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Arts et spectacles
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Saint Bernard ; l'art cistercien
Georges Duby
- Flammarion
- Champs Histoire
- 4 Octobre 2017
- 9782081416512
Saint Bernard n'a pas fondé l'ordre cistercien, mais il a fait son succès. Pendant les deux derniers tiers du XIIe siècle, à travers l'Europe entière, va s'édifier le grand bâtiment, le vaste chantier issu de Cîteaux. Et saint Bernard en est bien le patron, le maître d'ouvrage dont la parole a gouverné, comme le reste, l'art. Parce que cet art est inséparable d'une morale, qu'il incarnait.Mais si la parole de saint Bernard eut cette force de persuasion, si la congrégation qu'il animait put édifier ce qui voulait être la représentation visible d'une éthique et si cet édifice exerça tant d'influence sur la culture européenne, c'est que le siècle attendait cette parole, cette exigence de rigueur, de renoncement et de dépassement.Car si la manière cistercienne de construire fut suscitée par l'enseignement de saint Bernard, elle le fut aussi par tout l'élan du XIIe siècle.
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«"Celui qui peut dire de quel feu il brûle ne brûle que d'un petit feu", dit Pétrarque. Les pages qui suivent et dont le temps s'étire sur une cinquantaine d'années ne se donnent pas le ridicule d'expliquer le feu. Tout au plus s'efforcent-elles parfois d'en observer la construction, à travers les tâtonnements, au long des âges, des hommes qui voulurent passionnément en être aveuglés. Consumés.» Jean Bazaine (1904-2001) aimait à répéter qu'il venait de naître : c'est que «le temps de la peinture n'est pas celui de l'homme». Le peintre, en effet, naît vieux, quand il est à même d'observer ce feu qui l'aveugle.
Commentant la réédition de ses anciens textes (Notes sur la peinture et Exercice de la peinture parus respectivement en 1948 et en 1973, précédés d'articles de «combat»), Jean Bazaine s'inquiétait encore de la démarche de la création artistique. Celle-ci ne tire son sens et sa valeur que d'une incarnation, unique gage d'une spiritualité véritable. A la recherche d'un «impossible», l'oeuvre tient sa raison profonde d'un appel intérieur : si l'acte reconnaît là une unité première, le peintre se doit d'en tracer les signes essentiels. Plus que d'une esthétique, il s'agit bien ici d'une éthique de la peinture.