Jacques Cassard est né à Nantes en 1679. Il perd son père alors qu'il est encore jeune. La famille étant sans ressources, il entre dans la marine à l'âge de 14 ans sur l'un des navires marchands appartenant à son oncle, le Dauphin de Cayenne. Devenu adulte, il commandera de nombreux navires de la flotte française, participant à des manoeuvres guerrières en Amérique en Sud, avant que Louis XIV n'ait vent de ses exploits et lui octroie le rang de lieutenant de frégate et la gratification financière qui va de pair. Devenu spécialiste de la guerre de course, Jacques Cassard est connu pour être un redoutable manoeuvrier. Le nombre et l'abondance de ses prises finissent par le rendre célèbre, autant que son respect des lois.
Le roi de France l'engage alors pour escorter des convois de marchandises provenant d'Afrique fréquemment harcelés par les Anglais. Jacques Cassard prend ensuite le commandement d'une escadre et multiplie les assauts contre les colonies anglaises, hollandaises et portugaises des Antilles, pillant et rançonnant les navires ennemis pendant de longs mois.
Il est promu capitaine de vaisseau en 1712. Mais, sur le butin considérable qu'il a ramené des Antilles, Jacques Cassard n'a pratiquement rien touché. Ses promotions, symboliques, lui permettent à peine de subsister. En 1736, Jacques Cassard va réclamer justice au Cardinal de Fleury, principal ministre du roi Louis XV, ainsi que les sommes qui lui étaient dues. Mais son caractère fier n'arrange en rien sa situation. Hors de lui, il insulte et bouscule le ministre. Déclaré fou, il est interné dans la forteresse de Ham dans la Somme, où il mourra après quatre ans de détention.
Avant Stéphen Liégeard, on parlait de Provence maritime voire de Riviera lorsqu'on voulait parler de la bande littorale rocheuse, baignée par la Méditerranée, depuis l'embouchure du Rhône jusqu'aux frontières de la France et de la future Italie (de Nice à Gênes).
Avec l'ouvrage qu'il fait paraître en 1887 - puis en 1894 (dans une version augmentée) -, il met à l'honneur une nouvelle expression qui connaîtra le succès que l'on sait : la Côte d'Azur !
Son ouvrage est tout à la fois un vrai guide touristique et historique, un carnet mondain du high-life de la Côte d'Azur de la fin du XIXe siècle et une description poétique et littéraire de ce « pays de la mer bleue, du soleil et des fleurs... ».
Un ouvrage à redécouvrir pour comprendre ce qu'était les prémices de la Côte d'Azur, il y a quelque 120 ans !
Il n était pas facile d'écrire l'histoire de la Cité de Liège. Cette grande ville n'a pas d'archives. Cinq catastrophes, marquées par les dates de 1212, de 1408, de 1467, de 1468 et de 1794, ont anéanti la plupart des documents qui auraient pu nous renseigner sur son passé. On se tromperait si l'on croyait trouver un dédommagement dans les sources narratives. Certes,l'historiographie du pays de Liège est, au moyen-âge, d'une richesse extraordinaire mais les chroniqueurs liégeois ne se sont guère intéressés qu'à l'histoire des princes-évêques n'ont parlé de la Cité qu'à l'occasion des conflits qui la mettaient aux prises avec le prince.
Si la ville de Liège a perdu toutes ses archives, cela ne veut pas dire que toutes soient détruites.
Les documents relatifs a sa vie intime, à sa comptabilité, aux séances de son Conseil communal, au fonctionnement de ses diverses institutions, sont peut-être irrémédiablement perdus, mais il n'en est pas de même grand nombre d'autres qui, à cause de leur caractère d'utilité quotidienne, ont été conservés ailleurs que dans le coffre de la Cité. Recueillir et classer tous ces documents épars était le premier travail qui s'imposait. Je ne m'y suis pas dérobé, et je crois avoir réuni à peu près tout ce qui existe... (extrait de la Préface, éd. orig. de 1909).
Publiée en 3 tomes (1909-1910), la Cité de Liège au Moyen-Âge couvre la période allant des origines connues au début du XIVe siècle (tome Ier) ; le XIVe siècle (Tome 2) ; le XVe siècle (Tome 3), jusqu'à la destruction de la ville par Charles-le-Téméraire.
Ainsi que le dit Brantôme : « Je crois qu'il ne fut jamais quatre plus grands ducs les uns après les autres, comme furent ces quatre ducs de Bourgogne ». Le premier, Philippe-le-Hardi, commença à établir la puissance bourguignonne et gouverna la France durant plus de vingt ans. Le second, Jean-sans-Peur, pour conserver sur le royaume le pouvoir qu'avait eu son père, commit un des crimes les plus éclatants de l'histoire moderne; par là il forma de sanglantes factions et alluma une guerre civile, la plus cruelle peut-être qui ait jamais souillé notre sol. Succombant sous un crime semblable, sa mort livra la France aux Anglais. Philippe-le-Bon, son successeur, se vit l'arbitre entre la France et l'Angleterre ; le sort de la monarchie sembla dépendre de lui.
Son règne, long et prospère, s'est signalé par le faste et la majesté dont commença à s'investir le pouvoir souverain, et par la perte des libertés de la Flandre, de ce pays jusqu'alors le plus riche et le plus libre de l'Europe. Enfin le règne de Charles-le-Téméraire offre le spectacle continuel de sa lutte avec Louis XI, le triomphe de l'habileté sur la violence, le commencement d'une politique plus éclairée, et l'ambition mieux conseillée des princes, qui, devenus maîtres absolus de leurs sujets, font tourner au profit de leurs desseins les progrès nouveaux de la civilisation et du bon ordre. C'était un avantage que de rattacher de la sorte le récit de chaque époque à un grand personnage ; l'intérêt en devient plus direct et plus vif ; les événements se classent mieux ; c'est comme un fil conducteur qui guide à travers la foule confuse des faits... (extrait de la Préface, éd. de 1860).
Des premiers vicomtes de Béarn au Xe siècle - et en côtoyant les plus que célèbres : Gaston Fébus ou Henri IV - jusqu'au XXe siècle, P. Tucoo-Chala retrace l'histoire de ce petit pays qui cultiva sa «singularité» durant plus de neuf siècles.
On ne peut comprendre le Béarn aujourd'hui sans connaître les événements et les hommes qui l'ont fait hier. Cet ouvrage de vulgarisation permettra aux Béarnais de retrouver leur Histoire et aux autres de découvrir, d'apprécier et aimer cette terre contrastée et riche d'un prestigieux passé.
Le vin et son commerce ont tenu, au Moyen-Âge, une place inégalée.
Mais, plus encore que le vin, c'est la ville de Bordeaux - et son vin -qui y ont tenu une importance à nulle autre pareille !
A travers six études, Y. Renouard trace les grandes lignes du « grand commerce » du vin au Moyen-Âge et plus particulièrement celui des vins de Gascogne ; il évoque les conséquences de la conquête française de 1451 et 1453 pour ce commerce jusqu'alors si florissant ; il s'interroge sur ce qu'était le « vin vieux » au Moyen-Âge et enfin il mène une investigation rigoureuse, quasi policière, sur la capacité du tonneau bordelais, sujet a priori anodin, mais qui permet, une fois sa valeur établie, de pouvoir quantifier véritablement au plus juste quelle fut l'ampleur de ce commerce. Tels sont les sujets des articles de ce deuxième tome consacré à l'histoire de l'Aquitaine par l'un des plus grands médiévistes français du XXe siècle. Profonde érudition, synthèses éblouissantes, style limpide, un recueil passionnant.
Charles Lentheric, inspecteur général des Ponts-&-Chaussées publie cet ouvrage en 1880. Ce livre vient clore une série impressionantes de monographies consacrées aux côtes et ports de France, de la Manche à la Méditerranée.
C'est à une plongée dans le temps à la recherche des origines de ce que l'on appellera plus tard la Provence Maritime.
De Marseille à Menton, c'est à une promenade historique, géographique et temporelle que nous convie l'auteur, sur les traces et les vestiges des colonisations, notamment, grecque et romaine.
Un ouvrage d'importance pour ce qui touche la Provence, ses origines et son passé maritime.
Les livres sur les Troubadours ne manquent pas : il en est de savants ; d'autres constituent une excellente vulgarisation sur le sujet.
Ce petit ouvrage ne prétend en rien les remplacer, il cherche au contraire à inciter à aller plus loin. Il constitue un premier niveau d'initiation sur les Troubadours occitans du Moyen Âge.
Il fait le point sur l'essentiel qu'il faut raisonnablement savoir sur les Troubadours.
Il est également - comme l'indique son titre - la trame d'une LEÇON pour les professeurs de lettres, d'histoire, de philosophie ou d'occitan qui voudraient ainsi compléter utilement l'enseignement de leur matière.
Los líbers suus Trobadors ne hèn pas hrèita : que n'es deus saberuts ;
D'autes qu'auheríssen ua vulgarisacion de-plan suu subjèct.
Lo liberòt aqueth ne'us vòu pas remplaçar briga, que cèrca au contra d'incitar a's har mei en davant. Que constituís un nivèu permèir d'iniciacion suus Trobadors de l'Atge Miejancèr.
Que vòu har lo punt sus çò d'essenciau que cadun e deu rasonablament saber suus Trobadors.
Qu'es tabé - com at ensenha lo títou son - la trama d'ua letçon entaus professors de letras, d'istòria, de filosofia e mei d'occitan qui voleren atau completar utilament l'ensenhament de la lor matèria.
Jusqu'ici, cette partie de l'ancienne Gascogne qu'on nomme maintenant les Landes n'a pas eu encore son histoire. Touché de l'oubli où on a laissé si longtemps les peuples des Landes, de l'Adour et de la Garonne, comme s'ils étaient, en quelque sorte, étrangers à la France, nous avons résolu d'écrire son Histoire ». Ainsi s'exprimait l'auteur dans l'introduction à la première édition, parue l'année de sa mort.
Depuis lors, peu nombreux sont ceux qui se sont attaqué à ce redoutable et vaste chantier d'écrire une histoire des Landes, car elle se doit d'être plurielle, à l'instar de la mosaïque de pays qui en ont constitué le département.
Aussi, même incomplet et ancien, l'ouvrage de l'abbé Dorgan reste un outil indispensable et passionnant pour qui veut comprendre et apprécier l'histoire de cette « terre des Landes si hospitalière pour tous », histoire d'avant que ne change profondément sa physionomie avec la plantation systématique du pin maritime sur une grande partie de son territoire.
De toutes les anciennes régions françaises il en est peu dont l'histoire soit aussi intéressante que celle de la Lorraine. Placée entre deux Etats puissants, le Saint-Empire romain germanique et le royaume de France, dépendant d'abord de l'un, mais subissant très vite l'attraction de l'autre, elle a participé aux deux civilisations : sa population est bilingue, certaines de ses institutions montrent visiblement l'influence germanique, l'art s'inspire des formes et des idées françaises et l'on pourrait multiplier ces exemples.
D'autre part les pays lorrains sont des derniers venus dans l'unité française ; les Trois Evêchés, occupés en 1552, n'ont été étroitement rattachés au royaume qu'au début du XVIIe siècle ; les duchés de Lorraine et de Bar sont restés indépendants jusqu'au XVIIIe. Cette longue autonomie, il a fallu la défendre ; si les empereurs trop faibles ont vite cessé d'agir, Capétiens directs, Valois et Bourbons ont su par contre avec continuité, ici acquérir des droits assez vagues et les transformer en une suzeraineté d'abord nominale puis réelle, là par des empiétements incessants étendre leur rayon d'action pour incorporer dans leurs Etats cette région qui, seule, pouvait assurer au royaume une frontière solide. Cette longue vie à part, ce perpétuel effort de défense ont peu à peu influé sur le caractère lorrain autant que le milieu lui-même.
Obligés de lutter contre des adversaires trop puissants pour eux, les Lorrains ont dû se surveiller et se garder de toute imprudence ; ainsi s'est formé un peuple militaire, renfermé et quelque peu méfiant, qui conserve aujourd'hui encore son individualité bien marquée. Certes, aucun pays de France n'est plus français. A peine entrée dans l'unité, la Lorraine a joué le rôle de marche militaire : elle a connu à plusieurs reprises les invasions et le démembrement. Les bienfaits de la Révolution, mais aussi les malheurs du XIXe siècle et les épreuves subies en commun l'ont rattachée étroitement à la grande patrie dont elle faisait partie... (extrait de la Préface de l'édition originale, 1926).
René Cuzacq fit paraître deux études sur le sujet, la première en 1941 et la seconde en 1951. Depuis plusieurs années ces deux études réunies en un seul volume étaient épuisées. Et l'auteur, un peu oublié depuis une quarantaine d'année.
Pourtant l'histoire compliquée de ce couvre-chef - devenu incontournable dans l'Entre-deux-Guerres dans toutes les couches de la population, puis peu à peu abandonné - est tout à fait intéressante. Son origine pyrénéenne ne fait pas de doute mais ce sont les guerres carlistes, en Espagne, qui ont sans doute popularisé son nom de « béret basque ». Un petit ouvrage pour découvrir une foule d'informations et d'anecdotes sur un attribut vestimentaire qui reste très attaché à la « Vasconie ».
Il n était pas facile d'écrire l'histoire de la Cité de Liège. Cette grande ville n'a pas d'archives.
Cinq catastrophes, marquées par les dates de 1212, de 1408, de 1467, de 1468 et de 1794, ont anéanti la plupart des documents qui auraient pu nous renseigner sur son passé.
On se tromperait si l'on croyait trouver un dédommagement dans les sources narratives.
Certes,l'historiographie du pays de Liège est, au moyen-âge, d'une richesse extraordinaire mais les chroniqueurs liégeois ne se sont guère intéressés qu'à l'histoire des princes-évêques n'ont parlé de la Cité qu'à l'occasion des conflits qui la mettaient aux prises avec le prince.
Si la ville de Liège a perdu toutes ses archives, cela ne veut pas dire que toutes soient détruites.
Les documents relatifs a sa vie intime, à sa comptabilité, aux séances de son Conseil communal, au fonctionnement de ses diverses institutions, sont peut-être irrémédiablement perdus, mais il n'en est pas de même grand nombre d'autres qui, à cause de leur caractère d'utilité quotidienne, ont été conservés ailleurs que dans le coffre de la Cité. Recueillir et classer tous ces documents épars était le premier travail qui s'imposait. Je ne m'y suis pas dérobé, et je crois avoir réuni à peu près tout ce qui existe... (extrait de la Préface, éd. orig. de 1909).
Publiée en 3 tomes (1909-1910), la Cité de Liège au Moyen-Âge couvre la période allant des origines connues au début du XIVe siècle (tome Ier) ; le XIVe siècle (Tome 2) ; le XVe siècle (Tome 3), jusqu'à la destruction de la ville par Charles-le-Téméraire.
Godefroid Kurth (1847-1916) né à Arlon (Belgique), professeur d'histoire médiévale à l'Université de Liège et historien. On lui doit de nombreux ouvrages historiques, notamment un La lèpre en Occident avant les Croisades ; Histoire poétique des Mérovingiens ; Clovis, le fondateur ; Notger de Liège et la civilisation au Xe siècle ; Études franques, etc. Mais la Cité de Liège au Moyen-Âge reste son oeuvre majeure, un classique par excellence pour comprendre et apprécier le passé de la prestigieuse et orgueilleuse capitale de la Principauté de Liège.
J'ai voulu faire profiter mes semblables de recettes simples et bonnes, qui se sont transmises depuis plusieurs générations dans les vieilles familles bourguignonnes, soucieuses de prendre une nourriture quotidienne agréable et soignée, mais sans prétention. On y trouvera aussi quelques recettes de choix, pour aider à accueillir les hôtes que l'on souhaite traiter, avec l'antique et somptueuse courtoisie française. [...] Ce ne fut point seulement la maîtrise de quelques traiteurs éminentsqui fit la renommée gastronomique de Dijon. Ce fut surtout l'excellence de la cuisine que préparaient dans les familles, soit d'expertes cuisinières de Cordons-Bleus soit même les maîtresses de maison, qui considéraient le devoir culinaire comme l'un des premiers de leur charge domestique. C'était alors le bon temps ; c'est pour qu'un tel temps revienne que j'ai recueilli ces petites formules que je vous offre. La précipitation de la vie contemporaine, la haine de l'effort et des soins attentifs, les cuissons industrielles, qui, comme la plupart des progrès tant célébrés, sont contraires, tout bien pesé, au bonheur des hommes, sont les causes de la décadence. [...] Si j'ai pu contribuer au bonheur de mon prochain, à la paix conjugale dont la mauvaise cuisine est un terrible ennemi ; si j'ai pu démontrer à quelques jeunes femmes que mes recettes l'emportent sur celles du Maître-queux du Radeau de la Méduse, sur lequel elles font volontiers une croisière, je serai heureux... (Extrait de la Préface de l'édition originale de 1936).
Parue initialement entre 1972 et 1982 en trois volumes, l'histoire de Lescar, des origines jusqu'au XIXe siècle reste l'ouvrage majeur du Docteur Labau. Lescar - l'ancienne Beneharnum détruite par les Normands - devint le siège d'un des deux évêchés du Béarn. Prenant, au fil des siècles, toujours plus d'importance, Lescar et sa cathédrale furent le lieu de sépulture des vicomtes de Béarn, devenus entre-temps comtes de Bigorre, comtes de Foix puis rois de Navarre. Les guerres de Religion et l'invasion du Béarn, au XVIe siècle, sous Jeanne d'Albret, marquent un premier coup d'arrêt avec le basculement du Béarn dans la Réforme.
Edité à l'origine en 1926, voici un petit ouvrage sur une des petites cités qui ont fait la renommé de l'Alsace : Kaysersberg.
« Connaissez-vous ses rues dont les ondulations se jouent au plein soleil, où 1'ombre tour à tour s'y balafre en zig-zags? Nos pères avaient raison ; rien de plus fastidieux qu'une rue sans méandres. Pour peu que vous les aimiez, goûtez-en les détours. Vous y découvrirez des trésors inéffables : balcons croulants de fleurs, puits aux vieilles inscriptions, Croix de la Peste, ou restes de tours d'enceinte qui vous feront songer aux chaudes visions de Spindler et 1'aimer davantage.
- La Weiss ? mais, la voici... elle coupe la ville en trois. Par son cours, d'abord, puis son canal ensuite qui lui ne respecte rien, s'engage sous les maisons, fore, creuse, traverse tout, au grand bien des moulins établis sur son cours... Mais, suivez-nous, mes bons amis... délaissez un instant ces vieux pignons pointus et ces encorbellements à la grâce irrésistible, oublions un moment ces trouées lumineuses au fond des ruelles sombres... suivez-nous aux Archives où les parchemins impériaux et royaux vous conteront les faits et gestes de notre vieille Cité. Ensuite, notre envol par la ville, jusques aux vignobles savoureux qui en forment les remparts... »
Les patois sont le résultat de la segmentation géographique d'une langue, qui, livrée à ellemême, a donné lieu à une multiplicité d'évolutions divergentes sur les divers points du territoire où elle était parlée. Tous les patois romans de la France, - c'est-à-dire exception faite du basque, du bas-breton, du flamand et de l'alsacien - sont les innombrables rejetons d'un seul arbre, le latin, - le latin parlé en Gaule à la fin de l'Empire romain.
La cause essentielle qui produit la dislocation et l'émiettement d'une langue, c'est la rupture du lien politique et social qui assurait l'unité de langage parmi un ensemble de populations plus ou moins hétérogènes : la ruine de l'empire romain, provoquant, entre autres conséquences, la disparition des écoles et des milieux cultivés, le relâchement des relations entre les divers pays qui vivent de plus en plus de leur vie propre, a favorisé le morcellement linguistique, que le régime féodal a consolidé et accentué... (extrait de l'Introduction).
Ainsi que le dit Brantôme : « Je crois qu'il ne fut jamais quatre plus grands ducs les uns après les autres, comme furent ces quatre ducs de Bourgogne ». Le premier, Philippe-le-Hardi, commença à établir la puissance bourguignonne et gouverna la France durant plus de vingt ans. Le second, Jean-sans-Peur, pour conserver sur le royaume le pouvoir qu'avait eu son père, commit un des crimes les plus éclatants de l'histoire moderne; par là il forma de sanglantes factions et alluma une guerre civile, la plus cruelle peut-être qui ait jamais souillé notre sol. Succombant sous un crime semblable, sa mort livra la France aux Anglais. Philippe-le-Bon, son successeur, se vit l'arbitre entre la France et l'Angleterre ; le sort de la monarchie sembla dépendre de lui. Son règne, long et prospère, s'est signalé par le faste et la majesté dont commença à s'investir le pouvoir souverain, et par la perte des libertés de la Flandre, de ce pays jusqu'alors le plus riche et le plus libre de l'Europe. Enfin le règne de Charles-le-Téméraire offre le spectacle continuel de sa lutte avec Louis XI, le triomphe de l'habileté sur la violence, le commencement d'une politique plus éclairée, et l'ambition mieux conseillée des princes, qui, devenus maîtres absolus de leurs sujets, font tourner au profit de leurs desseins les progrès nouveaux de la civilisation et du bon ordre. C'était un avantage que de rattacher de la sorte le récit de chaque époque à un grand personnage ; l'intérêt en devient plus direct et plus vif ; les événements se classent mieux ; c'est comme un fil conducteur qui guide à travers la foule confuse des faits... (extrait de la Préface, éd. de 1860).
La présente réédition se base sur l'édition de 1860.
La publication en a commencé en 1846, elle s'est poursuivi jusqu'en 1850 quand sera édité le 7e et dernier volume ! C'est la première et la plus complète des histoires consacrées à la Gascogne, terre sans état, partagée entre deux régions françaises et l'entité du Val d'Aran en terre espagnole.
« ...Dans ce travail général, la Gascogne n'a pas encore pris la part qui lui revient, et cependant aucune de ses soeurs ne devrait se hâter autant qu'elle. Reléguée par sa position topographique aux extrémités des Gaules, loin du centre où s'agitèrent presque continuellement les destinées de la nation, elle ne se mêla guère, nous ne dirons pas à la France, mais aux provinces du nord, qu'après la guerre des Albigeois. Nos grands historiens, ne la trouvant jamais sous leurs pas, n'ont ni dû ni pu l'associer à leurs récits. Partagée d'ailleurs, comme elle l'était, entre sept ou huit seigneurs, tous égaux de rang et de puissance, elle n'eût offert à leur investigation qu'un intérêt secondaire... » (extrait de la Préface).
Ce troisième tome démarre à la fin du XIIIe siècle où l'antagonisme croissant entre Capétiens et Plantagenêts va déboucher sur la Guerre de Cent-Ans et une scission entre Gascogne occidentale pro-anglaise et orientale pro-française, jusqu'aux années 1380 qui marquent la fin des grands personnages du siècle : Edouard III, Charles V, le Prince Noir, Duguesclin.
... Les vrais historiens s'attacheront toujours à l'ordre chronologique ; ils prennent la cité à sa naissance, en suivent les progrès au jour le jour et, à chaque siècle, mesurent le chemin parcouru. Ils montrent quels liens rattachent la ville à la région et au pays, et aussi comment l'histoire générale réagit sur l'histoire locale et réciproquement. Nous nous sommes tenu à cette dernière méthode, et toujours nous nous sommes efforcé de mettre en lumière le rôle de Nancy dans l'histoire de la Lorraine. Et même comme, à l'époque des guerres bourguignonnes, ce rôle devient tout à fait prépondérant, nous nous sommes peut-être trop attardé à raconter toutes les péripéties de cette lutte. Qu'on nous excuse, à cause de l'intérêt tragique présenté par ces événements, que nous racontons pour la première fois en Lorraine avec l'aide des chroniques suisses et alsaciennes. Pour nous être attaché à l'histoire générale, nous n'avons point négligé les monuments. Chaque fois que nous avons mentionné la construction à Nancy d'un édifice, nous nous sommes arrêté, nous l'avons décrit en toutes ses parties et nous en avons exposé les transformations successives jusqu'à nos jours. Nous avons brisé le cadre chronologique, et souvent, au cours de ce volume qui s'arrête à René II, il sera question de Stanislas et des administrateurs du xixe siècle. Nous avons essayé de la sorte de combiner les deux méthodes, de satisfaire tout ensemble la curiosité de celui qui étudie l'enchaînement des faits et de celui qui parcourt la ville en artiste épris des beaux monuments... (extrait de la Préface, édition originale de 1902.
Chamonix est devenu, à la fin du XVIIIe siècle, lorsque, enfin, on « invente » la montagne (et particulièrement le Mont-Blanc), un des lieux les plus prisés et les plus visités d'Europe.
Mais qu'en était-il de Chamonix et de sa vallée, avant ? Le présent ouvrage, paru initialement en 1887, permet de se faire une idée assez précise de ce qu'étaient les moeurs et coutumes, règlements et lois de la vie quotidienne d'une vallée alpine dans la Savoie du moyen-âge et de la Renaissance.
Les relations plus que tendues entretenues entre les habitants et le prieur, seigneur de la vallée de Chamonix, les éternelles chicanes autour des impôts, etc.
Une passionnante plongée dans un temps, à la fois si proche et si éloigné !
La publication en a commencé en 1846, elle s'est poursuivi jusqu'en 1850 quand sera édité le 7e et dernier volume ! C'est la première et la plus complète des histoires consacrées à la Gascogne, terre sans état, partagée entre deux régions françaises et l'entité du Val d'Aran en terre espagnole. « ...Dans ce travail général, la Gascogne n'a pas encore pris la part qui lui revient, et cependant aucune de ses soeurs ne devrait se hâter autant qu'elle. Reléguée par sa position topographique aux extrémités des Gaules, loin du centre où s'agitèrent presque continuellement les destinées de la nation, elle ne se mêla guère, nous ne dirons pas à la France, mais aux provinces du nord, qu'après la guerre des Albigeois. Nos grands historiens, ne la trouvant jamais sous leurs pas, n'ont ni dû ni pu l'associer à leurs récits. Partagée d'ailleurs, comme elle l'était, entre sept ou huit seigneurs, tous égaux de rang et de puissance, elle n'eût offert à leur investigation qu'un intérêt secondaire... » (extrait de la Préface)Ce premier tome part des origines aquitaniques de la Gascogne jusqu'à la toute fin du Xe siècle lorsque la féodalité triomphe partout en Europe.
Pendant les siècles qui se sont écoulés entre le Moyen âge et la Révolution, quand les noms des rues avaient une signification et étaient une émanation du bon sens populaire et non le fait d'une décision administrative pour glorifier un événement ou un individu, si un nom changeait, c'est que la raison qui l'avait fait naître avait disparu. Depuis la chute du Capitoulat, depuis que pour maintenir la stabilité des noms imposés des plaques indicatrices furent apposées à l'entrée des rues, toutes nos municipalités ont été agitées de la fièvre de donner des noms nouveaux et de détruire ainsi, sans raisons, les vieux souvenirs du passé. Quelles qu'aient été les causes de ces changements, bons sens populaire ou décisions municipales, chaque fois qu'un ancien nom de nos rues a disparu, c'est un monument qui a été détruit, c'est une page de notre histoire locale qui a été déchirée. Ce sont ces pages déchirées que nous avons tâché de réunir, en puisant dans le trésor inépuisable de nos archives. A côté des vieux noms restitués, il nous a paru indispensable, pour compléter une vue d'ensemble et faire revivre les époques disparues, de rechercher les institutions et les monuments publics de chaque rue, et de grouper ceux de leurs habitants qui ont été plus ou moins les agents de la vie administrative, industrielle ou commerciale de notre cité, en assignant à chacun la demeure qu'il occupait. C'est ce que nous avons essayé de faire en fouillant dans nos vieux cadastres et registres municipaux (extrait de l'Introduction, édition originale de 1919).
Jules Chalande, né à Toulouse (1854-1930) est le type même de l'érudit régional polyvalent. Membre de la Société de géographie de Toulouse, on lui doit notamment une Contribution à l'histoire des reptiles, faune de la région sous-pyrénéenne (1894) mais son grand oeuvre, c'est l' Histoire des Rues de Toulouse qu'il fera paraître en 3 tomes (1919, 1927 et 1929). En voici une nouvelle édition, entièrement recomposée, publiée en deux fort tomes qui, avec celle de l'Histoire de Toulouse d'Henri Ramet, permet de mieux appréhender et apprécier l'histoire ancienne de Toulouse.
Le deuxième et dernier tome de cette volumineuse étude des rues de Toulouse.
Il est vraisemblable que Jeanne d'Albret aurait paru plus grande si son fils avait été moins grand. Cependant, elle ne fut pas seulement la mère d'Henri IV : Jeanne incarna chez nous la Réforme, cette immense révolution, une des plus importantes dans ses prolongements que le monde ait connues et qui n'aurait pu avoir en France son puissant déroulement sans sa présence. Elle incarna aussi la survivance de nos libertés provinciales et particulièrement l'indépendance des régions gasconnes qui n'avaient pas eu de défenseur plus farouche depuis son ancêtre Gaston Fébus.
Cette princesse de la Renaissance, amie des lettres et des arts comme sa mère, la Marguerite des Marguerites, écrivant et versifiant avec esprit, sévèrement honnête dans son comportement public, parfaitement pure dans sa vie privée, fut accusée de sectarisme et de sécheresse de coeur. Ce dénigrement systématique devait être très sensible à tous les Béarnais. La renaissance de nos vallées délaissées depuis des siècles date de son règne. Le Béarn lui doit une multitude de petits châteaux, qui portent tous l'empreinte de son caractère. Elle est considérée comme la patronne de ce pays. Les villages tirés de leur torpeur, repeuplés, réconfortés par une bonne législation, de nouvelles industries créées, le lit des rivières approfondi, nous lui devons tout cela.
Et lorsque le promeneur passe sur certain vieux chemin solide et caillouteux, suivant le faîte des collines à perte de vue comme les routes romaines, le paysan consulté lui répond en langue d'oc : « Qu'ey lou cami de la reyne Yanne » (C'est le chemin de la reine Jeanne). Elle avait le sang ardent des seigneurs à la race desquels elle appartenait, ces Gascons turbulents et audacieux qui avaient remué la France pendant deux siècles. Elle les continua, ne craignant pas la bataille, sachant parler au peuple aussi bien qu'au soldat, toujours prête à risquer sa vie pour la religion, ses intérêts pour ceux de sa race. Plus tard, cette femme dont la vie fut un long drame fut peu défendue. Les biographies d'elle sont fragmentaires, incomplètes ou périmées. J'essayerai surtout, en utilisant des documents épars, édités ou inédits, de faire revivre la figure de celle que dépeignait ainsi d'Aubigné, qui l'avait connue : « Cette princesse n'avait de femme que le sexe, l'âme entière aux choses viriles, l'esprit puissant aux grandes affaires, le coeur invincible aux adversités. »
L'île, connue par les Romains sous le nom de « Lerina », est inhabitée et infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la «Règle des Quatre Pères», est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle.
Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée « bien national » et devient propriété de l'État. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus.
Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France.
La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.