Il fut l'un de nos derniers explorateurs. Au lendemain de la guerre, il suscite la volonté politique de la France d'être présente en Antarctique et, pendant trente ans, dirige les expéditions polaires en terre Adélie. Il ne passe cependant aucun hivernage au pole Sud, et lorsqu'il revient à Paris, il mobilise tous ses talents pour faire partager son rêve et trouver les moyens de mettre en oeuvre un programme scientifique sur cette autre planète qu'est le continent blanc. Toujours en quête de nouveaux horizons, il se lance dès le début des années 1960 dans la défense de l'environnement, déplorant la «bêtise» des gouvernements et des individus qui font passer leurs intérêts immédiats avant l'intérêt général de la planète. En 1977, au faîte de sa popularité, il se retire à Bora Bora, où il devient Mata Uira, «Yeux étincelants». Il continue à plaider en faveur de la France antarctique, tout en se souciant d'entretenir sa légende dorée. Il meurt en Polynésie en 1995.
Au départ de ce livre : l'expérience de son auteur. Devenu ethnologue pour décrire et témoigner de
l'existence et des rites de peuples méconnus autant que pour trouver des pistes de réponse au
malaise et aux dysfonctionnements de notre société, son parcours l'a conduit, au large de
l'Indonésie, où il a vécu et étudié longuement au sein de la société badjo.
Or les Badjos disposent d'une histoire et d'un mode de vie hors du commun. Rescapés d'un
tsunami originel, ils vivent dans des pirogues ou dans des maisons sur pilotis. Comparé aux modes
de vie des autres peuples recensés, celui des Badjos comprend des traits culturels et sociaux
originaux, exacerbés par leur marginalité et leur disparition prochaine inéluctable. Ainsi, il est signe
d'une force, se traduisant par une cohésion sociale, une solidarité éminemment forte. Vivant en
interdépendance avec l'eau de mer et la nature, la société Badjo a dû apprendre à vivre en accord
avec son environnement ; luttant incessamment pour sa survie, elle a dû nécessairement évaluer
et retenir les fondamentaux : le lien social, ce que « vivre ensemble» veut dire, ce que l'autre
signifie, aussi la place de l'enfant, le rôle de la transmission, la procréation, la mort.
Ce sont tous ces aspects de la vie badjo que ce livre décrit en même temps qu'il met en lumière les
différences fondamentales avec notre propre culture, proposant au lecteur une réflexion singulière
sur ses propres valeurs et repères de vie.
normal ou déviant ? en matière de sexualité, l'église a longtemps tracé la frontière entre comportements licites et conduites " contre nature ".
c'est au milieu du xixe siècle que des médecins, s'inspirant de claude bernard, commencent à élaborer une physiologie de la volupté qui se veut détachée de tout interdit religieux, mais qui bien souvent les sécularise. les uns, simples praticiens, écrivent des guides pratiques destinés aux couples, dans lesquels ils vantent les plaisirs réguliers du mariage. les autres, psychiatres, neurologues et criminologues, s'efforcent d'expliquer les " déviations maladives de l'instinct génésique " qu'ils observent chez des patients internés dans les asiles, ce qui les conduit à envisager la sexualité en dehors des lois de la reproduction.
le maître incontesté de cette " psychopathologie sexuelle " est l'aliéniste viennois richard von krafft-ebing. mais des savants français y contribuent aussi de façon décisive. ce livre explore leurs théories et l'ordre sexuel qu'elles définissent, notamment en fonction de la hiérarchie des sexes. des théories qui sont remises en question dès la fin du siècle, d'abord par des psychologues, puis par des mouvements militants, néo-malthusien, féministe et homosexuel, dont les critiques aboutiront à la naissance de la sexologie.
Écrire pour être lu, parler pour être entendu. Dans le même moment, deux hommes, deux médecins, Arthur Conan Doyle et Sigmund Freud, inventent de nouvelles pratiques dont l'écho raisonne toujours. Le premier obtient la célébrité en créant un personnage désormais emblématique. Sherlock Holmes, accompagné de son nécessaire Watson, offre à son auteur les lecteurs qu'il espérait pour ses romans historiques. Le second devine que, derrière les paroles de ses patients, s'énonce un discours caché. Chacun à leur façon, ils interrogent l'énigme de l'âme humaine.
La figure du psychanalyste, avec son fauteuil et son divan, et celle du détective, avec sa loupe et sa casquette, font partie de notre culture. Ils s'y sont inscrits dans la mesure où ils incarnent l'un comme l'autre une part de cette volonté de connaître, de résoudre ou de guérir ce qui fait l'homme, qu'il le sache ou non.
Élise est une femme qui affirme haut et clair sa liberté. Elle en a même fait son métier puisqu'elle est prof de philo. Divorcée, elle aime la vie et l'amour. Le problème, c'est qu'elle a cinquante ans, un âge où le coup de foudre a peu de chance d'être partagé, d'autant que l'élu de son coeur est un homme marié. Et pourtant, l'homme se laisse séduire, il fait même le premier pas. Commence alors une passion intense entre deux jeunes quinquas qui choisissent de vivre leur amour dans la clandestinité. Une fois par semaine, sauf imprévu... Les mois passent. Cet amour à petite dose est comme une drogue pour Élise. Elle devient de plus en plus dépendante. Trop, un beau jour, elle décide de reprendre la main et laisse entrer dans sa vie un second homme, comme un toxico prend des médicaments de substitution, pour continuer sans souffrance son histoire avec l'homme marié.
Mais ces intellectuels, qui refusent les tabous, ne sont pas tous capables de vivre dans la bigamie.