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Rue des Maléfices ; chronique secrète d'une ville
Jacques Yonnet
- Libretto
- 7 Décembre 2012
- 9782752909473
Le livre Raymond Queneau regardait Rue des Maléfices comme le plus grand livre jamais écrit sur Paris ; un livre qui l´empêchait même de dormir tant les histoires «vraies» que Jacques Yonnet raconte ne sont pas de tout repos. Fin connaisseur des venelles sombres et des garnis de la rive gauche, ce dernier parle du quotidien des artisans, voyous et gouailleuses de cette vieille capitale qui est « comme une mare, avec ses couleurs, ses reflets, ses fraîcheurs et sa bourbe, ses bouillonnement, ses maléfices, sa vie latente ».
À la manière d´un Cendrars, Jacques Yonnet évoque, par les faits divers et les drames, le quotidien de ce monde aujourd´hui disparu : Paris mystérieux où la Bièvre se jetait encore à ciel ouvert dans les marais de la Seine...
L'auteur Né en juin 1915, Jacques Yonnet fut poète, parolier, dessinateur, peintre, sculpteur et auteur de Rue des Maléfices, chronique secrète d´une ville, initialement paru en 1954 aux Éditions Denoël sous le titre Enchantements sur Paris. Ces chroniques, considérées comme l´un des meilleurs livres écrits sur Paris et ses habitants sous l´Occupation, ont été saluées par Raymond Queneau, Jacques Audiberti, Jacques Prévert et Claude Seignolle. Très actif au sein de la Résistance parisienne, Jacques Yonnet fut également celui qui, par la publication en septembre 1944 d´un article intitulé « Petiot, soldat du Reich », provoqua l´arrestation du tristement célèbre docteur Petiot, auteur de plus de soixante meurtres et qui se cachait au sein même de la Résistance française sous le nom de « Valéry ». Jacques Yonnet, devenu par la suite chroniqueur gastronomique, est mort le 16 août 1974.
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Résumer l'intrigue du roman, retorse à souhait, tout en rebondissements, en fausses pistes, disons tout de suite qu'il n'en est pas question ici. D'autant qu'il s'agit en fait de plusieurs intrigues follement emmêlées, que l'auteur contre toute attente parviendra à dénouer d'assez magistrale façon. Pour résumer à très gros fil : nous sommes dans le Londres des années 1840, et il n'est question que des frasques du marquis de Rio-Santo, dandy insolent dont la richesse paraît sans limite, qui subjugue l'aristocratie et règne sur les bas-fonds de la capitale, où l'on trafique, où l'on s'abrutit de mauvais gin, où l'on assassine à la demande pour quelques pennies. Il s'avère que malgré son nom, Rio-Santo est irlandais, voue une haine sans merci à l'Angleterre, et prépare en secret, à la tête d'une association de malfaiteurs au nom bien " févalesque " (les Gentilshommes de la Nuit) une révolution politique destinée à libérer l'Irlande (Féval n'est pas celte pour rien !).
Pour parvenir à ses fins, Rio-Santo a projeté d'épouser une riche et belle héritière, Mary Trevor, laquelle est fiancée au sympathique Frank Perceval. L'on ne révélera pas comment ce dernier se voit tendre un piège par son rival, ni tout ce qui s'ensuit de chausse-trapes, de poursuites, de complots, d'assassinats. Des hommes du monde se conduisent comme d'immondes fripouilles, des malfrats se révèlent gens de grand coeur, et l'affreux Rio-Santo lui-même se découvrira sous les traits d'un ancien bagnard (mi-Vautrin mi-Jean Valjean), innocent du crime qu'on lui avait collé sur le dos, mais résolu pour se venger à pactiser avec le pire.
L'auteur en profite pour régler quelques comptes avec l'Angleterre " coloniale " ; qui exploite la misère des siens afin d'inonder le monde des produits de son industrie conquérante, et soumet à son pouvoir indu la fière Écosse et la malheureuse Irlande. Mais s'il évoque aussi bien qu'Eugène Sue la vie sans espoir des crève-la-faim, il ajoute à sa vision " sociale " une dimension de mystère qui ne laisse pas d'étonner le lecteur d'aujourd'hui. Comme Wilkie Collins un peu plus tard, il a compris que la société victorienne (disons plutôt la société puritaine des possédants de l'époque, toutes nations confondues) ne parvenait à régner sans partage que parce qu'elle réussissait à cacher au monde - et à se cacher à elle-même - les turpitudes qui l'agitaient tout au fond. Nous ne voulons pas dire que Féval annonce Freud mais enfin, il soulève ici quelques jolis lièvres. Et d'abord celui-ci, qui n'a pas fini de courir : que la réalité n'est jamais entièrement contenue dans ce qu'on voit et que l'on peut décrire ; que le destin de chacun se joue dans l'ombre, dans ce qui ne peut être montré - dans ce qui ne peut être avoué. D'où la puissance quasi hallucinée de son récit, sur lequel plane de bout en bout un violent sentiment de menace ; d'où aussi cette vision profondément pessimiste du destin des hommes, qui l'apparenterait presque à un Barbey d'Aurevilly (et qui le situe, historiquement parlant, à l'opposé d'Eugène Sue). D'où, surtout, ce qu'on peut appeler sa " modernité " (alors que Sue, malgré ses vertus, a tout de même assez mal vieilli). Morand avait décidément raison : avec Les Mystères de Londres, c'est une porte obscure, qui s'ouvre sur tout un continent nouveau de la fiction - sur ce roman " noir " moderne où se trouveront plus tard projetés nos terreurs intimes, nos désirs inavouables et cette violence que l'Histoire, toujours et partout, s'avère incapable d'exorciser.
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Fred et Guiret, deux étudiants en médecine sans le sou, perdent tout espoir de se refaire après une malheureuse partie de poker... Une fois leurs camarades de jeu rentrés chez eux, les deux compères, désespérés, pensent à mettre fin à leurs jours lorsqu'ils découvrent sur le sofa la bourse de Chouchou, dame de petite vertu, qui accompagnait l'un des joueurs. Bijoux, louis d'or, billets de banque, le sac contient largement de quoi les sortir d'affaire... Parue en 1921, La Malle sanglante fut une pièce de théâtre avant que son auteur ne la transformât en un court roman.
Publiée aux Etats-Unis dès 1903, l'oeuvre de Maurice Level est célébrée par Howard Philips Lovecraft, et sa renommée devient plus grande outre-Atlantique qu'en Europe. Ce mince roman est suivi d'une nouvelle, Laquelle ? (1906) qui révèle une autre facette de son talent.
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