Pour la première fois dans l'histoire de la Terre, les êtres humains sont devenus la principale cause de changement sur la planète, surpassant les forces géophysiques. De nombreux chercheurs estiment que nous sommes ainsi entrés dans une ère géologique nouvelle : l'âge des humains ou anthropocène.
Changements climatiques, érosion de la biodiversité, évolution démographique, urbanisation, pollution atmosphérique, détérioration des sols, catastrophes naturelles, accidents industriels, mais également mobilisations sociales et sommets internationaux : pour la première fois, un atlas réunit l'ensemble des données sur la crise écologique qui caractérise notre époque.
Pour agir et renverser la tendance.
Sept humains sur dix vivent en ville. Des mégapoles se forment sur tous les continents. Partout le bâti s'étale et se standardise, les mondes ruraux disparaissent, les modes de vie s'uniformisent et, dans le même temps, les inégalités se creusent. La généralisation de l'urbain réchauffe la planète, détruit la biodiversité et nous rend encore plus vulnérables face au changement climatique. Mais les villes sont aussi notre bien commun. Elles sont des lieux de production de richesses, d'innovation, de création culturelle, de solidarité et de résilience. Elles fascinent par leur gigantisme, leurs foules et leurs innombrables activités, laissant dans l'ombre une autre réalité: la myriade de villes petites et intermédiaires qui composent l'essentiel des mondes urbains d'aujourd'hui. Celles des pays dits en développement, en particulier, dont les «basses technologies» sont loin d'affecter autant l'avenir de la planète que les métropoles mondialisées.Pour explorer les mondes urbains, les auteurs de cet atlas ont défriché de multiples champs hétéroclites. Aux sources classiques des organisations internationales et des réseaux de villes, ils ont confronté l'éventail des nouvelles possibilités offertes par le numérique, multiplié les échelles et se sont affranchis des spatialités territoriales usuelles. Voici une cartographie inédite de la planète des citadins.
Regarder le monde comme un espace mobile et fluide. S'émanciper de l'idée d'une scène internationale orchestrée par les seuls États. Sortir des figures classiques de l'ennemi, de la frontière, des identités exclusives. Montrer tous les acteurs des échanges internationaux, qu'ils soient publics ou privés, individuels ou collectifs, politiques, économiques ou sociaux, locaux, nationaux, régionaux ou mondiaux. Représenter les innombrables interdépendances et enchevêtrements de nos histoires, autant que les désordres et les dysfonctionnements d'un monde pluriel.
Avec les textes de Mélanie Albaret, Delphine Allès, Philippe Copinschi, Marie-Françoise Durand, Lucille Maertens, Delphine Placidi-Frot.
Ingouvernables ? Les très grandes métropoles, de 5 à 20 millions d'habitants, se multiplient ; la majorité d'entre elles se situent dans les pays émergents, accroissant les défis : peut-on en effet gouverner de vastes ensembles complexes et divisés par des inégalités ? La recherche a souvent répondu par la négative.
Cet ouvrage développe une approche de la ville matérielle et de ses institutions. La prise en compte des réseaux urbains et des institutions qui permettent de les piloter montre que, sans élaborer de grande théorie, les responsables urbains ont inventé les mécanismes d'un gouvernement ordinaire. Ils l'ont fait à partir de la résolution de problèmes pratiques et irrépressibles : fournir de l'électricité, de l'eau potable, assainir, permettre les déplacements etc.
Trois résultats ressortent : les réseaux techniques contribuent à structurer les villes et font office de dispositifs de cohérence. Les métropoles sont d'autant plus gouvernables qu'il existe un pouvoir légitime de rang supérieur capable de faire des arbitrages. Enfin, l'urbanisation anarchique trouve ses causes dans les régimes de propriété foncière, dans une insuffisante planification urbaine et dans les pratiques des promoteurs et des acteurs locaux qui s'enrichissent par la production du bâti.
Par la nouveauté de ces hypothèses, la précision des analyses conduites à Shanghai, Mumbai, Le Cap et Santiago du Chili, ce livre s'adresse à tous ceux qui travaillent sur la ville : élus, fonctionnaires territoriaux et fonctionnaires d'État, cadres des firmes urbaines, citoyens et étudiants.
"La géographie française s'est toujours refusée à aborder la question écologique sous un angle véritablement politique. Pourtant, devant les crises environnementales qui se multiplient et face au spectre de l'écolo-scepticisme qui hante la pensée politique française, la géographie peut et doit se refonder.
Ce Manifeste pour une géographie environnementale marque une volonté collective de dépasser les pratiques individualisées pour interroger la place épistémologique et politique d'une géographie confrontée à l'irruption de l'environnement. Il aborde l'histoire de la discipline dans ses relations aux politiques de la nature, développe des comparaisons internationales, notamment avec la political ecology, et introduit les grands domaines d'investigation d'une géographie à l'appareillage conceptuel renouvelé par les politiques de l'Anthropocène.
Il montre que les géographes doivent abandonner une position surplombante pour accepter que leur discipline soit transformée par l'environnement, seul moyen pour elle d'être scientifiquement et politiquement pertinente dans le monde d'aujourd'hui.
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Beyrouth, Le Caire, Alger, Istanbul évoquent une histoire de très longue durée. Mais depuis plusieurs décennies, les images associées à ces métropoles du pourtour méditerranéen s'estompent pour laisser place à celles d'un quotidien marqué par la violence, les flots de migrants et les dysfonctionnements urbains.
Sont-elles devenues ingouvernables ? Sont-elles trop denses, trop polluées, trop inégalitaires ? En s'immergeant dans la fabrique de leurs réseaux et institutions, cet ouvrage montre que les difficultés majeures de ces villes reflètent non pas l'absence mais des modes spécifiques de gouvernement.
Si tout n'est pas gouverné, les réseaux urbains, en contribuant à équiper, participent à une gouvernance de fait. Les défaillances sont compensées par une coordination à partir des problèmes. En l'absence d'un secteur industriel fort (à l'exception d'Istanbul), la production du logement joue un rôle économique majeur. Et c'est la répartition des rentes foncières, urbaines et pétrolières entre les fractions de l'élite qui décide du destin de ces villes, entre grandeur et déclin.
La plupart des études consacrées aux systmes politiques africains étaient trop générales pour ne pas éviter de surévaluer, tantôt la dimension de l'intégration nationale, tantôt les phénomnes de domination sociale. La prégnance de la tradition, l'exigence de la modernisation et du consensus, le poids de la coercition et de la dépendance étaient alors censés représenter des facteurs explicatifs suffisants. Mais, ainsi, la réalité politique en Afrique noire, en particulier dans ce qu'elle avait de dynamique et de conflictuel, n'était pas reconnue. S'appuyant sur une large documentation primaire, et notamment sur certaines archives du parti unique, jusqu' présent inexploitées, l'auteur démontait les étapes de la construction du régime camerounais, ses modes de fonctionnement, son rapport aux groupes sociaux. Dissipant les simplifications abusives dont a fait l'objet le gouvernement Ahidjo, l'un des plus controversés de l'Afrique francophone, il parvenait cette conclusion qu'il existait au Cameroun une vie politique singulirement complexe et lourde de sens : l'Etat postcolonial, s'il s'inscrivait bien évidemment au coeur du systme économique mondial, n'était cependant intelligible que mis en relation avec les sociétés précoloniales. En d'autres termes, la colonisation et la dépendance n'étaient que des rebondissements dans l'historicité propre des sociétés noires. Par-del l'analyse d'un régime, c'était une réflexion sur l'Etat et la politique en Afrique qui s'esquissait et que l'auteur a prolongée depuis.