Montalivet compte au nombre des rares ministres de Napoléon qui n'avait jamais fait l'objet de la moindre biographie. Il est pour tant, sans conteste, un de ceux qui l'ont fréquenté le plus long temps puisqu'ils ont partagé, de 1785 à 1815, trente ans de succès et de désillusions.Ancien conseiller au parlement de Grenoble, préfet de la Manche et de Seine-et-Oise, directeur des Ponts et Chaussées, puis ministre de l'Intérieur et enfin intendant général de la Couronne, Jean-Pierre Bachasson de Montalivet a connu une carrière exceptionnelle. Jamais courtisan, toujours efficace et discret, il fut à la fois l'un des plus importants collaborateurs de Napoléon et l'un de ses partisans les plus dévoués.Puisant directement ses sources dans des archives souvent inédites, cet ouvrage retrace, au terme d'une véritable enquête policière, la vie aussi passionnante que méconnue de ce grand serviteur de l'État sur lequel Napoléon portera, à Sainte-Hélène, un jugement élogieux : «Honnête homme qui m'est demeuré, je crois, toujours tendrement attaché». Une fidèle amitié mêlée à un grand sens du devoir, qui nous transporte dans l'intimité de l'Empereur des Français.Collaborateur régulier de revues historiques réputées, Jean-Claude Banc est l'auteur de nombreux articles sur les principaux personnages civils et militaires de la Révolution et de l'Empire. Il a notamment publié Vie et exploits du général Championnet (Editions Thélès, 2004) et le Dictionnaire des maréchaux de Napoléon (Pygmalion, 2007).
"Le 31 mars 1814, Paris tombe et l'Empereur avec elle. Napoléon est contraint d'abdiquer, le 6 avril. Le 30 mai dans le Traité de Paris : la France est réduite au territoire qu'elle possédait en 1792 et un congrés se tiendra à Vienne pour décider du sort des territoires repris à Napoléon.
Pendant près d'un an, Vienne vivra au rythme de la diplomatie européenne. La ville a été choisie pour sa situation centrale, mais aussi et surtout pour les ressources, distractions et fêtes qu'elle peut offrir, afin de rendre plus agréable un congrés que l'on prévoit long et difficile. En effet, il ne s'agit pas moins que de redessiner la carte de l'Europe. Et c'est davantage dans les fêtes que les négociations progressent, que dans les réunions diplomatiques beaucoup plus rares. On comprend ainsi mieux la célèbre phrase du prince de Ligne : « Le Congrés n'avance pas, il danse. » Grâce à des éphémérides et témoignages choisis, Robert Ouvrard nous fait entrer dans les hauts lieux mondains de Vienne, au coeur de négociations politiques cruciales et des divertissements qui les entourent."
La riche historiographie napoléonienne fait l'impasse sur un personnage à la réputation (injustement ?) peu flatteuse. D'origine modeste, Charles Pierre François Augereau était un véritable révolutionnaire dans l'âme, épris d'idéaux qui entama une carrière militaire remarquable et se vit élever au rang de maréchal de l'Empire. Mais tout comme il bénéficia des splendeurs et gloires du régime, il en subit le déclin de plein fouet. Les discours officiels nous présentent un personnage dépassé par la situation, aux décisions contradictoires et discrédité par ses propres prises de position. Pierre Folliet a cherché la véritable personnalité de celui que l'on a un peu vite qualifié de traître. En s'appuyant sur des correspondances militaires et des registres d'ordre, il nous révèle un homme aux multiples facettes dont on n'a retenu que les heures les plus sombres, oubliant son rôle important joué dans l'armée des Pyrénées orientales ou son intervention décisive à Castiglione. Grâce à cet ouvrage, on découvre également son souci pour les conditions de vie de ses hommes et sa volonté d'épargner des morts inutiles. Que l'on considère en lui le héros de Castiglione ou le défectionnaire de Lyon, Charles Pierre François Augereau reste une figure emblématique d'une époque qui a suscité les carrières les plus variées et les destins les plus fabuleux des destins d'hommes.Passionné d'Histoire napoléonienne et membre de la Fondation Napoléon, Pierre Folliet a consacré une douzaine d'années de recherche à cet ouvrage.
1810, le tournant de l'Empire L'année 1810 peut sembler être une année vide, dans le règne foisonnant de Napoléon. Il ne livre pas de grandes batailles, n'engage pas de grandes réformes, ne saisit pas l'importance d'une crise économique naissante. Le seul événement notable est le mariage de l'Empereur et Marie-Louise. Il constitue cependant un tournant bien plus marqué qu'on a bien voulu le dire et Napoléon le laisser croire.L'union franco-autrichienne alourdit en effet le contentieux entre la France et la Russie. Elle sauve l'Empire des Habsbourg du démembrement envisagé après Wagram. Mais elle augmente aussi l'inquiétude de Murat, roi de Naples. Et, surtout, elle renforce le caractère monarchique d'un régime considéré jusque-là comme une dictature de salut public. Aveuglement ou lassitude : parallèlement, l'Empereur laisse Bernadotte devenir héritier du trône de Suède et ne passe pas en Espagne comme il devait le faire pour reprendre en main la Péninsule. Par son divorce et son remariage, il brave enfin le pape et place au centre de sa nouvelle dynastie une personnalité effacée, sur laquelle pèse le souvenir de Marie-Antoinette.Telles sont quelques-unes des répercussions du mariage de Napoléon avec la fille de François Ier, évoquées ici, avec d'autres, par les plus grands spécialistes de la période. Ils montrent que toutes les pièces de la machine infernale qui emportera l'Empire en 1814 sont en train de s'ajuster en cette année 1810.Ouvrage placé sous la direction de Thierry Lentz, avec des textes de : Jean Tulard, Jacques-Olivier Boudon (Paris-Sorbonne), Rafe Blaufarb (Florida State University), Michael Browers (Université d'Oxford), Luigi Mascilli Migliorini (Université orientale de Naples), Marie-Pierre Rey (Paris-Sorbonne), Jean-Paul Bled (Paris-Sorbonne), Emmanuel de Waresquiel (EHESS), Pierre Lascoumes (Sciences Po Paris), Peter Hicks (Université de Bath), Philip Mansell, Pierre Branda, Bernard Chevallier, Jacques Garnier, Alain Pigeard, etc.
Adulé de Napoléon 1er dans sa jeunesse, Louis Bonaparte a longtemps été un frère très docile.
Ses malheurs domestiques avec la brillante, mais superficielle, Hortense de Beauharnais ont conforté l'image terne qu'a brossée de lui une postérité fort sévère pour la famille Bonaparte. Face au grand Napoléon, à son génie et à sa gloire, Louis le mélancolique fait bien triste figure. On en oublierait presque la période la plus passionnante de sa vie, quand il fut nommé roi de Hollande par un empereur désireux d'imposer sa loi en Europe et d'abattre la puissance britannique.
Assis sur le trône au printemps 1806, Louis conquiert sa véritable identité et s'avère un Bonaparte pur sang. Autoritaire, voire autocrate, travailleur énergique, esprit curieux et éclairé, comme son aîné, il veut tout savoir, tout diriger et tout entreprendre. Mais Napoléon n'entend pas que la Hollande soit indépendante ou qu'elle viole la politique qu'il met en oeuvre sur le continent. Aussi, Louis sera-t-il déchiré entre ses devoirs de frère et ceux de souverain.
Pourtant, il saura rallier les Hollandais, autrefois ardents républicains, au régime monarchique. Dans son royaume, Louis est entré dans l'histoire comme un " bon roi ", attentif au sort de ses sujets.
Retracer vingt années de guerre révolutionnaire et im- périale constitue un défi. Une histoire qui commence avec une armée française combattant encore selon les schémas hérités de l'armée royale de l'Ancien ré- gime contre des armées de professionnels. Et une ar- mée qui évolue avec les modes de la guerre en den- telles, guerre qui se termine dans les terribles batailles de la fin de l'Empire, où morts et blessés se comptent par dizaines de milliers.
Au-delà de l'histoire de ces guerres retracées au tra- vers des campagnes militaires et des batailles princi- pales, le lecteur découvrira les armements, les doc- trines d'emploi et surtout les hommes, ces soldats jacobins devenus grognards qui écrivirent, de leurs souffrances et de leur sang, cette épopée.
La guerre était devenue moderne et le génie de Na- poléon l'avait profondément modifiée. Son héritage, toujours d'actualité, est mis en lumière par l'auteur, gé- néral qui eut à enseigner ses leçons aux stagiaires de l'École de Guerre et à les appliquer sur des champs de batailles...
De nombreuses cartes et croquis illustrent ce récit et leurs légendes traduisent en langage d'aujourd'hui l'idée de manoeuvre du général en chef ou de Napo- léon.
Les députés de Napoléon n'ont pas laissé un aussi grand souvenir que ses généraux ou ses conseillers d'Etat. Le Corps législatif apparaît comme le parent pauvre des institutions napoléoniennes et il conserve encore aujourd'hui son épithète de corps des muets, qualifiant une assemblée qui, votant les lois sans les discuter, ne semblait avoir eu aucune influence sur le gouvernement de 1799 à 1815 et qui, aux yeux de Thiers, était composée de fatigués obscurs. Injuste oubli, discrédit immérité : des personnalités comme Grégoire, Lainé et Fontanes prennent des décisions qui pèsent sur le sort de la France, tandis que des députés moins célèbres veillent à ce que Napoléon respecte les principes de la Révolution, avant de se prononcer, face à la défaite du régime impérial, pour la déchéance de l'Empereur. Issus pour la plupart des nouvelles élites, les députés de Napoléon renforcent l'influence de celles- ci sous le Consulat et l'Empire, préfigurent les couleurs des assemblées de la monarchie censitaire et fondent un parlementarisme moderne. Dernière des assemblées révolutionnaires, le Corps législatif fut la première assemblée de la France des notables, dont cet ouvrage nous fait découvrir tous les aspects, de ses fondements institutionnels à la vie quotidienne de ses 1 461 députés.
Docteur en histoire et lauréat de la Fondation Napoléon, Fabien Menant est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris.
La ville de Metz, pivot de l'histoire lorraine, a lutté pou , défendre son intégrité au cours des siècles.
Lorsque l'Empire napoléonien s'écroule, durant l'hiver 1814, Metz, de nouveau assiégée, n'est pas profanée alors que Paris est, au même moment, insultée par les coalisés. Elle le doit en partie au " petit brave ", le général Durutte, qui organise avec brio une défense de quatre-vingt-cinq jours, dans des conditions extrêmes. Instaurant une synergie confiante entre les Messins et les dirigeants de la ville, ce patriote se démultiplie, recense, informe, affiche et ordonne.
Cinq cohortes de gardes nationaux sont rassemblées et ses lieutenants conduisent des raids fructueux chez l'ennemi. Celui-ci se fait pourtant de plus en plus menaçant pour la France, de même que le typhus qui sème la mort dans Metz. Isolée et meurtrie, la ville fera preuve d'une détermination sans faille et réussira à conserver son intégrité jusqu'à l'abdication de Napoléon. Une page glorieuse et tragique qui révèle à la fois le courage d'un héros napoléonien méconnu et celui de Metz, assiégée mais jamais défaite.
Le 14 mai 1809, quelques années après la première prise de la capitale des Habsbourg, Napoléon est de retour à Vienne. Cette seconde occupation s'avère plus longue que celle de 1805 et la ville doit être bombardée pour être conquise. L'administration dirigée par le général Andréossy, secondé par le " terrible " Savary toujours flanqué de son maître espion Schulmeister, prend des mesures drastiques pour maintenir l'ordre public, procéder sans douceur aux réquisitions et à l'approvisionnement des caisses de l'armée. Alors que les Français s'installent dans la ville désertée d'une partie de sa population, l'archiduc Charles parvient à placer le Danube entre ses troupes et celles de Napoléon. La guerre étant loin d'être finie et les opérations à venir s'annonçant périlleuses pour les envahisseurs, l'Empereur s'installe à Vienne pendant près de six mois. Ce sont ces longs mois d'occupation française en Autriche dont Robert Ouvrard a rédigé la chronique. Il y mêle, par une mise en scène pertinente, les témoignages français et autrichiens puisés dans les correspondances et les Mémoires de l'époque. On découvre ainsi les privations dont sont victimes les habitants les plus pauvres, dans les campagnes et dans les villes, et les pillages et exactions de toutes sortes que subissent les Autrichiens, soumis à l'occupant.
La proclamation de l'Empire et le Sacre ouvrent une nouvelle période dans les relations de la France napoléonienne avec les autres Etats européens. Ce premier volume sur l'Empire couvre une période capitale dans la politique extérieure de la France, à un moment où Napoléon hésite dans le choix de ses alliances. Battue à Austerlitz en 1805, l'Autriche est durement sanctionnée au traité de Presbourg. Ecrasée lors de la fulgurante campagne de 1806, la Prusse est réduite au rang de petite puissance ruinée et occupée. Avec la Russie, défaite elle aussi l'année suivante, l'Empereur des Français retient sa main et pense contracter un partage du monde dans un traité signé à Tilsit mais qui est d'abord imposé au vaincu par son vainqueur. Mais déjà se profile le spectaculaire renversement de 1810, lorsque, ayant épousé une Habsbourg, Napoléon reprend à son compte la politique de Louis XV, alliance familiale et politique avec la grande puissance centrale. A travers une centaine de documents diplomatiques de référence, présentés en texte intégral et commentés par Michel Kerautret, c'est toute l'histoire de l'épisode napoléonien que l'on découvre et que l'on redécouvre. Pour chaque Traité, l'auteur propose une présentation générale sur la situation diplomatique, les négociations et les ratifications.Normalien, historien du Consulat et de l'Empire, spécialiste de l'histoire des relations internationales, Michel Kerautret est membre du conseil d'administration de l'Institut Napoléon. Il a notamment publié, avec le regretté Roger Dufraisse, La France napoléonienne. Aspects extérieurs (1799-1815).
Ce second volume consacré à l'Empire - le troisième et dernier dans la série des Documents diplomatiques du Consulat et de l'Empire - va de l'alliance autrichienne à la chute de l'Empire. C'est le temps de l'effondrement, d'abord progressif puis brutal, du système continental rêvé par Napoléon. Campagnes de Russie (1812), d'Allemagne (1813), de France (1814) et de Belgique (1815), chaque guerre est rythmée par des traités. Après avoir dirigé le jeu européen pendant dix ans, la France napoléonienne est contrainte au recul diplomatique et au retour à ses anciennes limites. A travers une centaine de documents diplomatique de référence diplomatiques, présentés en texte intégral et commentés par Michel Kerautret, c'est toute l'histoire de l'épisode napoléonien que l'on redécouvre. Pour chaque Traité, l'auteur propose une présentation générale sur la situation diplomatique, les négociations, les ratifications.
Rassemblant pour la première fois des sources difficiles d'accès ou introuvables, cette trilogie des Grands Traités est l'outil indispensable à toute étude des relations extérieures de la France napoléonienne. Publié avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères.
Napoléon empoisonné ? La thèse, controversée, rencontre pourtant depuis quelque temps un succès inattendu dans la presse et auprès du public. Après en avoir souri, les historiens sont aujourd'hui amenés à répondre aux questions du public. Ce volume collectif, préfacé par Jean Tulard, permet de faire le point avec méthode et rigueur. Depuis une quarantaine d'années, 1a théorie de l'empoisonnement a connu de nombreuses versions et rebondissements. Le docteur Jean-François Lemaire en reconstitue l'histoire et établit une bibliographie critique détaillée. De leur côté, les docteurs Paul Fornès et Pascal Kintz, récemment cités à l'appui des thèses empoisonnistes, ont accepté de publier ici leurs conclusions complètes, pour le premier sur une relecture de l'autopsie de Napoléon et, pour le second, sur l'analyse toxicologique des cheveux attribués à l'Empereur. Enfin, Thierry Lentz fait le point sur les certitudes et les doutes qui entourent les théories des tenants de la thèse de l'empoisonnement. Voici un ouvrage non-polémique qui présente enfin clairement toutes les pièces du dossier.
Dans la deuxième partie de cette biographie, nous suivons Fouché alors qu'il retrouve le portefeuille de la Police au service de l'Empereur.Madelin montre la part que prend le ministre à la construction du pouvoir personnel de Napoléon et, partant, sa contribution à l'oeuvre impériale. Il assure la sécurité intérieure du pays, grâce à une police efficace, et rend possible aussi bien la mise en place des réformes dans le pays que la poursuite des guerres extérieures. Mais Fouché joue un dangereux double jeu lorsqu'il conspire avec Talleyrand ou entretient des contacts secrets avec l'Angleterre.Véritable caméléon politique, il traversera encore plusieurs révolutions politiques, jusqu'à la chute. .
L'avènement de Napoléon Bonaparte ouvrit pour la France une période où les questions diplomatiques eurent une importance capitale, notamment sous le Consulat (1799-1804), période de grande activité.Michel Kerautret présente ici le texte intégral des traités signés par la France, du traité de Bâle (1795) au traité de subsides avec le Portugal (1804). L'auteur propose une présentation générale sur la situation diplomatique, les négociations, les ratifications.Chaque traité est précédé d'une brève introduction et accompagné d'un appareil critique, avec notes explicatives.Une première partie (" L'héritage "), est consacrée aux textes en vigueur au moment du coup d'Etat de Brumaire et dont certains avaient déjà été négociés par Bonaparte. Vient ensuite " la pacification ", avec les grands textes qui conduisirent la France à la paix générale. La troisième partie, " la mobilisation ", rend compte des efforts de la diplomatie consulaire pour préparer les guerres à venir, après la rupture de la paix d'Amiens. L'ouvrage s'achève par la biographie des diplomates cités, une chronologie et une bibliographie.Ce recueil, qui rassemble des sources difficiles d'accès ou introuvables, est l'outil indispensable à toute étude des relations extérieures de la France napoléonienne
700 films de cinéma, 300 émissions de télévision: la fascination exercée par Napoléon passe, depuis plus d'un siècle, par le grand et le petit écran. Entre dévotion et répulsion, les sentiments inspirés par l'Empereur à l'écran n'ont cessé d'évoluer.Se posant tour à tour en accusateur ou en défenseur, le cinéma s'empare très tôt de cette figure emblématique. Avec des distributions inégales (de Charles Vanel à Philippe Torreton...) et sous la direction de metteurs en scène très divers (Abel Gance, John Ford, Sacha Guitry, King Vidor, Ridley Scott, Youssef Chahine, Antoine de Caunes et son Monsieur N.), le septième Art offre à chaque époque « son » Napoléon. Étude synthétique et cinéphile, la première partie de ce livre retrace les grandes étapes cinématographiques du héros, analyse les raisons profondes de leur élaboration, les options idéologiques ou politiques des producteurs et des réalisateurs.Une seconde partie, de La Caméra explore le temps (1957) à la récente série Napoléon de France 2 avec Christian Clavier et Gérard Depardieu (2002), étudie en contrepoint saisissant comment la télévision française s'est à son tour emparée du mythe: documentaires, débats ou feuilletons. Cette recherche inédite dans les archives de la télévision montre comment notre société a traité l'Empereur, mais aussi l'histoire de la France, de sa culture et de ses valeurs.Un ouvrage érudit et vif qui brosse pour la première fois l'essentiel des relations complexes entre Napoléon et l'audiovisuel.David Chanteranne est secrétaire général du magazine Napoléon Ier. Il a récemment collaboré à l'album Napoléon, l'Empereur immortel (Editions du Chêne, 2002). Il est l'auteur de la rubrique filmographie du site Internet napoleon.org de la Fondation NapoléonIsabelle Veyrat-Masson est chercheur au CNRS. Historienne et spécialiste des médias, consultante pour des documentaires historiques, elle enseigne à la Sorbonne et à Sciences Po. Elle a notamment publié Quand la télévision explore le temps, L'histoire au petit écran, 1953-2000 (Fayard, 2000) qui fait autorité sur les rapports entre Histoire et télévision
Cet ouvrage analyse les multiples réactions du peuple espagnol sous l'occupation napoléonienne, et les affrontements qui suivirent. Légèrement frondeur, il malmène quelques idées convenues, par exemple l'unanimité héroïque des Espagnols et cherche les raisons de l'échec napoléonien en Espagne. Apparaissent du côté français méconnaissance de la réalité ibérique, cynisme, cruauté; du côté espagnol, regain de l'obscurantisme. L'auteur met l'accent sur le caractère populaire de la lutte. La Guerre d'Indépendance est présentée comme le lieu de rencontre occasionnel du paysan en armes (le guérillero), du poète engagé (Quintana), de l'artiste attentif (Goya), de l'ecclésiastique menant une croisade contre le Français athée.
Parmi les maréchaux de Napoléon, rares sont ceux qui n'avaient jamais fait l'objet d'aucune biographie. Avec Claude Perrin dit Victor , voici comblé l'un des manques les plus criants de l'historiographie napoléonienne. Ce solide Lorrain, engagé volontaire à dix-sept ans comme canonnier du roi, nommé général de brigade au siège de Toulon le même jour que Bonaparte, lie dès lors son destin à celui du Premier consul. Engrangeant les faits d'armes dès Marengo, puis Friedland, où il est nommé Maréchal, il se morfond trois ans dans la péninsule espagnole. Il rejoint alors la campagne de Russie où il s'illustre en assurant le passage de la Bérésina et le sauvetage de ce qui reste de la Grande Armée, en retenant avec quelques milliers d'hommes, les armées russes à un contre cinq. Il aura encore une conduite glorieuse sur la plupart des champs de bataille jusqu'à la chute. Blessé en mars 1814, il ne participe pas aux intrigues de Fontainebleau contre l'empereur. Comme la plupart des autres maréchaux, il fait allégeance au roi et lui restera fidèle pendant les Cent Jours. Ministre de la Guerre, il reste légitimiste jusqu'en 1830, où il s'oppose à Louis Philippe. Miné par ses blessures, il s'éteint en 1841, trois mois après le retour de Cendres. Avec une passion qui n'a d'égale que celle de son sujet, l'auteur nous fait revivre aux côtés de Victor ses grandes batailles, comme les bonheurs et les épreuves de sa vie civile.Vétérinaire de formation et lorrain, Jacques Le Coustumier est membre de plusieurs sociétés savantes sur l'histoire du Premier Empire. Au terme d'une enquête de plusieurs années, il est parvenu à retrouver les traces dispersées de Victor dans de nombreux fonds d'archives publiques et privées. Sur ce sujet, son travail est appelé à faire référence.
Georges Mouton (1770-1838) est l'un des principaux protagonistes de l'épopée impériale.
Sous le Consulat, il est, aux yeux de Bonaparte "" e meilleur colonel qui ait jamais commandé un régiment de Français ". A la fin de l'Empire, devenu général de division, il remplace Soult à la tête de la Garde en juillet 1813 et commande successivement les 1er (à Dresde) et 6e corps (à Waterloo) de la Grande Armée. Il est devenu l'un des plus anciens aides de camp de Napoléon et l'un des maîtres à penser l'organisation d'une armée de plus en plus décimée, jeune et inexpérimentée.
Mouton appartient à la longue cohorte de ces soldats mariés, éloignés de leur famille, prisonniers de leur absence et contraints d'écrire. Cela donne parfois des chefs-d'oeuvre, comme des braises incandescentes. L'histoire convoquée ici n'est pas seulement celle des batailles, encore moins celle des négociations. Plus que l'odeur de la poudre, cette correspondance amoureuse et inédite de Lobau à sa jeune femme apporte un éclairage nouveau sur l'histoire de l'intime et des sentiments au XIXe siècle.
La gloire, l'honneur, la patrie, l'argent : on a là les termes exacts de la formule qui a fait l'alchimie du grand bourgeois censitaire et façonnera tout le siècle. Une brillante introduction et de nombreuses notes commentent ces lettres inédites, pleines de vie, d'émotion et de détails.