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Éditions de Minuit
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- Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker.
- Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez.
- On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ?
- Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.
- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ?
- Céleste, dit Robert. Céleste Oppen. -
« Ay, Silvano !
Regarde ces couleurs sur le désert.
Regarde comme c'est beau.
On a le coucher de soleil pour nous.
Tu veux que je te dise mon avis ?
On a eu du bol de naître dans cette vie.
¿ Qué dices de la vida : bonita, no ?
Elle est belle mais elle est courte, il faut la vivre bien.
Suavemente.
Doucement.
Avec art. »
Sylvain Prudhomme a parcouru en autostop les 2500 km qui séparent les deux extrémités de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Un périple qui lui a fait croiser des ouvriers, des camionneurs, un trafiquant de drogue, un artiste, une employée de station-service... Coyote restitue la voix de ces inconnus rencontrés au hasard de la route et donne à voir leurs visages, saisis à la volée.
À travers ces fragments de vie, Sylvain Prudhomme brosse un portrait sensible et humain de cette zone frontalière, qu'on ne connaît que par l'hyper-violence des faits divers et les discours de campagne de Trump. -
Cinq hommes sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d'entre eux. Reste à savoir s'ils vont revenir. Quand. Et dans quel état.
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« Dans L'Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son oeuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière danstous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre.
Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa « scène fondamentale » : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain.
Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve, on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité. À la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode. » François Nourissier (Le Figaro Magazine, 20 octobre 1984). -
"J'étais plutôt son genre, et elle m'avait dans la peau. Mais pourquoi me demander ça à moi ? Parce que j'étais disponible, malgré mes ennuis ? Parce que j'habitais juste en face, et que Miko, son mari, qui m'invitait souvent à la pêche à la mouche, n'y verrait que du feu ?
Je lui ai demandé si c'était parce qu'elle n'avait pas d'autre solution ? Véritablement, Sally ne savait pas dans quoi elle s'embarquait en ma compagnie." -
La maison hantée
Michèle Audin
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 2 Janvier 2025
- 9782707355966
Je voulais écrire un roman de Strasbourg pendant son annexion par le IIIe Reich.
Pas l'histoire haletante d'un réfractaire poursuivi par la Gestapo. Non, simplement un roman de la vie quotidienne.
Mais il n'y a plus de témoins.
Et puis, dans un carton d'archives, j'ai découvert Emma... et les fantômes de la rue Dunat-Diehr. -
Article 353 du code pénal
Tanguy Viel
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 3 Janvier 2017
- 9782707343079
Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit. -
Des hommes
Laurent Mauvignier
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 3 Septembre 2009
- 9782707320759
Ils ont été appelés en Algérie au moment des événements , en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d'autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies.
Mais parfois il suffit de presque rien, d"une journée d'anniversaire en hiver, d'un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier. -
Vie de Gérard Fulmard
Jean Echenoz
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 3 Janvier 2020
- 9782707345875
La carrière de Gérard Fulmard n'a pas assez retenu l'attention du public. Peut-être était-il temps qu'on en dresse les grandes lignes.
Après des expériences diverses et peu couronnées de succès, Fulmard s'est retrouvé enrôlé au titre d'homme de main dans un parti politique mineur où s'aiguisent, comme partout, les complots et les passions.
Autant dire qu'il a mis les pieds dans un drame. Et croire, comme il l'a fait, qu'il est tombé là par hasard, c'est oublier que le hasard est souvent l'ignorance des causes. -
Paris, Musée du XXIe siècle - Le 18e arrondissement
Thomas Clerc
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 29 Août 2024
- 9782707355362
Le 18e arrondissement compte 425 rues, squares, places, avenues, cités, jardins, villas, boulevards, impasses et passages que Thomas Clerc a entrepris d'arpenter depuis qu'il y a emménagé récemment. Description totale, née de ses déambulations, dérives et notations, ce livre n'omet rien de ce que la ville laisse voir, entendre et ressentir.
De Montmartre aux abords du périphérique, des habitants de ses quartiers aux touristes égarés, des cafés aux dark stores, de la nuit au jour, l'ancien faubourg de Paris, insurgé sous la Commune, ne cesse de changer d'apparence, quand ce n'est l'auteur lui-même qui le refaçonne au gré de son périple. Le 18e se déroule comme une toile géante où chaque rue est un tableau vivant. -
L'Amant. Suivi de L'Amant, 1984 : Entretiens et manuscrits
Marguerite Duras
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 31 Octobre 2024
- 9782707355683
« Au moment de remonter dans le bac, après le passage d'un fleuve, la jeune fille accepte l'invitation d'un voyageur qui lui propose de la ramener à la ville dans sa limousine noire.
Ce roman d'amour n'appartient à aucun genre connu. Il transcende toute littérature. Il montre que l'écriture la plus audacieuse et la plus moderne est aussi la plus simple. »
Prière d'insérer de L'Amant, septembre 1984
Cette édition spéciale est publiée à l'occasion du quarantième anniversaire de la parution de L'Amant, prix Goncourt en novembre 1984. Elle est enrichie de quatre entretiens avec Marguerite Duras et de reproductions de manuscrits et tapuscrits originaux. Une plongée inédite aux origines de l'écriture de L'Amant et dans l'histoire de sa réception exceptionnelle, à la fois immédiate et mondiale. -
On a dû insister pour qu'Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s'arrête plus. Il ne cesse plus d'accélérer. Voici l'homme qui va courir le plus vite sur la Terre.
« Comme l'éblouissant Ravel, le non moins merveilleux, non moins métaphysique Courir est un roman où rien n'est inventé, mais qui n'est cependant en aucun cas une biographie. Un roman pur et simple, vif, elliptique, ironique. Où l'écrivain cueille Zatopek à l'adolescence, au début des années 40, dans une petite ville de Moravie, pour suivre son parcours glorieux sur tous les stades du monde. Un parcours pourtant initié par le hasard. » (Nathalie Crom, Télérama) « Instrumentalisation d'un athlète à des fins de propagande, censure et contrôle des informations derrière la façade d'une médiatisation à outrance : la lecture de Courir entre en résonance avec le succès en trompe-l'oeil des dernières olympiades à Pékin, capitale d'un régime qui, à l'instar des Soviétiques, n'a pas hésité à employer les chars pour écraser toute velléité de liberté. L'histoire ne se répète pas, mais il lui arrive de bégayer, semble nous murmurer ce roman à triple fond qui déploie tous les paradoxes propres aux grandes oeuvres. Complexe dans sa structure mais aérien d'allure, mêlant l'allégresse de la victoire sur soi-même à la mélancolie de l'impuissance face à un État tentaculaire, Courir décrit merveilleusement la montée, aussi irrésistible que sa chute fut brutale, d'un homme qui trouva la gloire sans la chercher ni même la désirer, un homme qui, en digne personnage d'Echenoz, connut la lumière de manière illusoire et disparut littéralement dans l'ombre, comme effacé du monde. » (Minh Tran Huy, Le Magazine littéraire)
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Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé.
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* Roman écrit en français entre 1947 et 1948.
De même que Dante chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis, de même Samuel Beckett situe-t-il, chacun dans un cercle bien distinct, les trois principaux protagonistes des romans de sa trilogie, Molloy, Malone meurt et L'Innommable, afin qu'ils atteignent, peut-être, le néant auquel ils aspirent. D'un roman à l'autre, ce cercle est de plus en plus réduit.
Si Molloy est enfermé dans un cercle, c'est celui-là même de son récit cyclique qui commence par la fin et se termine au commencement. Molloy n'est pas confiné dans un seul lieu, il possède encore un relatif degré de mobilité malgré sa mauvaise jambe. À bicyclette d'abord, muni de béquilles ensuite, puis ne pouvant plus que ramper, le voilà parti à la recherche de sa mère, dit-il. N'est-il pas plutôt en quête de lui-même, ou bien d'une certitude qui lui échappe toujours ?
Dans la deuxième partie du roman, la boucle que décrit la trajectoire de Molloy se dédouble : c'est le rapport, cyclique aussi, que rédige Moran. Détective de l'agence Youdi, Moran a reçu l'ordre de se lancer à la recherche de Molloy. Lorsque Moran entame sa poursuite, il est en pleine possession de tous ses moyens physiques, de toutes ses certitudes. Au fil de sa quête, peu à peu son état se modifie profondément et se détériore à tous égards : Moran va ressembler de plus en plus à Molloy lui-même. Moran trouvera-t-il Molloy ? Ne seraient-ils que deux facettes d'une seule et même personne ? Les deux boucles de leurs trajectoires respectives vont peut-être finir par se rencontrer pour former l'image du huit horizontal, signe de l'infini recommencement d'une impossible quête de soi.
Maurice Blanchot (Le Livre à venir, Éditions Gallimard, 1963)
C'est encore un livre où ce qui s"exprime essaie de prendre la forme rassurante d'une histoire, et certes ce n'est pas une histoire heureuse, non seulement par ce qu'elle dit, qui est infiniment misérable, mais parce qu'elle ne réussit pas à le dire. Cet errant à qui manquent déjà les moyens d'errer, qui tourne éternellement autour d'un but obscur, dissimulé, avoué, dissimulé à nouveau, un but qui a quelque chose à voir avec sa mère morte, mais toujours en train de mourir, quelque chose qui, précisément parce qu'il l'atteint dès que le livre commence, le voue à errer autour de lui sans cesse, dans l'étrangeté de ce qui se dissimule et ne veut pas se révéler. -
Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour, descendant les Champs-Elysées, un énorme camion militaire contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros.
J.E.
Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937). -
Un soir au club
Christian Gailly
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 1 Janvier 1945
- 9782707317735
Sait-il, vraiment, Simon Nardis, qu'il rate son train pour ne pas laisser passer sa chance ? Une chance double, celle de retrouver la musique qu'il avait perdue et la femme qu'il n'espérait plus. Seulement voilà, qui dit train dit horaire, qui dit horaire dit morale, qui dit morale dit vie conjugale. Simon Nardis était déjà marié.
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Écrit en français en 1945, Premier amour est paru en 1970.
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La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non : mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public.
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Apprendre à finir
Laurent Mauvignier
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 26 Août 2000
- 9782707317216
Il avait dit : ici, je n'en peux plus. Avec toi je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Elle a repris confiance et elle s'est dit, je serai celle qui donnera tout, des fleurs, mon temps, tout. Pour que tout puisse recommencer.
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* Roman écrit en français entre 1947 et 1948.
De même que Dante chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis, de même Samuel Beckett situe-t-il, chacun dans un cercle bien distinct, les trois principaux protagonistes des romans de sa trilogie, Molloy, Malone meurt et L'Innommable, afin qu'il atteignent, peut-être, le néant auquel ils aspirent. D'un roman à l'autre, ce cercle est de plus en plus réduit.
Beaucoup plus à l'étroit que Molloy, voici donc Malone figé dans une chambre close, gisant quasi immobile dans son lit, attendant sa mort prochaine. Le seul cheminement apparemment possible est celui du regard qu'il pose sur les objets qui l'entourent. Cependant Malone possède un crayon et un cahier : il va écrire. II va décrire son état par le menu, de façon tout à la fois savoureuse et bouleversante, mais aussi il va enfin s'exiler de soi vers la périphérie où réside l'imaginaire : il va pouvoir inventer. " Vivre et inventer. (...) vivre, faire vivre, être autrui, en moi, en autrui. ». Dès lors, ce sont d'incessants allers et retours du centre jusqu'à la circonférence, cet ailleurs où prennent vie les personnages rocambolesques qu'il crée. « Et doucement mon petit espace vrombit, à nouveau. Vous me direz que c'est dans ma tête, et il me semble souvent en effet que je suis dans une tête, que ces huit, non, ces six parois sont en os massif, mais de là à dire que c'est ma tête à moi, non, ça jamais. » Malone gagne ce domaine périphérique où tantôt il semble s'inventer lui-même, tantôt il se métamorphose en l'un ou l'autre des personnages qu'il invente. Est-il encore Malone ou serait-il devenu Macmann ? Les limites deviennent floues, la frontière s'abolit entre l'écrivain Malone et ses personnages, comme aussi, fort subtilement, entre l'écrivain Samuel Beckett et Malone, son personnage.
Malone meurt est l'oeuvre dans laquelle, avec un humour extrême, une acuité et un sens poétique infinis, Samuel Beckett s'exprime le plus explicitement sur l'acte d'écrire et sur la complexité des rapports entre un écrivain, sa création et ses créatures.
Maurice Blanchot (Le Livre à venir, Éditions Gallimard, 1963)
Malone meurt apparemment va plus loin. (...) Il n'y a que la chambre, le lit, il y a le bâton avec lequel celui qui meurt attire et repousse les choses, augmentant par là le cercle de son immobilité. (...) Malone, comme Molloy, c'est un nom et une figure, et c'est aussi une suite de récits, mais ces récits ne reposent plus sur eux-mêmes ; loin d'être racontés pour que le lecteur y croie, ils sont dénoncés aussitôt dans leur artifice d'histoires inventées. -
Dans la foule
Laurent Mauvignier
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 7 Septembre 2006
- 9782707319647
Jeff et Tonino venus de France, Geoff et ses frères de Grande-Bretagne, Tana et Francesco qui viennent de se marier en Italie, mais aussi Gabriel et Virginie à Bruxelles, tous seront au rendez-vous du match du siècle : la finale de la coupe d'Europe des champions qui va se jouer au stade du Heysel, ce 29 mai 1985.
La jalousie, le vol des billets, l'insouciance d'une lune de miel : plus rien n'aura d'importance après le désastre.
Excepté de retrouver Tana. -
* Roman écrit en français en 1949.
De même que Dante chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis, de même Samuel Beckett situe-t-il, chacun dans un cercle bien distinct, les trois principaux protagonistes des romans de sa trilogie, Molloy, Malone meurt et L'Innommable, afin qu'ils atteignent, peut-être, le néant auquel ils aspirent. D'un roman à l'autre, ce cercle est de plus en plus réduit.
Le cercle imparti à l'Innommable se réduit à un point, c'est le trou noir au centre d'une galaxie, là où l'espace-temps se déforme, où tout est happé et s'engouffre sans pour autant disparaître.
L'être qui réside en ce point est nécessairement sans nom puisqu'il s'agit de " je », ce « moi » à jamais non identifiable. Figé, le corps de l'Innommable est incapable du moindre mouvement. Cependant il a à parler. Ses précédents personnages, Molloy, Malone et les autres passent et repassent, tournant autour de lui. Ils semblent avoir ourdi un complot pour le contraindre à continuer d'être, le forcer donc à continuer de dire. Alors l'Innommable va créer d'autres mondes, donner voix à d'autres lui-même. Les personnages qu'il devra essayer d'être - avec lucidité, mais sans jamais se départir de son humour -, seront tour à tour Mahood, homme-tronc fiché dans une jarre, puis Worm, visage indistinct qui n'est qu'oreille tressaillante et terrible inquiétude d'un unique oeil aux aguets.
Maurice Blanchot (Le Livre à venir, Éditions Gallimard, 1963)
Les histoires, il est vrai, essaient de se maintenir. Le moribond avait un lit, une chambre ; Mahood est un déchet enfermé dans la jarre qui sert à décorer l'entrée d'un restaurant. Il y a aussi Worm, celui qui n'est pas né et n'a pour existence que l'oppression de son impuissance à être. (...) L'Innommable est précisément expérience vécue sous la menace de l'impersonnel, approche d'une parole neutre qui se parle seule, qui traverse celui qui l'écoute, est sans intimité, exclut toute intimité, et qu'on ne peut faire taire, car c'est l'incessant, l'interminable... Peut-être ne sommes-nous pas en présence d'un livre, mais peut-être s'agit-il de bien plus que d'un livre de l'approche pure du mouvement d'où viennent tous les livres ; de ce point originel où sans doute l'oeuvre se perd, qui toujours ruine l'oeuvre, qui en elle restaure le désoeuvrement sans fin, mais avec lequel il lui faut aussi entretenir un rapport toujours plus initia!. sous peine de n'être rien. C'est à épuiser l'infini qu'est condamné l'Innommable. -
Les grandes blondes
Jean Echenoz
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 15 Septembre 1995
- 9782707315328
Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre.
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La nuit juste avant les forêts
Bernard-Marie Koltès
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 1 Février 1988
- 9782707311634
« Le jeune homme que fait parler Koltès, jeune frère de Rimbaud et de Genet, tente de retenir, en usant de tous les mots dont il dispose, un inconnu qu'il a abordé dans la rue un soir où il était seul, seul à en mourir. Il parle, il parle aussi frénétiquement qu'il ferait l'amour, il crie son univers : ces banlieues où l'on traîne sans travailler et où pourtant l'usine guette, ces rues où l'on cherche un être ou une chambre pour une nuit, ou un fragment de nuit, où l'on se cogne à des loubards partant à la chasse aux ratons, aux pédés, un univers nocturne où il est l'étranger, l'orphelin, et qu'il fuit en se cognant partout dans sa difficulté d'être et sa fureur de vivre. » (Gilles Sandier, Le Matin) La Nuit juste avant les forêts est paru aux Éditions de Minuit en 1988.