donner une idée de la beauté de ce bassin du Puy ». Plus récemment, des chroniqueurs contemporains ont parlé du « Mont Saint-Michel des terres ».
Depuis l'Ermitage ou les hauteurs de Taulhac, la découverte du paysage opère toujours l'effet pittoresque vanté par les premiers guides touristiques. Il révèle aussi combien la géographie et la géologie ont déterminé la vocation spirituelle et le développement de la cité. Sans doute ont elles aussi résolu les premiers arrivants à s'y établir et à y dresser les figures de leur spiritualité. En témoigne l'ancien dolmen de la pierre des fièvres, tout comme les bas-reliefs du temple gallo-romain visibles à la base du clocher de la cathédrale.
Les découvertes archéologiques récentes, révélées par les fouilles entreprises dans le baptistère Saint-Jean, confirment la présence d'un sanctuaire au Ve ou au VIe siècle à cet emplacement.
Les accidents de la géologie, les hasards de l'Histoire, le caractère des hommes qui ont habité là, la reconnaissance par de grands personnages historiques font qu'aujourd'hui l'héritage est imposant. L'ouvrage Le Puy-en-Velay capitale spirituelle veut rappeler l'importance d'un patrimoine qui surprend encore aujourd'hui ceux qui le découvrent.
Textes : Anne Muller, George Sand, Emmanuel Gobilliard, Martin de Framond, Jean Muller, Corinne Pradier, Emmanuel Gagne, Philippe Gaucher.
Classées Monuments historiques en 1840, les quatorze tapisseries flamandes de l'abbaye de La Chaise-Dieu ont été tissées en fils de laine, soie, lin et fils métalliques entre 1501 et 1518 pour être présentées pour la première fois à La Chaise-Dieu le 17 avril 1518. Commandées par l'abbé Jacques de Saint-Nectaire, les tapisseries ont de nombreuses sources iconographiques principalement tirées de La Bible du pauvre, ouvrage très populaire dans le monde germanique au XIVe siècle. Elles mettent en scène les épisodes de la vie du Christ et de la vie de la Vierge. Sur chaque pièce, trois scènes composent un triptyque. La scène centrale représente un épisode du Nouveau Testament, tandis que les deux autres ceux de l'Ancien Testament. Ce procédé biblique, appelé « typologie », permet de présenter les textes de l'Ancien Testament comme annonciateurs de l'avènement du Christ. Au terme de six années de restauration, elles sont revenues à La Chaise-Dieu en juillet 2019 pour être exposées dans une ancienne chapelle dont les volumes ont été redécouverts et restaurés lors des travaux de réhabilitation du site. Ce rare ensemble de tapisseries est l'un des plus précieux du patrimoine national.
Notre rugby, c'est celui qu'ont connu comme modestes joueurs les deux auteurs de cet ouvrage, Pierre Présumey et Luc Olivier.
C'est aussi celui que continuent à faire vivre chaque dimanche partout en France les petits clubs des séries régionales.
Autour de la main courante de sobres stades tracés sur des terres agricoles, se retrouvent les familles des joueurs, les anciens, les copains, les jeunes de l'école de rugby et les supporteurs fidèles.
Les photographies de l'ouvrage ont été réalisées avec les clubs du Comité d'Auvergne : Brives-Charensac, Pulvérières, Charbonnières-les-Varennes, Dômes-Sioule, Langeac, Saugues, Thiers.
Les 30 poèmes pour le jeu de rugby ont été composés en deux séquences à trente années de distance.
Les quatre premiers sont parus en 1986 dans la revue auvergnate Les Provinciales. Ils ont été rejoints par vingt-six autres afin de former deux équipes capables de mesurer le temps passé, le notre et celui de notre rugby, et de jouer quelques prolongations.
Le docteur Henri Présumey, mon père, s'est installé en 1955 comme médecin généraliste, ou plutôt comme médecin de campagne ou de montagne, en haute Ardèche, à Sainte-Eulalie, village situé à 1235 mètres d'altitude, au pied du Mont Gerbier de Jonc. En 1958 il déménagea au Monastier-sur-Gazeille, chef-lieu de canton de Haute-Loire situé à 930 mètres d'altitude, où il exerça jusqu'en 2002.
Les souvenirs qui suivent sont d'abord mes souvenirs personnels, parfois corrigés et complétés par ceux de membres de ma famille et d'amis, et aussi ceux que j'ai entendus de personnes rencontrées par mon père et très souvent soignées par lui. Ils comportent à coup sûr une part de vérité, mais indéniablement aussi des déformations dues au colportage et à l'imagination. Il était inutile de chercher à démêler ces deux parts pour dresser un portrait complet et véridique. On peut à bon droit appeler ces souvenirs des légendes.
J'espère seulement que tous ceux qui l'ont approché pourront retrouver dans ces textes rassemblés au gré des capacités de ma mémoire et de celle des autres quelque chose de celui que dans ces pays de montagne on continue souvent encore d'appeler le « docteur ».
Les tableaux reproduits dans cet ouvrage sont ceux que Patrice Rey a peints pour son Musée des Croyances Populaires installé au coeur du Massif central au Monastier-sur-Gazeille.
Passionné d'Histoire et d'histoires, ce minutieux plasticien explore les croyances populaires et les mystères du monde rural. Il recueille récits et légendes d'hier et d'aujourd'hui, redonne vie à ces personnages fantastiques et attachants qui peuplent nos pays et nos esprits. Peut-on parler du monde rural sans évoquer les contes, légendes et superstitions ?
Dans ses extraordinaires tableaux au charme naïf, Patrice Rey crée une atmosphère mystérieuse et fantastique qui met au goût du jour ces histoires merveilleuses de fantômes, de lutins, de sorciers, de guérisseurs et de loups-garous, constitutives de la riche culture rurale.
Avant d'aller mon chemin, je veux un peu considérer ce premier compagnon du marcheur, le chemin lui-même, en personne, si j'ose dire, qui m'intimide et me rassure tout ensemble ; je veux un peu considérer ce qui le fonde en ma pensée rêveuse, ce qui de lui va par mon oeil jusqu'à mon coeur et mon esprit, et puis descend jusqu'à mes pieds. Ensuite, et seulement ensuite, je m'en irai.
Il faut donc résister pour l'instant à la dynamique adolescente du futur. J'irai, je m'en irai. C'est le futur fugueur de Rimbaud : « Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers », élan trop vite retombé dans l'imparfait : « Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées... » Ne pas se jeter les yeux fermés dans le chemin ; s'y projeter sans doute, mais d'abord regarder où l'on met les pieds.
« Ce Pays est tissé d'une multitude de paysages, incroyablement singuliers, rallumés sans cesse par les braises du soleil, les vents impétueux, les froids glacials, les cheminements monotones de quelques bêtes... », écrit Joël Vernet en préface. Cette diversité qu'il souligne, que Bernard Jollivet nomme « constellation des pluriels », constituerait finalement un fond, un caractère dont on connaitrait quelques traits. À chacun ses secrets, à chacun sa Haute-Loire. Elle est « une affaire personnelle » selon Michel C. Thomas. Elle est une « haute alliée », « un trait d'union » ou un « grand écart » pour Corinne Pradier, une « bonne montagne » pour Pierre Présumey ou « l'empire de l'horizon » selon Dominique Machabert.
Formuler la Haute-Loire en mots et en photographies : les dix-huit auteurs de cet ouvrage en ont fait chacun leur affaire. La voilà déclinée de toutes les façons, mais entièrement elle-même, volcanique, solide, liquide, aérienne, irrémédiable de toute façon.
Textes : Geneviève Barrière, Benoit Helluy, Bernard Jollivet, Dominique Machabert, Luc Olivier, Corinne Pradier, Pierre Présumey, Michel C. Thomas.
Photographies : Laurence Barruel, Gérard Cavaillès, Dominicaines de Langeac, Jacques Ferrer, Gérard Gardès, Sébastien Lamadon, Jérémie Mazet, Luc Olivier, Lucien Soyère, Cyril Treveys, Daniel Vincent.
La Haute-Loire est l'un des territoires de France qui recèle le plus de peintures murales. Le nombre, la qualité et la diversité des décors peints qui subsistent encore sur les murs des églises et des chapelles du département sont impressionnants. Au point que la seule vallée de l'Allier, entre Brioude et Langeac, passe pour figurer au second rang des sites les mieux dotés du pays.
Ce contexte singulier est le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs historiques au titre desquels on peut noter la puissance du chapitre de Brioude, l'essor du monachisme dans la région à partir du xesiècle ou encore le rayonnement du culte marial du Puy-en-Velay dans l'Occident chrétien.
Dans cet ouvrage, plus de trente sites sont visités cathédrale, basilique, églises, chapelles, châteaux et maisons fortes - pour en révéler avec abondance d'illustrations les trésors, dont beaucoup sont restés jusqu'alors méconnus.
Les textes érudits de Bernard Jollivet et Martin de Framond apportent un éclairage nouveau à cet exceptionnel patrimoine.
À qui doit-on la fresque des Arts libéraux qui orne l'ancienne bibliothèque capitulaire de la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay?? Qui en fut le peintre??
Les huit circuits de cet ouvrage suivent des itinéraires que Jules Romains empruntait dans son enfance, son adolescence, ou plus tard.
Lors de ses vacances d'été à La Chapuze, le jeune Louis Farigoule s'est imprégné très tôt du mode de vie de ses cousins et amis, et les accompagnait dans leurs virées champêtres sur les sentiers du Meygal. Les parcourir aujourd'hui, c'est accéder à la beauté d'une nature inaltérée. C'est aussi opérer un voyage dans le temps et dans une oeuvre prodigieuse.
Jules Romains a beaucoup écrit sur le Velay, dans ses poèmes, ses pièces de théâtre, ses romans et ses essais. En lui emboitant le pas dans les chemins du Velay, il s'agit aussi de redécouvrir cet auteur majeur du XXe sie`cle et sa gene`se sur le territoire du « pays natal ».
Qui a peint la Danse macabre de l'abbaye de La Chaise-Dieu ? Ne s'agit-il pas d'une oeuvre à plusieurs mains ? Quand a-t-elle été réalisée ? N'a-t-elle pas été complétée à plusieurs reprises? Pourquoi est-elle restée inachevée? L'absence du Christ rédempteur dans un tel lieu est surprenante et le constant renvoi au seul Jugement dernier est un peu court. Est-ce l'explication de l'oubli dans lequel cette oeuvre est tombée aux XVIIe et XVIIIe siècles? Cette part de mystère renforce la fascination qu'elle continue d'exercer.Jacques Bellut fait avancer la recherche. Il rappelle les circonstances de la réalisation de la fresque dans le contexte historique de la première moitié du XVe siècle et la compare, pour identifier les personnages, avec celle du cimetière des Saints-Innocents de Paris, mise en image du poème de Jehan de Gerson. L'adaptation de ce poème par Jean-Luc Bayard lève aussi une part du voile pour nous révéler que la Danse macabre continue !
Avec une admirable maîtrise technique, une palette très simple, le choix d'une facture sans artifice, Anne Baudequin peint les roches de Mariol, la Loire à Saint-Vincent, le haut du cirque des Boutières...Elle saisit la présence du corps de la montagne, comme la manifestation du silence d'hiver. Il suffit de regarder un chemin, quelques arbres, et les fermes ballottées dans le froid, pour comprendre que le tableau est un accès à ce qui existe avant sa représentation. Son travail est révélation et témoignage de ce qui se donne si l'on s'y arrête. Ce don, elle sait l'attendre, l'accepter, remercier et célébrer l'ampleur du lointain ; mais aussi dire sa gratitude à l'égard du plus près, de l'incessante métamorphose des champs, des labours et des arbres. Ses oeuvres donnent à voir humblement, et grâce à elle nous voyons. Mais pourquoi aimer ces paysages du Velay ? Jean-Paul Rogues nous éclaire de son écriture sensible et précise : « Parce que nous y avons vécu et que nous y vivons encore; parce que la nature est là proche immédiatement, donnée; parce que, si nous le voulons, une orgie de solitude heureuse est à notre portée, et parce qu'il y a toujours une auberge ouverte où quelqu'un connaît quelqu'un qui peut-être vous connaît, et qu'il est bon d'échanger cette petite monnaie de la reconnaissance.
En un seul dessin de 5,22 mètres de long Bernard Deubelbeiss a réalisé le plus original des carnets de voyage. La rivière Allier y est figurée depuis sa confluence avec la Loire au Bec d'Allier, dans la Nièvre, jusqu'à sa naissance au Moure de la Gardille, en Lozère.
Il s'agit d'un retour aux sources qu'opèrent les deux auteurs, nés à Clermont-Ferrand et amis depuis leur rencontre à l'école primaire. « Nous voulions remonter. Nous voulions revenir. Revenir, c'est redécouvrir, c'est retraverser d'anciens pays, c'est ranimer la mémoire » explique François Taillandier, écrivain contemporain majeur, dont les mots sinuent au gré des méandres de la rivière en évoquant l'écoulement du temps et le cours de la destinée, « comme pour broder quelque chose qui ressemblerait à la vie. » Ce livre-objet se parcourt en longueur côté dessin, et en hauteur côté texte.
Le plan de Paris, dit de Turgot, dessiné par Louis Bretez, a été achevé en 1739. Il était selon ses concepteurs « un plan à vol d'oiseau, le plus vaste en ce genre qu'on ait entrepris ». Près de trois siècles plus tard, Bernard Deubelbeiss nous livre ce nouveau plan à vol d'oiseau encore plus vaste, aux dimensions actuelles de la plus belle ville du monde.
The plan of Paris, known as de Turgot, drawn by Louis Bretez, was completed in 1739. It was, according to its designers, « a plan as the crow flies, the largest of its kind ever undertaken. Nearly three centuries later, Bernard Deubelbeiss delivers us this new and even larger bird's-eye plan, to the present dimensions of the most beautiful city in the world.
Nombreux sont ceux qui se souviennent du gandot, un récipient en fer blanc parfois émaillé - aussi appelé gamelle - qui servait à transporter et faire réchauffer le repas des ouvriers. Une fois ouverte cette petite boîte de Pandore, la cohorte des hommes du jour et de la nuit défile sur un horizon sculpté de hautes tours et de monticules de terre stérile, les terrils, « ces poubelles de la mine » que l'on nomme ici crassiers !
« Mémoires d'un gandot » est le fruit d'entretiens et de nombreuses rencontres, riches et variées. Tous les ingrédients - fruits des reportages, textes, images, paroles, recettes... - ont été mis dans le gandot commun.
Au fil des pages, tout fut mélangé pour donner à goûter l'art de vivre particulier du peuple des jardins. Certaines recettes ont été livrées par le jardinier dont le portrait figure sur la même double page. D'autres fois, la recette vient d'un jardin voisin, d'une autre section ou d'autres mémoires du pays gaga.
La grande exposition que la ville d'Arles lui a consacrée en la chapelle Sainte-Anne a révélé toute l'envergure de l'oeuvre de Jean-Pierre Petit. L'avisé public provençal a perçu le point de vue sur le paysage et sur la peinture qu'est revenu lui proposer cet enfant du pays établi sur les hautes terres volcaniques du Velay. Celles-ci constituent le sujet d'une quête obstinée au coeur de la lumière et de la couleur. Jean-Pierre Petit soumet sans relâche à la question les vibrations de la peinture, qui du paysage pourraient lever une part d'énigme.
Un catalogue n'aurait pas suffi à révéler la profondeur de cette oeuvre majeure. Ce livre en dégage les thèmes fondateurs. Ceux-là mêmes que l'auteur Pierre Présumey explore en parallèle et en connivence avec le peintre : horizon, sillons, chemins, traces, arbres, broussailles...
Avec le double levier de son érudition littéraire et philosophique et de sa connaissance sensible du « pays » intimement éprouvé, Pierre Présumey apporte une essentielle contribution, édifiante et poétique, à la vaste réflexion universelle sur le paysage.
La pomme de terre d'Auvergne.
Trifòla, trifole ou truffole, c'est le nom de la pomme de terre en Livradois, Velay et Vivarais. Dans le Cantal, le Rouergue et sur l'Aubrac, la truffade est un plat de référence et ailleurs, dans le Massif central, la pomme de terre est parfois appelée « la truffe ».
Comme la truffe, elle pousse sous terre. Importée au xvie, sa taille était alors beaucoup plus réduite et son aspect irrégulier et fripé rappelait sa prestigieuse cousine. Voilà pourquoi elle a été baptisée du nom occitan de trifóla.
Dans cet ouvrage consacré à la pomme de terre, Jean-Pierre Vidal, maître ès trifóla, nous livre 40 recettes bistrot, savoureuses et faciles à réaliser.
Tout ce qu'on peut rassemble les poèmes de Pierre Présumey directement liés à la mort volontaire de son fils en janvier 2008. Tous ces poèmes sont des élégies, au sens ancien du mot, c'est à dire des poèmes lyriques marqués par la perte des choses ou des êtres aimés.
Ils donnent une consistance à la désolation de ceux qui restent et offrent une résistance à l'effacement qui menace la mémoire de celui qui est parti.
Conscient des pouvoirs et des limites du langage poétique, l'auteur utilise de multiples formes d'expression : longues narrations nourries de mythologie et de souvenirs intimes, éclats de mémoire brefs et tendus, sonnets aboutis ou défaits, jusqu'à l'épitaphe finale.
Jamais triomphante, renonçant lucidement à l'illusion du tout et à la tentation du rien, cette poésie trouve ses ressources spirituelles et ses images essentielles auprès d'une terre toujours aimée, à « hauteur d'homme ».
Le massif du Pilat est une tranche de pays vert qui fait le dos rond entre la Loire, le Rhône, l'Isère et l'Ardèche. Sur ses reliefs méridionaux murit une fameuse pomme riche d'une identité gustative exceptionnelle due à l'altitude, au climat, au sol de ce territoire, mais aussi aux soins amoureusement prodigués par des producteurs passionnés.
Fervent apôtre de la pomme du Pilat, le pâtissier stéphanois Bruno Montcoudiol, Meilleur Ouvrier de France, Champion du Monde de pâtisserie, propose dans cet ouvrage 40 recettes savoureuses et faciles à réaliser.
J'ai voulu comparer les filles.
De la montagne à des jonquilles.
Leurs joues étaient rondes et rouges.
Sentant le savon de Marseille.
Je les voyais les bras croisés.
Sur leur poitrine pendant que.
Les hommes parlaient. Je savais.
Qu'autrefois, en plein été.
Les mères de leurs grands-mères.
Pour la foire des violettes.
Vendaient leurs cheveux de filles.
Jonquilles de la vie brève.
Qui vous a prises dans ses mains.
Et fait descendre dans la plaine ?
Jonquilles de la vie longue.
Qui donc avez-vous sauvé.
Entre vos deux bras croisés ?