Dans cette nouvelle édition actualisée, Hervé Machenaud montre comment la politique énergétique et la dérégulation ont entraîné la France dans une situation de pénurie durable. Il livre ici des propositions sûres et efficaces pour que la France retrouve son indépendance énergétique.
La crise du Covid-19 a donné corps à l'idée d'une génération sacrifiée au bénéfice des plus âgés. Pour discutable qu'elle soit, cette opinion a trouvé en France un terrain propice. Victime de la paresse réformatrice des gouvernements successifs, la jeunesse pourrait-elle faire sécession ?
Cette question n'est pas purement rhétorique : elle a d'ores et déjà des effets tangibles. Les jeunes se détournent des formes classiques de participation politique. Aux élections locales de 2021, près de neuf jeunes sur dix ne sont pas allés voter. Ce record d'abstention montre que le suffrage universel est en réalité de moins en moins... universel.
Mais il n'y a pas de fatalité à ce qu'une population vieillissante surdétermine les grandes orientations du pays. Pour Frédéric Monlouis-Félicité, il est temps d'accorder aux jeunes, qui ont par nature plus de droits sur l'avenir, l'attention qu'ils méritent. La guerre des générations n'est pas inéluctable pour autant qu'une politique de la jeunesse soit assumée. Éducation, enseignement supérieur, emploi, logement... il y a urgence. Ces politiques doivent être repensées pour permettre aux jeunes de se construire un destin aussi heureux que les générations précédentes. Mais il faut aussi changer les règles du jeu en conférant un poids supérieur au vote des jeunes électeurs. Le vote générationnel est une réponse inédite à la crise démocratique et permet de mobiliser une jeunesse qui ne demande qu'à retrouver le goût de l'avenir.
Ce livre est une brève histoire du travail. Du néolithique à l'algorithme, Bernard Abate y analyse les révolutions qui ont transformé le quotidien de l'humanité. Il interroge particulièrement l'impact du numérique et de l'intelligence artificielle sur le travail humain. Enseignement contre-intuitif : ces nouvelles technologies ne se substituent pas à l'intelligence humaine. Elles pourraient au contraire remettre l'humain au centre du jeu : plus que jamais dans l'histoire, l'homme et la machine s'enrichissent mutuellement.
Comment sont fixées les rémunérations des grands patrons ? Pourquoi ces retraites chapeau et ces indemnités de départ qui ont tant choqué l'opinion publique ? Au cours des trente dernières années les grands patrons ont-ils mérité leur salaire ? A-t-on réellement rémunéré les grands dirigeants selon leurs performances, leurs retraites sont-elles trop généreuses ? Les actions qu'ils ont perçues sont-elles méritées ? Les a-t-on indemnisé trop "grassement" lorsqu'il leur a été demandé de partir ? C'est à ces questions que Charles Henri Le Chevalier tente de répondre en s'appuyant sur des exemples vécus, en distinguant les performances et les rémunérations justifiées de certains grands patrons (Essilor International, SEB...) de toutes les dérives auxquelles on a assisté : la rémunération strastosphérique de Carlos Goshn, les indemnités de Patrick Kron lors de son départ d'Alstom, la retraite chapeau annuelle de Lindsay Owen Jones de 3, 4 millions d'euros ! Ces rémunérations sont elles légitimes par rapport aux collaborateurs dans l'entreprise à l'heure d'internet où la transparence est de règle ? Au "pas vu, pas pris , pas grave" , succède désormais le "vu, pris, très grave" , surtout lorsque le Patron part avec un pactole alors que des plans sociaux se mettent en place dans le groupe.
Et pourtant comment ne pas souligner la difficulté de sélectionner le bon dirigeant, celui qui a en main l'avenir de plusieurs dizaines de milliers de salariés ? Comment ne pas reconnaître qu'il doit avoir une rémunération élevée conforme à sa fonction et à ses résultats ? Comment ne pas rappeler que la plupart ont des exigences vis-à-vis d'eux-mêmes et de leurs proches collaborateurs ! Comparées à des stars du ballon rond, à des traders souvent bons mais parfois sans scrupules, au show business, les rémunérations des grands patrons font parfois pâle figure ! Est-ce si normal ?
La France est hantée par la peur que la reconnaissance de la diversité ne remette en cause son unité nationale. Les particularités individuelles peuvent s'exprimer librement dans la sphère privée, mais paraissent ne pas avoir leur place dans l'espace public comme l'ont révélé les affaires du burkini, de la burqa ou le refus de reconnaître à la langue corse un statut officiel. Pourtant les différences linguistiques, culturelles et religieuses ne sont pas nécessairement un facteur de fragilisation. Dans certains pays elles sont même promues au rang de symbole national. Leur préservation est devenue le ciment de la cohésion du pays. « Unis par la diversité », ils affichent avec fierté leurs différences comme un étendard et un témoignage de leur capacité à vivre ensemble dans le respect de leurs différences. En Suisse, le plurilinguisme est un emblème de la nation helvétique. Au Canada le multiculturalisme est reconnu constitutionnellement comme le pilier de l'identité du pays. D'où vient cette conception du vivre ensemble qui se fonde sur la conservation des différences respectives des groupes plutôt que sur leur assimilation ? Elle découle de la forme de ces régimes politiques. Ils ne sont pas des États-nations, fondés sur le projet politique de faire coïncider les frontières politiques, culturelles et linguistiques, mais des consociations.
Se fondant sur le travail d'Arend Lijphart (Democracy in Plural Societies), cet ouvrage propose une nouvelle théorie anthropologique de la consociation qui ne soit pas seulement fondée sur des critères politiques. La consociation est une forme de cohabitation entre des groupes, se caractérisant par des interactions spécifiques, leur volonté respective de préserver leur autonomie et une conception inédite de l'identité collective, qui n'est cependant pas sans poser la question des relations de pouvoir et de domination ou de l'exclusion, au nom de la tolérance, d'autres formes de diversité. Mais S. Choquet montre que l'absence de reconnaissance des cultures, des langues et des religions minoritaires par l'État-nation français entraîne d'autres formes de tensions qui ne sont pas moins dangereuses pour la cohésion de la société.
Les nouvelles technologies ne prennent leur sens que si elles s'accompagnent de nouveaux modèles mentaux.
Le pétrole fut découvert vers 1850. Mais pendant des dizaines d'années, la seule chose que l'on a fait avec ce pétrole, ce fut de le brûler.
Vers 1890 seulement se développa l'idée d'un moteur à combustion. La révolution du pétrole fut d'en faire exploser la demande, et pas simplement de l'utiliser comme un substitut facile au charbon.
Le futur n'est pas le présent sur lequel se rajouteraient des nouvelles technologies, comme un professeur se croyant moderne en convertissant ses syllabus en pdf, ou comme un banquier qui accepte par Internet des ordres de payement qu'il introduit ensuite dans un système comptable développé en 1996. Non, le futur, c'est se poser la question de savoir comment faire ce que l'on doit ou a envie de faire, maintenant que des outils incroyablement puissants sont à notre disposition. Le télétravail, ce n'est pas prendre son travail et le faire à distance. Non, le télétravail c'est se demander comment mieux travailler ou encore faire des choses que l'on n'a jamais faites.
L'enseignement à distance ne consiste pas à filmer un professeur et le diffuser sur écran. Non, l'enseignement à distance consiste à imaginer de nouvelles formes de pédagogie, car ceux qui sont en âge d'apprendre sont nés avec Internet. Il en va de même de la médecine, de la justice, du journalisme ou de l'entreprise. L'enjeu ne consiste pas à « numériser » ces métiers essentiels, mais plutôt à les réinventer dans un monde devenu numérique. En plus de l'impératif de la transformation digitale, le livre propose une méthode pour la piloter.
Clin d'oeil au célèbre livre de George Orwell publié en 1948 dénonçant le communisme stalinien, La nouvelle ferme des animaux propose une satire de notre système politique et du désastre économique auquel il nous mène.
En prenant le pouvoir dans la ferme, les animaux souhaitent établir une république où la liberté de chacun se conjugue avec la prospérité économique. Mais à force de dérives clientélistes, de démagogie et de compromis avec les différents lobbys de la rente, la ferme entre rapidement dans une dramatique spirale d'endettement et de pauvreté.
Alors que la crise de la dette publique fait trembler l'Europe sur ses bases, ce livre dénonce, sur un mode à la fois humoristique et pédagogique, la route de la servitude sur laquelle nous sommes engagés.
Cet ouvrage est l'oeuvre collective d'hommes et femmes d'horizons divers qui participent à faire avancer la société vers un monde plus beau, plus juste, plus humain, à la force de leur imagination. Il cherche à inspirer un public large à travers des témoignages disruptifs, puissants, électrisants, souvent touchants et toujours très personnels.
Une telle concentration de personnalités exceptionnelles et mondialement reconnues dans leurs domaines est une première dans un ouvrage collectif, avec un médaillé Fields et un prix Nobel de la Paix, pas moins de 9 Légions d'Honneur et 5 Ordres du Mérite, mais aussi un César, un Meilleur Ouvrier de France. Tous ont acquis une renommée auprès de leurs pairs et du grand public, et tous ont déjà vendu des milliers d'ouvrages.
De par la qualité et la variété des auteurs de cet ouvrage, celui-ci possède la capacité de toucher et d'inspirer une audience très large. Le grand public y découvrira des témoignages de noms connus (C. Villani, M. Lonsdale, J.-L. Chrétien, P. Rabhi...) qui ont fait l'actualité. Les étudiants pourront se projeter au travers de ces réussites hors-normes (J. Genin, D.
Kuek...) et y puiser l'envie et de la curiosité. Les innovateurs y trouveront des profils disruptifs avec des exemples de courage et de soif d'aventure (J.-L. Étienne, N. Harbisson). Un public scientifique reconnaîtra ses pairs et appréciera la qualité des théories soutenues (Y. Coppens, H. Reeves, K. Warwick...). Le corps académique pourra retenir l'acuité et l'authenticité qui se dégagent de la mise en parallèle de toutes ces spécialités (H. This, P. Roger, D. Meda...) et la profondeur qu'elles accordent à cette réflexion autour de l'imagination.
Ce livre est une mise en application directe des principes de la transdisciplinarité dont la finalité est la compréhension du monde présent, tout comme l'unité de la connaissance.
C'est la diversité de ces 40 experts et de leurs spécialités qui donne du sens à la mosaïque de textes que regroupe cet ouvrage et qui fait ressortir le dénominateur commun de tous ces parcours et expériences : la puissance de l'imagination et son absolue nécessité pour construire la société du futur.
L'histoire a-t-elle un sens ? La question paraitra saugrenue à beaucoup et il serait sans doute de meilleur ton de se demander aujourd'hui si la globalisation a une chance. Elle est pourtant devenue inéluctable depuis l'effondrement du prix des transports terrestres, maritimes et aériens. En une trentaine d'années l'Asie a changé de visage et il en sera sans doute de même pour l'Afrique au cours des décennies à venir.
La grande question est de savoir comment gérer le tout. L'Occident avait mis plus de trois cents ans à mettre au point un modèle qu'il croyait sans rival jusqu'au moment où la Chine a mis au point son nouveau système de gouvernement en moins de trente ans. Les deux systèmes peuvent-ils coexister ? L'un d'entre eux sera-t-il appelé à exercer sa suprématie ? Comment gérerons-nous le choc géographique ? Notre époque n'aura-t-elle été qu'une parenthèse enchantée ?
Le but de cet ouvrage est de donner quelques idées sur la manière dont fonctionne le modèle chinois et de comprendre les difficultés de son interaction dans un monde qui n'a pas été créé à son image.
Il y a de la provocation bien sûr dans ce titre, comme Érasme en avait usé dans son Éloge de la Folie. Il s'agit de s'insurger contre cette doxa contemporaine qui voudrait que l'égalité soit la mesure de toute chose. Pire, seul prévaudrait désormais l'égalitarisme au point de ne plus vouloir considérer les personnes dans leur identité et leurs différences, mais dans leur conformité à un modèle commun, tous semblables sans distinction de valeur. L'égalité est devenue l'obsession maladive de notre monde tandis que la jalousie ordinaire le taraude pour faire de l'inégalité son bouc émissaire préféré.
Certes, l'inégalité peut provoquer des ruptures sociales lorsqu'elle est excessive, et surtout lorsqu'elle est mal acquise, usurpée, injustifiée, sans contrepartie pour la société. Mais elle est naturelle au regard des qualités et caractères de chacun. Elle se constitue par la récompense accordée à ceux qui ont innové, travaillé, mérité, épargné plus que d'autres. À défaut, c'est l'effort qui serait découragé et la société elle-même en pâtirait. Cette inégalité, pourtant criante et insolente parfois chez des héritiers incapables aussi bien que chez des parvenus arrogants, a en effet permis que la pauvreté se réduise, que la vie de presque tous soit plus facile qu'elle n'était, que la planète échappe aux catastrophes annoncées indûment par les faux prophètes qui depuis Malthus voudraient faire mourir l'humanité pour sauver le monde.
Ce livre a d'abord pour but de raconter une histoire, celle d'Essilor, une entreprise provinciale qui, seule, a réussi à se hisser en une cinquantaine d'années au rang de leader mondial face aux champions japonais, allemand et américain dans un secteur très technique. Elle est entrée au CAC 40, sans l'avoir recherché : c' est à la fois une reconnaissance et une preuve qu'en économie concurrentielle, le jeu est beaucoup plus ouvert qu'on ne le croit.
Le livre va raconter, de façon concrète, comment Essilor a réussi à prendre position aux États Unis, en Inde, au Japon, en Corée, en Australie et au Brésil. Il décrit une formidable aventure qui montre les bienfaits de la mondialisation au moment où elle est si souvent critiquée.
À l'origine de ce succès, il y a deux inventions géniales : le verre organique et le verre progressif qui ont servi de leviers pour entrer dans tous les marchés de la planète . Une preuve est que, lorsqu'on allie la recherche et le commerce, on peut aller très loin. La confrontation avec les meilleurs acteurs mondiaux du secteur s'est révélée bénéfique en faisant grandir les équipes et en les poussant à améliorer les produits. L'entreprise a fait la différence par sa capacité de nouer des alliances fructueuses avec des partenaires locaux, lui permettant de bénéficier de tout ce que les peuples de la planète avaient de mieux à apporter.
Que s'est-il passé la nuit du 13 au 14 juin 2012, à 5 h 51 du matin ? Pourquoi les Parisiens vivent-ils sous la lueur immuable d'un soleil levant ? Pourquoi la France est-elle dirigée par un collège de scientifiques, avec, à leur tête, le mystérieux Othon Athanaric Sempronius, personnalité crainte autant que révérée par le peuple ? Pourquoi a-t-on rétabli la peine de mort ? Pourquoi les condamnés sont-ils dévorés par des lions dans des arènes romaines, guillotinés en pleine Révolution, noyés dans le Titanic, crucifiés en Palestine ? Pourquoi le gouvernement a-t-il engagé une politique antinataliste, interdisant toute famille de plus d'un enfant ? Pourquoi certains bébés sont-ils mis en location ? Pourquoi les attentats vont-ils grandissant, à Paris ? Pourquoi des gangs de vieillards organisent-ils des commandos suicides, à seule fin d'être attrapés et condamnés ? Pourquoi l'Allemagne est-elle sous les bombes, envahie de chars et de soldats ? Pourquoi l'Histoire est-elle la seule science officielle ? Pourquoi les gens passent-ils leurs loisirs vissés devant un écran qui ne diffuse aucune image ? Pourquoi ne peut-on plus quitter le territoire français ? Quelle différence y a-t-il entre les permanents et les évolutifs ? Qu'est-ce que le Bouleversement ? Pourquoi Etienne Bressoud, nègre d'édition, doit-il écrire la première biographie d'Othon Athanaric Sempronius ?
Le portrait prémonitoire le plus vif, le plus incisif et le plus drôle de Ségolène Royal.
Comment un sourire a-t-il pu devenir un programme oe
Suivi de Citoyen,Citoyenneté et Encore plus de plus, deux textes décapants sur la société actuelle.
C'est entre 1952 et 1971, pendant quasiment vingt ans, qu'Alexandre Vialatte, merveilleux écrivain, romancier, traducteur - introducteur de l'oeuvre de Kafka en France -, chroniqueur, mais aussi moraliste, au fond, et de la meilleure veine, donna ses célèbres chroniques (aujourd'hui accessibles en recueils), au journal La Montagne. Ayant voulu renouer avec ce riche patrimoine littéraire, le grand quotidien régional, fleuron du groupe Centre-France, a porté sur les fonts baptismaux, au milieu des années 2000, les « Chroniques du temps présent », paraissant chaque semaine dans sa version du dimanche. Inscrites dans la tradition initiée par Alexandre... « le grand », elles ont ainsi accueilli des écrivains de renom parmi lesquels Philippe Muray, Denis Tillinac, François Taillandier, Danièle Sallenave, Luis Sepùlveda, Cynthia Fleury ou Rosa Montero. Patrick Tudoret, qui en a été, depuis le début, une des plumes les plus régulières, offre ici une sélection de ses chroniques : chroniques douces amères, ironiques, drôles, cinglantes, désenchantées ou enthousiastes, toujours en prise avec le monde, ses singularités, ses grotesques et, malheureusement, ses drames.
Pourquoi est-il si facile d'augmenter les dépenses de l'État mais si difficile de les baisser ? Pour quelles raisons le domaine de l'intervention publique s'étend-il sans cesse ? Dans quelle mesure les responsables politiques sont-ils influencés par les groupes de pression et déterminés par des objectifs à court terme ? L'administration est-elle au service des populations ou d'elle-même ?
Autant de questions que se posent la plupart des citoyens, frappés par l'inaptitude de l'État à se réformer en même temps que par son incapacité à améliorer la situation économique. Confrontés à un alourdissement constant des prélèvements qui ne parviennent ni à juguler les déficits et l'endettement, ni à enrayer le chômage, ni enfin à rétablir la croissance, les Français soupçonnent confusément l'existence d'un lien entre cette impuissance et les dérives les plus scandaleuses des pouvoirs publics : clientélisme, fonctionnement autarcique des institutions, utilisation du pouvoir et des fonds publics au profit d'intérêts particuliers, décisions absurdes ou inefficaces. Ils ont raison.
Loin du « politique bashing » simpliste, cet essai expose de façon pédagogique les mécanismes des multiples défaillances de l'État et du système démocratique que les sciences politiques et économiques ont su mettre en évidence avec rigueur. A l'heure où la défiance vis-à-vis du système politique est à son maximum en France, il est urgent d'ouvrir les yeux sur la réalité du fonctionnement de la sphère publique. Décrypter ses dérives permet d'esquisser ensuite des réponses concrètes à l'horreur politique qui mine notre démocratie.
Avec l'élection présidentielle de 2017, la France a vécu un énième psychodrame dont elle a le secret. France des riches contre France des pauvres, France des villes contre France des champs, France de l'Ouest contre France de l'Est... Alors que tout semble indiquer que notre pays est multi-fracturé, que signifie aujourd'hui "être français" ? Nous leur avons posé la question : à bien des égards, les réponses de nos compatriotes vont à l'encontre des idées reçues.
Et si, au-delà des clivages indépassables, il demeurait un socle commun puissant ? Et si les Français, traumatisés par la panne des imaginaires du futur, malmenés par la mondialisation et les évolutions technologiques, suspicieux envers leurs élites et leur démocratie, étaient en fait un peuple bien plus soudé que prévu autour de quelques valeurs qu'il suffirait de réactiver ? Pas si simple, bien sûr.
Mais faisable, pour peu qu'on arrête d'écouter les éternelles complaintes des pessimistes. Et qu'on les écoute eux, ces Français, qui aiment jouer à se faire peur, mais possèdent un instinct de survie insoupçonné. Attachés à leur modèle social, hédonistes, ils sont à la fois fébriles et prêts pour traverser le XXIe siècle, ensemble. C'est, à notre grande surprise, ce que nous avons découvert au terme de cette enquête inédite sur l'avenir de notre identité.
Dans un paradoxe saisissant, par son développement économique et sa globalisation, la Chine crée des millions de personnes à l'identité complexe, des hybrides culturels, charnières entre la Chine et le monde. Mais ni la société, ni le gouvernement chinois ne sont véritablement à l'aise avec cette hybridité culturelle. Le reste du monde bute sur des réticences similaires qui pèsent à la fois sur la place de la Chine dans la globalisation et sur le rôle des hybrides culturels.
Ce double paradoxe entrave la façon dont la Chine assume progressivement son rôle dominant sur la scène internationale. Ces personnes, à la fois produits et pilotes de la globalisation, remettent en cause la vision polarisée du monde qui souvent prévaut. En plongeant dans leurs vies, on découvre au fil de leurs récits comment ces éclaireurs se transforment et transforment le monde dans lequel ils vivent.
Alors que l'ombre de la Chine s'étend sur la planète, les hybrides culturels donnent forme à notre futur et méritent d'être mis en lumière. Edith Coron est coach spécialiste en leadership global, auteur et ancienne journaliste. Elle est basée à Pékin depuis 2006. Anne Garrigue, écrivain-journaliste, est l'auteur de plusieurs livres sur l'Asie où elle a vécu pendant plus de vingt ans dont cinq en Chine.
Le monde est en train de changer. Radicalement. C'est l'effet de l'accélération de l'histoire, phénomène conjugué avec le processus de mondialisation. Ce ne sera pas la fin du monde, mais justement la fin d'un monde, du monde où nous vivons, façonné pendant des siècles par la civilisation occidentale. Depuis quelque temps, cette civilisation phare donne des signes de fatigue. Par rapport aux autres régions du monde, elle rétrécit comme peau de chagrin ; sa part, dans la population de la planète et dans l'économie mondiale ne cesse de décliner.
Plus grave encore, il n'y a plus de grand projet pour l'avenir. Pendant des siècles, l'Occident a été motivé et stimulé par la ferveur religieuse dans un premier temps, et ensuite par les véritables religions sécularisées affirmées à l'époque moderne : la démocratie, la nation, le progrès... Que reste-t-il de ces grandes croyances ? Et où va l'Occident ? Où va le monde ? Personne ne connaît la réponse à ces questions.
On ne peut qu'imaginer des scénarios inévitablement multiples et contradictoires. C'est ce que cet ouvrage, fresque planétaire de ce que pourrait être notre futur, propose au lecteur.
Pierre Bellon, fondateur de Sodexo, incarne une des plus belles réussites entrepreneuriales françaises. Pour la première fois, à 89 ans, P. Bellon accepte de livrer ses combats et ses convictions. Sa parole est utile car elle est atypique, révolutionnaire, aux antipodes des discours tenus habituellement par les grands patrons du CAC 40.
« Depuis 40 ans... » : la formule fait florès depuis décembre 2018 et le mouvement des Gilets jaunes, jusqu'au président de la République Emmanuel Macron évoquant « quarante années de malaise qui resurgissent ». Le dérapage de la France est connu :
Désindustrialisation, envol d'un chômage de masse, explosion des déficits, des charges fiscales et sociales, un tournant symbolisé par un budget public toujours déficitaire depuis 1974, quand survient le premier choc pétrolier. Un tournant majeur a en effet eu lieu durant cette année charnière et celles qui l'ont suivie avec l'essoufflement de la croissance dans le monde occidental et, de façon inverse, l'entrée de plusieurs pays du « Tiers Monde » dans un processus d'émergence et d'industrialisation accéléré.
Déficit structurel des échanges, manque de compétitivité de l'industrie nationale... la France est l'un des pays qui se sont adaptés le plus mal à cette nouvelle donne mondiale. Une faiblesse structurelle qui, au-delà du rattrapage des Trente Glorieuses remonte à 1945 et au poids de l'État-Providence placé essentiellement sur les entreprises. Au fil des décennies, aucun gouvernement français de droite ou de gauche ne remettra en cause un système soumettant les producteurs nationaux à une véritable taxe douanière à l'envers. Ce handicap est devenu chronique quand la Communauté économique européenne s'est plongée à partir des années 1970 dans l'océan du libre-échange mondial.
Alors qu'une partie de l'opinion publique rêvait de bâtir une société socialiste idéale dans une France isolée du reste du monde, les gouvernants et experts français ont ignoré le modèle de spécialisation dynamique des pays de l'arc alpin et du Nord de l'Europe, sous-estimé le contrecoup de l'essor des pays asiatiques d'Extrême-Orient sur les productions de milieu de gamme des pays développés - celles de la France notamment. Avec à la lettre depuis plus de quatre décennies, l'asphyxie de l'industrie et son corollaire, l'essor du chômage de masse, l'alourdissement concomitant de l'État-Providence et des dépenses publiques, la détérioration des comptes publics mais aussi le blocage de l'ascension sociale et le découragement d'une grande partie de la société française.
Ecrit par deux historiens réputés de l'économie et des entreprises, Le virage manqué dresse le constat clinique du décrochage de la France au cours de la décennie 1974-1984 en analysant ses causes structurelles et son déroulement, sans oublier la responsabilité des gouvernements et des élites nationales choisissant - le gouvernement de Raymond Barre excepté - de faire peser sur l'industrie plutôt que sur les ménages le poids d'une contrainte extérieure grandissante. Celle de l'économie ouverte et de la mondialisation qui s'étend à l'ensemble du globe sans les années 1980-1990. Au sein d'un ensemble de nations, l'Union Européenne où prédomine le modèle de l'économie sociale de marché, il est toujours possible pour la France d'emprunter le chemin ignoré lors du grand basculement de 1974.