En 1964, Robert Penn Warren lance une série d'interviews des représentants du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il rencontre Martin Luther King, Malcolm X, James Forman mais aussi les écrivains James Baldwin et Ralph Ellison, sans oublier de nombreux militants locaux, actifs sur le terrain.
Pour l'auteur de Tous les hommes du roi, il s'agit d'une véritable quête, qui va bien au-delà du reportage ou de l'exercice journalistique. Enfant du Sud des États-Unis, Robert Penn Warren a vécu dans une société ségrégationniste. Il s'interroge sur le poids de cette éducation et sur l'avenir des relations entre communautés. Loin de tout militantisme, il retranscrit ici ses entretiens en veillant à conserver le ton exact des échanges. À l'heure où les questions d'intégration comptent parmi les sujets centraux de nos sociétés, Au nom des Noirs constitue un document exceptionnel où les dialogues sont complétés par les réflexions personnelles de l'un des derniers géants de la littérature américaine.
Historique, introspectif, porté par une exigence jamais prise en défaut et un style unique... cet ouvrage échappe à toutes les classifications. « Il s'agit de ma tentative pour comprendre ce que je pouvais comprendre. J'ai conservé la forme des conversations car je voulais que le lecteur puisse voir, écouter et ressentir ce que j'avais vu, écouté et ressenti. Ce livre devait être le plus honnête possible », résume Robert Penn Warren.
La voix singulière et le franc-parler du secrétaire national du Parti communiste français.
Inconnu du grand public avant la présidentielle de 2022, Fabien Roussel est aujourd'hui l'une des personnalités de gauche préférées des Français. Après le succès de son précédent livre, Ma France, heureuse, solidaire et digne, le secrétaire national du PCF tire les enseignements des scrutins présidentiels et législatifs et donne sa vision des défis que doivent relever la gauche et les communistes français.
Fabien Roussel fait entendre une voix singulière, nourrie par ses multiples rencontres avec cette France qui travaille, qui souffre autant qu'elle aspire au bonheur. Il affirme avec force l'urgence d'en finir avec la société du chômage, de retrouver une indépendance énergétique, de lutter contre le patriarcat, mais aussi d'écouter les Français, de combattre le poison de l'extrême droite, de convaincre les déçus de la gauche et tous ceux qui ont renoncé à voter.
Avec le franc-parler qu'on lui connaît désormais, Fabien Roussel n'évacue aucun sujet : le score décevant du premier tour de la présidentielle de 2022, les résultats des législatives, le " plafond de verre " que la gauche doit briser pour être majoritaire... " Je suis convaincu que tous nos efforts paieront. Les Jours heureux sont devant nous. "
Une analyse limpide et précise de la question du changement de genre - et de sexe.
Notre société libérale prétend que l'individu a désormais le pouvoir de prendre, pour lui-même, toutes les décisions. Les " choix de vie ", tant loués par la publicité ou la presse psychologique, font figure de libertés fondamentales arrachées héroïquement au conservatisme. C'est ainsi, par exemple, que nous pouvons changer de sexe comme on change d'apparence ou de fond d'écran. N'y aurait-il pas là une confusion, voire un mensonge ?
Si le sexe relève de l'anatomie et du réel biologique, le genre obéit quant à lui à la culture et à la sexualité - deux réalités très différentes. Or le concept postmoderne de genre, si cher à l'individualisme ambiant, introduit une grande nouveauté : une " simple " opération chirurgicale permettrait d'effacer la différence sexuelle. Dans le même ordre d'idée, on tient à présenter le transsexualisme comme une nouveauté. C'est oublier que depuis toujours, sous toutes les latitudes et pour mille raisons, des hommes se sont fait passer pour des femmes, des femmes pour des hommes. Le droit de fabuler sur son sexe et d'adopter des pratiques sexuelles sur-mesure s'avère aussi ancien que le droit de se tenir debout.
Dany-Robert Dufour décrypte ici avec précision les véritables enjeux du phénomène " trans ". Où l'on se rappelle que le fonctionnement de l'économie de marché dépend de désirs toujours renouvelés. Et où l'on comprend assez vite que le changement de sexe n'est qu'une option de plus dans le catalogue libéral. Peu importe son coût : sociétal, médical et anthropologique.
En posant cette question à près de 150 femmes pour son podcast « Legend Ladies » consacré à l'ambition féminine, Laura Lesueur s'est aperçue qu'elle provoquait chaque fois une hésitation, voire un malaise. Pour quelle raison cette notion de féminisme, qui devrait être consensuelle, peine-t-elle tant à rassembler aujourd'hui ?
Des dérives du féminisme radical à la nécessité d'un féminisme éclairé, ouvert à la nuance, inclusif de toutes les femmes, mais aussi des hommes, l'auteure, une jeune femme de son temps, entrepreneure et mère, s'interroge sur la façon dont on peut progresser sur la question en évitant les écueils qui divisent.
Il est temps que ce mouvement accède à une nouvelle étape de son développement, qu'il cesse, par des réactions extrêmes et mal comprises, de susciter des tensions, pour rassembler de manière constructive.
Des contributions éclairantes de femmes et d'hommes aux parcours riches et singuliers accompagnent ce manifeste vif et pertinent. En évitant les réponses toutes faites, il propose de nouvelles fondations pour un féminisme perçu non comme un danger, mais comme un enjeu civilisationnel, heureux, incontournable.
L'affaire d'espionnage " Pegasus ", révélée par un consortium de médias, consisterait-elle en une entreprise journalistique manipulée, dévoyée ? Avec cette contre-enquête patiente et déterminée, Alain Jourdan nous interroge sur la façon dont est traitée l'information aujourd'hui.
Au cours de l'été 2021, un consortium de médias internationaux et d'ONG révèle que des personnalités publiques de premier plan auraient été espionnées aux quatre coins du monde, sur leurs téléphones personnels, grâce à un logiciel de piratage baptisé " Pegasus ". L'opération coordonnée de dévoilement n'alla pas sans impliquer la divulgation des noms des victimes et des commanditaires supposés, cela au nom d'un objectif éminemment louable : la défense des libertés individuelles.
Telle est du moins l'" affaire Pegasus " dans sa version officielle.
Alain Jourdan, journaliste indépendant et spécialisé dans les dossiers d'espionnage, a très tôt constaté des anomalies dans la liste des 50 000 numéros de téléphone prétendument espionnés. Il observe par ailleurs qu'à l'origine du lancement de l'affaire Pegasus se trouve un écosystème de lobbyistes et d'ONG proches du gouvernement américain, et qu'en outre la société israélienne NSO, conceptrice de Pegasus, a fait l'objet de tentatives d'acquisition et de disputes extrêmement vives entre les services de renseignement de différents États.
Au fil de ses investigations, Alain Jourdan comprend que l'affaire Pegasus a été instrumentalisée à des fins inavouables - notamment la déstabilisation opportuniste des pays présentés comme les commanditaires de cette opération. Au-delà du cas d'espèce, l'auteur accomplit un travail de remise en perspective qui nous interroge sur la façon dont sont fabriquées et traitées les informations aujourd'hui.
QUE VEUT LA CHINE ? TOUT.
La domination économique, le renforcement d'un régime de plus en plus autoritaire et paranoïaque, la soumission de sa population, l'effacement de tout principe humaniste... La Chine veut imposer ses propres règles à tous, dans son unique intérêt. Et elle ne s'en cache pas.
QUELS MOYENS MET-ELLE EN oeUVRE POUR Y PARVENIR ? TOUS.
De la répression violente au kidnapping d'opposants, du massacre de minorités comme les Ouïghours et les Tibétains à l'espionnage généralisé à l'intérieur de ses frontières comme dans le monde entier, la Chine ose tout. Et là encore, le pouvoir en place avance à peine masqué.
Pour bien comprendre le péril que représente la Chine aujourd'hui, il est indispensable de mieux la connaître, de cerner le plus précisément possible ses ambitions, ses dérives mais aussi ses faiblesses évidentes. Six grands spécialistes qui étudient ce pays depuis de nombreuses années ouvrent ici le Dossier chinois. Qu'il s'agisse de surveillance à grande échelle, de contrôle des individus, d'écologie, d'économie ou encore de la question du droit des femmes, ils dressent un bilan lucide, précis, chiffré, bien loin du relativisme teinté d'angélisme si fréquent au sujet de la Chine. Un ouvrage essentiel et réaliste pour en finir avec les visions naïves et les idées fausses.
Décembre 1936. Le prince Edward VIII, dans un geste « d'amour fou », renonce à son trône et abandonne l'empire britannique pour une Américaine doublement divorcée, Wallis Simpson. Ce coup d'éclat transforme les amants déchus en couple iconique du xxe siècle. Admirés. Intouchables. Mais, contre toute attente, Wallis Simpson s'entiche ensuite d'un jeune playboy homosexuel et richissime, avec qui elle partage de longues nuits aux quatre coins du globe.
Blond et charismatique, Jimmy Donahue sait tout faire : piloter un avion, parler plusieurs langues, danser et jouer du piano. Doté de charme et d'esprit, adoré de tous, le petit-fils du milliardaire Frank W. Woolworth profite de sa position sociale et de sa fortune pour multiplier les frasques. Ses conquêtes sont exclusivement masculines jusqu'à sa rencontre, en 1950, avec le duc et la duchesse de Windsor. En dépit de leur différence d'âge, l'attirance physique entre Wallis et Jimmy est immédiate. Ils vont former, avec Edward, un trio inséparable, devenant les meilleurs amis du monde...
Voici l'histoire scandaleuse d'un trio amoureux dont personne n'est sorti indemne. Une enquête inédite et méticuleuse menée par l'incomparable Christopher Wilson, qui ose lever le voile sur les désirs coupables d'un couple mythique.
Avant, il y avait deux Windsor ; désormais, ils étaient trois. Jimmy était avec le duc et la duchesse à New York, à Palm Beach, à Paris - toujours à rire, maniéré, pétillant. Jimmy avec ses blagues, Jimmy avec son argent, Jimmy avec ses histoires et ses grossièretés - Jimmy, Jimmy, Jimmy...
Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au coeur de l'État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les « indigènes ».
Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la « mission civilisatrice » s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la « République coloniale », dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.
Pourquoi cet être étrange qu'est l'humain est-il attiré par ce qui est énigmatique au point de fabriquer lui-même ses propres mystères et d'en avoir peur ?
Il y a cent cinquante ans, l'électricité était considérée comme une innovation dont il fallait se méfier, une source de dangers, une invention diabolique même. L'idée fait aujourd'hui sourire, y compris ceux-là mêmes qui se méfient de la 5G ou du cloud, dont on ne saurait dire à quel nuage il est arrimé.
Les outils du savoir sont pourtant à portée de main, mais les rumeurs les plus folles aussi. Sur les réseaux sociaux, toutes les paroles se valent - celles des scientifiques comme celles des pseudo-experts ou des charlatans qui s'évertuent à déconstruire la science à des fins idéologiques ou mercantiles.
En s'appuyant sur quelques exemples - le feu, les ondes, le numérique... -, Catherine Bréchignac montre comment l'homme a cherché à comprendre le monde qui l'entoure, et comment la société s'est approprié ces connaissances. Une poignée de philosophes et de savants ont lentement sorti l'humanité de l'obscurantisme ; une poignée d'idéologues la feront-ils brutalement replonger ?
Les Malchanceux de l'Histoire de Francesont légion ! Qu'ils aient été victimes du bourreau ou de la médisance, d'une chute de cheval ou de la jalousie, de la folie ou du hasard, ils possèdent tous un point commun : leur image qui nous émeut et nous étonne appartient de façon définitive au patrimoine de la déveine au lieu que d'autres, connus ou moins connus, se situent dans celui de la gloire et de la bonne fortune. Le parti pris d'écriture pour cet ouvrage consiste à offrir au lecteur une approche narrative différente pour chaque récit : tantôt, on se trouve à la croisée d'un dialogue aux vives réparties, tantôt on recueille les confidences d'un narrateur présent lorsque le sort bascule, tantôt on assiste à une conversation où sont racontés les événements qui aboutissent au pire. Cette diversité de genres possède cependant une unité fondatrice : tous les événements historiques rapportés, toutes les dates, les lieux, les enjeux, sont rigoureusement exacts. Seules les " passeurs du passé ", ceux qu'on appelait les " utilités " dans le théâtre classique, les valets, les confidents, les amis, les anonymes, ont été créés pour l'occasion. Les vingt récits proposés possèdent chacun une dominante : - la cruauté pour " Les malheurs de Clotilde ", " Le Biau roi et les frères d'Aunay ", " Montecucculi, un soir près du Rhône " - le mauvais sortpour " Philippe de France... Ah ! Le cochon ! " ou " Nicolas de Chamfort, raté ! " - le ridicule ou le pitoyable pour " Piètre et Pieux, Louis... ", " Holà, Jean de Luxembourg, holà... ", " Jacques Cartier, son or, ses diamants... " - le pathétique pour " Charles le Fol en son royaume ", " Claude François et la reine Margot " - les surprises du hasard avec " La Châtaigneraie et le coup de Jarnac ", " Muiron, Boudet, Pallier, Bayrou... " - l'épopée pour " Agrippa d'Aubigné pour Bignette ", " Mahé, Dupleix et les Indes jusqu'à Lally ", " Charlotte et Maximilien, à la folie " - le révoltant avec " Jacques Coeur et l'homme le plus riche du monde ", " Olympe à l'affiche ", " Cécile Renault, 19 ans... ", " Mohiloff et le duc d'Enghien " .
Depuis 1939, la bombe atomique française se trouve au coeur de nos secrets d'État et de notre histoire. La IIIe République a vu naître le concept « d'engin militaire », la IVe République mit en place les infrastructures industrielles pour sa fabrication, enfin, de Gaulle s'imposa de constituer une force de frappe nucléaire.
Le livre-enquête d'André Bendjebbar apporte sur cette histoire un éclairage radicalement nouveau grâce à l'exploration systématique et inédite des archives françaises et américaines, mais aussi grâce à leur confrontation avec les témoignages des grands acteurs qui ont participé à cette entreprise. Le résultat est stupéfiant. Depuis les premiers travaux et brevets de Frédéric Joliot-Curie, dont on avait dissimulé au public son rôle primordial dans les affaires nucléaires y compris militaires, l'histoire technologique et diplomatique de la bombe française fut une succession d'épisodes rocambolesques, digne des meilleurs romans d'espionnage. Comment la France a-t-elle acquis les techniques innovantes nécessaires à sa fabrication ? Comment s'est-elle approvisionnée en uranium ? Quel rôle ont joué Dwight D. Eisenhower et Harold Wilson dans la mise au point de l'arme ultime ?
Cet ouvrage révèle, documents à l'appui, nombre d'épisodes surprenants au sujet des relations diplomatiques à l'époque gaullienne. Mais, plus qu'une affaire militaire, l'histoire de la bombe décrit une aventure humaine, celle d'une petite dizaine de personnalités d'exception, savants et ingénieurs, grands commis de l'État ou responsables politiques, dont les destinées n'ont cessé de se croiser pendant plus de trente ans, dans les circonstances les plus insolites, et parfois les plus dramatiques, pour mener à son terme un projet hors du commun. Grâce à cette force de dissuasion, le siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU cessa d'être un strapontin.
Ce livre captivant, richement documenté d'archives et de témoignages souvent inédits, dresse le tableau complet des crimes nazis sur l'ensemble du territoire français en 1944-1945. Cette période couvre à elle seule 70 % des atrocités commises par l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale en France.
Les nazis appliquent méthodiquement le concept de guerre totale, déjà mis en oeuvre par l'armée allemande en 1914-1918 et visant à multiplier les massacres contre les civils afin de terroriser la population, de tarir tout sentiment patriotique, tout soutien aux maquis et de diminuer leur activité en générant la crainte de représailles contre les habitants. Les SS, la Gestapo et les unités régulières de l'armée allemande participent à ces exactions, en fonction des directives venant du haut commandement lui-même.
Les massacres en Périgord, en Limousin, dans les Pyrénées, des Glières et du Vercors, dans l'Ain, d'Ascq, de Maillé, des Manises, de Penguerec, de Saint-Genis-Laval et de Bron, de la vallée de la Saulx, ainsi que bien d'autres, sont présentés en détail dans cet ouvrage de référence.
Maurice Rajsfus a eu accès à de nombreuses pièces d'archives inédites et à des documents récemment mis au jour.
Il a pu ainsi reconstituer une des pages les plus sombres de l'Occupation. Le port obligatoire de l'étoile jaune, imposé aux Juifs de la zone occupée, en application de la 8e ordonnance du 29 mai 1942, n'est que l'une des mesures répressives décidées par la Gestapo mais appliquée par les policiers français. Les étoiles jaunes seront délivrées dans les commissariats de police et non dans les officines de la Gestapo.
À partir du 7 juin 1942, premier jour du port de l'étoile jaune, dès l'âge de six ans, la vigilance policière sera sans faille, et de nombreuses personnes seront arrêtées, internées puis déportées sous les prétextes les plus divers : sur les mains courantes des commissariats sont évoquées les étoiles mal cousues, peu visibles ou mal détourées. Il est également question du comportement " arrogant " des victimes.
En cette circonstance, comme pour les déclarations des Juifs dans les commissariats, en octobre, 1940, ou la réquisition des postes de TSF ou des récepteurs de téléphone l'année suivante, la police française fera respecter l'ordre nazi avec un zèle qui lui vaudra les éloges de ses maîtres. Cinq semaines plus tard, ce sera la rafle du 16 juillet 1942. Maurice Rajsfus relate ensuite dans Jeudi noir comment sa famille fut arrêtée à Vincennes.
Lui et sa soeur aînée furent libérés, mais ses parents, déportés à Auschwitz, ne reviendront pas. Un récit émouvant et sans complaisance.
L'horreur qu'il a vécue enfant hante toujours ses nuits. Sa vie. À près de 90 ans, Léon Placek n'a pas oublié ce qu'il a subi pendant la Seconde Guerre mondiale. L'étoile jaune, la dénonciation, le commissariat de police de son quartier, à Paris, puis l'internement à Drancy et le départ en train vers l'inconnu, jusqu'à l'arrivée au camp de Bergen-Belsen. Le choc de la faim, du froid, la mort côtoyée à chaque instant, la torture qui porte un autre nom... Et enfin la Libération, mais accompagnée de tant d'incertitudes...
Ce livre raconte l'histoire de ce jeune garçon et de sa famille confrontés à la législation promulguée en 1941, qui exclut de la communauté nationale tous ceux désormais fichés et considérés comme « ennemis ». Léon Placek a dès lors connu le pire, jusqu'au désespoir.
Il témoigne aujourd'hui avec une infinie sensibilité et partage ses réflexions sur l'humanité, en se confiant à Philippe Legrand. Son récit, intime et bouleversant, est plus qu'une leçon de vie : c'est un parcours unique pour mieux comprendre la force des hommes et des femmes lorsque tout semble perdu. Une incursion dans le temps qui trouve tout son sens à notre époque, de nouveau plongée dans la tourmente et confrontée au retour des idées extrêmes.
1095. L'empereur de Byzance demande l'aide militaire des chrétiens d'Occident afin de restaurer sa puissance menacée par les musulmans. Le pape Urbain II, saisissant l'occasion, exhorte ses fidèles à délivrer la Terre sainte de l'emprise islamique. Les volontaires sont légion, d'autant que l'absolution des péchés leur est promise. Si la première croisade, qui s'achève par la prise de Jérusalem, est vécue comme un succès par les chrétiens, les musulmans y voient, eux, une terrible humiliation. Dès lors, Europe et Proche-Orient s'enlisent dans une guerre sans fin, aux répercussions encore tangibles aujourd'hui.
Pour la première fois, un historien nous donne un récit totalement incarné des croisades. Dan Jones s'intéresse en effet ici d'abord et avant tout aux individus, qu'ils soient chrétiens, juifs, musulmans, hommes ou femmes, célèbres ou anonymes. Doué d'un sens de l'intrigue digne des plus grands romanciers, il nous fait entrer dans leur intimité et nous offre ainsi un tableau passionnant et inédit de l'époque. C'est littéralement une autre façon d'écrire, de lire... et de vivre l'Histoire.
Représentations du 3 novembre au 10 février 2004 au Théâtre du Lavoir Moderne Parisien, suivies par une tournée en province.
"J'ai 14 ans.
J'habite Vincennes.
Je suis élève au collège situé à l'école du nord, rue de la liberte:
J'ai appns à lire et à écrire à l'école de l'ouest, rue de l'égalite:
Il y a aussi une rue de fa fraternité d Vincennes.
Lorsque la rafle s'est produite, je venais d'avoir 14 ans." Ainsi commence l'adaptation théâtrale que Philippe Ogouz a conçue à partir de trois livres de Maurice Rajsfus -Opération Étoile jaune (le cherche midi), Chroniques d'un suroivant (Noésis), La Rafle du Veld'Hiv (PUF).
La voix de Maurice Rajsfus est à nulle autre comparable car se mêle au récit de la victime et du témoin qu'il fût, le regard acéré de l'historien qu'il est devenu.
Maurice Rajsfus est l'auteur, au cherche midi, de La Police de Vichy, les forces de l'ordre françaises au service de la Gestapo, 1940 -1944 ; Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944 ; La Police hors la loi, des milliers de bavures sans ordonnances, depuis 1968 ; Les Français de la débâcle, juin-septembre 1940, un si bel été; Mai 68, sous les pavés, la répression, mai 1968- mars 1974; La censure militaire et policière en 14-18 ;
De la Victoire à la débâcle (1919-1940) et Opération Étoile jaune suivi de Jeudi noir.
Le nombre d'adolescentes désirant changer de sexe augmente de façon spectaculaire depuis cinq ans. Entre 2016 et 2017, aux États-Unis, les interventions en chirurgie transgenre sur des jeunes femmes ont été multipliées par quatre et il en va de même au Royaume-Uni.
Comment interpréter une telle progression ? Abigail Shrier, journaliste au Wall Street Journal, a rencontré des psychologues, des parents, des jeunes en phase de transition et d'autres qui ont abandonné leur traitement. À travers une enquête journalistique fouillée, elle met en lumière une stratégie militante mêlant lobbying, réseaux sociaux et intimidation. Elle lève également le voile sur le rôle actif des collèges, lycées et universités ainsi que sur la détresse des parents, dépourvus de moyens d'action. Au nom d'une prétendue affirmation de l'identité, une véritable exploitation du mal-être adolescent se met en place avec, à la clé, des interventions chirurgicales et des traitements médicaux terrifiants.
À l'heure où la France voit apparaître de plus en plus de débats sur ce thème, Dommages irréversibles s'impose comme une lecture salvatrice, un véritable signal d'alarme qu'il convient d'entendre avant de mettre en péril l'avenir de plusieurs générations de jeunes filles.
Considérons le sport en tant que processus d'humanisation. Nous ne serions pas les hommes que nous sommes s'il n'y avait pas eu au début le contrat, le lien social, matérialisés par le ballon, ce traceur de relations - viennent ensuite les décisions juridiques prises par l'arbitre. L'idée que la violence puisse être régie par des règles strictes auxquelles tout équipier obéit est l'hominisation par excellence. Arrêter le geste de violence, comme Dieu arrête le bras d'Abraham sur Isaac, c'est cela qui donne naissance à l'humanité.
Quant au spectateur de cette scène incroyablement politique et religieuse, il peut apprendre sur le stade, comme dans une faculté de droit, le collectif sans texte, la tragédie sans texte et le droit sans texte. Il y a là, en modèle réduit, tout ce que l'on peut souhaiter en pédagogie des sciences humaines.
Michel Serres compte parmi les rares philosophes sportifs. Son éloge du sport est fondé, sa philosophie du sport est incarnée. L'enseignant qu'il a été confère à l'éducation physique des vertus pédagogiques spécifiques et efficientes pour contribuer à faire de la jeunesse des adultes au corps sain et à la tête bien faite, selon les mots de Montaigne. Dans le sport se jouent notre modèle de société, notre rapport au corps et à la technique.
Trente siècles ont été nécessaires pour décrire et dessiner le monde. C'est ce long cheminement, d'Homère à Vidal de la Blache en passant par Hérodote, Mercator ou Humboldt, que retrace Laurent Maréchaux à travers le portrait de géographes de génie qui contribuèrent - comme poètes, philosophes, historiens, mathématiciens, astronomes ou géologues - à la révélation progressive du monde, faisant de la cartographie une source inépuisable d'émerveillement.
On croyait autrefois que la tyrannie future serait fondée sur les modèles des États totalitaires du milieu du xxe siècle. La prophétie était fausse. Ce sont les citoyens eux-mêmes, dans les sociétés démocratiques, qui organisent leur asservissement. Nul besoin de Big Brother : il y a Facebook, où les individus se dévoilent et se surveillent. On croyait aussi que, comme dans les procès faits à des artistes au xixe siècle, la censure continuerait à être l'apanage de l'État. Désormais, ce sont les intellectuels, les étudiants ; ce sont des groupes de femmes, d'homosexuels, de musulmans, de Noirs, qui exigent interdictions, mises au ban, renvois, et jusqu'à des excuses publiques, à la manière des procès de Moscou. On expurge les textes du passé, on y traque tout ce qui pourrait blesser les identités modernes, décidées à exercer leur tyrannie au nom de la justice et du progrès. La gauche française, qui s'est construite contre la religion, en vient à soutenir le pire obscurantisme religieux. Des femmes arborent le signe de leur sujétion, au nom de leur identité musulmane, tout en se réclamant du féminisme. Bienvenue dans ce monde à l'envers, brave new world où la culture de la surveillance universelle se substitue à la culture tout court.
Drancy ne fut pas seulement, contrairement à une légende tenace, un camp de transit dans lequel séjournèrent plus ou moins longtemps des déportables ".
Maurice Rajsfus a eu accès, après des années de recherches, à des archives jusqu'alors inédites et il a recueilli les témoignages de survivants. Il ressort de son livre que Drancy fut bel et bien un camp de concentration très ordinaire à quelques kilomètres de Paris. Les révélations contenues dans cet ouvrage, quant à la gestion au jour le jour de Drancy, soulèveront bien des polémiques car, plus de cinquante ans après l'ouverture du camp en 1941, il semble que peu d'esprits soient disposés en France à admettre certaines vérités gênantes pour la bonne conscience collective.
Ce livre arrache des masques encore douloureux. On comprend, en le lisant, pourquoi cette page noire de notre histoire est loin d'être refermée.
« Les sportifs s'en remettent à l'arbitre pour rendre une décision sur la base d'une délégation d'autorité et de compétence. Cette question occupe la philosophie depuis des siècles. Si l'homme, par nature, est bon, alors pas besoin d'arbitre (Rousseau). Si l'homme est un loup pour l'homme dans la nature, alors la vie en société ne devient possible que parce que les hommes acceptent l'arbitre et le juge (Hobbes). Or ni Rousseau ni Hobbes ne connaissaient les moeurs des animaux.
Quand les confrontations sont dues à la compétition sexuelle - le plus souvent entre les mâles -, elles suivent une série convenue d'actions : parades, menaces, vocalises, mouvements et, si cela ne suffit pas, il y aura combat ritualisé. À tout moment, un des deux protagonistes peut se retirer en exécutant un comportement de soumission. Les codes sont clairs, et il n'y a pas besoin d'arbitre. » C'est en qualité de paléoanthropologue que Pascal Picq - par ailleurs handballeur, cavalier, adepte du saut en hauteur et de l'octathlon - esquisse, dans ce livre, une généalogie du sport, enracinée dans les rapports de domination et de séduction les plus fondamentaux du monde animal. L'activité physique fait renaître aujourd'hui des capacités anatomiques, physiologiques et cognitives d'un passé pas si lointain. « Le sport réveille le nomade qui est en nous. »
« Que s'est-il passé ? Pourquoi est-ce arrivé ? Comment cela a-t-il été possible ? », s'interrogeait en son temps Hannah Arendt. Telles sont les trois questions que l'auteur a choisi de se poser afin d'analyser la rumeur infondée qui devait conduire à l'assassinat d'un professeur de collège dans une petite ville paisible des Yvelines. Contre-enquête fascinante sur une série d'incohérences institutionnelles, récit d'un mensonge orchestré par des islamistes, déconstruction méthodique d'un antiracisme dévoyé qui semble résumer toute une époque, ce livre restitue cet événement politique majeur avec un sens du détail et une clarté redoutables.