Sciences humaines & sociales
-
Des femmes rebelles, Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand
Michelle Perrot
- Elyzad
- Elyzad Poche
- 10 Avril 2014
- 9789973580665
Michelle Perrot rend hommage à trois figures féminines du XVIIIe et XIXe siècle. Trois femmes de lettres qui ont marqué leur époque en s'engageant contre la violence de l'ordre établi. Trois vies soumises à la brutalité de l'opinion publique et de la sphère privée.
Olympe De Gouges (1748-1793), auteur de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », rabaissée, méprisée puis guillotinée à la sortie de la Révolution qu'elle avait tant souhaitée. Flora Tristan (1803-1844), harcelée à mort par son mari, voyageuse infatigable (Pérou, Angleterre, tour de France), qui avait pour ambition d'unifier le monde ouvrier. George Sand (1804-1876), « l'égérie de la révolution de 1848 » selon ses adversaires, amie de Balzac, Dumas, Flaubert et pourtant dédaignée, par misogynie et jalousie, par une grande partie de la société.
Dans ses portraits enrichis des textes des trois auteurs, Michelle Perrot réhabilite la mémoire et l'héritage de personnalités longtemps oubliées et qui ont tant contribué à la cause des femmes.
-
Humaniste, homme politique de stature internationale, auteur de l'ouvrage de référence Islam et liberté, le malentendu historique, Mohamed Charfi aura toujours été un défenseur acharné de la justice et des droits de l'homme. C'est par son regard que l'on parcourt dans ce livre un demi-siècle d'histoire politique tunisienne : la fin du protectorat français, l'indépendance, les trente ans de règne de Bourguiba, jusqu'aux premières années du gouvernement Ben Ali - Mohamed Charfi étant alors ministre, son témoignage sur ce début de présidence n'en est que plus précieux.
Étudiant à Paris dans les années 1960, il s'investit dans le syndicalisme. De retour à Tunis, s'il approuve certaines actions de Bourguiba comme celle en faveur du droit des femmes, il s'oppose à la dérive absolutiste du régime, ce qui lui vaudra d'être condamné à deux ans d'emprisonnement. Dès sa libération, il continue pourtant à oeuvrer pour une société démocratique et devient, quelques années plus tard, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme.
Ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique - durant les premières années de la présidence, alors encore démocratique, de Ben Ali - il s'attelle à la lourde tâche de réformer le système éducatif, en supprimant notamment les références à la religion dans les manuels scolaires. Il s'attire ainsi la haine des islamistes, qui réclameront sa démission. Il ne cédera pas. Quand il part du gouvernement en 1994, alors que le régime se durcit, c'est de son plein gré, pour retrouver sa liberté de parole Tout en continuant à militer pour une Tunisie démocratique, il s'investira sur la scène internationale : contre l'obscurantisme et les tenants du « choc des civilisations », en tant que membre du Groupe de haut niveau pour l'Alliance des civilisations, à la demande de Koffi Annan ; et dans le cadre de plusieurs dossiers sur le développement, comme celui du statut des femmes dans le monde arabe, en tant qu'expert auprès du Programme des Nations unies pour le développement.
Mohamed Charfi s'est éteint en juin 2008, mais nous laisse ce témoignage capital - à l'aune des événements qui secouent aujourd'hui le monde - d'un infatigable « combattant pour les Lumières ».
-
Le 7 novembre 1987, Habib Bourguiba, 86 ans, président de la République tunisienne depuis 30 ans, est destitué par son Premier ministre Ben Ali. Il marque ainsi l'épilogue de 60 ans d'une carrière exceptionnelle, d'un destin hors du commun patiemment construit par un homme convaincu d'être supérieur aux autres. Pour comprendre cet homme, il faut fouiller les jeunes années, retracer les étapes d'une lutte de 30 ans pour la libération de son pays qui s'achève sur une apothéose : le 25 juillet 1957, jour de la proclamation de la République, Bourguiba devient le chef incontesté de la Tunisie indépendante. Pendant près de vingt ans, il va s'attacher à construire une Tunisie moderne, ouverte sur l'extérieur, solidement ancrée à l'Occident, mais c'est une Tunisie menée d'une main de fer, vouée à la célébration du culte du « chef suprême », où l'expression de toute différence est interdite. Fragile équilibre dont la précarité se manifestera dès l'entrée de Bourguiba en maladie.
Suivront les années de lutte pour la succession, des années de contradictions dans un pays en pleine mutation, asphyxié par un autocrate vieillissant.
Réédition du Bourguiba paru en 2 vol. aux éd. Jeune Afrique (1988).
-
L'instauration de la démocratie ne repose pas seulement sur l'organisation des élections, même des élections libres et transparentes. Concevoir sa liberté dans l'acceptation de la liberté de l'autre exige un apprentissage préalable. Or la démocratie est une notion qui semble peu ou mal comprise dans la Tunisie d'aujourd'hui, et plus largement dans le monde arabe.
Les fondements de la démocratie, le régime républicain, la différence entre pouvoir législatif et exécutif, le rôle d'un gouvernement. Ce livre (qui paraîtra également en langue arabe) se veut un guide pour accompagner le projet démocratique de la Tunisie.