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GALLIMARD
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Des délits et des peines
Césare Beccaria
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 5 Juin 2015
- 9782070783687
À une époque de transition entre l'ancien régime et la modernité du droit pénal, Cesare Beccaria opère une rupture dans le domaine juridique et politique, en direction d'une laïcisation de la justice criminelle. Dans le droit de punir moderne, dont le philosophe et juriste milanais dessine les contours, la peine devient une nécessité sociale, née d'une concession minimale de la liberté des citoyens. Clarté et utilité des lois pénales, proportion entre peines et délits, promptitude et modération des peines, dépénalisation et prévention plutôt que répression, telles sont les exigences énoncées avec éclat dans Des délits et des peines en 1764.
Salué par Voltaire et les Encyclopédistes, l'ouvrage a été au centre des débats sur la réforme criminelle au cours des dernières décennies du XVIIIe siècle. La Révolution française a consacré ses principes. Une bonne partie du droit pénal européen est issue de ce petit livre italien. Ses combats restent néanmoins toujours d'actualité dans le monde, qu'il s'agisse de celui contre la peine de mort ou de celui contre la torture. Sa vigueur de pensée en fait une référence toutes les fois où les systèmes juridiques sont mis à l'épreuve de l'inhumanité, lorsque «les lois permettent qu'en certaines circonstances l'homme cesse d'être personne et devienne chose».
Des délits et des peines sont présentés ici dans une nouvelle traduction, le plus littérale possible, accompagnée d'un apparat critique veillant à éclaircir les passages les plus complexes et à indiquer au lecteur les principales articulations de la pensée de l'auteur.
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Nature humaine et conduite : Introduction à la psychologie sociale
John Dewey
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 23 Novembre 2023
- 9782070144617
John Dewey se confronte dans cet ouvrage de la maturité (1922) à ce qu'il considérait comme le problème philosophique majeur : les voies par lesquelles la conduite humaine est susceptible d'un progrès moral. Cela suppose de s'appuyer sur une description aussi objective que possible de ses éléments constitutifs, les habitudes, les impulsions et l'intelligence. Or l'analyse montre combien ces éléments sont engagés dans une négociation permanente avec les conditions sociales, historiques, économiques, culturelles qui composent leur environnement. Le vrai problème du progrès moral, par conséquent, est celui d'une meilleure adaptation de la morale à ses circonstances. Aussi convient-il pour ce faire de s'appuyer sur les enseignements rationnels des sciences humaines et sociales plutôt que sur les valeurs prétendument éternelles des morales anciennes se référant à des normes transcendantes détachées des réalités, qu'il s'agisse de Dieu, de la raison ou de la nature.
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Le cahier bleu et le cahier brun
Ludwig Wittgenstein
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 3 Octobre 1996
- 9782070740185
Ce volume rassemble deux textes qu'on associe traditionnellement depuis leur publication posthume conjointe. Ils n'ont cependant pas le même statut. Le Cahier bleu (dicté en 1934) est la première formulation complète de la seconde philosophie de Wittgenstein. Âgé de quarante-cinq ans, le philosophe y reprend à la lumière du «jeu de langage» l'ensemble des problèmes qui l'ont toujours préoccupé. Il montre en quoi cette notion permet d'échapper aux apories du sens, du solipsisme, et, plus généralement, de la métaphysique. Cet ouvrage se présente comme définitif. Wittgenstein le dicta d'ailleurs à ses élèves alors qu'il envisageait de quitter Cambridge pour s'installer en Union soviétique où il aurait voulu exercer un métier manuel. Quant au Cahier brun (dicté en 1935), il constitue sans équivoque le premier jet des Investigations philosophiques. Il se présente à la fois comme un manuel d'exercices philosophiques et comme une réflexion sur leur usage. Y sont examinés des problèmes aussi divers que la ressemblance, le suivi des règles, l'infini, etc., qui relèvent tous d'une attitude métaphysique dont Wittgenstein veut montrer la vanité.
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De la certitude
Ludwig Wittgenstein
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 26 Octobre 2006
- 9782070780884
Nouvelle édition en 2006
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Kant et le problème de la métaphysique
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 8 Juin 2023
- 9782073019103
Nouvelle traduction
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L'histoire de l'estre : 1. l'histoire de l'estre. 2. koivóv ; à partir de l'histoire de l'estre
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 1 Décembre 2022
- 9782072980565
Le présent volume, qui rassemble deux écrits distincts mais solidaires rédigés entre 1938 et 1940, constitue l'un des sept grands traités dits historiaux rédigés par Martin Heidegger entre 1936 et 1944, dont seuls les Apports à la philosophie avaient été traduits jusqu'à présent en notre langue.Prenant congé des principales déterminations métaphysiques de l'homme, que celui-ci soit fixé comme animal rationale ou compris à partir de la subjectivité d'un ego, le premier texte, intitulé L'histoire de l'estre, invite à re-penser de fond en comble l'être humain, à savoir qui nous sommes.À penser l'être humain comme celui qui, foncièrement, a trait à l'être, et par là comme être-le-là en son «ouverture» à ce qui n'est pas lui et le fait lui, dans son rapport constitutif au monde et à la terre. Il a pour ambition de penser l'être humain à partir d'une histoire - l'histoire de l'estre - dont il n'est pas l'agent mais, au mieux, le destinataire, à la faveur d'une histoire qui ne vient pas de nous mais à nous.Le second texte, intitulé Koivóv, envisage le «communisme» non pas comme un régime politique parmi d'autres mais bien, en un sens entièrement inédit, comme constitution métaphysique régissant l'humanité des Temps nouveaux.
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Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique
Edmund Husserl
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 17 Mai 2018
- 9782072699528
Le livre I des Idées directrices pour une phénoménologie pure de Edmund Husserl est l'un des cinq ou six textes de philosophie les plus importants du XXe siècle - et de notre temps par conséquent.
C'est, en effet, le texte fondateur de la phénoménologie : Pour la première fois depuis « l'ouvrage de percée » qu'avaient été ses Recherches logiques (1901), Husserl établit ici, au terme d'une évolution décisive, les principes et les méthodes qui rendent possible une science nouvelle, la science descriptive pure des structures de la conscience, la phénoménologie transcendantale.
En révélant les lois implicites de la vie intentionnelle et le pouvoir constituant de l'intentionnalité, ce tome I des Idées directrices pour une phénoménologie pure... inaugurait un nouveau style de philosophie - l'analyse de l'expérience vécue. Ce chemin conduisit Husserl à concevoir l'interprétation de l'expérience - ou la « philosophie phénoménologique » - dans les termes d'un nouvel idéalisme transcendantal.
C'est de l'analyse critique et de la contestation systématique de cette position radicale que sont issues la plupart des philosophies phénoménologiques ultérieures, depuis Ingarden et Heidegger jusqu'à nos jours.
La présente édition française a été établie sur la base de l'édition critique de référence due à Karl Schuhmann (Husserliana III, 1974). Elle bénéficie des nombreux progrès réalisés par les études husserliennes depuis la traduction pionnière de Paul Ricoeur en 1950.
Outre une nouvelle version française, plus précise, du traité réédité par Husserl en 1928, le lecteur trouvera ici un riche ensemble de textes, jusqu'ici inédits en français, qui forment le contexte historique des « Ideen... I » : Les esquisses préparatoires de 1912 ; de nombreux textes complémentaires ou correctifs, préparés par Husserl en vue d'une réédition ultérieure ; et surtout, les annotations marginales de l'auteur sur ses exemplaires personnels, marque explicite d'une relecture critique de son oeuvre par le fondateur de la phénoménologie lui-même.
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éthique
John Dewey, James Hayden tufts
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 25 Novembre 2021
- 9782070144631
Que pourrait être une éthique démocratique ? Telle est l'interrogation qui donne son relief à la réflexion développée dans cette Éthique de John Dewey et James Hayden Tufts. L'édition de 1932 traduite ici conserve la clarté pédagogique d'un ouvrage conçu, dans sa version originelle de 1908, comme un manuel universitaire, mais elle est enrichie par la prise en compte des questions sociales et politiques surgies au cours des années terribles qui séparent les deux textes, de la Première Guerre mondiale à la crise de 1929. De l'échec des tentatives de moralisation des relations internationales aux défis d'une société livrée aux forces du marché et en proie à l'individualisme, l'actualité des thèmes imposés, de la sorte, par les événements reste la nôtre sous de nouveaux visages.La contribution de Tufts explore la façon dont chaque société sécrète son dispositif éthique. Dewey rappelle les traits des grandes philosophies morales avant de proposer leur dépassement, qui va de pair avec le dépassement du dualisme entre individu et société. La démocratie, fait-il valoir, a besoin d'une éthique en mesure de répondre aux revendications d'autonomie d'acteurs confrontés à des forces économiques et politiques aveugles.Une nécessité qui se trouve plus que jamais au coeur de l'espace public.
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L'esprit de l'utopie
Ernst Bloch
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 14 Octobre 1977
- 9782070295487
Nous ne sommes pas encore nés.
Pris dans l'obscur de ce qui n'est qu'une préhistoire, nul d'entre nous ne peut prétendre être l'héritier du passé, nul ne peut y chercher la lumière. Livre de rupture et de passion écrit tout au long des années de guerre, d'avril 1913 à mai 1917, L'esprit de l'utopie, première, oeuvre provocante plus que démonstrative d'Ernst Bloch, est animé d'un double mouvement de révolte et d'espérance. Sa révolte s'élève contre un univers qui a perdu le sens du Nous, de la communauté, qui a réifié l'être, qui a réduit Dieu à un simple fait, lui qui est une " question inconstructible ".
La musique, objet central du livre, est la voix privilégiée de cette révolte, car elle fait exploser la distinction entre le sujet et l'objet, entre l'âme et le monde. Sans conclure aucune paix avec le monde, Bloch veut nous apprendre à espérer à partir de notre ici-bas. Il déchiffre comme autant de signes tangibles de noter réalité encore à naître, comme autant de traces de la venue de la " vraie patrie ", comme autant d'utopies concrètes et agissantes, l'oeuvre la plus humble d'un potier inconnu, l'audace plastique du cubisme et du futurisme, le mystère de la musique - le plus utopique de trous les arts -, enfin la grande voix libératrice d'un marxisme réconcilié avec son essence prophétique.
Car ces chemins expriment tous l'effervescence du réel, sa tendance utopique interne. En pleine Apocalypse donc, Bloch découvre l'" esprit de l'utopie ", le génie paraclétique de la culture et les racines métaphysiques de toute espérance révolutionnaire. Il renoue ainsi avec la tradition millénariste. Depuis, ce livre n'a cessé de représenter une véritable force de vie et de combat qui animera Ernst Bloch tout au long de son oeuvre, jusqu'au Principe Espérance et aux derniers textes du solitaire de Tübingen.
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Les jeunes hégéliens : politique, religion, philosophie. une anthologie
Collectif
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 17 Novembre 2022
- 9782072895241
L'ouvrage entend combler une lacune assez étonnante de l'édition française:il n'existait jusqu'à présent dans notre langue aucune anthologie des «Jeunes hégéliens», cette génération d'auteurs qui, dans les années 1840, ont bouleversé le paysage philosophique à coups d'articles publiés dans des revues plus ou moins confidentielles et dont le plus célèbre n'est autre que Karl Marx. Les textes de ces auteurs nous plongent dans l'atmosphère des quelques années, marquées par une effervescence comme il n'y en a qu'une fois par siècle, qui ont précédé et préparé la révolution de 1848:dans un contexte d'intenses transferts intellectuels entre l'Allemagne et la France, on assiste à la formation et à la diffusion des principaux courants du progressisme politique (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme). De la critique de la religion à la critique de la société existante et de l'État, en passant par la critique de la philosophie elle-même, c'est un moment intellectuel capital pour l'histoire de la philosophie et pour l'histoire européenne tout court qui est désormais rendu accessible par cette réunion de textes d'auteurs aussi fameux que mal connus.
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Le principe espérance Tome 2 ; les épures d'un monde meilleur
Ernst Bloch
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 26 Mai 1982
- 9782070267286
Aboutissement des thèses formulées dès 1918 par L'Esprit de l'Utopie et développées par les oeuvres suivantes, Le Principe Espérance, qui parut en R.D.A. entre 1954 et 1959, fut sinon la cause du moins le prétexte idéologique de la rupture entre Bloch et le marxisme officiel.Le livre mettait en oeuvre sur le front philosophique de l'histoire une subjectivité active, la conscience anticipante, où le marxisme officiel vit une véritable agression contre le matérialisme dogmatique de l'orthodoxie. Ce risque d'idéalisme, volontairement encouru, n'est certes pas le seul paradoxe de l'oeuvre blochienne. Mais son enjeu livre le sens de tous les autres : lutter contre la pétrification de la dialectique, combattre toute clôture péremptoire en métaphysique. Car la reconquête de soi entreprise par l'homme, le dépassement du règne de l'aliénation et de la marchandise, la réalisation de ce monde nouveau dont toutes les utopies sont l'anticipation abstraite - en un mot : le projet même du marxisme - ne sont pas encore accomplis. En ce sens le système hégélien constitue pour Bloch le carcan à briser pour se libérer de l'envoûtement de l'anamnèse et penser le futur.Oeuvre-système, Le Principe Espérance remet en cause toute idée de système, tout système culminant en une Idée : il s'ouvre sur le futur de l'homme et du monde. Tel est le sens de l'affirmation de ce principe que la sécularisation de la religion permet d'identifier comme celui de l'Espérance - principe d'un combat qui reste le nôtre et dans lequel, par un rappel de l'histoire, nous entreprenons l'apprentissage de l'espérance.Le tome I de l'oeuvre (qui en comprendra trois en français) constitue le premier moment de la réflexion. Bloch y enracine l'espérance dans une anthropologie des besoins et des désirs, des forces subjectives qui se mêlent aux avant-postes du réel avec les tendances historiques et trouvent en elles leur corrélat objectif : le monde naturel et social dans son mouvement.
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Réflexions XII-XV : cahiers noirs 1939-1941
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Avril 2021
- 9782070179701
Ce troisième volume des Réflexions regroupe les Cahiers XII à XV dont la rédaction court de 1939 à 1941. Comme les précédents, il témoigne de l'approfondissement décisif que connaît la pensée de Heidegger dans les années 1930:non à la manière d'un «journal philosophique» écrit en contrepoint de l'oeuvre, mais plutôt d'un espace de travail et d'écriture où s'exerce ce qu'il nomme quelques années plus tard «un regard au coeur de ce qui est». S'y répondent les différents chemins explorés par cette pensée, toujours à nouveau repris d'un pas qui change librement de rythme et d'allure:la préparation d'un autre commencement dont l'enjeu est une métamorphose de l'être humain dans son rapport essentiel à l'être; la remémoration du premier commencement grec où s'est initialement exposé ce rapport; enfin, la méditation de l'histoire de ce premier commencement, histoire dont l'achèvement dessine le visage de notre époque, celui d'un monde soumis au déchaînement uniforme de la puissance. Au moment où les événements prennent en Europe un tour terriblement dramatique - le déclenchement de la guerre, le pacte germano-soviétique, l'attaque allemande en Russie -, les Réflexions consignées dans ces quatre Cahiers font face à cet inquiétant visage du monde, avec angoisse mais sans aucune déploration stérile, attentives avant tout à entendre, en retrait du vacarme public, «le bruit et la germination du temps» dont parlait Ossip Mandelstam.
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Rédigé à la suite des Apports à la philosophie à la fin des années 1930, le texte publié sous le titre Méditation est une pièce maîtresse du chemin sur lequel Heidegger s'est engagé après ce qu'il est convenu d'appeler le «tournant». La question de l'Être reste la question centrale, mais elle est abordée ici dans une perspective originale, celle de l'histoire de l'Être. Méditation met au jour les présupposés philosophiques de la modernité, qui sont aussi et plus généralement ceux de la pensée occidentale depuis son commencement grec, et au premier rang desquels figure la Machenschaft, la fabrication. On voit en même temps se mettre en place les thèmes qui prendront une importance de plus en plus grande dans l'oeuvre heideggerienne, comme la question de la technique ou de la structure quadripartite du monde où se croisent le ciel et la terre, les divins et les mortels. À travers toutes ces analyses, Heidegger entend oeuvrer au dépassement de la métaphysique et préparer l'avènement de l'autre commencement, un commencement promis à la pensée depuis son premier matin mais qu'elle a manqué sans le savoir ni le vouloir. Cette préparation est en même temps celle de la décision de se mettre à l'écoute de l'Être. Cette décision cependant ne peut pas être entièrement la nôtre, elle est d'abord et avant tout celle de l'Être lui-même qui peut seul nous permettre d'entrer en possession de notre propre Être.
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John Dewey (1859-1952) est l'un des philosophes majeurs du XXe siècle, et certainement l'un de ceux dont la pensée se conjugue les plus étroitement aux courants et aux transformations qui en ont marqué l'émergence et les évolutions.
Dewey fut aussi un observateur et un acteur particulièrement attentif de la vie politique américaine et internationale. Les très nombreux écrits qui jalonnent son long parcours sont autant d'interventions et de positions dans le débat public, sur les problèmes qui lui tenaient le plus à coeur. La question de la démocratie et de l'émancipation sociale, économique et politique en constitue le centre. Bien que ses analyses aient amplement contribué à renouveler et à enrichir la discussion sur ces sujets, elles restent toutefois largement ignorées en Europe, en dépit de l'importance que l'on commence à reconnaître à sa philosophie sous d'autres rapports.
Écrits politiques propose un choix des textes les plus significatifs et les plus propices à enrichir la réflexion du lecteur d'aujourd'hui, parmi les innombrables études et articles qui auront marqué les engagements de ce philosophe infatigablement attentif à l'état du monde autant qu'aux exigences de la pensée.
Dewey fut un penseur de la démocratie en un sens original et toujours neuf, dans une période qui a vu naître deux guerres mondiales, la Révolution bolchévique, l'URSS, une crise économique majeure, le fascisme et le nazisme, et un type de société : la « Grande société », marquée par l'emprise de l'économique, la perte du public, le pouvoir des experts et la domination de l'opinion.
Sa philosophie, essentiellement soucieuse d'oeuvrer à une émancipation de la pensée, n'a cessé d'intégrer et de favoriser une exceptionnelle attention aux conditions sociales et politiques dont la pensée est toujours solidaire, nolens volens, directement ou indirectement, au-delà des fauxfuyants dont il fut l'un des pourfendeurs les plus vifs et les plus déterminés.
Traduits, présentés et annotés par Jean-Pierre Cometti et Joëlle Zask
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Cahiers pour une morale
Jean-Paul Sartre
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 1 Avril 1983
- 9782070246489
Sartre a toujours souhaité que les textes philosophiques de sa maturité ne soient publiés qu'après sa mort. C'est en 1947 et en 1948 que ces Cahiers pour un emorale ont été écrits. Dans la conclusion de L'Être et le Néant (1943), Sartre annonçait qu'il consacrerait un prochain ouvrage au problème moral. Les textes ici réunis sont ce qui reste de ce projet. Sartre les a intitulés lui-même «Notes pour la Morale, tome I et tome II». Ils se complètent de deux appendices. Le premier est un texte de 1945, intitulé «Bien et subjectivité», qui se présente comme un début de journal. Le second est une étude sur l'oppression des Noirs aux États-Unis.
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Réflexions Tome 7 à 11 ; cahiers noirs (1938-1939)
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Novembre 2018
- 9782070179718
Les Cahiers repris dans ce volume, rédigés en 1938-1939, tournent principalement autour du thème de «l'autre commencement » que, selon Heidegger, la philosophie a pour tâche de préparer, à l'heure de «l'achèvement des Temps nouveaux», où le règne de la métaphysique de la subjectivité porte le «premier commencement», le commencement grec, à sa complète expression. Cela se manifeste en particulier dans «la réduction de l'homme à lui-même», à son animalité et à sa rationalité qui non seulement se conjuguent, mais se renforcent l'une l'autre. Les débordements politiques de l'âge des masses, à commencer par le national-socialisme, en procèdent en ligne directe. Là est l'enjeu «historial» de l'époque pour la pensée, enjeu que Heidegger s'emploie à faire ressortir contre l'aplatissement de «l'histoire historisante». Au-delà du déploiement de l'efficience généralisée, il y va de la «Décision» ouvrant sur la vérité de l'essence de l'homme dans sa relation à l'être.
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Réflexions Tome 2 à 6 ; cahiers noirs (1931-1938)
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 29 Novembre 2018
- 9782070179725
Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu). Les «Cahiers noirs» ou «Cahiers de travail» (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration. La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger? Certainement pas, si l'on entend par «connaître» le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Être et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler «l'histoire de l'être».
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Cahiers de prison (tome 1-cahiers 1 a 5)
Antonio Gramsci
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 14 Mars 1996
- 9782070731978
Arrêté le 8 novembre 1926 et assigné d'abord à cinq ans de relégation dans une île, Antonio Gramsci sera condamné par le Tribunal spécial à 20 ans, 4 mois et 5 jours de prison : " Pour vingt ans nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner ", déclarera le 4 juin 1928 le procureur fasciste. Pressentant que sa peine serait longue, le dirigeant communiste était heurtant déjà résolu à résister par l'étude. " Je suis obsédé - écrit il dès le 29 mars 1927 -par cette idée qu'il faudrait faire quelque chose für ewig... Je voudrais, suivant un plan préétabli, m'occuper intensément, et systématiquement de quelque sujet qui m'absorberait et polariserai, ma vie intérieure. " Le 8 février 1929. il entame son premier cahier. Les autres suivront, jusqu'en 1935. Les notes qui constituent l'ensemble des Cahiers de prison étaient connues jusqu'ici à travers les volumes de la première édition italienne (1948-1951), qui en réorganisaient la matière autour de quelques-uns des grands thèmes que Gramsci lui-même s'était proposé d'étudier : Intellectuels, Machiavel. Notes critiques sur un essai populaire de sociologie, Littérature populaire, Risorgimento italien, etc. Soucieuse au contraire d'offrir toutes les garanties scientifiques désirables et de respecter l'authenticité d'une oeuvre en train de se chercher et de s'écrire, la présente édition critique. tout comme la nouvelle édition italienne établie par V. Gerratana (1975), présente la suite des manuscrits originaux de Cahiers tels qu'ils se trouvent conservés dans les archives de l'Istituto Gramsci. Elle restitue ainsi la pensée de Gramsci avec toutes ses hésitations, ses détours et ses va-et-vient, et conserve le caractère fragmentaire et discontinu des textes en les présentant dans l'ordre même où ils ont été écrits.
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Le commencement de la philosophie occidentale ; interprétation d'Anaximandre et de Parménide
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 23 Novembre 2017
- 9782072743184
On sait l'importance de la réflexion sur les penseurs présocratiques dans la philosophie de Heidegger. Le cours traduit ici, datant de 1932, s'il n'est pas le premier à en faire mention, est le premier, en revanche, à les aborder sous l'angle du Commencement qui s'y joue. Cest ce motif du commencement qui oriente la lecture que Heidegger entreprend de la très courte et dense «parole d'Anaximandre» et des fragments qui nous sont parvenus du poème de Parménide d'Élée.
Cette explication avec le commencement de la philosophie occidentale ne cessera plus, dès lors, d'accompagner le cheminement de la pensée de Heidegger. Elle constituera un second foyer de l'oeuvre heideggerienne, après Être et temps : la recherche d'un autre commencement.
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Les concepts fondamentaux de la metaphysique(monde - finitude -
Heidegger Marti
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 25 Novembre 1992
- 9782070727087
Cours professé à l'Université de Fribourg-en-brisgau pendant le semestre d'hiver 1929-1930
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Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 11 Avril 1990
- 9782070719150
À l'automne 1816, Hegel fut nommé à l'Université de Heidelberg : l'Encyclopédie a été rédigée à cette occasion et parut en 1817, dans sa première version. Appelé à Berlin, Hegel s'appuie encore sur cet ouvrage qu'il considère lui-même comme une sorte de manuel de sa propre philosophie : une deuxième version augmentée paraîtra en 1827. La troisième version, celle qui est ici traduite, date de 1830, un an avant la mort du philosophe. Ainsi, l'Encyclopédie est le livre qui, accompagnant le travail philosophique de Hegel durant près de quinze ans, présente, mieux que la Phénoménologie de l'Esprit, la somme la plus exacte et la plus fidèle du système hégélien.
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L'homme ; sa nature et sa position dans le monde
Arnold Gehlen
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 21 Janvier 2021
- 9782070137862
Arnold Gehlen (1904-1976) est l'un des protagonistes majeurs, à côté de Max Scheler et de Helmuth Plessner, de l'anthropologie philosophique, vaste courant encore méconnu qui a traversé le XXe siècle en dialoguant avec la plupart des écoles philosophiques et sociologiques allemandes, de la phénoménologie à l'école de Francfort.
Son maître-ouvrage L'Homme, paru en 1940, est considéré comme l'un des trois livres fondateurs de ce courant, à côté de La Situation de l'homme dans l'univers, de Scheler (1928) et des Degrés de l'organique et l'Homme, de Plessner (1928). Il interroge la place spécifique de l'homme comme organisme vivant dans la nature, selon une approche qui croise les sciences de son temps, la tradition philosophique de l'idéalisme allemand et le pragmatisme américain. Le concept de l'homme comme «être déficient», biologiquement inadapté, met en relief sa constitution physique particulière, ouverte au monde, par contraste avec la morphologie de l'animal, corrélée à son milieu naturel. L'homme, cet orphelin de la nature, survit en compensant ses déficiences biologiques initiales par l'action, laquelle lui permet d'élaborer une «nature artificielle».
Cette anthropologie de l'action débouche sur une théorie des institutions que Gehlen allait développer par la suite et dont il propose une première esquisse dans ce livre.
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Philosophie critique de la République
Charles Renouvier
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 21 Avril 2022
- 9782070144785
Ce livre est une création. Il est formé de textes qui n'avaient jamais été réunis par leur auteur, alors qu'ils composent bel et bien un livre, et un livre d'un intérêt exceptionnel. Il offre l'exemple rare d'une réflexion philosophique menée à l'épreuve de l'actualité. L'auteur, Charles Renouvier, l'un des philosophes français les plus importants du XIX? siècle, est en effet un philosophe engagé avant la lettre. Grand militant de la cause républicaine, il s'en est fait le défenseur en même temps que le penseur dans un moment fécond de l'histoire de France, la décennie 1870, qui voit l'installation et l'enracinement durable, cette fois, de la République, la III? du nom. Il a fondé pour ce faire une revue, en 1872, la Critique philosophique, qu'il rédigeait presque à lui seul et qui accompagne, mois après mois, la difficile gestation du nouveau régime.Constatant la confusion et le flottement des idées du personnel républicain dans un contexte particulièrement tendu et troublé, il s'efforce de dégager une doctrine cohérente de la conduite à tenir vis-à-vis des institutions qui se cherchent. Une doctrine qu'il appelle justement «criticisme», en référence à la pensée kantienne. Dans cet esprit, il s'emploie aussi bien à éclaircir les principes fondamentaux engagés dans l'entreprise qu'à définir une méthode d'action politique ou à clarifier les enjeux des luttes politiques du moment, sans oublier de plaider pour les réformes qui s'imposent. Des modes de scrutin aux rapports entre l'Église et l'État, en passant par la décentralisation ou l'organisation de l'enseignement, ce sont toutes les questions brûlantes auxquelles est confronté le régime naissant qui se trouvent examinées à la lumière de leurs enjeux théoriques.Cet exercice de philosophie appliquée compose ainsi un véritable «traité de la République» qui éclaire de l'intérieur la signification d'un processus trop souvent réduit à un heureux produit des circonstances. Il permet d'y reconnaître un authentique moment philosophique.
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Les problèmes fondamentaux de la phénoménologie
Martin Heidegger
- GALLIMARD
- Bibliotheque De Philosophie
- 1 Février 1985
- 9782070701872
Professé à l'Université de Marbourg durant le semestre d'été 1927, le présent cours a paru en 1975, du vivant même de l'auteur, comme tome XXIV de la Gesamtausgabe, dont il ouvrait la seconde section, celle des leçons prononcées de 1923 à 1944. S'il est vrai, comme l'indiquait naguère G. Granel, que tous les ouvrages de Heidegger s'inscrivent, d'une façon ou d'une autre, «dans Sein und Zeit», et qu'ils en constituent autant de «morceaux», cela vaut a fortiori pour le présent volume, non seulement parce que le cours fait immédiatement suite à la publication du Hauptwerk, mais encore parce que son propos et son économie prolongent et répètent expressément l'entreprise d'Être et Temps, comme le souligne d'emblée Heidegger : «Nouvelle élaboration de la troisième section de la première partie de Sein und Zeit.» Par son explication du temps comme horizon de la question du sens de l'être, son débat avec Aristote et son étude de la genèse de la conception vulgaire du temps, le présent cours apporte certes quelque lumière sur la troisième section (jamais publiée) d'Être et Temps, mais il thématise aussi, expressément et pour la première fois, la différence ontologique. Il contribue, de façon décisive, à travers l'analyse et la «destruction» de quatre thèses sur l'être (la thèse kantienne, la thèse de l'ontologie médiévale, la thèse de l'ontologie moderne et la thèse de la logique), à la détermination de l'idée de la phénoménologie, envisagée dans sa possibilité.