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La Cinquieme Couche
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Les nouvelles aventures de Lapinot Tome 1 : un monde un peu meilleur
Lewis Trondheim
- La Cinquieme Couche
- 17 Mai 2018
- 9782390080428
Ilan Manouach commet son détournement annuel, après Katz (détournement de Maus, de Spiegelman), Noirs (détournement des Schtroumpfs Noirs de Peyo et Delporte), Riki (détournement de Petzi fermier), en réponse à la nouvelle collection 48cc de L'Association. Un monde un peu meilleur n'est pas un fac-simile du récent album de Lewis Trondheim paru à L'Association : il en est une interprétation, qui montre tout le pouvoir signifiant du format. En hommage à Jean-Christophe Menu (qui forgea l'expression « 48cc » pour la décrier) et à sa passion pour le disque vinyle, cette version a un format carré, qui s'écarte délibérément du standard industriel. Il dépassera donc de la bibliothèque du bédéphile.
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Carpet's Bazaar
Martine Van, François Mutterer
- La Cinquieme Couche
- F.
- 6 Septembre 2024
- 9782390081074
Les deux personnages de cette histoire se nomment Héro et Héroïne. Leur identité est incertaine. Ils vont s'engouffrer dans une quête, celle des Arouchak, une peuplade qui aurait atteint l'idéal érotique. C'est une quête du plaisir, une quête fantasmée dans un orient imaginaire. On cite Kipling, dans cet orient où l'on tisse des tapis pour les touristes, tellement mythique qu'on vient à douter de son existence, comme de celle des Arouchak. Cette altération du monde se joue sur un mode euphorique, psychédélique et heureux, surtout au moment où Mescal et Mescaline absorbent des champignons pour avancer dans leur quête.
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Jim d'Etterbeek rassemble des planches dessinées entre 1989 et 2012 par Chaim Kaliski. Ce premier volume de l'oeuvre de Kaliski constitue la part autobiographique, le fil conducteur de l'oeuvre de Kaliski, l'histoire de l'enfant caché à Bruxelles, racontée en creux à travers l'évocation des «années noires» dans les rues de Bruxelles. Etterbeek est une des 19 communes de Bruxelles, mais la chronique de Kaliski, qui s'étend des années vingt à l'après-guerre, explore les autres communes de Bruxelles : Anderlecht, Schaerbeek, Saint-Gilles, Ixelles...
Certains épisodes sont d'avantage développés, comme la rafle du 3 septembre 1942, et certaines figures sont récurrentes, comme le «traître» Jacques Mousso. -
Menses Ante Rosam est le récit d'une genèse. Les mois avant Rosa, Aurélie Levaux a vu son corps se transformer, son ventre se déformer, son homme désorienté. Elle nous fait part de sa joie, de ses pleurs, de ses doutes, des très riches heures d'une grossesse. 50 dessins et broderies sur tissus et sur papier nous livrent un peu du mystère de l'enfantement, 50 broderies et dessins raconteront à Rosa l'attente impatiente de sa venue au monde.
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L'enfant prodige : mon père, le génie des tournois
Michaël Kupperman
- La Cinquieme Couche
- 17 Juin 2022
- 9782390080817
Joel Kupperman était l'enfant prodige, le gentil garçon yankee pendant la Seconde Guerre mondiale, connu dans tous les foyers américains grâce à ses apparitions remarquées dans la célèbre émission Quiz Kids. Il résolvait des problèmes de mathématiques en un temps record, mais personne ne lui expliquait la solution d'un autre problème : ce qu'il ferait quand il serait vieux. Enfant, il connaissait toutes les réponses, mais aujourd'hui, atteint de démence, il a du mal à répondre aux questions de son fils. Pourtant, c'est Michael Kupperman, lauréat du prix Eisner, qui écrira la biographie de son père.
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La démocratie est aussi vieille que la critique de la démocratie... mais, maintenant que la sacro-sainte démocratie s'est muée en religion (avec ses grands prêtres, ses dévots -?souvent bigots?- et ses missionnaires, voire ses croisés, avec ses dogmes, ses superstitions et son catéchisme, avec ses rituels, ses prêches et ses excommunications), et donc en une redoutable «?machine de guerre?» mentale à arrêter de penser (résister / rêver / inventer) (pour mieux continuer par ailleurs ses petites affaires sonnantes, trébuchantes et assujettissantes), il est urgent tout d'un coup de rappeler tout ce qui en fait un système politique consternant et une hallucination collective. Car le pire, en effet, serait de laisser le monopole de la critique de la démocratie aux activistes de la bêtise et du ressentiment, aux victimes de la haine de soi et de la peur de l'autre, aux amoureux de la mort et de la laideur volontaire. Car un démocrate qui n'ose pas s'ausculter dans le miroir est un allié objectif des ennemis déclarés de la démocratie. On retrouvera souvent le même type d'arguments, au long de cette petite anthologie. C'est que les défauts, les limites ou les contradictions de la démocratie sont constants, à travers l'Histoire et les continents, des présocratiques à Agamben, de Socrate au Comité invisible, d'Épicure à Sloterdijk, de la Terre de Feu à l'Alaska, du Kamtchatka au Pays de Galle. On lui reprochera toujours de préférer la stupidité des foules à la sagesse des élites, ou l'inverse. On pointera toujours sa corruption, soit par les élites, arrogantes et orgueilleuses, soit par la plèbe ignorante et cupide, guidée par les passions les plus viles, égoïsme, ressentiment, haine ou cupidité. On reprochera toujours aux premières de s'accaparer les richesses, comme l'instruction et la culture, ou de s'arroger l'apanage du savoir et du sensible, qui se partagent pourtant. On se plaindra toujours de l'ignorance et des bas instincts du peuple jaloux, envieux et violent, ou de sa complaisance obséquieuse envers ses propres oppresseurs. Les gens qui ne votent pas comme nous se trompent. Ils sont cons comme un ennemi qui croit que l'ennemi, c'est nous. Ça n'a pas d'importance?: si la démocratie pouvait changer quelque chose, ça fait longtemps qu'on aurait supprimé les élections. Quand les détenteurs du pouvoir sont mécontents du peuple et de ses choix, il faut changer le peuple. Comme il est d'autant plus crédule et influençable qu'on le maintient dans l'ignorance et qu'on l'abrutit de travail, d'angoisses et de divertissements, c'est parfaitement possible. On aurait pu regrouper les citations par thèmes. On ne l'a pas fait. Dans nombre de ces extraits, on aurait tout aussi bien pu remplacer l'un par l'autre les termes «?peuple?» et «?élites?», «?démocratie?» et «?dictature?», ou n'importe quelle autre forme de gouvernement. On l'a fait, quelquefois, pour le plaisir de la démonstration. S'il est une chose qui nous est apparue nettement, au cours de ce long exercice de lecture et de copiste, c'est que ce qui triomphe sûrement, plèbe, peuple, élites ou bien despotes, intérêt collectif ou individuel, raison ou émotion, c'est la mauvaise foi. Il n'y en a pas moins chez les thuriféraires de la démocratie fétichisée que chez les zélateurs de l'élitisme despotique. Dans un tel contexte, la république et son président souverain apparaît, au mieux, comme un comble d'hypocrisie?; au pire, comme un compromis fangeux. Une politique trouve pourtant grâce à nos yeux, qui sait éviter les écueils de tous les systèmes et en conjuguer les vertus?: la protodémocratie, politique du vide et de l'interruption, qu'on trouvera décrite dans «?Le Manifeste du Dégagisme?» et «?Le Dégagisme du Manifeste?», des mêmes auteurs, aux éditions Maelström.
Collectif Manifestement.
Artistes : William Henne, Xavier Löwenthal, L.L. de Mars, Christophe Poot. -
Depuis 2021, Mattt Konture, Janko et un groupe d'invités se sont mis en tête de réaliser un grand livre de bande dessinée et dessins paréidoliques.
LA PARÉIDOLIE.
Paréido-quoi ?! La paréidolie, c'est reconnaître des formes figuratives, telles que des visages, des têtes, des corps animaux et humains, dans des motifs abstraits. L'exemple le plus connu, c'est le fait de voir des figures dans les nuages. TECHNIQUE Ce livre est parti d'une technique de Mattt, qui consiste à tamponner des planches d'empreintes de papier froissé humecté d'encre. Certaines de ces planches d'empreintes, points de départ pour la rêverie et l'inspiration, sont incluses au livre. De ces images organiques, on a ensuite révélé ces figures en traçant contours et détails, complétant ainsi le dessin initié par l'empreinte. Ces dessins sont présentés dans la forme bande dessinée, entourés de phylactères, disposés en suites de cases.
DESSINS COLLECTIFS.
Des planches ont été dessinées par Mattt Konture et Janko, le plus souvent à deux, parfois plus, ou même parfois en solo. Cela prolonge la démarche du Comix Band, qui consiste à dessiner à plusieurs sur les mêmes feuilles, comme on fait de la musique en groupe sur les mêmes morceaux. Les dessins ont été réalisés en tablées à l'atelier En Traits Libres, à Montpellier. Des dessinateurs ont été invités à envoyer leurs propres variations, à partir des mêmes séries d'empreintes de papiers froissés encrés, qui donnent à l'ensemble sa cohérence graphique.
ARTISTES PARTICIPANTS (NON EXHAUSTIF).
Attic Ted, Marthes Bathori, Nils Bertho, Georges Boulard, Pablo Boulinguez, Maxime Borowski, Louis Cadias, Sénile Céline, Alice el Rakun, El Rotringo, Audrey Faury, Freaky, Nico Fremz, Gui Mia, Jo 99, Julien Gardon, Janko, Julie Graf, Laure, Lilas Mala, Lilie Kitsch, Zad Kokar, Mattt Konture, Jaky La Brune, Sylvain Le Chanteur, Vincent Lefèbvre, Luca, Jude Mas, Manoï, Benjamin Montio, Gérard Nicollet, Fanny Nie, Delphine Phan, Angélique Raymond, David Vincent Richard, Thomas Romarin, El Rotringo, Nadine Simon, Qu_uH, Vanessa, Sandra Verine, Gilles Vigne, Jacques Velay... -
Angoulême BD : la contre-histoire (1974-2024)
Nicolas Finet, Philippe Capart, Alain Saint-ogan
- La Cinquieme Couche
- 16 Février 2024
- 9782390080985
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Les visions de l'introspection nordique, des montres de poche occultes, de la dérive en banlieue, des forêts sauvages et de l'appréciation des papillons se réunissent dans un tissage gluant de bandes dessinées finlandaises d'avant-garde.
Tihku rassemble les travaux de douze artistes finlandais issus du groupe Kutikuti. Cet ouvrage collectif est le premier volume d'une série. Association et collectif, Kutikuti regroupe une soixantaine d'autrices et d'auteurs de bande dessinée vivant en Finlande.
Artistes: Terhi Adler, Terhi Ekebom, Esko Heikkilä, Jyrki Heikkinen, Ivanda Jansone, Joonas Järvi, Tiina Lehikoinen, Hanneriina Moisseinen, Lauri Mäkimurto, Jyrki Nissinen, Kati Rapia et Katja Ronkanen.
[tihku] - bruine. En météorologie, la bruine est une précipitation de très petites gouttelettes d'un diamètre de 0.1 mm environ. Si elle est parfaitement visible sur les verres de lunettes, elle est trop légère pour dessiner des ronds dans les flaques. La bruine résulte de la condensation des nuages. -
Journal cartographique Tome 1 : Intérieur nuit (2011-2019)
Mathieu Bourrillon
- La Cinquieme Couche
- 17 Mai 2024
- 9782390081043
«... Au lieu d'une vision à l'exclusion des autres j'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule sinueuse, et, dans l'intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans. (...) faisant buisson ici, enlacement là, plus loin livrant bataille, se roulant en pelote ou - sentiments et monuments mêlés naturellement - se dressant, fierté, orgueil, ou château ou tour...».
Henri Michaux
Intérieur nuit et Lignes de crêtes forment l'atlas d'un espace introspectif, une cartographie du théâtre du quotidien.
Ces deux recueils de dessins proposent l'exploration d'un territoire imaginaire en élaboration.
Chaque page déploie une atmosphère narrative qui est l'amorce d'un récit, dont le titre sert de guide.
Si les registres graphiques varient (tension vers l'abstraction, éléments de réalisme, de grotesque, etc.), l'utilisation d'une seule technique (le crayon graphite) et de thèmes récurrents (se battre, aimer, mourir, dormir, lire, crier, marcher, etc.) assurent la cohérence de l'ensemble. Les scènes absurdes d'Intérieur nuit et de Lignes de crêtes renvoient avec humour au théâtre de notre quotidien.
Cette carte est l'atlas d'un espace introspectif qui renvoie au réel.
Le sous-titre, journal cartographique, rappelle que cette itinérance n'a pas de fin, le dessin se poursuivant sans cesse, lui aussi, au-delà des bords de page : toutes les pages, combinées, forment une vaste mosaïque, un tout qui renvoie aux notions de temps et de mémoire, à l'idée d'architecture mémorielle, propre aux orateurs de l'Antiquité.
La règle mnémotechnique utilisée ici consiste à construire le discours comme une architecture, avec ses chambres. Chacune des pièces contient une image frappante : « il faut aider la mémoire en suscitant des chocs émotionnels à l'aide de ces images frappantes et inhabituelles, belles ou hideuses, comiques ou grossières. » (Frances Yates L'art de la mémoire). Les vues d'ensemble sont des métadessins, qui permettent le survol de l'espace et du temps du périple. -
Future de Tommi Musturi entraîne le lecteur dans un entrelacs d'histoires se déroulant à différentes époques. L'ensemble donne des perspectives sur les futurs possibles de l'humanité - à travers des mondes imaginaires, des événements actuels de nos sociétés, des références historiques, des utopies et des idéaux. Future est un mélange de quelque chose de très familier et de quelque chose de terriblement étranger : un grand spectacle de science-fiction qui se présente comme un sac en plastique géant errant sans but dans l'espace. Dans notre futur proche, toute la richesse du monde s'est concentrée dans une entreprise dirigée par un couple de personnes âgées qui a fait naufrage. Pendant ce temps, le lecteur se retrouve dans la mystérieuse cité perdue de Centra. En arrière-plan, IDA l'IA fait son travail secret, petit à petit... Future surprend le lecteur par la variété des styles d'illustration et de narration. Les styles se transforment comme une image de la réalité en constante évolution. Future est une bande dessinée exceptionnelle qui renouvelle l'art de la bande dessinée - c'est une oeuvre d'art rare, vitale et multiforme.
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Les yeux du seigneur
Aurélie William Levaux
- La Cinquieme Couche
- Extracteur
- 11 Janvier 2013
- 9782930356877
Derrière les délicats ourlements brodés et sous la couture, il y a l'hymen déchiré et le placenta. Aurélie William Levaux tisse ses rêves d'interrogations doulou-reuses. Sous le fard de ses paupières, pendant son sommeil tourmenté, l'éternel aiguillon du désir féminin : "faire la maman et la putain ?".
Fil conscient, fragile, douloureux, toile écrue et colorée, motifs végétaux évoquant une sexualité onirique et fertile, les entrelacs d'Aurélie W. Levaux enserrent le lecteur dans une psyché trouble, où la bouche de l'enfant tête le sein tandis que les lèvres rubis de la mère s'offrent au plaisir. Aurélie Levaux, dans un miroir brisé qui nous la reflète en facettes multiples et dissonantes, coud à même sa peau un récit extraordinaire de désirs et de vie, et nous livre encore une fois son coeur, cru et tendre comme la main d'un nourrisson.
On songe souvent à Frida Kalho, et à toutes les femmes exceptionnelles qui ont su, dans l'histoire, rendre la complexité du sexe, du désir et de la maternité avec les accents de la vérité et les ornements les plus éblouissants.
Après Menses Ante Rosam, les éditions de la Cinquième Couche proposent ici une nouvelle édition des Yeux du Seigneur, cartonnée et en dos toilé.
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Journal cartographique Tome 2 : Lignes de crête (2019-2022)
Mathieu Bourrillon
- La Cinquieme Couche
- 17 Mai 2024
- 9782390081036
«... Au lieu d'une vision à l'exclusion des autres j'eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui indéfiniment se déroule sinueuse, et, dans l'intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans. (...) faisant buisson ici, enlacement là, plus loin livrant bataille, se roulant en pelote ou - sentiments et monuments mêlés naturellement - se dressant, fierté, orgueil, ou château ou tour...».
Henri Michaux
Intérieur nuit et Lignes de crêtes forment l'atlas d'un espace introspectif, une cartographie du théâtre du quotidien.
Ces deux recueils de dessins proposent l'exploration d'un territoire imaginaire en élaboration.
Chaque page déploie une atmosphère narrative qui est l'amorce d'un récit, dont le titre sert de guide.
Si les registres graphiques varient (tension vers l'abstraction, éléments de réalisme, de grotesque, etc.), l'utilisation d'une seule technique (le crayon graphite) et de thèmes récurrents (se battre, aimer, mourir, dormir, lire, crier, marcher, etc.) assurent la cohérence de l'ensemble. Les scènes absurdes d'Intérieur nuit et de Lignes de crêtes renvoient avec humour au théâtre de notre quotidien.
Cette carte est l'atlas d'un espace introspectif qui renvoie au réel.
Le sous-titre, journal cartographique, rappelle que cette itinérance n'a pas de fin, le dessin se poursuivant sans cesse, lui aussi, au-delà des bords de page : toutes les pages, combinées, forment une vaste mosaïque, un tout qui renvoie aux notions de temps et de mémoire, à l'idée d'architecture mémorielle, propre aux orateurs de l'Antiquité.
La règle mnémotechnique utilisée ici consiste à construire le discours comme une architecture, avec ses chambres. Chacune des pièces contient une image frappante : « il faut aider la mémoire en suscitant des chocs émotionnels à l'aide de ces images frappantes et inhabituelles, belles ou hideuses, comiques ou grossières. » (Frances Yates L'art de la mémoire). Les vues d'ensemble sont des métadessins, qui permettent le survol de l'espace et du temps du périple. -
La bande dessinée « Little Lulu », créée en 1935 par Marjorie Henderson Buell, mieux connue sous le nom de Marge, est une oeuvre fondatrice de l'histoire de la BD américaine, puisqu'elle met en scène l'une des premières héroïnes de ce média. La série ne s'est pas contentée de subvertir les normes de genre, elle a aussi remporté un grand succès commercial et critique. Marge, en pionnière de la bande dessinée créée par des femmes, a su pénétrer la sphère majoritairement masculine de la bande dessinée grand public, dépassant rapidement les limites de la presse pour se lancer dans un large éventail de produits dérivés, malgré le sexisme omniprésent auquel ses contemporaines étaient confrontées.
Dans une exploration sans précédent située au croisement des BD (comme Big Data et comme Bande Dessinée), le dernier livre conceptuel d'Ilan Manouach rassemble toutes les scènes de foule de Little Lulu, offrant une vue panoramique de la société à travers le prisme de l'un des médias les plus influents des 20e et 21e siècles. En tant qu'éponge et miroir de son environnement socioculturel, la bande dessinée a depuis toujours été reconnue comme l'un de médias de masse les plus aptes à façonner et à refléter les valeurs et les idéologies de son temps. Lu X ne se contente pas de concentrer des réalités humaines telles que l'amour, la haine, l'humour, la fécondité ou l'agression, mais elle contient également le zeitgeist culturel, l'esprit de son temps, en tant que « phénomène social total ».
La pertinence conceptuelle de Lu X est profondément ancrée dans les travaux des chercheurs sur le mouvement des foules, les mouvements populaires de masse et la montée du fascisme dans l'Europe d'après-guerre. La notion d'imitation de Gabriel Tarde, en tant que processus social primaire, est illustrée de manière frappante par l'uniformité des comportements collectifs, dans le monde de Lulu. La description de la foule par Gustave Le Bon, comme entité singulière susceptible d'être la proie de certaines idées, particulièrement pendant la montée du fascisme, trouve un écho dans la représentation des mouvements de masse et des assemblées publiques dans la bande dessinée. Les idées d'Elias Canetti sur les fondements psychologiques des foules, notamment leur tendance à croître et à créer un sentiment d'égalité parmi leurs membres, se reflètent dans les masses à la fois variées et unifiées dépeintes dans la série.
En concentrant ces scènes de foule, cet assemblage invite le lecteur à mobiliser ses facultés cognitives dans l'interprétation des symboles et des interactions socioculturelles que permet la bande dessinée, contribuant ainsi à la création et au maintien d'un environnement symbolique viable, à l'ère de la diffusion technologique. -
Abrege de bande dessinee franco-belge
Manouach Ilan
- La Cinquieme Couche
- 18 Janvier 2019
- 9782390080183
Dans le jargon de l'édition, 48CC désigne une bande dessinée de tradition franco-belge, de 48 pages, en format A4, cartonnée et en couleur.
Le 48CC est la pagination la plus économique, devenue la norme parce qu'elle est réputée plaire aux enfants. Ilan Manouach achète, dans le marché de seconde main, quarante-huit albums 48CC appartenant aux séries les plus populaires de la bande dessinée franco-belge, suivant le guide Moliterni. Les albums sont soigneusement scannés et chacune de leurs 2.034 pages au total est numérisée et nommée selon une classification simple où le numéro de page est suivi du titre de l'album. Par exemple : 34_La Horde du Corbeau. Toutes les pages de tous les albums portant le même numéro sont transférées dans un dossier spécifique.
Ainsi, dans le dossier 34, on trouvera rassemblées toutes les trente-quatrièmes pages des quarante-huit albums scannés. Un total de quarantehuit nouveaux dossiers représenteront les quarante-huit pages de notre livre final. Le contenu de chacune des pages du livre final sera le produit de manipulations entamées sur les quarante-huit pages des albums scannées portant le même numéro. Les livres sont lus attentivement.
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Ugly Babies a neuf chapitres, comme les neuf mois de la grossesse. Léonie mène l'existence ennuyeuse d'une adolescente ordinaire, lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte. Elle décide, sans conviction, de garder le bébé et sa vie bascule dans le cauchemar : une pandémie de nouveaux-nés anthropophages et matricides s'abat sur la planète. Qui mène sa vie, qui dirige son existence, qui choisit ? Léonie est comme mue par une force extérieure. Quelle est cette force, quel est son but ? Parviendra-t-elle à sauver le monde, ou simplement elle-même ?
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L'oeuvre poignant de Judith Forest enfin réédité en intégrale : les cultissimes 1h25 et Momon, Mister John, Travelling, etc. accompagné d'un appareil critique, des entretiens avec l'auteure, les articles marquants de l'époque, des croquis et dessins préparatoires.
Judith Forest est une comète. Au long de sa courte et brillante carrière, qui n'aura duré que trois ans, elle aura été l'auteure de deux livres qui auront marqué leur époque et défrayé la chronique, avant de disparaître sans laisser de trace. Elle avait à peine plus de vingt ans (sa date de naissance est incertaine). Dans le second de ses livres, elle évoquait déjà son désir et son impression de disparaître, et son envie de se consacrer, loin du monde et des hommes, à l'herboristerie.
Avec des contributions de Xavier Löwenthal, Thomas Boivin, William Henne, François Olislaeger, Fabrice Neaud, Thierry Groensteen, Morgan di Salvia, Clément Solym, Memphis Jack, Alain Lorfèvre, Romain Brethes, Nicolas Ancion, Marine Gheno et Christophe Poot.
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Autour de trois lettres de Lise Waterstone, sa fiancée disparue, le récit des errances romantiques du pianiste Graham Schalken à Stockholm, en 1906. Huit chapitres construisent une élégie retenue et amoureuse, portée par les dessins elliptiques de Christophe Poot et son trait laconique. La quatrième de couverture décrit l'ambiance : "Stockholm, 1906. J'ai choisi de jouer une pièce transcendante de Liszt, Bénédiction de Dieu dans la solitude. Mon interprétation fît grande impression. La salle était fort sombre et on avait placé, en équilibre sur le piano, une bougie. Pendant que je jouais, elle tomba dans le ventre de l'instrument." Graham Schalken.
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Les talents et les styles de Tommi Musturi sont multiples. "Beating" précède, 8 ans avant, "Cracking" qui paraît en 2021. Les deux ouvrages rassemblent les travaux graphiques que l'auteur a réalisés pour différents supports. Il contient des travaux plastiques personnels, des illustrations de presse, des pochettes de disque, des croquis, du pixel art, etc. C'est un foisonnement de styles, de techniques et de points de vue, débordant de formes et de couleurs.
À l'occasion de la sortie de "Cracking", "Beating" reparaît. Tommi Musturi (né en 1975) est un auteur et un artiste finlandais qui s'exprime le plus souvent en bande dessinée. Véritable caméléon stylistique, il traite souvent de thèmes existentiels autour de l'idéal de la «liberté». Il emprunte une grande diversité de moyens, du simple griffonnage à la création ex abrupto de style spécifique au discours. Musturi est également éditeur et curateur. Il a déjà commis plus de quarante publications, du fanzine à la monographie en passant par la bande dessinée et il a participé à plus de 200 expositions à travers le monde. Ses oeuvres les plus célèbres sont les bandes dessinées « Samuel » et « Les Livres de M. Espoir ».
Musturi vit avec sa femme et sa fille dans le petit village de Siuro, dans le sud de la Finlande. Il travaille au sein du collectif de bandes dessinées contemporaines Kutikuti (2005-).
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La bande dessinée « Little Lulu », créée en 1935 par Marjorie Henderson Buell, mieux connue sous le nom de Marge, est une oeuvre fondatrice de l'histoire de la BD américaine, puisqu'elle met en scène l'une des premières héroïnes de ce média. La série ne s'est pas contentée de subvertir les normes de genre, elle a aussi remporté un grand succès commercial et critique. Marge, en pionnière de la bande dessinée créée par des femmes, a su pénétrer la sphère majoritairement masculine de la bande dessinée grand public, dépassant rapidement les limites de la presse pour se lancer dans un large éventail de produits dérivés, malgré le sexisme omniprésent auquel ses contemporaines étaient confrontées.
Dans une exploration sans précédent située au croisement des BD (comme Big Data et comme Bande Dessinée), le dernier livre conceptuel d'Ilan Manouach rassemble toutes les cases de la série Lulu dont les personnages humains sont absents. Cet assemblage présente un récit silencieux, un monde sans protagonistes humains, qui invite à la contemplation des espaces et des objets qui passent d'habitude relativement inaperçus.
La signification conceptuelle de Lu 0 est profondément liée au discours posthumaniste, qui remet en question les conceptions anthropocentriques du monde et reconsidère le rôle de l'humanité au sein d'un système écologique plus vaste, à l'aune des ravages de l'anthropocène. En dépouillant le récit de ses éléments humains, Lulu 0 se fait l'écho d'un appel à un examen critique de l'exceptionnalisme humain et à la reconnaissance de la valeur intrinsèque de toutes les formes de vie. Il s'agit d'un commentaire silencieux mais puissant sur l'avenir potentiel de notre planète, un monde dont les traces humaines seraient absentes et où la nature aurait repris ses droits. Cet assemblage sert non seulement d'archive visuelle des espaces que nous habitons, mais aussi de rappel profond de la volatilité de l'existence humaine et de la résilience de la nature, dans le contexte de la crise écologique et des transformations en cours sur notre planète. -
Ce livre met en parallèle le thème du voyage et celui de la vie de couple. Les étapes de voyage sont utilisées comme métaphore des différentes phases de la relation amoureuse. Le couple est placé dans un univers métaphorique à la fois actuel et intemporel. Bien que les éléments appartiennent à une époque contemporaine, ils sont choisis pour leur capacité à renvoyer à des « situations type ». L'aéroport, l'autoroute, la plage ou le camping sont des lieux chargés de références communes. Ce sont aussi des espaces à l'intérieur desquels la manière de se déplacer est très dirigée, ce qui correspond à la mise en place d'un circuit de lecture en étapes. Quant aux personnages, ils sont soumis à la même logique que le décor. Ils n'ont pas de prénom, pas de caractères clairement identifiables, pas d'histoire. Sans vêtements, ils n'appartiennent à aucune époque précise. Interchangeables, ils sont finalement davantage pions que personnages. Leur nudité les rend vulnérables, et les ramène à un état primaire, en décalage avec les lieux dans lesquels ils évoluent. Des scènes qu'ils pourraient connaître dans leur vie quotidienne sont extraites de leur contexte et placées dans un univers allégorique. La mise à distance de toute particularité permet de renvoyer le lecteur à des situations qu'il connaît, de manière à pouvoir ensuite les détourner de leur sens habituel : tout le monde sait comment fonctionnent un aéroport et une relation de couple, mais pas qu'un aéroport peut fonctionner comme une relation de couple. L'histoire racontée est à chaque fois un peu la même, et un peu différente, comme si les personnages répétaient la même pièce de théâtre en s'amusant à changer de décor ou à intervertir leurs rôles. Car tour à tour, au fil des séquences, les personnages échangent leurs places. C'est une histoire qui n'avance pas. C'est un circuit qui tourne en rond, tout comme la vie de couple lorsqu'elle répète inlassablement les mêmes scénarios. Les personnages sont enfermés dans un jeu les condamnant à parcourir sans fin la boucle d'un même plateau.
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Ilan Manouach, artiste conceptuel visionnaire, réputé pour repousser les limites de la bande dessinée, conçoit ici un livre autour des échanges épistolaires dans les bandes dessinées de Disney. Cease and Desist propose un inventaire des cases qui représentent des personnages absorbés par la lecture d'une lettre. Ces images capturent l'essence-même de la narration chez Disney. Qu'il s'agisse de personnages emblématiques comme Mickey Mouse, Donald Duck et Dingo (Goofy) ou de personnages moins connus, les vignettes décrivent les réactions et les émotions des personnages au moment où ils découvrent le contenu des lettres qui leur sont adressées. Grâce à une sélection et à un agencement judicieux, Manouach tisse une tapisserie fascinante de ces moments de lecture, dévoilant un monde d'histoires inédites et de liens inédits. Il révèle ainsi leur fonction narrative et leur rôle catalyseur dans l'introspection, dans l'évolution des personnages et dans les rebondissements inattendus de l'intrigue. Cease and Desist remet en question les normes conventionnelles de la narration, provoquant des questions sur le pouvoir de la communication et l'art de la correspondance dans le domaine de la bande dessinée. Ce livre entraîne le lecteur dans une exploration visuelle qui transcende les limites des cadres narratifs traditionnels.
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2280 compile une collection de fameuses couvertures de bande dessinée déconstruites et reconstruites artisanalement (au feutre) selon un algorithme singulier mis au point par l'auteur. Il y a 150 ans, l'art moderne s'est appliqué à mettre à mal la figure, à coup de schématisation, de géométrisation, de déconstruction jusqu'à son oblitération (impressionnisme, cubisme, suprématisme...) Depuis, les artistes jouent de cette tension entre abstraction et une figure qui n'a cessé de réapparaître depuis.
Le résultat kaléidoscopique des "2280" relève d'un nouveau type de tension : la figure est quasi-absente, non pas invisible, parce qu'elle est entièrement là, certains diraient subliminale. Si on s'éloigne, le motif se révèle parfois. La figure est rendue absente mais elle est en même temps bien présente dans la mémoire de l'amateur de bande dessinée. La tension figuration-abstraction se joue dès lors exclusivement dans la tête du regardeur, entre les formes éclatées que son oeil perçoit et ses souvenirs.
L'atomisation de cette image, a priori unique (la plupart des couvertures de livre ne montrent qu'une seule image), sa dissolution géométrique dans une grille renvoie à cette autre grille, celle qui opère au sein des planches de bande dessinée.