Écoféminisme : le mot, longtemps peu connu en France, suscite désormais un grand intérêt. Il fait également l'objet de critiques. Des féministes s'inquiètent d'un amalgame des femmes et de la nature, et du risque d'essentialisme qu'il comporte. Des écologistes ne voient pas pourquoi les femmes seraient plus portées à s'occuper d'une écologie qui est l'affaire de tous.
On peut parler d'écoféminisme là où se rencontrent luttes écologiques et luttes des femmes, un peu partout dans le monde. Ces mouvements sont tellement divers qu'il est impossible de leur attribuer une doctrine unique. Mais ils ne sont pas le fruit du hasard : ils répondent à la double oppression qui frappe les femmes et la nature. Enquêter sur ces mouvements conduit à étudier le cadre culturel et historique de cette double oppression. Les trois domaines concernés sont la nature, le social et la politique. Faire d'une association positive des femmes à la nature un objet de revendication et de lutte politique est au coeur de toutes les formes d'écoféminisme.
Malgré sa difficulté, la philosophie de Spinoza (1632-1677) a été sans cesse l'objet, depuis bientôt quatre siècles, de lectures passionnées, de controverses mordantes, d'interprétations audacieuses. Autant de raisons qui légitiment et justifient une introduction à Spinoza capable de prendre en compte la profondeur historique et conceptuelle de cette philosophie, autant que ses lectures et ses effets contemporains. Spinoza n'intéresse pas que les philosophes. Les écrivains (de Goethe à Borges, en passant par Flaubert et bien d'autres) le lisent et s'en nourrissent, les artistes aussi (de Vermeer à certains auteurs de bandes dessinées ou créateurs d'expositions contemporaines), les savants (Einstein en tête), les politiques (des conservateurs aux altermondialistes)... La pensée de Spinoza se diffuse aujourd'hui largement jusque dans des best-sellers (d'Irvin Yalom à Frédéric Lenoir).
Pour rendre compte de ce destin singulier, le présent ouvrage replace Spinoza dans ses principales généalogies philosophiques. Il donne un tableau complet et clair du système et des concepts. Il en montre l'originalité et la portée. Il constitue en cela la plus à jour des introductions à Spinoza.
L'économie circulaire rencontre un succès grandissant. Ses promoteurs la présentent comme un modèle alternatif à celui, dominant, de l'économie linéaire, fondé sur le prélèvement de ressources non renouvelables et générateur de déchets. L'économie circulaire promet un découplage entre croissance économique et impacts environnementaux, grâce à des stratégies de réduction à la source et de bouclage des flux de matière et d'énergie. Ce modèle est également censé créer des richesses économiques territorialisées et des emplois locaux.
Mais est-ce un phénomène vraiment nouveau ? Pourquoi ce modèle rencontre-t-il un tel succès ? Quelles démarches et méthodes ses promoteurs expérimentent-ils ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Enfin, à quelles conditions l'économie circulaire est-elle porteuse d'un modèle de transition écologique véritablement soutenable ? Après une mise en perspective historique des pratiques et débats théoriques, ce livre analyse les modèles d'affaires et les outils utilisés par les praticiens. Enfin, il conclut sur les conditions d'un découplage effectif.
À l'heure où les travaux de jeunes chercheuses et chercheurs se multiplient, où l'avortement fait toujours l'objet de violentes controverses dans de nombreux pays, l'ambition de cet ouvrage est de rendre compte de l'important corpus de connaissances produites sur le sujet et de déconstruire les nombreuses idées reçues sur l'interruption de grossesse.
Comment s'est construit en France le droit à l'avortement ? Qu'en est-il de l'accès à cet acte de santé en droit et en pratique aujourd'hui ? Comment expliquer la stabilité du nombre annuel d'IVG alors que des dispositifs contraceptifs efficaces sont accessibles et massivement employés ? Pourquoi l'avortement continue d'être stigmatisé alors qu'il est d'une grande banalité statistique ? Quels rapports de pouvoir entre classes de sexe se nouent autour de cet acte ? Quelle est la place des revendications liées à l'avortement dans le renouveau contemporain des mouvements féministes ?
Voici quelques-unes des questions auxquelles ce livre apporte des éléments de réponse, exposant les résultats d'enquêtes empiriques et la matérialité des enjeux liés à l'avortement, dont les débats s'éloignent bien souvent.
Le terme « Théorie critique » recouvre les productions intellectuelles d'auteurs aussi variés que Max Horkheimer, Theodor W. Adorno, Herbert Marcuse, Jürgen Habermas, Axel Honneth ou Hartmut Rosa. Ils se sont réclamés d'un même marxisme interdisciplinaire cherchant à diagnostiquer les contradictions de la société capitaliste, au prisme d'une dialectique de la raison. Avec la révolution industrielle et la révolution démocratique, dans le contexte de la grande industrie, de l'État social, des médias de masse et aujourd'hui du néolibéralisme et de la révolution numérique, les idéaux des Lumières se sont heurtés à des formes pathologiques de la raison telles que la domination technocratique, la généralisation des conduites instrumentales et calculatrices ou la diffusion d'images factices du bonheur. Les concepts de réification, de mimèsis, d'agir communicationnel, de besoin de reconnaissance ou encore de résonance permettent de comprendre pourquoi la raison moderne, originellement orientée vers l'émancipation, se trouve en grande partie mise en échec par ses propres formes dégradées. Ce livre offre une synthèse sans équivalent des grands auteurs d'un courant toujours fécond, qui nous aide à interpréter les contradictions du monde contemporain.
Bénéficiant d'une reconnaissance croissante dans les mondes socioéconomique, politique, institutionnel et académique, l'économie sociale et solidaire (ESS) s'impose, à l'heure de la réforme de l'entreprise et de la transition écologique, comme la « norme souhaitable de l'économie de demain ».
Cet archipel se distingue par son caractère insaisissable, malgré d'importants efforts de définition. L'ESS emporte l'adhésion comme elle suscite la perplexité. L'économie peut-elle être « sociale et solidaire » ? N'est-ce pas contradictoire ? Quelles formes prend-elle ? À quelles échelles agit-elle ? Comment se transforme-t-elle ? À quels défis et pressions doit-elle répondre ?
L'étudiant, le professionnel, le bénévole, l'élu ou le citoyen trouveront dans ce livre une synthèse interdisciplinaire des principaux travaux sur l'ESS, ainsi qu'une présentation de ses enjeux au coeur des mutations contemporaines.
Depuis quelques années, les mobilisations pro-animaux suscitent une attention publique particulière : aux associations établies oeuvrant à la « protection » des animaux s'ajoutent désormais des collectifs revendiquant plutôt leur « libération ». Leur point commun : défendre les intérêts des animaux. Le lectorat francophone ne disposait pas encore de synthèse distanciée, faisant le point sur les propriétés sociales, politiques et morales de ces mouvements. Ce livre entend combler ce manque en présentant l'état des connaissances sur l'histoire et la structuration de la cause animale aujourd'hui.
Cette mise en perspective remonte jusqu'au XIXe siècle. Les mobilisations contemporaines sont cartographiées. Les raisons de l'engagement pour les animaux et la variété de ses formes sont analysées, de même que les liens des mouvements avec d'autres mondes sociaux (les politiques publiques, les marchés, le monde académique).
Cet ouvrage fournit ainsi des clés de compréhension sociologique sur la façon dont la défense des animaux transforme nos sociétés.
Chaque année, le CEPII publie dans la collection « Repères » des analyses inédites des grandes questions économiques mondiales.
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu avec la guerre en Ukraine, l'inflation fait son retour et semble bien être là pour durer, tandis que la reprise qu'avaient fait espérer les soutiens budgétaire et monétaire massifs s'étiole. En cause, des facteurs profonds, liés aux transformations de la mon-dialisation, aux crises énergétique et écologique, et, à la clé, d'épineux dilemmes de politique économique pour les autorités publiques. Dans un tel contexte, l'Europe parviendra-t-elle à installer une autonomie stratégique ouverte ? Les politiques commerciales seront-elles mises au service du climat ? La responsabilité sociale et environnementale deviendra-t-elle la norme dans la gouvernance des entreprises ? Tous ces sujets ont besoin d'un débat public bien informé, mieux qu'il ne l'a été sur l'immigration, qui a polarisé l'attention en 2022 sans parvenir à se dégager de perceptions erronées.
Différente d'une approche exclusivement théorique ou d'une lecture purement historique, la sociologie des relations internationales appréhende les faits « internationaux » comme des faits sociaux. Elle privilégie la démarche empirique tout en l'accompagnant d'un effort de systématisation. Face à une incroyable accumulation d'événements et d'informations, il s'agit d'organiser la diversité des variables et des techniques internationales autour de quelques rubriques fondamentales : les acteurs, leur puissance, leurs objectifs, leurs instruments. La sociologie des relations internationales propose un cadre d'analyse suffisamment étendu pour saisir les permanences et les discontinuités des modes d'action internationaux dans la durée, mais aussi suffisamment précis pour définir ce qui fait leur spécificité aujourd'hui. Dans cette perspective, ce livre ne sépare pas l'empirie et la théorie, le passé et le présent, l'analyse des continuités et une réflexion plus globale sur le changement. Il ouvre des pistes fécondes aux études politiques internationales.
La nouvelle anthropologie économique désigne un ensemble de travaux empiriques qui analysent les interactions sociales en s'intéressant à la fois à leur dimension économique, à leurs significations et à leur inscription dans les institutions. Elle entretient un dialogue avec plusieurs autres spécialités : la sociologie économique, l'histoire économique, l'économie des institutions et la microéconomie. Extension du marché, droits de propriété, nouveaux modes de consommation, effritement du salariat, questions environnementales, économie informelle sont parmi ses objets d'étude. Elle connaît un remarquable essor depuis les années 2000.
Cet ouvrage constitue la première synthèse disponible en français. Il montre la fécondité de cette approche pour analyser, au-delà du Grand Partage entre l'Occident et le reste du monde, les bouleversements des sociétés et de leur environnement aux échelles locale et globale dans les principaux domaines de l'économie : le marché et la monnaie, la consommation et l'entreprise, le travail et les échanges.
Depuis dix ans, la bourgeoisie a connu des bouleversements liés notamment au pouvoir grandissant de la finance sur l'industrie, la politique et les médias. Quelles en sont les conséquences sur les différentes formes de richesse, l'argent, la culture, les relations sociales et le prestige qui caractérisent cette classe sociale ?
Les modes de vie des grands bourgeois ont-ils changé ? Dans quelles conditions leurs positions dominantes se reproduisent-elles de génération en génération ? Quel est le rôle des dynasties familiales dans cette transmission ? La bourgeoisie, face à la montée des inégalités économiques et sociales, est-elle consciente de leurs conséquences sur les peuples ? Est-elle la dernière classe sociale ? La mobilisation pour la défense de ses intérêts exige des liens de plus en plus étroits avec les politiques. Peut-on parler d'une oligarchie ?
C'est à ces questions sur cet univers encore trop méconnu et qui préférerait le rester que répond ce livre rigoureux et accessible.
L'AFD propose chaque année dans la collection « Repères » des analyses inédites sur les principaux enjeux économiques et sociaux en Afrique. Le conflit en Ukraine a des répercussions économiques mondiales : qu'en est-il sur le continent africain et quelles sont les perspectives macroéconomiques pour 2023 ? Si elle contribue peu au réchauffement climatique, l'Afrique est pourtant très affectée : comment cela se manifeste- t-il d'un point de vue physique mais aussi socioéconomique ? Comment la pression démographique et les perturbations sur les marchés internationaux remettent-elles au centre du débat la question de la sécurité alimentaire ? Alors que l'état de santé des populations s'est amélioré ces dernières années, de fortes inégalités d'accès aux soins persistent : quels sont les défis contemporains de la santé en Afrique ? Confrontés à des besoins de financement massifs, les gouvernements africains prélèvent en moyenne moins d'impôts que d'autres pays du monde : comment peuvent-ils mobiliser plus de ressources publiques pour financer leur développement ? Quels sont les impacts sociaux et économiques du secteur numérique et des technologies financières en Afrique ?
Le leadership est une notion très répandue dans le débat public, qui inspire de nombreuses représentations, souvent déformées. Il est généralement défini comme la capacité d'un individu à mobiliser un collectif en vue d'atteindre un objectif partagé.
Cet ouvrage offre un panorama des différentes théories du leadership. Il retrace l'évolution du concept au fil des différentes approches théoriques et propose une grille de lecture des comportements associés. Il questionne également les représentations et les stéréotypes attachés au rôle de leader. Les premiers travaux sur l'origine et la définition du leadership permettent d'analyser les traits de personnalité et les comportements du leader. Leur critique conduit ensuite à s'intéresser à l'approche situationnelle et à l'approche charismatique du leadership. Une attention est également portée au leadership fondé sur les valeurs. Enfin, l'approche cognitive du leadership vient bousculer les conceptions plus anciennes : à l'ère de la responsabilité sociale et environnementale, une redéfinition se révèle nécessaire.
La laïcité, en France, n'a jamais été une notion univoque. Depuis la fin du XIXe siècle, elle fait l'objet de nombreux conflits d'interprétation, et les règles de droit qui lui donnent corps n'ont cessé d'être réajustées.
Pour comprendre sa trajectoire historique autant que sa situation actuelle, ce livre propose de l'appréhender comme un kaléidoscope. Il la diffracte en quatre ensembles de normes politico-juridiques, qui forment un système cohérent, mais structurellement instable : la liberté de conscience et la liberté de religion, la séparation du politique et du religieux, l'égalité « sans distinction de religion », la neutralité confessionnelle des personnes publiques.
Entre ces quatre composantes du principe de laïcité, quelles complémentarités ? Quelles tensions ? Où placer le juste point d'équilibre ? Cet ouvrage, illustré par de nombreux exemples et comparaisons internationales, permettra à chacun de forger sa propre opinion.
Quelles ont été les principales étapes de la guerre d'Algérie ? Pourquoi ce conflit de décolonisation a-t-il été si long et sanglant ? Quels sont les principaux acteurs, du côté français et du côté algérien, qui ont conduit cette guerre ? Pourquoi la France en guerre d'Algérie a-t-elle connu un changement de République ? Comment analyser l'idéologie du nationalisme algérien, porté par le FNL, dans sa guerre d'indépendance ? Une autre voie était-elle possible, pour l'Algérie, que celle de l'indépendance ? En quoi ce conflit a-t-il profondément marqué les sociétés françaises et algériennes ?
Ensemble de constructions hâtivement bâties avec des matériaux de fortune sur un terrain squatté non viabilisé, destiné à une population pauvre exclue de tout, le bidonville est l'une des modalités de l'urbanisation planétaire, née à la fin du XIXe siècle et qui abritera près de 2 milliards d'habitants en 2030.
Le phénomène s'est considérablement amplifié avec l'exode rural et l'extension des mégalopoles en ouvrant l'éventail des situations : certains bidonvilles centenaires se sont branchés sur les réseaux d'eau et d'électricité, des bicoques sont dorénavant en « dur » et disposent d'un jardinet, d'autres encore représentent le degré zéro de l'habitabilité avec quelques planches maladroitement clouées entre elles et surmontées d'un bout de tôle.
Cet ouvrage retrace la géohistoire des bidonvilles, présente les principales théories socio-anthropologiques qui en expliquent la genèse et la pérennité, s'attarde sur leurs représentations tant romanesques que cinématographiques et évalue ce que ces « villes » incomplètes et inconfortables apportent à l'architecture de survie et à l'urbanisation sans urbanisme.
Les révoltes populaires du passé peuvent-elles contribuer à éclairer celles d'aujourd'hui ? La question s'est posée lors du mouvement des Gilets jaunes, qui n'entrait dans aucune grille d'analyse préétablie. Les Gilets jaunes sont-ils des Jacques, des sans-culottes, des poujadistes ? Aller au-delà de ces raccourcis, étudier les apports de l'historiographie des révoltes sur huit cents ans, au fil de l'affermissement et des transformations de l'État moderne, ont paru nécessaire. Des grandes études fondatrices aux recherches récentes des historiens et des sociologues, les approches ont été renouvelées avec l'apparition de mouvements sociaux de milieux populaires en marge ou en rupture avec les corps intermédiaires tels que les syndicats.
Contre qui et contre quoi se lèvent les révoltés ? Qui sont-ils, qui sont-elles ? Comment s'exprime leur révolte ? Face à la révolte, quelles sont les réactions de la société, des autorités ? Les révoltes des Gilets jaunes comme celles des jeunes des quartiers populaires s'inscrivent, avec leurs spécificités, dans une histoire longue des révoltes en France.
L'écologie politique se présente comme le cinquième grand discours sur la modernité, après le libéralisme, l'anarchisme, le communisme et le socialisme. En France, il apparaît au début des années 1970 en proposant une nouvelle relation entre le projet émancipateur de l'individualisme et la capacité de la Terre à y répondre. Mais il est parallèlement à la recherche d'un courant politique en mesure de le promouvoir dans l'arène électorale.
Cet ouvrage examine les conditions de la construction de l'écologie politique, en insistant sur le pluralisme de ses sources théoriques - parfois contradictoires -, ses évolutions stratégiques et ses fluctuations électorales. Il confronte les processus internes (constructions partisanes, concurrences entre formations écologistes, régulations militantes, etc.) aux processus politiques externes (règles du jeu politique, offre idéologique). Il procède enfin à une contextualisation de cette histoire au regard de l'amplification des crises écologiques planétaires et de l'apparition de nouvelles contributions théoriques et militantes.
Comment comprendre le choix du Brexit ? La décision historique prise par une courte majorité d'électeurs britanniques de sortir de l'Union européenne, en juin 2016, a servi de révélateur à une crise politique et sociale multiforme qui se développait à bas bruit depuis plusieurs décennies. Le malaise a pris des dimensions variées : crise des institutions et de la représentation, comme dans d'autres pays européens ; crise des inégalités socioéconomiques et territoriales ; affaiblissement des corps intermédiaires, partiellement compensé par l'apparition de nouveaux mouvements sociaux ; crise des nations périphériques (Écosse, Irlande du Nord, Pays de Galles) au sein d'un royaume de moins en moins uni ; regain des nationalismes et tentation populiste.
Puisant dans les dernières avancées de la recherche en science politique, cet ouvrage revient sur la genèse de ces évolutions et offre une synthèse des défis contemporains posés à la démocratie parlementaire britannique.
Qu'est-ce que le genre ? Comment a-t-il été conceptualisé ? Est-il défini de la même façon chez les anthropologues, les sociologues, les philosophes, les historiennes et les tenantes des cultural studies ? Quelles ruptures épistémologiques ce concept a-t-il provoquées ?
Cet ouvrage retrace les différentes généalogies de la notion de genre et les débats théoriques qu'elle a suscités. Il présente la variété des perspectives et des développements produits par plus de cinquante ans de recherches sur le genre et les sexualités, tant en termes de savoirs et de connaissances qu'en termes de reconnaissance et de résistance.
Ce livre a pour ambition de familiariser les lectrices et les lecteurs avec les approches majeures des études de genre, dont certaines sont moins connues dans le contexte francophone. Il met également l'accent sur l'imbrication du genre avec d'autres rapports sociaux, au coeur de nombreux développements théoriques, autant hier qu'aujourd'hui.
L'édition 2023 de L'État du management fait écho aux préoccupations de notre société et des organisations confrontées au changement climatique. Les chercheurs du laboratoire Dauphine Recherches en Management (DRM) interrogent ces transformations attendues des organisations : comment la notion de sobriété numérique est-elle acceptée ? Quel rôle les normes de reporting en matière de développement durable jouent-elles ? Quel modèle de communauté professionnelle permet de créer de la valeur interne et externe à l'organisation ? Comment, dans le contexte actuel, les systèmes de contrôle des organisations publiques évoluent-ils ? Comment tirer parti des communautés de fans ?
Des exemples de projets de recherche originaux sont proposés dans cette édition de L'État du management, tels que le programme Red Team Défense, qui explore le potentiel de la science-fiction pour aider les démarches d'innovation, ou le dispositif pédagogique ENAMOMA (université PSL), visant à transformer le secteur de la mode.
Une synthèse de la vie des affaires au cours de la période octobre 2021-septembre 2022 complète cette édition.
Le cannabis est un objet de controverses récurrentes, souvent éloignées des données scientifiques. Cet ouvrage offre un état des savoirs, international et pluridisciplinaire, rendant compte de la complexité du sujet.
Que sait-on aujourd'hui du cannabis ? Quels en sont les propriétés et les usages ? Comment les marchés se structurent-ils ? Quelles sont les politiques publiques développées à l'égard de ce produit, classé comme stupéfiant par le droit international, consommé par 190 millions de personnes dans le monde et désormais légalisé dans certains États ? Quels sont les premiers résultats des expériences de légalisation ? Le cannabis se prête à des appropriations de plus en plus variées : substance psychoactive utilisée comme drogue, mais aussi produit agricole, matériau industriel, adjuvant cosmétique, voire médicament. Ce livre donne à comprendre la diversification des usages et des marchés du cannabis, et les enjeux de leur régulation par les pouvoirs publics.
Que ce soit l'aumône faite dans le métro, l'arrondi effectué en caisse ou l'engagement d'une fondation en faveur de l'aide humanitaire, le don traverse notre quotidien. Pourtant, les économistes se sont saisis tardivement de cette question, longtemps restée l'apanage des anthropologues.
En s'appuyant sur les développements les plus récents de la science économique, mais aussi sur des travaux plus anciens et méconnus, cet ouvrage expose comment le don est entré dans la science économique. Les auteures montrent qu'il a progressivement fait l'objet de collectes de données, de travaux de recherche et d'essais, qu'il s'agisse d'évaluer les effets de la fiscalité, de comprendre les motivations qui y président ou encore les formes qu'il peut revêtir, y compris les plus innovantes, comme le financement participatif via des plateformes dédiées. Enfin, ce livre s'interroge sur l'instrumentalisation du don pour de bonnes causes, mais aussi pour de moins bonnes. L'analyse est illustrée par de nombreux exemples, aussi bien en France qu'à l'étranger.
L'anarchisme demeure un mouvement largement méconnu, pourtant riche de théories et d'expériences qui ont marqué, souvent dans l'ombre, les deux derniers siècles.
Né en Europe lors de la révolution industrielle, il se forme en réaction à la condition prolétarienne et à l'autorité de l'État. Si l'anarchisme naît d'une négation radicale de tout ce qui diminue ou asservit l'homme, il est aussi porteur d'un projet fondé sur l'égalité, la liberté et l'autonomie. Les courants multiples qui nourrissent l'idée anarchiste se retrouvent ainsi unis dans des combats (contre les totalitarismes, le colonialisme, le capitalisme...) menés de concert avec des pratiques grosses de la société future (syndicalisme, écoles, fédéralisme, communes libres...).
Éclipsé un temps par l'hégémonie marxiste, le projet libertaire renaît aujourd'hui, ouvrant de nouvelles perspectives d'émancipation empreintes d'expériences passées toujours vivantes.